Élections générales espagnoles de 1923

Élections générales espagnoles de 1923
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Corps électoral et résultats
Inscrits 4,8 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Votants 2,1 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Député (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Élu
Parti libéral, Parti libéral-conservateur, Lliga Regionalista, Parti Réformiste, Parti socialiste ouvrier espagnol et Parti républicain radicalVoir et modifier les données sur Wikidata

Les élections générales espagnoles de 1923 se sont en Espagne le dimanche , au suffrage universel masculin.

Il s’agit des dernières élections sous l’égide de la Constitution de 1876, celle-ci étant suspendue dès septembre 1923 à la suite du coup d'État de Miguel Primo de Rivera.

Comme lors de toutes les élections tenues pendant la Restauration, elles donnent la majorité au parti nouvellement nommé au gouvernement, dans ce cas le Parti libéral, gouvernement présidé par Manuel García Prieto. Le résultat était en effet en grande partie déterminé à l'avance (« encasillado ») grâce à la fraude électorale systématique réalisée via le réseau de caciques déployé sur tout le territoire. En effet, dans le régime politique de la Restauration, les gouvernements changeaient avant les élections et non après, comme c'est normalement le cas dans un régime parlementaire[1],[2],[3].

Convocation et déroulement - Persistence de la fraude électorale

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Les Cortès étant suspendues depuis décembre 1922, le gouvernement de Manuel García Prieto obtint du roi les décrets de dissolution et la convocation d'élections pour le 29 avril. Le 6 de ce mois, Conjunción Liberal présenta son programme électoral, dont le point fondamental était la démocratisation du système politique, par la réorganisation du Sénat, la réglementation de la suspension des garanties constitutionnelles, le maintien des séances du Cortès au moins quatre mois par an, entre autres mesures[4].

Cependant, le gouvernement ne se risqua pas à perdre les élections et eut recours aux méthodes classiques du régime pour obtenir une large majorité aux Parlement. Une lutte éclata alors au sein de la Conjunción Liberal entre les six factions la composant, chacune cherchant à obtenir le plus grand nombre de postes dans l'encasillado pour accroître son poids politique dans la coalition et satisfaire les attentes de ses clientèles respectives (les « amis politiques »). Étant que le ministère de l'Intérieur — d'où étaient menées les manipulations électorales — était occupé par un garcíaprietista et les albistas, romanonistas et reformistas avaient de solides bases territoriales ; les grands sacrifiés furent les zamoristas et les gassetistas[5].

Les espoirs placés dans le nouveau gouvernement pour qu'il procède à une véritable démocratisation du système furent déçus. Le 22 avril, les candidatures qui avaient été élues en vertu de l'article 29 de la loi électorale de 1907[6] furent publieés : leur nombre s'élevait à 146 (86 libéraux et 50 conservateurs), si bien que plus d'un tiers de l'électorat fut privé de son droit de vote — dans certaines provinces comme Cordoue, aucun vote n'eut lieu car un seul candidat s'était présenté dans chacune des dix circonscriptions qui la composaient —. Dans les districts où il y eut bien des élections, le système caciquil joua son rôle habituel pour que les députés qui avaient été désignés dans l'encasillado soient élus, de sorte que les élections ne furent réellement authentiques que dans les grandes villes, comme à Madrid, où gagnèrent les socialistes gagnèrent, à la surprise générale. C'est ainsi que la coalition libérale a obtenu la majorité absolue attendue : 220 députés contre 121 conservateurs, 11 républicains, 7 socialistes, 6 carlistes et 22 appartenant à différents groupes régionalistes. Sur les 220 députés libéraux, 96 étaient garcíaprietistas, 48 romanonistas, 40 albistas, 20 reformistas, 8 gassetistas et 8 autres zamoristas[7][8].

Après les élections, Melquíades Álvarez fut nommé président du Congrès des députés et le comte de Romanones président du Sénat.

Les deux chambres furent dissoutes par la dictature de Primo de Rivera cinq mois plus tard, après le triomphe du coup d'État en Espagne en 1923.

Résultats au Congrès

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Les données indiquées doivent être considérées avec précaution, en raison de la difficile affectation de certains députés à chaque groupe (ou « faction »). Certains députés appartenaient à un parti particulier, mais se présentaient comme indépendants, dans une autre coalition ou dans des factions distinctes du parti.

Élections générales espagnoles,
Parti/Faction Sièges Leader
Parti libéral 182 Manuel García Prieto
Démocrates libéraux 87 Manuel García Prieto
Libéraux romanonistes 47 Álvaro de Figueroa y Torres
Gauche libérale 25 Santiago Alba Bonifaz
libéraux agraires 10 Rafael Gasset Chinchilla
libéraux niçois 6 Niceà Alcala-Zamora
libéraux indépendants 7
Parti conservateur 125 José Sánchez Guerra
conservateurs 90 José Sánchez Guerra
Conservateurs ciervistes 15 Juan de la Cierva y Peñafiel
Conservateurs mauristes 10 Antoine Maura
Conservateurs de Dato 5 Eduardo Dato Iradier
Conservateurs indépendants 5
Ligue régionaliste 20 Francesc Cambo
Parti réformiste 18 Melquiades Alvarez
Parti socialiste ouvrier espagnol 7 Pablo Iglesias
Parti républicain radical 5 Alexandre Lerroux
Parti nationaliste basque 1 Manuel Aranzadi Irujo
Action catholique 1 Luis García Guijarro
Agrariens 1 Cándido Casanueva
Carlistes et intégristes 1
Divers républicains 13 Lluís Companys
Joaquim Pi i Arsuaga
Francesc Macià
Démocrates 3
Autres, indépendants ou indéfinis 29
Vacants 31
Total 437

Galice (45 députés)

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Circonscription de La Corogne (14 députés)

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Juan Armada et Losada

Circonscription de Pontevedra (11 députés)

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Circonscription de Lugo (11 députés)

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Circonscription d'Orense (9 députés)

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District d'Oviedo (14 députés)

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León (36 députés)

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Circonscription de León (10 députés)

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Circonscription de Zamora (7 députés)

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Circonscription de Salamanque (7 députés)

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Circonscription de Valladolid (7 députés)

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Circonscription de Palencia (5 députés)

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Vieille-Castille (29 députés)

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Circonscription de Santander (5 députés)

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Les cinq députés furent proclamés sans élection conformément aux dispositions de l'article 29 de la loi électorale.

Circonscription de Burgos (8 députés)

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Circonscription de Logroño (4 députés)

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Circonscription de Soria (4 députés)

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Circonscription de Ségovie (4 députés)

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District d'Ávila (4 députés)

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Nouvelle-Castille (38 députés)

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Circonscription de Madrid (13 députés)

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Circonscription de Tolède (8 députés)

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Circonscription de Ciudad Real (6 députés)

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Circonscription de Cuenca (6 députés)

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Circonscription de Guadalajara (5 députés)

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Provinces basques (14 députés)

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Circonscription de Biscaye (6 députés)

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Circonscription du Guipuscoa (5 députés)

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District d'Álava (3 députés)

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Circonscription de Navarre (7 députés)

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Estrémadure (17 députés)

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Circonscription de Cáceres (7 députés)

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Circonscription de Badajoz (10 députés)

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Andalousie (75 députés)

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Niceto Alcalá-Zamora, député de La Carolina .
José Sánchez-Guerra y Martínez, représentant du district 314, Cabra .

District d'Almería (8 députés)

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Circonscription de Jaén (9 députés)

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Circonscription de Cordoue (9 députés)

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Armoiries de la province de Cordoue .

Circonscription de Séville (13 députés)

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Bouclier de la province de Séville

Circonscription de Huelva (4 députés)

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Circonscription de Cadix (10 députés)

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Circonscription de Grenade (11 députés)

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Circonscription de Malaga (11 députés)

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Région de Valence (32 députés)

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Circonscription de Castellón de la Plana (7 députés)

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Notes et références

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  1. (es) Feliciano Montero (Vol. XI. de Historia de España), La Restauración. De la Regencia a Alfonso XIII, Madrid, Espasa Calpe, , 57 p. (ISBN 84-239-8959-3), « La Restauración (1875-1885) » :

    « El rey era el que de hecho, mediante el decreto de disolución de Cortes, concedido a la persona designada para formar gobierno, posibilitaba el ascenso o el descenso del poder a los distintos líderes y formaciones políticas. Por su supuesto, al hacerlo no actuaba caprichosamente, sino de acuerdo con unas reglas del juego… Pero en todo caso esta forma de acceso [al poder] subvertía la lógica de una práctica parlamentaria. No eran las Cortes las que provocaban crisis políticas y hacían cambiar gobiernos, pues cada partido gobernante se fabricaba una mayoría parlamentaria suficiente, mediante elecciones fraudulentas. Las crisis ministeriales parciales o totales, las alternativas en el ejercicio del poder (el turno), se decidían entre las altas esferas políticas (la elite) al margen del Parlamento, sobre la base de la iniciativa monárquica… »

  2. (es) Carmelo Romero Salvador (préf. Ramón Villares), Caciques y caciquismo en España (1834-2020), Madrid, Los Libros de la Catarata, , 72 p. (ISBN 978-84-1352-212-8) :

    « Lo que en mayor medida distingue al caso español… [es] el hecho de que la acción gubernamental determinó que el partido que convocaba las elecciones las ganara siempre, y que ello quedase normalizado e institucionalizado a raíz del pacto entre los dos partidos mayoritarios que, desde 1881 y durante más de cuarenta años, decidieron alternarse en el poder. »

  3. (es) José Varela Ortega (préf. Raymond Carr), Los amigos políticos. Partidos, elecciones y caciquismo en la Restauración (1875-1900), Madrid, Marcial Pons, , 493 p. (ISBN 84-7846-993-1) :

    « Era el gobierno el que fabricaba las Cortes, no al contrario; y quien hacía las elecciones nunca las perdía. »

  4. Gil Pecharromán 2005, p. 144-145.
  5. Gil Pecharromán 2005, p. 145.
  6. La loi électorale de 1907 établissait dans son article 29 que s'il n'y avait qu'un seul candidat dans une circonscription uninominale ou si dans des circonscriptions plurinominales le nombre de candidats était égal au nombre de sièges en jeu, les candidats seraient élus au suffrage direct sans nécessité de procéder à un vote. Pour cette raison, les données sur les votants et la participation sont approximatives, puisque de nombreux citoyens n'ont pas pu exercer leur droit de vote (les écarts dans les estimations peuvent atteindre jusq’à un million d'électeurs).
  7. Gil Pecharromán 2005, p. 146-148.
  8. González Calleja 2005, p. 29.
  9. Ayant été élu pour deux districts, on procéda à un tirage au sort conformément à l’article 27 du règlement du Parlement, ce qui l’amena à finalement exercer le mandat pour le district de León et de renoncer à celui de La Vecilla.
  10. Élection partielle du 25 juin 1923.
  11. Élection annulée le 6 juin 1923 (et reconvoquée ultérieurement) sur proposition du Tribunal suprême
  12. Élection partielle convoquée le 26 août 1923. Proclamé élu en vertu de l’article 29.

Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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