Usine AZF de Toulouse
Type d'usine | |
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Superficie | 62 |
Opérateur | |
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Date d'ouverture | 1927 |
Date de fermeture | 2001 |
Situation | |
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Coordonnées |
L'usine AZF de Toulouse était une usine d'agrochimie (AZote Fertilisants) certifiée ISO 14001 et 9002, et classée Seveso, située à Toulouse, dans la Haute-Garonne. Un de ses hangars, contenant des nitrates déclassés, a explosé le à 10h17. Elle appartenait à la société Grande Paroisse, filiale d'Atofina. Depuis la fusion en avril 2000 de Total et d'Elf-Aquitaine, Atofina regroupait toutes les activités chimiques du groupe : Arkema, GPN, SOFERTI , etc.
L'activité principale de l'usine était la synthèse d'ammoniac, d'urée et de nitrates à partir de gaz naturel, produits destinés à l'agriculture (engrais azotés) et à l'industrie (explosifs de mines notamment).
En 2009, commence le projet de construction d'un important centre de recherche sur le cancer, le Cancéropôle de Toulouse (ou Oncopole), sur les ruines dépolluées du site AZF. Projet de construction qui s'est terminé en 2013 et désormais visible et rouvert.
Histoire et situation
[modifier | modifier le code]Le , une loi créait l'Office national industriel de l'azote (ONIA)[1]. À cette époque, la France importait du Chili pour 100 millions de francs de nitrates par an. Or la construction d'une usine, selon le procédé Haber-Bosch coûtait autant. La ville de Toulouse fut choisie en raison de sa position géographique excentrée de toutes frontières de l'Est (Italie, Allemagne…), de la force hydraulique de la Garonne et de la relative proximité des mines de charbon de Carmaux, même si le charbon fut totalement remplacé par le gaz de Lacq dès 1956.
L'usine toulousaine débuta sa production en 1927 sur des terrains libérés par la Poudrerie nationale, à 3 kilomètres au sud-ouest du centre-ville.
En 1983, la production avait atteint son pic à 960 000 tonnes par an. L'ONIA pouvait, notamment, se flatter de la réputation mondiale du N.A.E.O. (Nitrate d'Ammonium Étiquette Orange)[2],[3]. L'usine de Toulouse en était le premier producteur et exportateur mondial, un standard de référence.
À proximité du site, des quartiers tels que Papus furent bâtis pour permettre au personnel de vivre non loin de leur lieu de travail. Le stade de Gironis et le Toulouse Athlétique Club (TAC) furent aussi créés à l'initiative du comité d'entreprise de l'usine. Après la 2e guerre mondiale, les nouveaux quartiers populaires du Mirail et d'Empalot furent construits à proximité.
En 80 ans, l'usine AZF et ses voisines ont été progressivement rattrapées par l'agglomération, alors que la dangerosité des activités du pôle chimique était d'autant mieux connue que pas moins de huit explosions meurtrières s'étaient produites depuis la création en 1666 des « Moulins à Poudre Royaux », l'ancêtre de la chimie militaro-industrielle toulousaine. Le 21 septembre 1781 par exemple, une explosion ébranla ainsi plusieurs maisons du quartier Saint-Michel situé à 2 km[4].
Le site AZF s'étendait sur plus de 70 hectares en formant un quadrilatère approximatif encadré par la Garonne et la Société Nationale des Poudres et Explosifs (SNPE-ISOCHEM) à l'est, par la RN 20 à l'ouest, des voies de chemin de fer et le périphérique toulousain au nord et par d'autres entreprises de chimie (Tolochimie, Sanofi) au sud.
Le site était desservi par un raccordement ferroviaire comportant deux voies de chemin de fer se ramifiant ensuite, pour permettre la réception de chlore, de produits pétroliers, et l'expédition de l'ammoniac et des engrais azotés fabriqués sur place.
Catastrophe
[modifier | modifier le code]L'usine est connue principalement en raison de la catastrophe du , lorsqu'un important stock d'ammonitrates explosa vers 10 heures 17, ravageant l'usine et les alentours, et causant d'importants dégâts humains (31 morts, plusieurs milliers de blessés[5]) et matériels à Toulouse.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Revue Archistra (Histoire de la France Méridionale), no 211-212, septembre-octobre 2001.
- Henry Farreny et Christian Moretto, Toulouse, chronique d'un désastre annoncé, Cépaduès, 12 décembre 2001 (ISBN 2854285727)/Réf: 572.
- Jean-Claude Bordes, De l'ONIA à Grande Paroisse, une aventure industrielle et humaine, éditions les Arts Graphiques, 2004, 207 p.
- Franck Hériot et Jean-Christian Tirat, AZF, l'enquête assassinée, éditions Plon, 2009 (ISBN 225920824X et 9782259208246)
- Alain Joets, Catastrophe AZF, contre-enquête scientifique sur la première explosion cachée, Éditions Mélibée, 2013 (ISBN 978-2-36252-284-0).
- Daniel Depris, AZF: Accident ou attentat ?, 10 février 2015: editionstatamis.com/2015/01/14/azf-accident-ou-attentat-de-daniel-depris-parution-10-fevrier-2015-disponible-des-aujourdhui-sur-notre-site/.
Références
[modifier | modifier le code]- Grande Paroisse, [1], consulté le 21 juin 2014.
- Élément constitutif des explosifs de carrière au nitrate-fioul
- le N.A.E.O est un produit poreux, contrairement au nitrate agricole
- Revue Archistra - Histoire de la France Méridionale, no 211-212, septembre-octobre 2001)
- AZF : dix ans après, Toulouse se recueille Sur le site lepoint.fr du 21 septembre 2011
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Dix ans après l’explosion survenue à l’usine AZF de Toulouse, l’émotion reste intacte. (en hommage aux morts de l'usine AZF)
- Notice de la plateforme ouverte du patrimoine sur l’usine AZF