Abbaye Notre-Dame de Ham
Abbaye Notre-Dame de Ham | ||||
Sceau de l'abbaye de Ham en 1303. | ||||
Ordre | chanoines réguliers | |||
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Abbaye mère | Abbaye Saint-Victor de Paris jusque 1641 puis Abbaye Sainte-Geneviève de Paris | |||
Fondation | 1108 | |||
Fermeture | 1790 | |||
Diocèse | Noyon jusque 1789 | |||
Dédicataire | Notre-Dame | |||
Site web | https://notredameham.net/l-abbaye/ | |||
Localisation | ||||
Pays | France | |||
Région historique | Picardie | |||
Subdivision administrative | région Hauts-de-France | |||
Subdivision administrative | département de la Somme | |||
Commune | Ham | |||
Coordonnées | 49° 44′ 59″ nord, 3° 04′ 19″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Somme Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France Géolocalisation sur la carte : France | ||||
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L’abbaye Notre-Dame de Ham fut une abbaye de chanoines réguliers fondée au XIIe siècle à Ham, au sud-est du département de la Somme et supprimée à la Révolution française.
Histoire
[modifier | modifier le code]Une abbaye de chanoines réguliers
[modifier | modifier le code]Il existait à Ham, depuis la période carolingienne vraisemblablement, des chanoines[Note 1] séculiers (Ordo antiquus). En 1108, participant au grand mouvement de réforme canoniale, les chanoines de Ham devinrent des chanoines réguliers (Ordo novus).
Le seigneur de Ham, Odon II[Note 2] (1060-1089), et son épouse Louise renoncèrent à leurs droits sur l’église Notre-Dame de Ham en faveur de Baudry, évêque de Noyon, afin de créer à Ham un établissement de chanoines réguliers. Cette donation fut approuvée par le comte de Vermandois et par le roi de France Philippe Ier.
Le pape Pascal II érigea la communauté de chanoines en abbaye. Les chanoines réguliers suivaient la règle de saint Augustin (regula tertia), et en tant que prêtres exerçaient des missions paroissiales. Les chanoines de Ham s’affilièrent à l’abbaye Saint-Victor de Paris[1].
L’abbaye de Ham abrita les reliques de saint Waneng avant 1199.
Les chanoines revêtaient une robe blanche dans l'abbaye mais devaient revêtir une robe noire quand il sortaient de leur monastère.
En 1469, les abbés de Ham obtinrent du pape Paul II le droit de porter la mitre et les ornements pontificaux.
Adhésion à la Congrégation de France
[modifier | modifier le code]À partir de 1532, les abbayes françaises passèrent sous le régime de la commende. Les abbés n’étaient plus élus par les chanoines, le roi avait obtenu du pape par le Concordat de Bologne, le pouvoir de les nommer. Les abbés commendataires ne résidaient plus dans leur abbaye. Ce fut le déclin de l’abbaye de Ham[1].
En 1641, Les chanoines de Ham participèrent au mouvement de réforme canoniale impulsé par Charles Faure et se placèrent sous l’autorité de l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris d’où leur nom de chanoines génovéfains et adhérèrent à la Congrégation de France.
Louis XIV logea à plusieurs reprises à l'abbaye entre 1663 à 1676 alors qu'il se rendait en Flandre. On trouvait donc à l'abbaye la Salle du Roi, la Salle du Dauphin, une salle de billard et un oratoire[2].
L’abbaye fut reconstruite au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Elle possédait une bibliothèque de plus de 8 000 volumes dont plusieurs manuscrits et évangéliaires qui furent vendus, transférés au district de Péronne ou brûlés le 20 brumaire an II[3].
Les revenus de la mense abbatiale s’élevaient à 30 000 livres[4]. La déclaration des biens du indique que l’abbaye possédait des terres dans plus de quarante-cinq paroisses qui rapportaient 15 296 livres et 2 792 setiers de blé et 288 setiers d’avoine[5].
Disparition de l'abbaye
[modifier | modifier le code]La loi du supprima le clergé régulier. L’abbaye de Ham fut déclarée Bien national et l’église abbatiale Notre-Dame reconstruite en 1760 devint la seule église paroissiale de la ville. Le mobilier fut vendu le et les bâtiments furent convertis en hôpital militaire. Puis le 10 thermidor an IV, les bâtiments conventuels furent vendus à un particulier pour la somme de 13 500 livres[6].
L'église et les bâtiments conventuels furent en grande partie détruits le lors du repli allemand sur la Ligne Hindenburg. Destruction amplifiée lors de la reprise de Ham par les Alliés le . Ils furent restaurés dans l'entre-deux-guerres.
Ce qu’il reste des bâtiments abbatiaux accueille, depuis 1937, un établissement scolaire privé catholique.
Liste des abbés
[modifier | modifier le code]Abbés conventuels
[modifier | modifier le code]- 1108-1132, Huldon
- 1132-1143, Barthélémi,
- 1143- ? , Renaud Ier,
- avant 1160-1168, Hugues
- 1168-1188, Renaud II,
- 1188- ? , Jean Ier,
- ? - 1242, Thomas,
- 1242-1263, Roger,
- 1263-1277, Pierre Ier,
- 1277-1304, Jean II,
- 1304-1310, Gobert,
- 1310-1330 Huës,
- 1330-1373, Pierre II,
- 1373-13?, Henri Moisset,
- ? -1389, Jean III,
- 1389-1417, Adrien,
- 1417-1450, Pierre III,
- 1450-1459, Raimond Ier,
- 1459-1481, Pierre IV,
- 1481-1504, Raimond II,
- 1504-1524, Pierre V,
- 1524-1533, Jean IV.
Abbés commendataires
[modifier | modifier le code]- 1533-1537, Silvain, docteur en théologie
- 1537-1547, Charles de Bourbon, cardinal, archevêque de Rouen,
- 1547-1552, Nicolas, cardinal Sainte-Marie,
- 1552-1562, Antoine Caraccioli, prince de Melphes, évêque de Troyes,
- 1562-1568, Guillaume Viole, évêque de Paris,
- 1568-1595, Pierre de Dreux, chanoine de Paris,
- 1595-1605, Nicolas Duval, conseiller du Parlement,
- 1605-1627, Nicolas Lescalopier, référendaire apostolique et aumônier du roi,
- 1627-1642, Armand Jean du Plessis de Richelieu, cardinal, évêque de Luçon,
- 1642-1659, Pierre du Buisson, fils d'Alexandre du Buisson, gouverneur de Ham,
- 1659-1702, Louis Fouquet, évêque d'Agde,
- 1702-1720, Humbert Ancelin, évêque de Tulle de 1680 à 1702 et aumônier du Roi.
- 1721-1731, Alexandre-Antoine du Foudras de Château-Thiers,
- 1731-1745, René de Sesmaisons, ex-jésuite profès,
- 1745-1746, Augustin-César d'Hervilly de Devise, évêque de Boulogne,
- 1746-1789, François-Joseph-Gaston de Partz de Pressy, évêque de Boulogne
- 1789-1790, Jean-René Asseline, évêque de Boulogne.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6)
- Louis-Paul Colliette, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, civile et militaire de la province de Vermandois, pouillé de tous les bénéfices du diocèse de Noyon, 1771.
- Charles Gomart, Ham, son château et ses prisonniers, Woignarue, La Vague verte, coll. « Jusant », (1re éd. 1864), 372 p. (ISBN 2-913924-04-2, lire en ligne)
- Jacques Levasseur, docteur en théologie, doyen du chapitre cathédral de Noyon, Annales de l'église cathédrale de Noyon, Paris, Robert Sara, 1633.
- Philippe Seydoux, Abbayes de la Somme, Paris Nouvelles Editions latines, 1975 (ISBN 2-307-33690-7) (BNF 34572163)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Ham
- Église Notre-Dame de Ham
- Liste des seigneurs de Ham
- Chanoines réguliers de Saint Victor
- Liste d'abbayes augustiniennes de France
Liens externes
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- Abbaye Notre-Dame de Ham (diocèse de Noyon) dans le Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur (Calames), sur le site de l'Abes
- L' abbaye - Institution Notre-⁷Dame de Ham
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Un chanoine était, avant 1789, un prêtre ou un diacre vivant dans une communauté religieuse et se distinguant des moines par le fait qu’il assume une charge pastorale, souvent au sein d’une église paroissiale.
- Appelé également Odon Pied de Loup.
Références
[modifier | modifier le code]- Gomart 1864
- Gomart 1864, p. 101
- Gomart 1864, p. 101–102
- Louis-Paul Colliette, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, civile et militaire de la province de Vermandois, pouillé de tous les bénéfices du diocèse de Noyon, 1771
- Gomart 1864, p. 102
- Gomart 1864, p. 102–103