Albert Ebossé Bodjongo

Albert Ebossé Bodjongo
Image illustrative de l’article Albert Ebossé Bodjongo
Albert Ebossé, lors de son dernier match, à quelques heures de sa mort le 23 août 2014.
Biographie
Nom Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika
Nationalité Camerounais
Naissance
Douala (Cameroun)
Décès (à 24 ans)
Tizi Ouzou (Algérie)
Taille 1,89 m (6 2)
Période pro. 2008-2014
Poste Attaquant
Parcours professionnel1
AnnéesClub 0M.0(B.)
2008-2010 Coton Sport
2010-2011 Unisport Bafang
2012-2013 Douala AC 010 0(9)
2012-2013 Perak FA 016 (11)
2013-2014 JS Kabylie 044 (23)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
2009 Cameroun -20 ans 007 0(2)
1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve.
2 Matchs officiels.
Dernière mise à jour : 24 août 2014

Albert Ebossé Bodjongo, est un footballeur camerounais, né le à Douala et mort le à Tizi Ouzou. Il évolue au poste d'attaquant de la fin des années 2000 au milieu des années 2010.

Après des débuts au Coton Sport, il joue au Unisport Bafang puis au Douala AC avant de rejoindre le club malaisien de Perak FA. Son dernier club est la JS Kabylie, où il est meilleur buteur du championnat d'Algérie de football 2013-2014. Il meurt au début de la saison suivante, dans des circonstances faisant toujours l'objet de controverses[1].

Albert Ebossé joue avec son club de ville natale Douala Athletic Club, un club de MTN Elite Two, deuxième division nationale du Cameroun. Il évolue ensuite au Coton Sport FC et à Unisport Bafang, deux clubs de l'élite.

Il s'engage avec le club malaisien du Perak FA, le , en remplacement de l'attaquant sortant Lazar Popović[2],[3]. Il fait ses débuts en championnat, le , dans un match face au Sabah FA, se concluant sur match nul deux buts partout. Il inscrit son premier but pour le club, le , face au Terengganu FA qui se termine également sur un match nul deux buts partout.

En , Albert Ebossé signe pour la JS Kabylie. Peu après son arrivée, il déclare que son « rêve, c'est de jouer dans un très bon championnat, en France, en Europe[4] ». Il termine meilleur buteur du championnat d'Algérie en 2014 avec 17 buts inscrits.

Ebossé compte six sélections avec l'équipe nationale du Cameroun (principalement avec l'équipe 'B') et a également joué pour l'équipe des moins de 20 ans en 2009.

Mort et hommage

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Le , à l'occasion de la deuxième journée du championnat, la JS Kabylie s'incline 2-1 face à l'USM Alger malgré un but d'Albert Ebossé sur penalty à la 27e minute. À l'issue du match, alors qu'il s'apprête à regagner les vestiaires, Albert Ebossé est blessé puis meurt à l'hôpital des suites d'un traumatisme crânien[5].

Par conséquent, la Ligue de football professionnel ordonne la fermeture du stade du 1er-Novembre jusqu'à nouvel ordre[6]. Le lendemain, la Fédération reporte les matchs prévus les 29 et pour rendre « hommage au joueur Albert Ebossé tragiquement décédé » et protester contre les « agissements irresponsables de certains énergumènes et hooligans qui entretiennent la violence dans les stades et qui a atteint des proportions inacceptables »[7].

Par ailleurs, le club s'engage à verser une indemnité de 100 000 dollars et le salaire du joueur à la famille Ebossé[7],[8].

Controverse sur les causes de la mort

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Le jour même du décès, le ministre de l'Intérieur algérien Tayeb Belaiz demande l'ouverture d'une enquête[9].

Les premiers témoins citent une hémorragie soit carotidienne, soit cérébrale, ayant entraîné un choc hémorragique fatal. Le médecin légiste ayant réalisé l'autopsie relève un traumatisme crânien et une plaie (hémorragique) au crâne. Ces éléments laissent conclure que les jets de pierres sont la cause directe du décès. Or personne ne conteste que des projectiles aient été jetés à partir des tribunes, ce qui aggrave la responsabilité du club, dans tous les cas responsable de l'ensemble de la sécurité du stade et des abords. Certains éléments laissent penser à beaucoup qu’il y a eu une volonté de faire porter le chapeau aux supporters. La tribune d'où provenaient les projectiles, habituellement fermée, avait été étonnamment ouverte ce jour-là. De même que le tunnel rétractable jusqu'au milieu du terrain pour protéger les joueurs n’avait pas été déplié[10].

Le , le président de la JSK, Mohand Chérif Hannachi déclare que selon les médecins du club, Albert Ebossé serait mort d'une crise cardiaque causée par un malaise et non pas d'un traumatisme crânien, notamment en raison des efforts consentis pendant le match de haut niveau. Ceci laisse entendre que la mort serait fortuite et sans lien avec les incidents et la responsabilité du club[11]. Finalement, un jour après sa mort, le parquet de Tizi Ouzou déclare que l'autopsie a prouvé que le joueur a été tué par le projectile en question[12].

Le , le ministère algérien des Sports déclare que l'objet qui a provoqué la mort du joueur est un « morceau tranchant d'ardoise »[13].

Mais le , le site Afrik.com révèle qu'une contre-autopsie menée par les docteurs André Mouné et Fabien Fouda à la mi-septembre au Cameroun remet en cause la thèse officielle. Selon cette autopsie, Ebossé serait décédé « des suites d’une agression brutale avec polytraumatisme crânien ». Le médecin de la famille camerounaise estime qu'il y a eu « volonté de dissimulation » dans les autopsies précédemment réalisées. Interrogé par l'AFP, le docteur Mouné estime qu'Ebossé a été tué lors d'une rixe dans les vestiaires. La luxation de l'épaule gauche révélerait une lutte au cours de laquelle Ebossé « aurait été immobilisé, on lui a pris le bras gauche vers l’arrière et, en se débattant, son épaule s’est déboitée. » Le joueur camerounais aurait ensuite reçu un coup de « matraque à la tête », car son crâne serait terriblement endommagé, ainsi que ses vertèbres cervicales. Des photos de la dépouille sont données à la presse kabyle, qui conclut qu'Albert Ebossé aurait été victime d'une bavure policière. Selon le site "l'agence d'information kabyle", l'existence d'un projectile lancé depuis les tribunes serait tout bonnement remise en cause. Néanmoins, médicalement les conclusions de l'autopsie camerounaise (matraque) n'empêchent pas les conclusions de l'autopsie algérienne (plusieurs projectiles dont un lourd et un tranchant)[14],[15],[16],[17],[18].

Le , une enquête est ouverte par la Justice algérienne[19].

En février 2016, Hugo Broos, entraîneur de la JSK au moment de la mort d'Ebossé, déclare que le joueur aurait été assassiné par les supporters de la JSK[20].

Polémique lors de la CAN 2021

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Le , après l'élimination prématurée de l'Algérie (championne d'Afrique en titre) en phase de poules de la CAN 2021 qui se déroule au Cameroun, le journaliste camerounais Jacques Marcel Itiga Itiga interpelle le sélectionneur algérien Djamel Belmadi : « Vous parlez d’irrationnel, cela me fait dire que vous peinez pour trouver des explications à cette élimination. Alors, nous, on va aller tout droit : Est-ce que ce n’est pas l’esprit d’Albert Ebossé qui a hanté les Fennecs pendant toute cette CAN ? ». La question est immédiatement jugée déplacée par l'interrogé ainsi que par un représentant de la CAF qui assiste à la conférence de presse[21]. Dans son édition du lendemain, le quotidien camerounais Le Messager titre « La malédiction Ebossé ! » et attribue les échecs successifs de l'Algérie à cette dernière[22].

Notes et références

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  1. Yann Dey-Helle, « 23 août 2014: La mort d’Albert Ebossé. Accident ou histoire étouffée? », sur Dialectik Football, (consulté le ).
  2. (en) « Perak dump Popovic for Bodjongo »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur nst.com.my (consulté le ).
  3. (my) « Perak turun Bodjongo »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur hmetro.com.my (consulté le ).
  4. « JSK : Ebossé a signé hier son contrat », sur maracanafoot.com (consulté le ).
  5. Mort d'Ebossé en Algérie: "C'est plus un jeu, c'est de la haine", France info, 24 août 2014
  6. « JSK : Le stade du 1er novembre fermé jusqu’à nouvel ordre », sur Afrik-Foot, (consulté le ).
  7. a et b RFI, « Mort d’Albert Ebossé : premières mesures et polémiques en Algérie », sur rfi.fr, (consulté le ).
  8. « No answers a year after Ebosse's death », sur aljazeera.com (consulté le ).
  9. JSK : On a tué Ebossé !, L. A., Le Buteur, 24 août 2014
  10. onclefredo, « 23 août 2014: Qui a tué Albert Ebossé? Enquête et contre-enquête au point mort »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Les cahiers d'Oncle Fredo, (consulté le ).
  11. « Ligue 1 & 2 : «Ebossé est mort suite à une crise cardiaque» », sur Le Buteur (consulté le ).
  12. « Ligue 1 & 2 : JSK : Le parquet général de Tizi confirme la mort d’Ebossé suite à un jet de projectile ! », sur Le Buteur (consulté le ).
  13. « Ligue 1 & 2 : Albert Ebossé tué par un jet d'ardoise tranchante », sur Le Buteur (consulté le ).
  14. Romain Lantheaume, « Décès d’Albert Ebossé : le rapport qui accuse », sur afrik-foot.com, (consulté le ).
  15. L'Équipe, « Ebossé tué dans les vestiaires ? », sur lequipe.fr, (consulté le ).
  16. Le Parisien, « Mort d'Albert Ebossé : la thèse officielle démentie par une contre-autopsie », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  17. Algérie: Ebossé a succombé à un tabassage, pas à un projectile, affirme une contre-autopsie, « Décès d’Albert Ebossé : le rapport qui accuse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur AFP, (consulté le ).
  18. AFP, « Algérie - Albert Ebossé a succombé à un tabassage, pas à un projectile », sur eurosport.fr, (consulté le ).
  19. « Affaire Ebossé : la justice algérienne ouvre une enquête », sur Afrik-Foot, (consulté le ).
  20. Kreo, « Ligue 1 & 2 : Broos : «Ebossé a été assassiné par les supporters de la JSK» », sur lebuteur.com (consulté le ).
  21. ABr, « Algérie: la colère froide de Belmadi après une question très déplacée d'un journaliste », RMC Sport, .
  22. « Un journal camerounais attribue la défaite de l’équipe nationale à la « malédiction d’Ebossé ». Qui est-ce ? », sur Algerie-Focus.com, .

Liens externes

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