Alice Renaud
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Nom de naissance | Rufine Renaud[Note 1] |
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Naissance | Alost |
Décès | (à 30 ans) Schaerbeek |
Nationalité | belge |
Pays de résidence | Belgique |
Profession | Cantatrice (soprano) |
Conjoint | |
Descendants | Madeleine Vandersmissen |
Alice Renaud, de son vrai nom Rufine Renaud[Note 1], née à Alost le et morte assassinée à Schaerbeek le , est une comédienne et une soprano du Théâtre de la monnaie qui fut assassinée par son mari, Gustave Vandersmissen. L'affaire Vandersmissen défraya la chronique en Belgique et à l'étranger en 1886[1],[2].
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Rufine Renaud nait à Alost, le . En 1872, à 17 ans, elle rencontre Félicien Rops, de 22 ans son aîné. Elle pose nue pour lui, ils deviennent amants. Il l'appelait sa jeune puberté et elle, mon professeur de débauche. Félicien Rops lui finance des études musicales et la fait engager au théâtre de la monnaie. Ils se séparent en 1876. Alice Renaud rencontre Gustave Vandersmissen l'année suivante, en 1877. La famille de Gustave Vandersmissen ne veut pas entendre parler de ce qu'ils considèrent comme une mésalliance et s'oppose totalement au mariage de Gustave et d'une comédienne de si mauvaise réputation de surcroît. Le couple se rend alors aux Pays-Bas et s'y marie religieusement, le , et civilement l'année suivante à Bruxelles. Le couple s'installe à Bruxelles, au 26 de la Chaussée de Louvain. Le couple file un temps le parfait amour[1],[2].
L'affaire Vandersmissen
[modifier | modifier le code]Le , elle reçoit à dîner Edgard Dupleix de Cadignan, un jeune hobereau, client et désormais ami de son mari. Elle ne tarde pas à en faire son amant. Son mari n'en perçoit rien. Mieux, lorsqu'il est retenu à Bruxelles pour affaire, il demande même à son ami d'accompagner sa femme en villégiature dans leur villa à Heist ou à Paris. Cadignan mène grand train, c'est un escroc notoire, maintes fois condamné pour malversations financières. Il profite amplement des largesses de Vandersmissen et n'hésite pas à utiliser son nom pour ouvrir des crédits. La chose éventée, Gustave Vandersmissen l'assigne en justice. Cadignan se répand dans la presse en disant qu'il a bien des révélations à faire sur l'épouse volage du député Vandersmissen et interroge la complaisance avec laquelle le mari trompé les a, pour ainsi dire, jeté dans les bras l'un de l'autre[1],[2].
Alice Renaud se voit ainsi répudiée et son mari entame une procédure de divorce. Alice proteste, clame son innocence et obtient de son mari qu'ils se revoient en secret. Elle loue désormais une chambre à l'angle de la rue Verte et de la rue de la Fraternité. Elle supplie son mari de renoncer à la procédure de divorce et à rendre publique leur réconciliation. Il n'en veut rien savoir, la chose étant connue de tous, il signerait là un aveu de faiblesse, de lâcheté. La procédure doit être menée à son terme et son épouse ayant démontré qu'elle n'avait pas fauté, il la reprendrait seulement alors sous son toit. Alice menace son mari de faire état dans la presse de leur réconciliation en faisant publier les lettres enflammées qu'il lui adresse depuis leur séparation de fait. Le , nous sommes à quelques heures du drame lorsque Gustave Vandersmissen achète l'édition du soir du journal La Nation où il découvre un entrefilet où son parjure est rendu public, il est déshonoré. Il fouille alors dans le secrétaire de son épouse et tombe sur des échanges de lettres entre son épouse et Félicien Rops. Tout s'effondre, Alice lui ment et se joue de lui depuis le début[1],[2].
Peu après minuit, Gustave Vandersmissen se rend chez Alice avec le journal, les lettres et son revolver British Bull Dog. Il frappe à la muraille avec le signal convenu, Alice vient ouvrir en robe de nuit. Il lui demande de lire l'entrefilet, les lettres. On palabre pendant cinquante minutes, on brûle quelques lettres. Gustave est hors de lui, il menace de la tuer, elle n'en croit rien, il sort son révolver. Elle souffle la bougie plongeant la pièce dans l'obscurité, il tire une première fois, sous l'impact, la robe de nuit prend feu, elle s'encourt à la cave, il la suit et tire encore à 4 reprises. Elle s'enfuit sur la rue ou elle se jette littéralement dans les bras d'un policier attiré par le vacarme. Emmenée à l'hôpital, elle y décèdera 13 jours plus tard, Gustave Vandersmissen est arrêté[1],[2].
Opéras
[modifier | modifier le code]- 1876: Au théâtre de la monnaie, elle incarne Micaela dans Carmen de Bizet.
- 1877: À Gand, elle joue le rôle de Valentine dans Les Huguenots de Meyerbeer.
Notes
[modifier | modifier le code]- On trouve également le prénom de Régine et la graphie Renaux pour le patronyme.
Références
[modifier | modifier le code]- Liliane Schraûwen, Les Grandes Affaires criminelles de Belgique, éditions de Borée, 2014, p. 384.
- Paul Aron, l’affaire Vandersmissen, Du fait divers médiatique à la littérature judiciaire, FNRS-Université libre de Bruxelles, Centre Philixte.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Aron, Du fait divers médiatique à la littérature judiciaire: l’affaire Vandersmissen, FNRS-Université libre de Bruxelles, Centre Philixte.
- Liliane Schraûwen, Les Grandes Affaires Criminelles de Belgique, Éditions De Borée, 2014, p. 384, (ISBN 9782812915949), p. 275 et sq.
- Lucien Solvay, Une vie de journaliste, Bruxelles, Office de publicité, 1934.
- Henry Soumagne, Chiennes d’enfer, Bruxelles, F. Larcier, Bruxelles, 1943.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Compte rendu in extenso des débats consultable à Gand.