Alphonse Martainville

Alphonse Martainville
Biographie
Naissance
Décès
Nom officiel
Alphonse-Louis-Dieudonné MartainvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Caroline Martainville (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour
Œuvres principales

Alphonse Martainville, né le [1] à Cadix, et mort le , à Sablonville[2],[3] est un journaliste légitimiste, goguettier et vaudevilliste français.

Fils de Louis-Bernard Martainville, courtier spécial de la flotte des Indes au port de Cadix et de Marie-Elfride Dillon[4], Martainville fut d'abord élève au collège Louis-le-Grand. Fervent royaliste, il était, âgé de 17 ans seulement, rédacteur au Postillon des Armées. Un article ayant critiqué la loi du Maximum, toute l’équipe du journal fut arrêtée et Martainville comparut devant le Tribunal révolutionnaire, où il aurait répondu au président Coffinhal qui l’appelle de la sorte : « Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville ? », « Pardon, citoyen président, Martainville tout court. Je suis ici pour être raccourci et non pour être allongé[5] ! »

Sous le Directoire, il fait partie de la jeunesse dorée, active sous de la réaction thermidorienne et encensée par le parti réactionnaire. En 1802, il fait partie de la goguette les Déjeuners des garçons de bonne humeur, aux côtés de dix autres chansonniers : Dumaniant, Désaugiers, Étienne, Francis, Gosse, Ligier, Morel, Serviere, Sewrin, et trois musiciens : Plantade, Persuis et Piccini fils[6].

Sous l’Empire, il ne s’occupe que de théâtre. Et aussi de chanson : aux côtés de Carmouche, Frédéric de Courcy, Armand d’Artois, Dusaulchoy de Bergemont et Monperlier, il participe à la goguette des Soupers de Momus, fondée par Pierre-Joseph Charrin en 1813.

En 1814-1815, il commence une activité politique. Partisan inconditionnel de la royauté, rédacteur du Journal de Paris, de la Quotidienne, de la Gazette de France, il ne trouve pas ces journaux assez hardis et fonde en 1818 le Drapeau blanc (2 vol. in-8°). Dans cette publication, il attaque non seulement les ennemis de la monarchie, mais encore les monarchistes et même les ministres trop tièdes à son gré. Traduit plusieurs fois en justice par le ministère public, abandonné par ses lecteurs, il cesse la publication de son journal et se retire des luttes de la politique.

Ses écrits joignent, à l’extrémisme de ses opinions, la verve et l’esprit. Ces traits se retrouvent, unis à une vive gaieté, dans les pièces qu’il donne sur divers théâtres, et qui sont presque toutes des vaudevilles.

Il avait épousé, au Pecq, le , Charlotte-Marguerite-Claire-Eugénie, dite Caroline Maricourt, née à Mouzay, le [4],[7]. Comédienne[8], cantatrice de la chapelle du roi[9], elle compose quelques chansons, nocturnes et romances dans les années 1820, en particulier une sur des paroles de son mari, « La Franchise d'un vieillard ! », et plusieurs sur des poèmes de Marceline Desbordes-Valmore[10]. Elle meurt du choléra en 1832[11].

  • Les Suspects et les Fédéralistes, .
  • Le Concert de la rue Feydeau, .
  • La Nouvelle Montagne, ou Robespierre en plusieurs volumes, .
  • Les Assemblées primaires, ou les Élections, .
  • La Banqueroute du savetier à propos de bottes, .
  • Pataquès, .
  • Le Pied de mouton, mélodrame-féerie comique, avec Ribié ().
    Pièce souvent reprise avec des décors nouveaux et des rajeunissements de rédaction.
  • La Queue du diable, mélodrame-féerie comique (.
  • Monsieur Crédule, .
  • Buonaparte, ou l’Abus de l’abdication, pièce héroïco-romantico-bouffonne, .
  • Taconnet, .
  • Grivoisiana, ou Recueil facétieux, 1801, in-18.
  • Vie de Lamoignon-Malesherbes, 1802, in-12.
  • La Bombe royaliste lancée, 1820, in-8°.
  • Étrennes aux censeurs, 1822, in-8°).
  • Histoire du Théâtre-Français, depuis le commencement de la révolution jusqu’à la réunion générale, avec Étienne, Paris, 1803, 4 vol. in-12.

Notes et références

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  1. D'après Ph. Van Tieghem (dir.), Dictionnaire des littératures, t. 2, Paris, 1968, p. 2540, il est né en 1776. La date de naissance 27 avril 1777 est donnée par les Archives départementales des Yvelines, Le Pecq, 1135463, NMD,1810-1820.
  2. Cf. L.-G. Michaud, Biographie universelle, Paris, 1843, t. 73, p. 217
  3. « Registre des décès de Neuilly-sur-Seine », sur Archives départementales des Hauts-de-Seine (consulté le ), p. 38, n° 140
  4. a et b Archives départementales des Yvelines, Le Pecq, 1135463, NMD,1810-1820, pour le mariage : vue 255.
  5. On ne trouve trace de cette réponse, ni dans le Moniteur où son interrogatoire est consigné, ni dans le relevé de cette séance aux Archives nationales. Source : Antoine de Bæcque, Rire après la Terreur, chap. 29 de l’édition en ligne.
  6. Déjeuners des Garçons de bonne humeur, Paris, Capelle, (lire en ligne sur Gallica), chap. 1, [s.p.].
  7. « Registre des Baptêmes, Mariages, Sépultures (1777-1791) de Mouzay », sur Mnesys, Archives départementales de la Meuse (consulté le )
  8. Paul Ginisty, La féerie, Paris, Louis-Michaud, (lire en ligne), p. 94
  9. Une société de gens de lettres et de savants, Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, vol. 27, Paris, Chez Madame C. Desplaces, (lire en ligne), p. 89
  10. « Caroline Martainville », sur Catalogue de la Bibliothèque nationale de France
  11. Biographie universelle, ou Dictionnaire Historique, contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, des articles consacrés a l'histoire générale des peuples, aux batailles mémcrables, aux grands évènemens politiques. etc., etc. depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours par une Société de gens de lettres de professeurs et de bibliographes : 4, Furne, (lire en ligne), p. 68
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 1347-8.
  • Alain Vaillant (dir.) et Antoine de Baecque, « Rire après la Terreur, Alphonse Martainville, comique muscadin », Esthétique du rire, Nanterre, Presses universitaires de Paris-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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