Angana P. Chatterji

Angana P. Chatterji
Portrait de Angana P. Chatterji
Biographie
Naissance
Calcutta, Inde
Nationalité Indienne
Thématique
Formation CIIS, San Francisco
Profession anthropologue
Œuvres principales Violent Gods: Hindu Nationalism in India's Present; Narratives from Orissa,

Angana P. Chatterji, née en , est une anthropologue, activiste, féministe et historienne indienne.

Ses recherches sont étroitement liées aux enjeux politiques et sociaux de son pays. Par son éducation à l'anthropologie, Angana est familière des questions de majoritarisme, de violences liées au genre et des Droits de l'homme dans la province indienne du Cachemire et des violences liées à l'appartenance religieuse dans la province d'Odisha. Elle étudia également les questions de diaspora et d'identités politiques dans la société américaine. Chatterji est à l'origine du Tribunal International des Droits de l'Homme et de la Justice dans la région du Cachemire dont elle fut co-responsable entre et [1].

En 2012, en collaboration avec Shashi Buluswar, Angana est à l'origine du projet de résolution des conflits armés et des droits de l'homme, basé à l'université de Berkeley en Californie[2]. Le premier rapport du projet est paru en 2015 sous le titre « L'accès à la justice pour les femmes : la réponse indienne aux violences sexuelles en réunion » en partenariat avec l'Institut légal des Droits de l'Homme de la Boalt Law School[3]. La même année est sorti son étude Conflicted Democracies and Gendered Violence: The Right to Heal[4].

Vie personnelle

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Angana Chatterji est la fille de Bhola Chatterji (né en 1922 et mort en 1992), socialiste et fervent défendeur de l'indépendance indienne et d'Anubha Sengrupta Chatterji. Elle est également l'arrière-arrière petite-fille de Gooroodas Banerjee, juge et premier indien à pourvoir le poste de vice-chancelier de l'Université de Calcutta. Angana grandit dans les quartiers difficiles de Narkeldanga et Rajabazar à Calcutta. Sa famille comprend des membres de différentes castes mais aussi de religions diverses (tantes musulmanes ou catholiques)[5].

En 1984, Chatterji déménagea à Delhi puis aux États-Unis dans les années 1990 sans pour autant renoncer à sa nationalité indienne[6]. Elle est titulaire d'une licence et d'un master en sciences politiques ainsi qu'un doctorat en sciences humaines obtenu au sein du California Institute of Integral Studies où elle enseigna l'anthropologie par la suite. Elle est mariée à Richard Shapiro[7].

Après l'obtention de son doctorat et ce jusqu'en 1997, Angana travailla comme directrice de recherches au sein d'un groupe environnemental (Asia Forest Network). En parallèle, elle travaillait également au sein de l'Institut indien de l'administration publique, de l'Institut social indien[8] et de la Commission de planification indienne[9].

En 1997, elle rejoignit l'équipe pédagogique du California Institute of Integral Studies où elle était chargée des cours d'anthropologie sociale et culturelle, s'intéressant principalement aux questions de classes, de genre, de races, de religions et de sexualités et comment ces thèmes s'articulent selon la période et le lieu de l'étude[7]. C'est au sein de cet institut qu'elle rencontra Richard Shapiro, collègue puis époux avec qui elle créa un nouveau centre de recherches axé sur l'anthropologie post-coloniale[10].

En , Angana et son époux sont suspendus avant d'être renvoyés de l'institut 3 mois plus tard après avoir passé 14 et 25 années respectivement. Ils sont condamnés pour omission de leurs tâches académiques, violation de l'éthique professionnelle[11] et harcèlements d'étudiants[12]. Plusieurs journaux et périodiques[13],[14] ont relaté les incidents qui sont allés jusque devant un tribunal avant d'être classés sans suite[15] puisque ces derniers ont été créés de toutes pièces par des membres influents de l'institut pour affaiblir le département d'anthropologie.

Publications

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Les publications de Chatterji comprennent des études, des rapports et des livres[16].

  • 1990 : Rapport sur les droits de femmes immigrées dans les bidonvilles et colonies de Delhi [17].
  • 1996 : Recherches sur les inégalités de castes et les droits terriens des indigènes et Intouchables.
    • Auto-publication d'une étude détaillée intitulée Community Forest Management in Arabari: Understanding Socioeconomic and Subsistence Issues.
  • 2004 : Co-éditrice avec Lubna Nazir Chaudhury d'un article intitulé Gendered Violence in South Asia: Nation and Community in The Postcolonial Present paru dans la revue Cultural Dynamics[18].
  • 2005 : Co-éditrice avec Shabnam Hashmi du livre Dark Leaves of the Present qui est un ouvrage grand public.
  •  : Parution d'une étude menée sur près de 7 années de recherches sur le nationalisme hindou et intitulé Violent Gods: Hindu Nationalism in India's Present; Narratives from Orissa[19]. Cette étude reçut des retours favorables dans de nombreux magazines[20],[21],[22].
  • 2011 : Co-éditrice avec Tariq Ali de l'anthologie d'essais intitulée Kashmir: The Case for Freedom[23]
  • 2012 : Co-éditrice avec Ania Loomba et Ritty A. Lukose de South Asian Feminisms[24]
  • 2013 : Co-éditrice de Contesting Nation: Gendered Violence in South Asia; Notes on the Postcolonial Present[25]

En 2002, elle participe à la campagne contre le financement de la haine et à la rédaction d'un rapport sur les financements des organisations du Sangh Parivar auprès des Fonds pour le développement indien situé dans le Maryland[26].

En 2005, elle chercha à sensibiliser le public et protester contre la venue du gouverneur de la province de Gujarat, Narendra Modi[27] aux États-Unis en travaillant avec la Coalition contre le Génocide aux États-Unis.

La même année, elle est à l'origine d'un tribunal populaire afin de recueillir les témoignages et expériences des personnes ayant subi les exactions des nationalistes hindou de Sangh Parivar dans la province d'Odisha. Elle s'entoura de nombreuses personnes influences mais le tribunal populaire dut cesser ses activités à l'annonce des menaces de viol perpétrées par le Sangh Parivar à l'encontre des femmes du tribunal populaire[28],[29],[30],[31]. Un rapport paraît néanmoins en afin de prévenir de futures violences[32].

Après la recrudescence des violences entre groupuscules hindous et chrétiens en , Angara témoigna devant la commission Panigrahi contre les membres du Sangh Parivar et tente à nouveau de prévenir de futures violences. Elle écrivit de nombreux articles, critiquant ouvertement les groupes Hindutva, comme à l'origine des violences perpétrées après l'assassinat de Swami Lakshmananada en août 2008 dans la province d'Odisha[33],[34].

En 2010, Angana devint membre du conseil consultative pour le Cachemire au sein du centre Carr pour les droits de l'homme de l'université d'Harvard[35]. Les nombreuses critiques de Chatterji envers l'état des droits de l'Homme dans la province du Cachemire[36],[37] ont amené les autorités indiennes à refuser l'entrée sur le sol indien de Richard Shapiro[38], l'époux d'Angana Chatterji qui fut obligé de retourner immédiatement aux États-Unis.

Références

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  1. Conveners of the IPTK
  2. Project Website
  3. "Access to Justice for Women" Report
  4. Project Website
  5. Angana P. Chatterji, Violent Gods: Hindu Nationalism in India's Present, Three Essays Collective,
  6. US professor deported for ‘political activism’ in Valley - Indian Express
  7. a et b Chatterji's bio on her website
  8. (en) « Biographical Sketch / Angana P. Chatterji », sur anganachatterji.net (consulté le ).
  9. (en) « Human Rights Reports and Briefs & Research Reports / Angana P. Chatterji », sur anganachatterji.net (consulté le ).
  10. So What? Now What? The Anthropology of Consciousness Responds to a World in Crisis, p. 13 Matthew C. Bronson, Tina R. Fields, Cambridge Scholars Publishing, 2009
  11. Richard Springer, « CIIS Fires Two Professors after Student Complaints », India-West,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  12. « indiawest.com/news/global_indi… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  13. (en) « Branding, Creative & Graphic Design Agency / Animation Firm & Studio », sur Mandreel (consulté le ).
  14. Peter Schmidt, « Questions of Undue Influence Unseat 2 Professors », Chronicle of Higher Education,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. According to attorney Dan Siegel's office, Oakland, CA.
  16. WorldCat search
  17. (en) « Women's status in the Delhi bastis : urbanisation, economic forces, and voluntary organisations : a report of a study of ten slums funded by Department of Women and Child Development, Government of India (Book, 1990) [WorldCat.org] », sur WorldCat (consulté le ).
  18. Sage publication abstracts
  19. Angana Chatterji, Violent Gods : Hindu Nationalism in India's present; Narratives from Orissa, Gurgaon, Three Essays Collective, (ISBN 978-81-88789-45-0)
  20. Review in People's Democracy, May 17
  21. Review in The Hindu newspaper, 11 August. « Archived copy » (version du sur Internet Archive)
  22. Review in Business Standard Review magazine, 28 June.
  23. Kashmir: The Case for Freedom
  24. « Duke University Press - South Asian Feminisms », sur dukeupress.edu (consulté le ).
  25. « Contesting Nation » [livre], sur University of Chicago Press (consulté le ).
  26. U.S. corporates suspend funding to IDRF - The Hindu
  27. Modi and his visa
  28. Das, Prafulla. 2005. Sangh Parivar activists disrupt tribunal hearing. The Hindu, 15 June.
  29. Human Rights Watch. 2005. Does RSS have any moral standards?. 12 July.
  30. Mark Williams et Jehangir Pocha, « S.F. professor fears Hindu retaliation / Militants threaten rape over investigations of caste tension, she says », The San Francisco Chronicle,‎ (lire en ligne)
  31. World Prout Assembly. 2005. Sangh Parivar Derails Tribunal on Communalism in Orissa.
  32. Chatterji, Angana and Mihir Desai. 2006. http://iptindia.org/pdf/orissa.pdf Communalism in Orissa « https://web.archive.org/web/20091229172822/http://iptindia.org/pdf/orissa.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), : Report of the Indian People's Tribunal on Environment and Human Rights. Mumbai: Indian People's Tribunal on Environment and Human Rights.
  33. Hindutva's Violent History. Tehelka, 5 September 2008.
  34. Opinion Piece on Orissa Violence. Indian Express, 4 October. 2008.
  35. Carr Center Advisory Board announcement
  36. (en) « Protests outside Indian consulate in San Francisco », sur Rediff (consulté le ).
  37. Letter from 49 faculty to Indian Ambassador Meera Shankar regarding the barring of Richard Shapiro from India. http://sacw.net/article1707.html
  38. http://scholarsatrisk.nyu.edu/Events-News/Article-Detail.php?art_uid=2454

Liens externes

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