Antibactérien
Le mot antibactérien (du latin anti : « contre » et bacteria : « bactérie ») relatif à la lutte contre le développement de bactéries diffère de sens selon qu'on l'emploie comme adjectif ou comme nom.
Adjectif
[modifier | modifier le code]L'adjectif « antibactérien » a conservé son sens premier et propre. Il qualifie tout ce qui sert[pas clair] à lutter contre les bactéries, agents de très nombreuses maladies infectieuses telles que le choléra, la légionellose, la lèpre, la syphilis, le tétanos, la tuberculose ou le typhus.
Nom
[modifier | modifier le code]Un antibactérien est une substance ou un dispositif clinique qui permet soit de détruire les bactéries affectant le patient soit d'empêcher la multiplication des bactéries[1].
Dans le premier cas, on parle d'antibactérien bactéricide et dans le second cas d'antibactérien bactériostatique.
Les trois premiers types d'antibactériens ci-après sont nommés antibiotiques.
Antibactérien d'origine végétale
[modifier | modifier le code]La pénicilline provient du champignons Penicillium notatum[2].
Antibactérien d'origine bactérienne
[modifier | modifier le code]Dans le vivant, les bactéries sont en concurrence et parfois des bactéries produisent certaines molécules pour détruire d'autres bactéries[3].
La thyrothricine est obtenue à partir de la bactérie bacillus subtilis[4] ; la streptomycine est isolée à partir de Streptomyces griseus[5]; l'érythromycine est produite par une souche de Saccharopolyspora_erythraea[6]; la vancomycine est isolée à partir de Amycolatopsis orientalis[7].
Antibactérien d'origine fossile
[modifier | modifier le code]La quinolone est dérivée de la quinoléine qui a été extraite pour la première fois par Ferdinand Runge en 1834 du goudron de houille.
Antibactérien d'origine animale
[modifier | modifier le code]Avec l'importance grandissante de la résistance des bactéries aux antibiotiques – les antibactériens décrits ci-dessus – les chercheurs et praticiens découvrent des antibactériens parfois présents dans des substances connues depuis longtemps.
C'est le cas de substances contenues dans le miel[8] qui s'avère être un antibactérien à usage externe efficace contre, en particulier, Bacillus subtilis, Escherichia coli, les staphylocoques dorés, Pseudomonas aeruginosa et Enterococcus faecium[9]. L'effet antibactérien du miel est dû à une multiplicité de facteurs[10].
Antibactérien naturel viral
[modifier | modifier le code]Dans la nature on le nomme bactériophage, lorsqu'il est préparé comme dispositif clinique il est nommé bactériophagique.
L'utilisation des bactériophages pour combattre les bactéries est millénaire[11]. L'exemple cité est celui des eaux de la rivière Yamuna étudié par le médecin militaire britannique Ernest Hankin.
Composés végétaux antibactériens
[modifier | modifier le code]En raison également de la multiplication des bactéries multirésistantes, les recherches sur les plantes et extraits de plantes à vertu antibactérienne se multiplient[12].
Déjà en 1884, l'origan du Comtat, composé de 64 plantes dont la marjolaine et l'origan, avait été testé afin de protéger ses utilisateurs d'une épidémie de choléra[13].
Code ATC
[modifier | modifier le code]Dans la Classification anatomique, thérapeutique et chimique (ATC) utilisée par l'Organisation mondiale de la santé, les agents antibactériens sont répertoriés sous le code J01, parmi les anti-infectieux systémiques (lettre J).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Encyclopædia Universalis, Paris, Encyclopædia Universalis France, 1968
- Sir Howard Florey Prix Nobel Biographical
- Antibiotic Discovery and Development Editors: Dougherty, Thomas J., Pucci, Michael J. (Eds.) Springer 2012 [1]
- Thyrothricin DrugBank
- Streptomycin DrugBank
- Erythromycin DrugBank
- Vancomycin DrugBank
- P.C. Molan, « The role of honey in the management of wounds », Journal of Wound Care, vol. 8, no 8, , p. 415 (DOI 10.12968/jowc.1999.8.8.25904, lire en ligne, consulté le )
- (en) Paulus H. S. Kwakman, Anje A. te Velde, Leonie de Boer et al., « How honey kills bacteria », The FASEB Journal, Federation of American Societies for Experimental Biology, vol. 24, no 7, , p. 2576-2582 (ISSN 1530-6860, DOI 10.1096/fj.09-150789, résumé, lire en ligne)
- Reto Flühmann, « Propriétés antibiotiques naturelles du miel », sur Agrarforschung Schweiz, (consulté le )
- Intérêt des bactériophages dans les infections à Pseudomonas aeruginosa résistant aux antibiotiques, chez les patients atteints de la mucoviscidose Thèse pour le doctorat de pharmacie Jérémy Vallot ; sous la direction de Jocelyne Caillon [2]
- E. Guinoiseau. Molécules antibactériennes issues d’huiles essentielles: séparation, identification et mode d’action. Sciences du Vivant [q-bio]. Université de Corse, 2010. Français. tel-00595051 [3]
- Jean-Paul Clébert, Herbier provençal, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-29832-2, lire en ligne)