Auto-coup d'État

L'auto-coup d'État (de l'espagnol autogolpe de Estado ou autogolpe) est une forme de coup d'État qui se caractérise par la dissolution ou la prise de possession des pouvoirs d'un État par son dirigeant, généralement un chef d'État ou un chef de gouvernement, jusque-là arrivé et maintenu au pouvoir par des moyens légaux. L'ensemble des pouvoirs est dès lors concentré dans ses seules mains ou avec celles de sa garde rapprochée, et ce, pour une durée indéterminée[1].

Coup d'État de 1851 en FranceLouis-Napoléon Bonaparte tente de se maintenir au pouvoir, malgré une interdiction constitutionnelle ; ceci pourrait être qualifié d'auto-coup d'État.

L'auto-coup d'État abouti permet à celui qui l'orchestre de demeurer au pouvoir illégalement et de diriger le pays de manière arbitraire. Cette manœuvre peut être accompagnée d'une annulation de la constitution de l'État et d'une suspension du système judiciaire. À partir du moment où l'auto-coup d'État est complété et le pouvoir n'est pas ébranlé, le chef de l'État, auparavant chef démocratique ou constitutionnel, devient un chef dictatorial[2].

L'auto-coup d'État peut également se manifester lorsqu'un dirigeant d'État, après avoir été battu aux élections, décide de ne pas céder le pouvoir au vainqueur et de demeurer en poste[réf. souhaitée].

En outre, il a tendance à être planifié dans des États à la démocratie bancale, leur survenance dans des États où la démocratie est bien établie est plutôt rare[3]. En raison d'une définition toujours floue, le nombre précis d'auto-coups d'État est inconnu, mais est estimé à environ 148 entre 1946 et 2021, dont 110 s'étant produits dans des autocraties et 38 dans des démocraties[4].

Étymologie

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Le terme « auto-coup d'État » est une traduction du terme autogolpe qui est apparu et popularisé d'abord en Amérique latine pour décrire certaines tentatives de dirigeants latino-américains de rester au pouvoir[3]. Il n'existe cependant pas de consensus général quant à la définition exacte du concept d'auto-coup d'État[4].

Notes et références

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  1. (es) Real Academia Española - Asociación de Academias de la Lengua Española, « Autogolpe », sur «Diccionario de la lengua española» - Edición del Tricentenario (consulté le ).
  2. (en-US) Joshua E. Keating, « Coups Ain't What They Used to Be », sur Foreign Policy, (consulté le ).
  3. a et b (en) Christopher Ingraham, « Analysis | How experts define the deadly mob attack at the U.S. Capitol », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en) David Nakamura, « With brazen assault on election, Trump prompts critics to warn of a coup », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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