Bataille de Lemseied

Bataille de Lemseied

Informations générales
Date -
Lieu Lemseied (en), Maroc
Issue Retrait du Polisario
Belligérants
Drapeau du Sahara occidental RASD Drapeau du Maroc Maroc
Commandants
Lahbib Ayoub
Forces en présence
1 500 hommes[L 1]
150 blindés[L 1]
Pertes
Selon le Maroc
plus de 50 morts
~60 véhicules
Au moins 7 tués
Au moins 52 blessés

Guerre du Sahara occidental

Batailles

Coordonnées 28° 00′ 48″ nord, 10° 48′ 41″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Sahara occidental
(Voir situation sur carte : Sahara occidental)
Bataille de Lemseied
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Bataille de Lemseied

La bataille de Lemseied a eu lieu du au pendant la guerre du Sahara occidental. Le Front Polisario attaque avec succès la ville de Lemseied (en)[N 1], située en territoire marocain, à l'ouest du djebel Ouarkziz et à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tan-Tan, derrière le mur des sables défendu par les forces armées royales (FAR).

La ville de Lemseied est située à proximité du djebel Ouarkziz, montagnes situées en territoire marocain mais contrôlées par le Polisario[L 2]. Militairement parlant, l'attaque vise à désorganiser les itinéraires de ravitaillement des troupes marocaines basées dans le Nord du Sahara occidental[L 3].

L'attaque a lieu après 18 mois sans grands combats. Elle a pour but de rappeler que le Polisario est toujours capable de mener des batailles[L 1], alors que les discussions au sujet du référendum n'avancent pas et que des rumeurs mentionnent un possible rapprochement entre l'Algérie et le Maroc[L 4]. L'enjeu de la bataille peut être résumé par la formule « ou Addis-Abeba ou Lemseyed », Addis-Abeba étant le siège de l'OUA, chargée des négociations[L 5]. Selon Paul Balta, le déclenchement de la bataille a été décidé avec l'accord de l'Algérie, soutien du Polisario[1].

Déroulement

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L'attaque est lancée le [L 2]. Les premiers combats s'étendent du 10 au 14. Le 14, une unité du Polisario comptant 150 véhicules est repoussée par l'armée marocaine[2]. Des attaques de moindre importance sont lancées en même temps contre Zag et Smara[L 1]. Le point culminant de la bataille est atteint le [L 3]. Ce jour-là, selon le Polisario, les combats se poursuivent jusqu'à la nuit sur un front de 50 km, « de Sebket-Lebredila jusqu'à Mguessem-El-Hirane, en passant par Graret-Sid-Ali ». Le Polisario aurait pris une position marocaine à Mguessem-El-Hirane, sur la route entre Lemsieid et Zag[3]. Le Polisario annonce que des hélicoptères[N 2] armés de missiles air-sol[N 3] ont été utilisés pour la première fois par les Marocains[L 6]. Selon une interview paru en 2002 de Lahbib Ayoub, commandant sahraoui de l'attaque[4], les officiers algériens lui ont demandé d'arrêter l'attaque, pour éviter une riposte marocaine contre le territoire algérien[5].

Pertes et conséquences

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Les sahraouis subissent de lourdes pertes[L 1]. Lors de l'attaque du , les Marocains déclarent que 50 indépendantistes ont été tués et dix véhicules détruits et reconnaissent 2 tués et 30 blessés[6],[2]. Rabat annonce avoir détruit ou endommagé trois chars et 41 véhicules du Polisario lors de l'attaque du , tout en déplorant 5 morts et 22 blessés parmi les soldats des FAR[7]. Si les communiqués du Polisario mentionnent 777 tués marocains durant toute la bataille[3] et 109 « chars, véhicules blindés, transporteurs de troupes, jeeps, camions détruits » lors de l'attaque du , c'est surtout pour insister sur l'importance de cette attaque, par rapport aux simples opérations de harcèlement qui ont suivi la bataille de Guelta Zemmour[1].

L'attaque montre que le mur n'est pas suffisant pour arrêter le Polisario. Le roi Hassan II qualifie les attaquants de mercenaires, le retour de ce vocable pour désigner les indépendantistes montre un durcissement de la position marocaine après les affrontements. L'attaque permet aussi au Maroc d'insister sur la gravité du conflit et de faire passer un plan d'austérité dans l'économie marocaine[L 3].

  1. Également orthographie Lemseyed, Msseyed ou Msied
  2. Hélicoptères du type SA 342L Gazelle
  3. Missiles HOT

Sources bibliographiques

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  1. a b c d et e Strategic Survey, p. 107.
  2. a et b Verniot, p. 649.
  3. a b et c Verniot, p. 650.
  4. Bidwell, p. 444.
  5. Verniot, p. 642.
  6. Verniot, p. 659.

Références

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  1. a et b Paul Balta, « Le conflit Saharien : Un avertissement d'Alger à Rabat », Le Monde,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  2. a et b Reuters, « Maroc : Les combats entre les guérilleros du Front Polisario et les troupes marocaines », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a et b AFP, « Le conflit du Sahara : Le Polisario affirme qu'il a lancé une nouvelle opération à Lemseyed », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Leïla Slimani, « Que sont-ils devenus ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  5. François Soudan, « Sahara Le Retour du guerrier : Pour la première fois depuis son ralliement au Maroc, Lahbib Ayoub, l'ancien chef militaire du Polisario, parle », L'intelligent (Jeune Afrique), no 2180,‎ , p. 34 (lire en ligne)
  6. Reuters, « Combats au Sahara occidental », Le Monde,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  7. AFP, « Rabat annonce avoir repoussé une nouvelle offensive du Front Polisario », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

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  • (en) Robin Leonard Bidwell, « Western Sahara War », dans Dictionary of modern Arab history : an A to Z of over 2,000 entries from 1798 to the present day, Kegan Paul International, , 456 p. (ISBN 9780710305053, lire en ligne), p. 443-445
  • (en) « Libya, Chad and the Western Sahara », Strategic Survey, vol. 84, no 1,‎ , p. 103-109 (DOI 10.1080/04597238308460626)
  • Olivier Verniot, « La question du Sahara occidental 1983-1984 », Annuaire de l'Afrique du Nord, Éditions du CNRS, vol. 1984,‎ , p. 634-691 (lire en ligne)