Beaucoudray
Beaucoudray | |
La mairie et l'église Saint-Laurent. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Saint-Lô Agglo |
Maire Mandat | Michel Ganne de Beaucoudrey 2020-2026 |
Code postal | 50420 |
Code commune | 50039 |
Démographie | |
Gentilé | Beaucoudriers |
Population municipale | 133 hab. (2021 ) |
Densité | 28 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 57′ 31″ nord, 1° 08′ 31″ ouest |
Altitude | Min. 84 m Max. 204 m |
Superficie | 4,70 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Condé-sur-Vire |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier |
Beaucoudray (/bokudʁeː/[Note 1]) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 133 habitants[Note 2].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est au sud-ouest du Pays saint-lois. Son bourg est à 6,5 km à l'ouest de Tessy-sur-Vire, à 6,5 km au nord-est de Percy et à 21 km au sud de Saint-Lô[1].
Le territoire est traversé par la route départementale no 13 reliant Villebaudon et Bréhal à l'ouest à Tessy-sur-Vire à l'est. Du bourg, on y accède par la D 452 qui rejoint au sud la D 208 permettant d'atteindre Montabot au sud. Partant de la D 13, la D 452 mène à Chevry (Manche) au nord-est. L'accès à l'A84 est à Pont-Farcy (échangeur 39) à 11 km à l'est.
Beaucoudray est en grande partie dans le bassin de la Vire, par trois de ses affluents ou sous-affluents : le Marqueran qui délimite le territoire au nord-ouest, le ruisseau du Moulin de Chevry qui collecte les eaux de la partie centrale du territoire, et le ruisseau de Beaucoudray qui marque la limite sud. Une partie sud-ouest du territoire alimente l'un des premiers affluents de la Soulles et fait donc partie du bassin de la Sienne.
Le point culminant (204 m) se situe au sud, près du lieu-dit Hôtel Soleil. Le point le plus bas (84 m) correspond à la sortie du ruisseau du Moulin de Chevry du territoire, au nord-est. La commune est bocagère.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 081 mm, avec 14,9 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 13 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Beaucoudray est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (46 %), prairies (30,6 %), terres arables (22,8 %), forêts (0,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le toponyme est attesté sous les formes de Bello Coudreto au XIIe siècle[15], Belcodreio en 1186[16], Belcodreio en 1186 et Belluni Coriletum vers 1210[16].
Il a pour origine deux termes d'ancien français bel/beau et coldroi/couldray qui désignait un ensemble de noisetiers[16]. Le coudrier est le nom local du noisetier. C'est de ce bois qu'est fait traditionnellement la baguette du sourcier : ainsi, dans les années 80, dans le bocage normand, on entendait parler les gens de "la baguette de coude".
Beaucoudray doit donc se comprendre comme étant un lieu dont la principale caractéristique locale était la présence de ces arbustes.
Dans le même département de la Manche, on retrouve cette étymologie dans le nom de la localité de Saint-Clément-Rancoudray[17].
Le gentilé est Beaucoudrier[18].
Histoire
[modifier | modifier le code]Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Jean de La Haie-Hue, premier seigneur de Beaucoudray connu, participa à la première croisade avec le duc de Normandie Robert Courteheuse[18].
Dans le livre des fiefs de Philippe Auguste, roi de France de 1180 à 1223, il est dit que le fief de Beaucoudray, avec celui de Villebaudon et de Laune, doit le service au château de Moyon[19].
Au cours le la guerre de Cent Ans, Jean de La Haye, seigneur de Beaucoudray, Villebaudon et Lengronne, resté fidèle au roi de France, vit ses terres confisquées et données en partages entre l'anglais Clifton et Pierre Baille[20].
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]En 1790, Julien Le Monnier représentait Beaucoudray à l'Assemblée primaire du canton de Tessy[18].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le onze résistants du réseau P.T.T. sont fusillés[21].
En , Beaucoudray est citée à l'ordre de la Nation : « Village ravagé aux six dixièmes pendant la bataille de libération et dont la population a accepté ce sacrifice avec courage et abnégation ». Elle reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze par décret du [22].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[23].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].
En 2021, la commune comptait 133 habitants[Note 3], en évolution de −5,67 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Beaucoudray a compté jusqu'à 382 habitants en 1851.
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Laurent des XVIIIe siècle, en pierre, composé d'une nef et d'une tour en façade et clocher avec toit en bâtière. L'église abrite les statues du XVe d'une Vierge à l'Enfant en pierre polychromée, de saint Jean l'Évangéliste et d'une Vierge douloureuse en terre crue, ainsi qu'un maître-autel et retable du XVIIe, et une poutre de gloire du XVIe[18].
- Croix de cimetière en pierre du XVIIe siècle.
- Monument érigé à la mémoire des onze résistants du maquis de Villebaudon-Beaucoudray fusillés par les Allemands le [28].
- Château de la Maison de Beaucoudray du début du XIXe siècle.
- Socle de croix au lieu-dit La Croix et croix refaite auprès.
- Vieux puits en pierre.
-
L'église Saint-Laurent. Vue sud. -
L’église Saint-Laurent. Vue sud-est. -
L’église Saint-Laurent. Vue nord-ouest. -
Le monument des fusillés. -
Le monument aux morts.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Famille Ganne de Beaucoudrey.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 24.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 78.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Beaucoudray sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Beaucoudray et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Beaucoudray ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1232.
- René Lepelley, Nom de lieux de Normandie et des îles anglo-normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 107.
- Gautier 2014, p. 78.
- Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 213.
- Gautier 2014, p. 679.
- Delattre, 2002, p. 24.
- [PDF] « Mémorial Dormans - Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945 » (consulté le ).
- Réélection 2020 : « Municipales à Beaucoudray. Michel De Beaucoudrey maire pour la cinquième fois », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Albertini Jacques - Les Plaques Commémoratives » (consulté le ).