Cerf sika

Cervus nippon

Le cerf sika (Cervus nippon) est une espèce de mammifères artiodactyles de la famille des cervidés qui se rencontre en Asie.

Description

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Il est légèrement plus petit que le daim, mesurant de 50 cm à 1 m de hauteur au garrot[1] et jusqu'à 2 m en longueur. Il pèse un peu plus de 50 kg[2]. Il possède des bois qui peuvent dépasser huit cors. Comme le daim, il possède une robe tachetée.

Le cerf sika peut être facilement confondu avec le cerf axis, une espèce originaire des forêts claires d'Inde ou du Sri Lanka.

Répartition

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C'est un petit cervidé originaire de l'est de l'Asie que l'on rencontre en Sibérie, Mandchourie, Chine, Corée, Japon et dans certaines îles. Dans ces pays, on distingue plusieurs sous-espèces.

Au Japon, les populations les plus nombreuses se trouvent dans l'est de l'île d'Hokkaidō. Plus d'un millier d'entre eux vivent à Nara.

Le cerf sika a été introduit en Europe au XIXe siècle. En France, la majorité des populations actuelles descendent d'un mâle et de trois femelles offerts par l'empereur du Japon Meiji au président français Sadi Carnot en 1890. Ils avaient été placés dans la chasse présidentielle de Marly-le-Roi dans les Yvelines, où ils se sont reproduits. Puis plusieurs individus ont été transférés dans le parc de Rambouillet, où ils se sont multipliés en formant une population plus importante, avant que d'autres populations en France ne soient fondées à partir d'individus prélevés dans cette dernière. Certains se sont échappées d'enclos privés, d'autres ont été volontairement lâchés pour la chasse, formant des populations sauvages dans quelques forêts[3],[4]. Le cerf sika était selon l'ONCFS présent en France en 2005 en petites populations dans quinze départements : vingt-deux populations vivant à l’état libre étaient recensées, 50 % d'entre elles étant des groupes de cinq à vingt individus, les populations de plus de vingt individus étant rares.

Plusieurs centaines de membres de cette espèce sont observables dans le parc royal de Dyrehaven, près de Copenhague, au Danemark, où ils évoluent en liberté à proximité des humains qui visitent la réserve naturelle.

À cause de risques réels d’hybridation, la présence conjointe du cerf sika et du cerf élaphe peut être source de pollution génétique pour le cerf élaphe auquel le cerf sika est étroitement apparenté[5].

Alimentation

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Ce cerf mange de l'herbe, du bambou et de petites branches.

Reproduction

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Le rut a lieu fin octobre. Les jeunes naissent après une gestation de 40 semaines au maximum en mai et juin et suivent leurs mères jusqu'à la fin de l'hiver (à l'exception de la période du rut).

Facile à élever, l'espèce a été introduite dans de nombreux autres pays, en Europe, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, et des populations sauvages se sont naturalisées ici et là.

Plusieurs populations isolées sont à risque de dérive génétique en raison de leur consanguinité et de goulet d'étranglement génétique[6].

Écologie fonctionnelle

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Plusieurs études ont montré au Japon qu'une forte abondance de cerfs sika se traduit par une augmentation de la biomasse de vers de terre et de certains insectes. Ceci a pour conséquence secondaire une augmentation de consommateurs de vers de terre et d'insectes (dont des petits et moyens prédateurs mammifères carnivores/omnivores tels que le blaireau japonais)[7].
Une étude s'est intéressée aux variations du régime alimentaire des blaireaux japonais (Meles anakuma), selon qu'ils sont d'un côté ou l'autre d'une clôture anti-cerf sika, tout en comparant l'abondance d'autres animaux carnivores ou omnivores à l'intérieur et à l'extérieur de la clôture[8].
Selon ses résultats (publiés en 2014), les vers de terre et certains insectes sont — en présence d'une densité élevée des chevreuils — significativement plus nombreux. Et les restes de vers et de ces insectes sont retrouvés en bien plus grande quantité dans les excréments de blaireaux à l'extérieur de la clôture anti-cervidés où, dans le cas de cette étude, la densité de cerfs sika était de 13,5 individus par km2 associée à une densité relative du blaireau de 0,16 (contre 2,3 cervidés par km2 et une densité relative de blaireaux de seulement 0,01)[8] ; un test statistique a montré que cette relation est significative.

Les auteurs concluent qu'une densité élevée des cerfs modifie le réseau trophique et contribue à un habitat plus riche en vers de terre et en insectes, qui favorise des densités de nourriture plus élevées pour les carnivores et omnivores[8].

Sous-espèces

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On répertorie les sous-espèces suivantes :

  • Cervus nippon nippon
  • Cervus nippon taiwanensis
  • Cervus nippon keramae
  • Cervus nippon mandarinus
  • Cervus nippon grassianus
  • Cervus nippon kopschi
  • Cervus nippon hortulorum

Notes et références

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  1. Collectif (trad. de l'anglais), Histoire naturelle : plus de 5000 entrées en couleurs, Paris, Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-08-137859-9), Cerf sika page 597
  2. Marie-Paul Zierski et Philipp Röhlich, La grande encyclopédie des animaux, Terres éditions, , 320 p. (ISBN 978-2-35530-295-4), Cerf Sika page 200
  3. « Le cerf sika », sur ancgg.org (consulté le ).
  4. « Cervus nippon », sur Centre de ressources (consulté le ).
  5. Christine Saint-Andrieux, Emmanuelle Pfaff et Benoît Guibert, « Inventaires du daim et du cerf sika à l’état libre dans les communes de France en 2007 », Faune sauvage, vol. 285,‎ , p. 10-15 (lire en ligne)
  6. Nabata, D., Masuda, R., & Takahashi, O. (2004). Bottleneck effects on the sika deer Cervus nippon population in Hokkaido, revealed by ancient DNA analysis. Zoological Science, 21(4), 473-481 (résumé)
  7. Seki, Y., & Koganezawa, M. (2013). Does sika deer overabundance exert cascading effects on the raccoon dog population?. Journal of forest research, 18(1), 121-127.
  8. a b et c Seki, Y., Okuda, K., & Koganezawa, M. (2014). Indirect effects of sika deer on Japanese badgers. Mammal Study, 39(4), 201-208 (résumé)

Liens externes

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