Charles de Navières
Nom de naissance | Charles de Navières |
---|---|
Naissance | Sedan |
Décès | (à 72 ans) Paris |
Activité principale | Militaire et poète. |
Langue d’écriture | Français |
---|---|
Genres | Poésie. |
Œuvres principales
La Renommée de Ch. de Navyère, sus les réceptions à Sedan, mariage à Mésière, couronnement à Saindenis, et entrées à Paris du Roy et de la Royne
Charles de Navières, né à Sedan le et mort le à Paris, est un poète français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né d'une famille sedanaise noble, mais peu fortunée, il apprit, de bonne heure, le grec et le latin, avec sa langue maternelle. Dans sa jeunesse, il fut musicien et capitaine de la jeunesse de Sedan[1].
Ses parents l'envoyèrent à Paris, pour étudier. Son éducation achevée, il suivit la carrière des armes, et devint gentilhomme-servant du prince et de la princesse d'Orange (Guillaume Ier d'Orange-Nassau et Charlotte de Bourbon), et ensuite d'Henri-Robert de La Marck, seigneur de Sedan et duc de Bouillon, dont il fut aussi écuyer.
La mort de ce prince, arrivée le , le priva de sa charge. Devenu libre, il résolut de suivre son penchant pour la poésie.
Le , il est présent à Mézières pour le mariage d'Henri Ier de Guise, avec Catherine de Clèves, comtesse d'Eu et princesse de Château-Regnault, fille de François Ier de Nevers. Il y compose La Renommée qui célèbre le cortège nuptial (chants I & II) et la cérémonie du mariage (chant III)[2].
En 1598, il est complice d'un complot pour substituer, à la principauté de Sedan, Charles-Robert de La Marck, oncle catholique de la princesse Charlotte de La Marck, à son mari et héritier testamentaire Henri de la Tour d'Auvergne[3].
En 1606, il se rendit à la cour, pour faire hommage à Henri IV d'un poème qu'il avait composé en l'honneur de la famille royale. L'accueil qu'il en reçut l'encouragea : il lut quelques fragments de sa Henriade au monarque, qui y applaudit ; ce qui l'engagea à retourner promptement à Sedan, dans le dessein de travailler à ce poème, qu'il n'acheva point.
Son séjour à Sedan fut bref : la même année il alla se fixer à Paris, où bientôt, il abjura le calvinisme.
La poésie ne lui fut pas fructueuse, quelques amis pourvurent d'abord à ses premiers besoins. Jean Morel, son compatriote, l’accueillit au collège de Reims, dont il était principal, et lui assigna, sur ses modiques revenus, les choses les plus nécessaires à la vie.
Il mourut le , âgé de 72 ans, dans les locaux de ce collège de Reims[4].
Publications
[modifier | modifier le code]- Cantique de la paix, Paris : M. Prevost, 1570, 12 p., in-12 [4](avec musique; dédié au comte de Maulevrier, parrain de l'auteur.)
- La Renommée de Ch. de Navyère, sus les réceptions à Sedan, mariage à Mésière, couronnement à Saindenis, et entrées à Paris du Roy et de la Royne, poème historial divisé en 5 chants, Paris, 1571, in-8° [5].
- Harangve militaire av nom dv Pays Bas, avx chefs & gens de guerre du camp, pour le iour de bataille, 1578 [6].
- Pour-tombeau de don Jan, 1578
- Les cantiques saints mis en vers françois, partie sus chants nouveaux, et partie sus ceux d'aucuns psalmes, Anvers : impr. de Chr. Plantin, 1579 [7]
- Les douze Heures du jour artificiel. [In verse.] : avec annotations à la fin, Sedan : impr. Lys Royal, par A. Rivery, 1595, 194 p. [8]
- Chant triomphal de la céleste victoire donnée au Roy tres chrestien près d'Yvry, le quatorziesme mars mil cinq cens quatre vingts dix, impr. de Guyot, 1590, 8 p.
- Vers et musique de Navières : au baptesme de Monseigneur le dauphin, et mes dames, fils et filles de Henry III, roy très-chrestien et de Marie, royne très-illustre de France et de Navarre, avec l'eschantillon de sa Henriade et de son Lucain, Paris : G. Lombard, 1606.
- Mémorial de feu père Ange, jadis duc et seigneur de Joyeuse, Lyon & Paris, 1608
- Alégresse et resjouissance publique pour la nativité de Mgr le duc d'Anjou, troisième fils, cinquième enfant de nos très-chrestiens roy et royne de France et de Navarre, à Fontainebleau, ce 25 jour d'apvril 1608, Paris : impr. de C. Chappellain, 1608.
- Epitaphe du Tres-Chrestien Henry le Grand, Lyon : Jean Poyet, 1610 [9].
- L'heureuse entrée au ciel du feu roy Henry le Grand : noble harangue de ses laïanges et sacrée prière des François, por le sacre du Roy nouveau, Paris, 1610.
- Les alliances royales et réjouissances publiques précédentes les solennitez du mariage des enfans les plus célèbres et augustes Roys de l'Europe, Lyon : Claude Cayne, iouxte la copie imprimée à Paris, 1612, 31 p. [10]
- Prières publiques et procession générale pour l'entrée et sortie pacifique des Estats - François, latin, vers pour vers, Paris : Fleury Bourriquant, 1614 [11].
- Suite des quatrains de Navieres, G.S. : vouez a l'effigie royale, Leuée sur le pont des Henris le 23 du mois Auguste 1614. Et dediéz au retour des Majestez prochaines. Paris : Fleury Bourriquant, 1614 ou 1615
- Trespas et mémorial de la très-noble et sérénissime royne Marguerite et la ressemblance conforme d'elle au grand roy François son ayeul, Paris, 1615
- Monument de Monseigneur Adrian d'Amboise, évêque de Triguet et y décédé le , 1616, in-8°, 16 p.
- Sur le concept et conseil vtile de l'vnion des riuieres, & conionction des Mers Françoises, par Monseigneur le president Ieannin, discourus par monsieur Bernard Aduoc
- NOTE : Plusieurs dictionnaires indiquent qu'il aurait écrit une tragicomédie en alexandrins, intitulée Philandre, jouée en 1584, mais qui ne fut jamais imprimée. Cette pièce n'est connue que par une tradition incertaine [5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pour quelques informations sur cette fonction de capitaine de la jeunesse de Sedan, voir : Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Amsterdam, 1752, vol.6, p.726 [1]
- Denis Bjaï, La Franciade sur le métier : Ronsard et la pratique du poème héroïque, Genève : Droz, 2001, p.52
- Pierre Congar, Le complot du poète Charles de Navières etc. — Cf. biblio
- C'est donc à tort que La Croix du Maine, dans sa notice, dit que ce poète avait été victime de la Saint-Barthélemy, en 1572.
- Antoine De Léris, Dictionnaire portatif des théâtres, contenant l'origine des différens théâtres de Paris, Paris : C.-A. Jombert, 1764, p.261 [2] ; & aussi : Charles de Fieux de Mouhy, Abrégé de l'Histoire du Théâtre François: Depuis son origine jusqu'au 1er juin de l'année 1780, Paris : chez l'auteur, chez L. Jorry & chez J.-G. Mérigot, 1753, vol.1, p.371 [3].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- François Grudé La Croix du Maine, Les bibliothèques françoises de Lacroix du Maine et de Du Verdier, Paris : Saillant & Nyon, et Michel Lambert, 1772, t.1, p.115 [12]
- Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie Ardennaise ou histoire des Ardennais, Paris, 1830, vol.2, p.262-275 [13].
- Eugène Haag & Émile Haag , La France protestante, ou, vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, Paris & Genève : Joël Cherbuliez, 1858, vol.8, p.9-11 [14]
- Un poète sedanais oublié, Charles de Navières (1544-1616) , dans Le Rimbaldien, hiver 1946-1947, n°6, pp.23-26
- Hermann de La Fontaine Verwey, La première imprimerie à Sedan et le poète Charles de Navières, dans Humanisme actif : mélanges d'art et de littérature offert à Julien Cain, Paris : Herman, 1968, t.2, pp.215-222 (en 2 vol.)
- Daniel Hahn, Vie et œuvre du poète et musicien Charles de Navières, mémoire de maîtrise, Université de Paris-Sorbonne : UFR de Musique et Musicologie, 1979, 120 pages
- Pierre Congar, Le complot du poète Charles de Navières et son procès criminel en lèse-majesté, dans Le Pays sedanais, 1986, n°13, pp.27-54