Concoret
Concoret | |||||
La mairie. | |||||
Blason | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Morbihan | ||||
Arrondissement | Pontivy | ||||
Intercommunalité | Ploërmel Communauté | ||||
Maire Mandat | Ronan Coignard 2020-2026 | ||||
Code postal | 56430 | ||||
Code commune | 56043 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Concorétois, Concorétoise | ||||
Population municipale | 758 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 48 hab./km2 | ||||
Population agglomération | 5 592 hab. | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 03′ 54″ nord, 2° 12′ 18″ ouest | ||||
Altitude | 90 m Min. 66 m Max. 133 m | ||||
Superficie | 15,76 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Ploërmel | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : Morbihan Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative) | |||||
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Concoret [kɔ̃kɔʁɛ] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne. Un chêne âgé d'environ 1000 ans, le chêne à Guillotin se trouve à l'ouest du village.
En 2004, la commune a obtenu le Label "Communes du Patrimoine Rural de Bretagne"[1] pour la richesse de son patrimoine architectural et paysager[2].
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]La commune est située à la lisière de la forêt de Paimpont et, bien qu'appartenant au département du Morbihan, est presque enclavée dans celui d'Ille-et-Vilaine.
Relief et hydrographie
[modifier | modifier le code]Située en lisière de la forêt de Paimpont, la commune de Concoret a des altitudes qui dépassent 120 mètres pour les points les plus élevés (plus de 130 mètres dans l'angle nord-est du finage communal vers le lieu-dit "La Croix au Blanc" et plus de 120 mètres à divers endroits proches de sa limite sud, notamment dans l'angle sud-ouest du territoire communal) et qui s'abaissent jusqu'à 66 mètres dans le vallée du Ruisseaux d'Isaugouët, à la limite ouest de la commune. Le bourg de Concoret est vers 100 mètres d'altitude.
- Les trois Roches.
- Carte du réseau hydrographique de la commune de Concoret.
Le Ruisseau d'Isaugouët, affluent du Doueff et sous-affluent de l'Yvel, est le principal cours d'eau de Concoret ; il alimente l'étang d'Isaugouët (en Paimpont, mais limitrophe de Concoret), puis traverse la partie sud de la commune avant de longer sa limite ouest, la séparant de Mauron ; plusieurs de ses petits affluents traversent aussi le territoire communal, dont le Ruisseau de Lambrun et le Ruisseau du Rox, ce dernier alimentant 2 étangs, dont celui du Rox et celui à proximité du château éponyme.
À l'est de la commune le Ruisseau de Comper, affluent de rive droite du Meu, alimente les deux étangs de Comper et, en aval de ceux-ci, sert de limite communale avec Paimpont.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[4]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur Est », avec des hivers frais, des étés chauds et des pluies modérées[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 900 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guer à 19 km à vol d'oiseau[6], est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 872,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Transports
[modifier | modifier le code]À l'écart des grands axes re circulation routière, le bourg de Concoret est desservi principalement par la D2 qui, côté ouest, vient de Mauron et, côté est, passe par le château de Comper, avant, sous le nom de D37 en Ille-et-Vilaine, de se diriger vers Saint-Malon-sur-Mel.
Toutefois la D773d (ancienne Route nationale 773) traverse la partie orientale de la commune : elle vient, côté sud, de Paimpont, et se dirige, côté nord, vers Gaël.
Paysages et habitat
[modifier | modifier le code]Concoret présente un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux et fermes isolées. La commune, entourée d'espaces boisés très étendus appartenant pour l'essentiel aux communes voisines (Forêt de Paimpont au sud ; Forêt domaniale de Gaël-Paimpont au nord-est), possède aussi de nombreux espaces boisés, mais de plus modeste superficie, ainsi que des landes (Landes de la Fontaine Bourse, Landes du Lohis).
La plupart des maisons sont construites en schiste rouge, dit aussi schiste pourpre (ce schiste est, selon la légende, «teinté du sang des fées»).
- La Petite Maison des Légendes à Concoret.
- Façade d'une maison de Concoret.
- Maison sur le site de l'ancien moulin de Comper.
- Maison dans le hameau de Brangelin.
Plusieurs arbres remarquables se trouvent dans la commune : le chêne d'Artus[10] (situé dans le parc du château de Comper : selon la légende, le roi Arthur y serait enterré) ; le chêne de Trébran[11] (chêne avec un tronc de plus de 8 mètres de circonférence, arbre creux victime du feu en 1984 et abattu par une tempête en 1987) ; le chêne des Prés à Chesnard[12] (haut de 26 mètres et âgé d'environ 200 ans) ; l'if des Prés de Chesnard et un autre if situé dans un parc privé et âge de 250 ans environ[13] et le cormier des Prés de Chesnars[14]. Le plus célèbre est le chêne à Guillotin[15]. Des scientifiques chinois se sont même intéressés à ces arbres remarquables[16].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Concoret est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17]. Elle est située hors unité urbaine[18] et hors attraction des villes[19],[20].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (83 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (35,5 %), terres arables (32,8 %), prairies (16,3 %), forêts (11,5 %), zones urbanisées (2,4 %), eaux continentales[Note 1] (1,5 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est mentionné sous les formes Concouret en 1405 ; Cancoret et Concouert en 1425[22].
Konkored en breton[22].
De l'ancien breton Kon signifiant élevé, et du breton Gored, coret en vieux-breton (barrage de rivière ou d'estuaire, pêcherie)[22].
Ce lieu vit sans doute s'élever une pêcherie de rivière qui donna ce nom à la paroisse devenue commune.
Toutefois de nombreux lieux-dits de la commune sont francophones et Concoret est une commune très active dans la défense de la langue gallèse ; les "Assemblées gallèses" organisées par "Les Amis du parler gallo" sont organisées à Concoret et dans le Pays de Brocéliande entre 1981 et 1988 et à nouveau en 2021[23].
Histoire
[modifier | modifier le code]Préhistoire et Antiquité
[modifier | modifier le code]L'allée couverte du Rocher, malheureusement en partie détruite par des carriers (pour empierrer des chemins) et menacée de destruction totale lors du remembrement (le maire Jean Aubert parvint à sauver le site), a été reconnue comme un site mégalithique par Jacques Briard en 1989. Des cupules ont aussi été découvertes sur des affleurements rochaux situés à une centaine de mètres de l'allée couverte[24].
Le menhir du Vaugriot a été découvert en 1936 par un instituteur de Mauron[25]. Une hache polie en dolérite, datant du néolithique, a aussi été découverte à Concoret, mentionnée pour la première fois en 1909[26].
Moyen-Âge
[modifier | modifier le code]Concoret serait une paroisse issue du démembrement de la paroisse primitive de Gaël et a appartenu à l'abbaye Saint-Méen de Gaël[27].
Selon une tradition historiquement incertaine rapportée par l'abbé Pierre-Paul Guillotin[28] vers 850, les seigneurs de Bellanton et d'Isaugouët auraient décidé de régler un différend par un duel au lieu-dit « Le pâtis vert », mais se seraient finalement finalement réconciliés et, comme ils attribuèrent à Notre-Dame leur réconciliation, firent le vœu d'élever à cet endroit une chapelle sous le vocable de Concordis ecclesia (Notre-Dame de la Concorde)[29]. L'ancienne église de Concoret, construite en 1406, avait, au-dessus du maître-autel, une statue de la Vierge Marie tenant dans une main deux cœurs (en souvenir de cet événement), et dans l'autre un goupillon[30].
Le château de Comper aurait été habité par le roi Salomon de Bretagne en 868. Il aurait par la suite été sous la dépendance des seigneurs de Montfort. En 1376 Raoul de Montfort fit faire des réparations à ce château qui aurait beaucoup souffert lors de la Guerre de succession de Bretagne[31].
L'abbé Pierre-Paul Guillotin raconte aussi que vers 1140 Guillaume de Montfort aurait fait construire le premier château du Rox pour y loger le châtelain de Belanton [Bellanton] qu'il trouvait vivre dans un lieu trop exposé au brigandage ; il décida aussi de transférer à Belanton les moines dont le prieur, Éon de l'Étoile, fort mécontent de quitter la Croix-Richeux où se trouvait jusqu'alors le monastère, aurait alors commencé ses extravagances et ses exactions ; mais là encore c'est historiquement incertain[29]. Un lieu-dit de Concoret se nomme "La Rue Éon".
En 1444 une chapelle, Notre-Dame de la Concorde, fut construite pour commémorer la réconciliation des deux seigneurs rivaux, de Ponthus et d'Isaugouët, et un presbytère construit pour le chapelain, dénommé par la suite la "Maison de l'Audience" car un juge de la seigneurie du Bois de la Roche venait y rendre la justice (cette maison, la plus haute du bourg, a disparu au début du XXe siècle).
Temps modernes
[modifier | modifier le code]En juin 1595, pendant les Guerres de religion, le château de Comper, qui dépendait de la baronnie de Gaël, appartenait alors au comte de Laval (Guy XX de Laval dont la mère, Anne d'Alègre, était tutrice), fut pris par les troupes du duc de Mercœur, qui le mit sous la garde de deux compagnies de cavalerie et trois d'infanterie. Au mois de juillet de cette même année le maréchal d'Aumont, amoureux de Jeanne d'Alègre, l'assiégea, mais reçut une blessure, ce qui l'obligea à lever le siège (il en mourut quelque temps après le 19 août). Les deux frères d'Andigné[Note 2], sieurs de la Châsse, [erreur, selon A. Marteville et P. Varin, il s'agit des frères de Balaguez] le surprirent avec 16 hommes seulement et parvinrent à s'emparer du château malgré la forte garnison qui le gardait[31]. Henri IV, par un édit de 1598, ordonna le démantèlement de ce château[32].
Deux chapelles Saint-Marc ont existé à Comper : une à l'extérieur du château était celle de la frairie de Comper (détruite lors des Guerres de la Ligue) ; l'autre était réservée aux châtelains de Comper (elle fut détruite en 1790)[33].
Guy Soulas fut recteur de Concoret entre 1696 et 1719, date de sa mort à l'âge de 62 ans ; les fidèles allaient prier sur sa tombe (encore visible dans le cimetière au début du XIXe siècle) car il eut une grande réputation de sainteté selon le "Registre de Concoret" écrit par Pierre-Paul Guillotin[34].
Selon le général de Concoret en 1772, plusieurs paroissiens ayant quelques arpents de terre ont du en vendre une partie pour survivre et presque tous les habitants se font blatiers ou boulangers forains [ambulants] car les terres sont très peu fertiles[35].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Concoret en 1778 :
« Concoret ; à 14 lieues au Sud-Sud-Ouest de Saint-Malo, son évêché ; à 8 lieues de Rennes ; et à 2 lieues ½ de Plélan-le-Grand, sa subdélégation. Cette paroisse, dont la seigneurie appartient à M. de Begasson, ressortit à la Cour royale de Ploërmel et compte 1 100 communiants[Note 3]. La cure est à l'alternative. Son territoire joint la Forêt de Paimpont et paraît très fertile [sic]. On y voit des vallons, des montagnes, des bois et surtout des landes qui occupent une grande partie du terrain. Les habitants de ce pays languissent dans la misère, tandis qu'ils pourraient vivre dans une honnête aisance, s'ils avaient assez d'ardeur pour le travail, et entreprendre de défricher cette immense étendue de landes qui, dans l'état actuel, ne leur rapportent qu'un très médiocre revenu. (..) Le château de Comper, situé dans cette paroisse, était jadis très bien fortifié ; il a soutenu plusieurs sièges. (..) Les maisons nobles sont : le Ros, moyenne et basse justice, en 1420 à Guillaume de Lavallée, aujourd'hui à M. de Begasson-du-Ros, et Branseuc, en 1430 à Pierre Salmon[31]. »
Révolution française
[modifier | modifier le code]Dans le cadre des révoltes agraires qui agitent alors toute la région, après avoir pillé le manoir des Forges de Telhouët (en Paimpont) le , un groupe d'environ 400 hommes se rend au château de Comper pour réclamer une renonciation écrite du seigneur à ses droits féodaux. Puis, après avoir obtenu les titres de la seigneurie, les émeutiers les brûlent dans la cour, puis se livrent au pillage et mettent le feu au château. L’incendie est éteint deux jours plus tard par les habitants de Concoret. Les pilleurs attaquent ensuite manoirs, châteaux et maisons des procureurs fiscaux des environs[36].
Le 15 floréal an II (, un dimanche) un groupe de chouans commandé par Joseph de Puisaye arrive dans le bourg de Concoret au moment où les habitants sortent de l'église (dans cet endroit isolé, l'exercice du culte se poursuit encore sans trop d'entraves) et font « un excellent accueil aux nouveaux venus, les ravitaillent, et les officiers municipaux de Concoret livrent avec empressement à Puisaye ce qu'il y a de fusils et de munitions dans le village »[37].
L'abbé Pierre-Paul Guillotin[Note 4], prêtre réfractaire, demeura caché à Concoret dans un arbre pendant la Terreur et rédigea "Registre de Concoret", dit aussi "Registre de l'abbé Guillotin", publié en 1853[38]. Dans cet ouvrage, l'abbé Guillotin écrit aussi que le « vers les 4 heures du matin, on a ressenti, à Concoret, un violent tremblement de terre qui, d'abord, a provoqué une secousse en l'air, et puis un bercement qui a ébranlé les maisons, de façon que des cheminées et des ardoises de dessus les toits en sont tombées »[39].
En 1800 Concoret est incorporé dans l'arrondissement de Ploërmel, en 1801, dans le canton de Mauron, et dans le diocèse de Vannes après le Concordat.
Le XIXe siècle
[modifier | modifier le code]En 1813, il existe une cinquantaine de clouteries à Concoret (environ 150 à Paimpont) ; vers le milieu du XIXe siècle,on estime à environ 200 le nombre des cloutiers dans ces deux communes[40]. Selon Marguerite Rolland, l'apogée de cette activité se situe vers 1880, le déclin dû à la concurrence des clous industriels étant ensuite très rapide (4 clouteries employant 26 ouvriers en 1889)[41].
En 1835 les habitants de Concoret, conduits processionnellement par leur recteur à la fontaine de Barenton ; celui-ci trempa le pied de la croix dans l'eau et en arrosa les pierres des alentours, afin qu'il pleuve[42].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Concoret en 1843 :
« Concoret : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (..) Principaux villages : Trébran, Brangelin, le Liordais, Comper, les Dorblais, le Pertuis du Faux, le Veau-Bossard, le Tertre, le Vaugrio, Haligan, la Roche, la Haie, la Rivière, le Landrais, la Noë-Reculard. Superficie totale : 1 582 hectares 64 ares, dont (..) terres labourables 828 ha, prés et pâturages 218 ha, bois 14 ha, étangs 30 ha, vergers et jardins 22 ha, landes et incultes 390 ha (..). Moulins : 2 (d'Irogouet, de Comper ; à eau). Géologie : schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][43]. »
En 1854 la commune de Concoret, ainsi que de nombreuses communes des alentours, est ravagée par une épidémie de dysenterie[44].
Le un arrêt de la Cour impériale de Rennes confirme que la commune de Concoret est propriétaire des landes de Lambrun et Barenton, sur lesquelles les habitants de villages de cette commune font paître leurs troupeaux et vont couper la lande depuis un temps immémorial, bien que celles-ci soient situés sur le territoire de la commune de Paimpont et déboute le propriétaire des Forges de Paimpont, de Genouillac, qui voulait leur en interdire l'usage[45].
Le première véritable mairie est construite en 1872 pendant le mandat municipal de Mathurin Lamy.
En 1874 des habitants de Concoret signent une pétition demandant « le rétablissement dans le plus bref délai de la royauté en la personne d'Henri V, héritier légitime de la couronne de France »[46].
Une description très détaillée de Concoret vers 1880 a été écrite par le chanoine Mauny[47].
En 1888 H. de Kernouab écrit :
« Dans les environs [de la forêt de Paimpont] est un pays appelé Kon-Kored, que l'on écrit Concoret. ce nom signifie "Vallon des Fées". Cette paroisse est fameuse par le souvenir d'Éon de l'Étoile qui y naquit. Ce gentilhomme prétendait être le fils de Dieu. Se proclamant le Messie, il parcourut, prêchant sa doctrine, la Bretagne, le Poitou, la Saintonge, etc.. ; c'était vers 1140. Il fit des prosélytes, à qui il enseignait sa religion. Les habitants de Concoret sont appelés « les sorciers dans tout le pays de Vannes, depuis le douzième siècle à cause de la très grande part qu'ils prirent dans l'hérésie d'Éon. (Émile Souvestre) ». Cet illuminé vécut d'abord dans un monastère voisin de Concoret et dont on montre encore les ruines[48]. »
Adolphe Orain confirme la tradition de surnommer Concoret « pays des sorciers » : « Il y en avait beaucoup autrefois qui demeuraient à Concoret et qui se réunissaient la nuit dans les Crezées [clairières] des bois, ou dans l'aire à battre le grain des villages environnants » affirme Auguste Provost, cloutier à la Ville-Danet en Paimpont[49].
En 1897 Louis Desbois, maire de Concoret, sous pression du sous-préfet, dut donner sa démission pour avoir consacré sa commune au Sacré-Cœur mais il fut aussitôt réélu par son conseil municipal[50].
Le XXe siècle
[modifier | modifier le code]La Belle Époque
[modifier | modifier le code]L'ancienne église paroissiale est démolie en 1901 (elle datait du début du XVe siècle ; elle était en forme de croix latine, à une nef avec bas-côtés[51].). Début octobre 1903 la nouvelle église de Concoret « élevée par la générosité des habitants du bourg et tout particulièrement de la famille de Charette[Note 5], a été consacrée par Mgr Latieule, évêque de Vannes »[52]. Une subvention accordée par le Conseil général du Morbihan permit de réparer le mobilier de l'ancienne église avant de le placer dans la nouvelle[53].
En mai 1906 trois habitants de Concoret furent poursuivis pour « outrages aux agents de la force publique » lors de l'inventaire des biens d'église de Concoret et deux d'entre eux (dont M. de Charette) condamnés à des amendes avec sursis par le tribunal correctionnel de Ploërmel[54].
La fête patronale de Concoret organisée en août 1907, présentée comme une réussite superbe, est présentée en détail dans un article du journal L'Ouest-Éclair[55].
Robert Plé raconte que l'ancienne église de Concoret contenait des statues « de saints fort vieux et fort vénérés », mais le bois de ces statues était « mangé aux verts » et le curé, après les avoir remisés dans un coin de l'église, décida de les brûler. « À peine étaient-ils dans le brasier qu'une violente explosion se produisit, faisant voler en éclats le four (..). Les saint s'étaient vengés »[56].
La Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le monument aux morts de Concoret porte les noms de 68 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 2 sont morts en Belgique (Émile Daniel à Maissin dès le et Auguste Coudé à Westoutre le ) ; Henri Josse est disparu le lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) ; Pierre Guyomard est disparu en Grèce le ; Alphonse Groseil est mort de maladie le alors qu'il était en captivité en Allemagne ; tous les autres sont morts sur le sol français (dont Adolphe Garaint et Victor Poignan, tous deux décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, Louis Duclos et Théophile Odic, décorés de la Médaille militaire et Mathurin Ramel, décoré de la Croix de guerre[57].
L'Entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]- Concoret ː la nouvelle église paroissiale vers 1925.
- Concoret ː l'église et le monument aux morts vers 1925 (carte postale).
- Concoret ː la rue de la mairie vers 1925 (carte postale).
Le club de football "US Concoret" existait déjà en 1928. Il s'appelait "Espérance de Concoret" en 1943. En 1933 une fanfare existe dans la commune l'"Avenir de Concoret".
Le site de Point-Clos, vaste d'environ 80 hectares, à cheval sur une partie des communes de Gaël, Concoret et Muel, bordé par l'ancienne Route nationale 773 (actuelle D773) reliant Paimpont à Gaël, abrite les vestiges d’un ancien aérodrome créé en 1922. Les célèbres aviateurs Dieudonné Costes et Maurice Bellonte y atterrirent le . Il fut occupé par la Luftwaffe de 1940 à 1944 (l'aérodrome fut bombardé par la RAF le , puis les 10 et ), puis brièvement par l'aviation alliée jusqu'à la fin du mois de septembre 1944. Il ferma officiellement en 1955, mais n'était plus utilisé depuis septembre 1944[58].
La Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le monument aux morts de Concoret porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : parmi elles, Jean Chesnard et Marcel Gicquel, tués à l'ennemi lors de la Bataille de France au printemps 1940 ; Fernand Perrin, mort lors du naufrage du sous-marin Sfax le ; Pierre Josse, mort en 1941 alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne ; Léon Chénais, mort le en Autriche ; René Briand, soldat des Forces françaises libres (Régiment de marche du Tchad) tué à l'ennemi le dans les Vosges[57].
Entre mai et décembre 1945 le « Dépôt n°112 », un camp de prisonniers de guerre allemands, regroupant plusieurs milliers de prisonniers en transit, fut aménagé dans le parc du château de Comper ; ces prisonniers furent affectés à des commandos de travail en forêt de Paimpont ou près d'employeurs privés des communes avoisinantes[59]. Le commando 9 travaille à Concoret jusqu'en 1947, principalement à l'entretien des chemins vicinaux. Le , le commando est visité par le médecin-chef de l’hôpital régional de la Prévalaye, qui demande sa fermeture en raison de l’état sanitaire déplorable des 30 prisonniers de guerre allemands qui le composent. Le , le même médecin-chef est choqué par l’extrême fatigue des 30 prisonniers à Concoret, dont 7 accusaient les symptômes d’œdèmes de carence et 7 autres un amaigrissement très caractérisé; le commando de prisonniers est alors retiré de Concoret[60].
L'après Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Deux maires membres du Parti communiste français sont élus successivement après la Libération (Victor Berson et André Rolland), ce qui peut surprendre dans cette commune rurale, mais s'explique ainsi selon C. Rivière : « Le vote communiste s'appuie à Concoret sur la présence d'une nombreuse population de carriers et d'ardoisiers, et également sur l'activité de maquis FTP très populaires dans le secteur de Mauron » alors que cette commune votait traditionnellement radical-socialiste ou républicain de gauche avant la guerre[61].
En 1955 le siège social de l'Union sportive Saint-Laurent (ce club existait déjà en 1937) se trouvait au presbytère[62]. Ce club a fusionné en 2002 avec celui de Paimpont, devenant l'Union sportive Paimpont-Concoret (Morbihan)[63].
François Guillotin est mort pour la France lors de la Guerre d'Algérie[57].
Pendant les mandats de Jean Aubert, maire de la commune entre 1953 et 1977, le remembrement est effectué, le terrain de football est aménagé et la nouvelle mairie construite, ainsi que plusieurs lotissements. Jean Aubert est aussi à l'origine de la création du "Centre de l'imaginaire arthurien"[64].
Pendant les deux mandats de maire de Jean-Yves Bourien l'ancien foyer rural a été restructuré, agrandi et aménagé, le commerce multiservices rénové et un salon de coiffure a ouvert ; le bourg a été réaménagé dans un souci de sécurité des piétons et un EPHA (Établissement pour personnes âgées valides) a été ouvert[65].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[68]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[69].
En 2021, la commune comptait 758 habitants[Note 20], en évolution de +3,13 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Le chêne à Guillotin se trouve sur la commune de Concoret à la lisière de la forêt de Paimpont. Son âge est estimé plus de 1 000 ans[72], il fait 15 m de haut et sa circonférence était de 9,51 m en 2000. Son nom vient de Pierre-Paul Guillotin, prêtre réfractaire qui a trouvé refuge à Concoret en 1791[73]. Il se cacha dans le tronc de l'arbre, lequel peut contenir une douzaine de personnes. Une légende raconte qu'au moment où il y trouva refuge, Notre-Dame de Paimpont est descendue sur terre transformée en araignée, et tissa une toile pour boucher l'entrée du tronc et ainsi rendre invisible la présence du prêtre[74].
- Le chêne à Guillotin en été.
- Le chêne à Guillotin en hiver.
- Le chêne à Guillotin : le tronc.
- Le château de Comper : le manoir actuel date pour partie de peu après 1620 (construit par Sébastien de Rosmadec) et pour partie (escalier et partie sud) de 1866 (construit par Armand de Charette)[75]
- Ruines de l'ancien château.
- Le château de Comper et l'étang.
- Château de Comper : l'entrée et les douves.
- Château de Comper : la façade.
- Église paroissiale Saint-Laurent, dédiée à saint Laurent, mais aussi placée sous le patronage de Notre-Dame-de-la-Concorde qui apparaît sur le grand vitrail de l’église[76] ; elle a été construite en 1903, remplaçant l'ancienne église du XVe siècle. Un long (7 ans) et coûteux chantier de restauration, lancé à l'initiative du maire Roman Coignard, avec l'aide de la Fondation du patrimoine, a été achevé en 2021[77]. Une modélisation "3D" de l'église est disponible sur un site Internet[78].
- L'église Saint-Laurent : vue extérieure d'ensemble.
- L'église Saint-Laurent : la façade.
- L'église Saint-Laurent : vue extérieure du transept sud.
- Le château du Rox : construit en schiste pourpre, l'un des pavillons date sans doute du XVIe siècle, les autres bâtiments sont du XVIIIe siècle, et la chapelle aménagée au XIXe siècle (propriété privée).
- Concoret ː le château du Rox vers 1925 (carte postale).
- Le château du Rox et sa chapelle.
- Château du Rox : la façade.
- Les trois roches de Trébran : il s'agit de trois blocs de poudingue (trois menhirs) situés en bordure de l’ancienne voie romaine allant de Corseul à Rieux (actuelle D 773) sur la commune de Concoret, mentionnés pour la première fois en 1791. Ce site est probablement un ancien sanctuaire préhistorique christianisé par la suite par les moines de l'abbaye de Saint-Méen sous le vocable de la Sainte Trinité (en raison de la présence de trois pierres)[79].
Langue régionale
[modifier | modifier le code]La commune est engagée depuis 2019 dans la promotion du gallo à travers la signature de la charte « du Galo, dam Yan, Dam Vèr ! ».
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armoiries de Concoret se blasonnent ainsi : |
Contes
[modifier | modifier le code]- Hippolyte Violeau : Le sorcier de Concoret[80].
- Jean d'Yvelise : L'enfant maudite[81].
- Jean Markale : Le taureau bleu[82].Le titre de ce comte a été donné à l'école "Le taureau bleu" de Concoret.
- Félix Bellamy : Les coquilles d'œufs (1896)[83].
- Ernestine Lorand : Le grand hébété (1999)[84].
Films
[modifier | modifier le code]- Gens de Concoret (série de films documentaires réalisés par les élèves en cinéma-audiovisuel du lycée Châteaubriand de Rennes[85].
- Le bar de la Fourche (1971 ; film d’Alain Levent avec Jacques Brel et Isabelle Huppert (film dont l'action se déroule au Canada, mais tourné en forêt de Paimpont).
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Marie Pellerin, née le à Concoret, décédée le , fondatrice de l'« Œuvre de la Très Sainte-Trinité pour le soulagement des Âmes du Purgatoire »[86].
- Famille de Sérent
- Paul Vaguet, résistant des PTT, militant syndical, membre du PCF, fusillé le 15 Décembre 1941[87]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- L'un d'entre eux est Jean d'Andigné, né en 1558 et décédé le .
- Personnes en âge de communier.
- Pierre-Paul Guillotin, né le .
- Armand de Charette de la Contrie, né le à Couffé (Loire-Inférieure), décédé le au château de Kerfily en Elven, ancien zouave pontifical. La famille de Charette possédait le nouveau château de Comper, construit en 1874 par Armand de Charette.
- Philippe Lamy, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Jean Baptiste Amaury Viallet, né le à Concoret, décédé le à Rennes
- Probablement Jacques Joseph Rousselin, né le à Concoret, décédé.
- Marie André de Genouillac, né le à Angers (Maine-et-Loire) , décédé le à Angers.
- Mathurin Marie Lamy, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Julien Dandin, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Joseph Berhaut, né en 1831 à Treffendel, décédé le à Concoret.
- Mathurin Ange Gabriel Lamy, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Louis Desbois, né le à Concoret, décédé le à La Roche en Concoret.
- Mathurin Ruelland, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Victor Berson, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- André Rolland, né le à Concoret, décédé le à Concoret.
- Jean Aubert, décédé le , âgé de 86 ans.
- Pierre Pompei, né vers 1932.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « Concoret ! Commune en Brocéliande », sur concoret.fr (consulté le )
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- « Qui sont les 13 otages fusillés à Caen il y a 80 ans ? », sur actu.fr, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site de la mairie de Concoret
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Concoret sur le site de l'Institut géographique national