Diane Trépanière
Nom de naissance | Diane Trépanier |
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Naissance | Sherbrooke, Canada |
Activité principale | Artiste interdisciplinaire, photographe, auteure |
Langue d’écriture | Français |
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Genres | Photographie, édition |
Diane Trépanière, née Diane Trépanier à Sherbrooke, est une artiste interdisciplinaire québécoise, entre photographie et écriture. Féministe, elle donne la parole aux femmes et cherche à les rendre visibles.
Biographie
[modifier | modifier le code]Originaire de Sherbrooke, Diane Trépanière a eu un parcours diversifié[1].
Dans les années 1980, sa mère lui donne en héritage une série de négatifs. C'est en étudiant la photo et le développement pour parcourir cet héritage qu'elle s'initie à la photographie. Elle achète ensuite de l'équipement plus spécialisé avec l’héritage en argent reçu à la mort de son père.
Entre 1983 et 1990, elle s'implique activement dans la communauté lesbienne de Montréal, elle participe d'ailleurs à de nombreuses éditions de la formule initiale des Journées de visibilité lesbienne montréalaise comme photographe et performeuse[2],[3] aux côtés de Suzanne Boisvert. C'est au début de cette période qu'elle adopte le patronyme féminisé de "Trépanière". Soucieuse de la visibilité lesbienne, elle collabore à la revue photocopiée L'Évidente Lesbienne et organise des spectacles et soirées.
En 1993, elle participe en tant que photographe à la vidéo La nuit verte du parc Labyrinthe[4] réalisée par Anne Barth[5]. Durant cette même époque, elle poursuit ses expérimentations en photo en faisant notamment des émulsions sur pierre.
En 2000 marque le début de son bénévolat à La rue des Femmes. Diane Trépanière y donne des ateliers de photos. Plusieurs publications s'ensuivent.
En 2002, elle initie avec Nathalie St-Germain, une amie, l’événement « Coiffer pour changer le monde[6] ». Chaque année, durant une journée, avec l’aide de bénévoles, en collaboration avec La Rue des femmes, Diane Trépanière archive en photo la rencontre avec des femmes itinérantes que Nathalie St-Germain accueille dans son salon, coiffe et maquille. Un livre sur le projet a été publié en 2010 aux Éditions du remue-ménage.
En 2006, en collaboration avec Les Filles électriques, elle présente le projet « Les mots appartiennent à tous… et à toutes ». Suivent deux livres en relation au projet, Écrire et sans pitié, en collaboration avec la maison d’hébergement L’Arrêt-source (2006) et l’ABCd’art de la rue des Femmes (2007)[1].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Diane Trépanière recherche la beauté et cherche à inviter la beauté[6] dans la vie de femmes en difficulté[7].
Les Filles électriques souhaitaient offrir aux femmes des occasions de créer comme un moyen de se reconstruire et de s'insérer dans la société. Diane Trépanière a été leur partenaire pour publier, avec des refuges de femmes, Écrire et sans pitié (Éditions du Passage, 2006) avec l’Arrêt-source, et ABCd’art de La rue des Femmes (Remue-ménage, 2007), with Herstreet/La rue des Femmes de Montréal[7].
Pour cela, elle anime des ateliers d'écriture et de photographie dans ces deux refuges[7]. « Je ne suis pas une écrivaine, je suis une femme qui aime donner la parole », dit-elle. Car c'est en donnant la parole aux femmes, qu’en la libérant, elles s’émancipent. Lors des ateliers, « les participantes avaient du plaisir à entendre les autres et à se faire entendre. Ça les faisait exister à leurs propres yeux. Elles s’étonnaient même souvent de leur talent »[8].
Elle tente de définir et de mettre en pratique une esthétique lesbienne[9].
Elle cherche à rendre visible les femmes, toutes les femmes[10].
Elle initie un projet collectif Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir, avec Suzanne Boisvert, une artiste pluridisciplinaire (cinéma, théâtre, danse) qui œuvre en communauté à travers une pratique d’art relationnel. Le projet étudie la mystique de l’âge et du vieillissement chez les femmes dans la société occidentale. Elles s’indignent de ce qu’elles découvrent : une dictature de l’image et de l’apparence physique véhiculée par les médias ; la peur et le refus de vieillir sous peine d’être exclues ; la discrimination envers les aînées. Le projet s'inscrit dans l’éducation populaire, le féminisme, et l’art communautaire[11].
Performance
[modifier | modifier le code]Viens t'asseoir et laisse la porte ouverte est un hommage à sa mère et aux femmes de sa génération, des femmes silencieuses dans leur vie et par rapport à l'histoire. Diane Trépanière dit avoir été silencieuse, mais elle souhaite maintenant s'exprimer en tant que femme et en tant que lesbienne[9].
Photographie
[modifier | modifier le code]Elle expose dans de nombreuses expositions collectives et fait quatre expositions personnelles[7].
Elle crée une installation photographique en mémoire des 14 victimes de la tragédie de Polytechnique[7]. Commémoration, exploration artistique, Un cri un chant des voix se veut « à la fois un cri de douleur, de dénonciation et un chant d'amour et d'espoir »[12].
« C’est mon féminisme qui m’a amenée à la photographie. Pour moi, travailler sur l’image et l’identité des femmes, c’était une façon d’être active dans la contestation. L’art contribue à déboulonner des stéréotypes, nous aide à définir nos propres territoires. C’est une reconquête de soi, une mise au monde. », dit-elle[13].
Vidéos et films
[modifier | modifier le code]Elle co-réalise avec Anne Barth une vidéo Paroles d'écrivaines (45 minutes, 1996),dans laquelle "poésie et rencontres s'entremêlent harmonieusement avec une réflexion sur la traduction d’œuvres féministes[14].
Toujours avec Anne Barth, elle est responsable de l'image pour Pont de verre [15]. Et photographe pour La nuit verte du parc Labyrinthe[5].
Édition
[modifier | modifier le code]- Des pas sur l'ombre. Témoignages d'intervenantes en maisons d'hébergement, publié en 2004 aux Éditions du remue-ménage[16].
- Écrire et sans pitié, publié en 2006 aux Éditions du Passage[17].
- ABCd’art de la rue des femmes, publié en 2007 aux Éditions du remue-ménage[18].
- Coiffer pour changer le monde, publié en 2011 aux Éditions du remue-ménage[19].
- Un cri un chant des voix : à la mémoire de la tragédie de Polytechnique, publié en 2014 aux Éditions du remue-ménage[20],[21].
- Ruptures, matières à vivre, catalogue d'exposition publié en 1997 aux Éditions L'Espace F.[22]
- Viens t'asseoir, laisse la porte ouverte, publié en auto-édition en octobre 2022[23].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Diane Trépanière (dont le patronyme de naissance est "Trépanier") a adopté son patronyme féminisé en 1983, alors à la mi-trentaine, pour des raisons féministes[24]. Ce choix coïncide avec un déménagement à Montréal et une implication dans la communauté lesbienne de la métropole. Sa mère, pour des raisons similaires, avait choisi de reprendre son prénom de femme à l'occasion de l'Année internationale de la femme, proclamée en 1975 par les Nations unies.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Revue À bâbord!, « Diane Trépanière - Revue À bâbord ! », sur www.ababord.org (consulté le )
- « Portraits 2022 – RLQ » (consulté le )
- Réseau des Lesbiennes du Québec, Portraits: Journée de Visibilité Lesbienne 2022 - 40 ans d'histoires, Éditions saphiques du RLQ, 2022, (ISBN 978-2-9820765-0-1), 83 p.
- barth anne, « La Nuit verte du parc Labyrinthe », (consulté le )
- « La nuit verte du parc Labyrinthe - Réalisatrices Équitables », Réalisatrices Équitables, (lire en ligne, consulté le )
- « Se refaire une beauté », sur Le Devoir (consulté le )
- « Diane Trépanière reçoit — 2 - Event — Les Filles électriques », sur festivalphenomena.com (consulté le )
- « Parole donnée », sur www.gazettedesfemmes.ca (consulté le )
- (en-US) Helge Dascher, « Mémoire, reconnaissance: entrevue avec Michelle Desaulniers et Diane Trépanière », Canadian Woman Studies, vol. 11, no 1, (ISSN 0713-3235, lire en ligne, consulté le )
- « Récit de ma rencontre avec Eva sur la route de la montagne | NOUS, les femmes qu'on ne sait pas voir ! » (consulté le )
- « Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir », sur www.moutonnoir.com (consulté le )
- Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Musique, arts visuels et cinéma », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « À un cheveu de changer le monde », sur www.gazettedesfemmes.ca (consulté le )
- « L'Aura des mots, vidéo de Anne Barth », sur www.journal.uqam.ca (consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
- Trépanière, Diane, 1947-, Des pas sur l'ombre : témoignages d'intervenantes en maison d'hébergement, Éditions du Remue-ménage, (ISBN 2-89091-221-3 et 9782890912212, OCLC 55068398, lire en ligne)
- Arrêt-Source (Maison d'hébergement pour femmes), Écrire et sans pitié., Éditions du Passage, (ISBN 2-922892-24-7 et 9782922892246, OCLC 71812504, lire en ligne)
- Trépanière, Diane, 1947- et Rue des femmes., ABCd'art de la rue des femmes, Éditions du rémue-menage, (ISBN 978-2-89091-267-0 et 2-89091-267-1, OCLC 219973496, lire en ligne)
- Trépanière, Diane, 1947-, Coiffer pour changer le monde, Éditions du Remue-ménage, (ISBN 978-2-89091-326-4 et 2890913260, OCLC 701244025, lire en ligne)
- Trépanière, Diane., Lamoureux, Ève, 1976- et Maison de la culture Frontenac., Un cri, un chant, des voix : à la mémoire de la tragédie de Polytechnique, Éditions du remue-ménage, (ISBN 978-2-89091-497-1 et 2890914976, OCLC 902835599, lire en ligne)
- « Un cri, un chant, des voix - Diane Trépanière - Revue Relations », sur Centre justice et foi (consulté le )
- Trépanière, Diane, « Diane Trépanière : Ruptures, matières à vivre », sur e-artexte.ca, (consulté le )
- « Lancement 𝑉𝑖𝑒𝑛𝑠 𝑡’𝑎𝑠𝑠𝑒𝑜𝑖𝑟, 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑒 – RLQ » (consulté le )
- « La féminisation des patronymes — Entretien avec Diane Trépanière | Le Collectif », sur www.lecollectif.ca (consulté le )
Liens externes
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