Dystonie neurovégétative
Spécialité | Neurologie |
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CIM-10 | G90 |
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CIM-9 | 337.9 |
MeSH | D001342 |
La dystonie neurovégétative (ou DNV ou dystonie vagosympathique ou dysautonomie ou neurotonie), du grec dus : difficulté, et tonos : ressort, est un dérèglement global du système neurovégétatif (ou système nerveux autonome ou SNA), dont l'origine est primitive ou secondaire.
Généralités
[modifier | modifier le code]Le SNA est un système nerveux très particulier qui innerve tous les organes humains. Il est composé de deux branches, le sympathique ergotrope et le parasympathique trophotrope. Leurs actions sur l'organisme sont opposées et complémentaires. L'opposition apparaît normalement par un fonctionnement alterné dans le temps, en particulier l'alternance jour/nuit. La fonction ergotrope domine pendant le jour, et la fonction trophotrope la nuit.
Si le SNA échappe à la volonté, il est sous l’influence des émotions. Le stress, l'anxiété peuvent entraîner son dérèglement en surstimulant le système sympathique. La fatigue quant à elle produit une surstimulation du parasympathique déséquilibrante. Si les deux troubles ainsi décrits se produisent simultanément, une dystonie fonctionnelle apparait sans relation avec la maladie lésionnelle. L'alternance dans le temps est la seule possibilité pour que les aspects opposition/complémentarité puissent s'exprimer sans troubles.
Présentation
[modifier | modifier le code]Cette dystonie vago-sympathique est un trouble de la transmission de l'influx nerveux au niveau :
- du système vagal (nerf vague, ou nerf pneumogastrique) qui appartient au parasympathique. Il innerve les muscles du pharynx, du larynx, de l'estomac, du cœur, du foie et des intestins ;
- du système sympathique. Ce trouble de la transmission peut aller dans le sens d'une augmentation du tonus (hypertonie vagosympathique) ou d'une diminution (hypotonie vagosympathique), entraînant des tableaux divers.
Les symptômes de la dystonie neurovégétative varient grandement selon les individus. Du fait que la maladie affecte tout le corps, un grand nombre de symptômes peuvent se manifester et peuvent également bouleverser la qualité de vie d'un individu. Chaque patient souffrant de dystonie neurovégétative est différent ; certains sont légèrement affectés, tandis que d'autres sont handicapés et incapables d'utiliser leurs membres.
Les symptômes primaires chez ces patients incluent :
- fatigue intense ;
- soif excessive (polydipsie) ;
- étourdissement ou vertige ;
- sentiments d'anxiété ou de panique ;
- palpitations lentes ou rapides du cœur ;
- hypotension orthostatique, qui peut finir en syncope[1].
D'autres symptômes fréquemment associés à la dystonie neurovégétative incluent notamment : maux de tête, pâleur, malaise, mydriase (dilatation anormale des pupilles), constipation, diarrhée, nausée, reflux gastro-œsophagien, sueurs nocturnes, troubles sexuels et vésicaux (impuissance, anorgasmie, sécheresse intime, incontinence) trouble visuel, hypotension orthostatique[2], engourdissements, douleur nerveuse, difficulté de respiration, dans certains cas perte de conscience et convulsions[1]. Une liste complète de symptômes peut être trouvée sur le site Dysautonomia Information Network[3].
Causes
[modifier | modifier le code]Les causes de la dystonie neurovégétative sont encore méconnues, mais elles devraient impliquer :
- Troubles de la glande thyroïde : La similitude des symptômes (palpitations, anxiété/troubles paniques, fatigue, soif excessive, vertiges) est un indice qui peut orienter vers un trouble de la thyroïde, glande dont l'effet est connu sur le système nerveux et le système cardio-vasculaire. (Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie.)
- Maladies auto-immunes
- Maladie de Lyme[4]
- Covid long, le mécanisme du covid-long est encore difficilement explicable, mais on estime que plus de la moitié des malades atteints de cette affection souffrent ou ont souffert, à des degrés divers, de dysautonomie notamment cardio-pulmonaire ou syndrome de tachycardie orthostatique postural (se traduisant notamment par une dyspnée, une tension artérielle instable et une accélération anormale du rythme cardiaque en position orthostatique et à l'effort). L'atteinte du système nerveux central des suites de l'infection à SARS-CoV-2 et un déconditionnement à l'effort peuvent en partie expliquer ces phénomènes de dysautonomie[5].
- Diabète sucré
- Lésion cérébrale[6]
- Troubles neurologiques dégénératifs comme la maladie de Parkinson
- Facteurs génétiques, dont la dysautonomie familiale
- Tissu conjonctif héréditaire, spécialement syndrome d'Ehlers-Danlos[7]
- Blessure ou traumatisme physique pouvant endommager le système nerveux autonome[8]
- Maladie mitochondriale
- Traumatisme médullaire[9]
- Formes héréditaires, souvent associées à une neuropathie sensorielle[10]
- Névrose[11]
- Anxiété généralisée, le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie, la neurasthénie[12]
- Aspartame, l'additif E951 est cité dans l'émission[13][réf. à confirmer]
Traitements
[modifier | modifier le code]Dans certains cas, une procédure d'ablation par radiofréquence peut être appliquée pour arrêter complètement les symptômes cardiaques. Elle n'est pas conseillée chez les patients souffrant de syndrome de tachycardie orthostatique posturale, et pourrait en réalité empirer la tachycardie[14]. Les médicaments sont également utilisés pour stabiliser la condition sur un long terme. Les benzodiazépines peuvent être administrés pour soigner les problèmes physiques comme l'anxiété.
Histoire
[modifier | modifier le code]Durant les dix-neuvième et vingtième siècles, un diagnostic était uniquement donné aux femmes : la "neurasthénie", ou un "faible système nerveux". Durant la Seconde Guerre mondiale, les docteurs utilisaient ces termes pour diagnostiquer, chez les hommes, des symptômes qui sont actuellement présents dans le trouble de stress post-traumatique. Les femmes présentaient des symptômes de fatigue, de faiblesse, d'étourdissement et de malaise, les docteurs conseillaient ainsi le repos. Certaines de ces femmes sont mortes, tandis que d'autres étaient sur la voie de la guérison. Personne ne savait réellement quelles en étaient les causes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Tierney, Lawrence M.; McPhee, Stephen J.; Papadakis, Maxine A., Current Medical Diagnosis and Treatment 2007 (Current Medical Diagnosis and Treatment), McGraw-Hill Professional, , 1010 p. (ISBN 0-07-147247-9)
- (en) http://www.medscape.com/viewarticle/543590_4
- (en) Dinet.org
- (en) Lymeinfo.net
- (en) https://www.cognitivefxusa.com/blog/long-covid-pots-and-dysautonomia et https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9287587/
- (en) Baguley IJ, Heriseanu RE, Cameron ID, Nott MT, Slewa-Younan S, A critical review of the pathophysiology of dysautonomia following traumatic brain injury, vol. 8, , 293–300 p. (PMID 17968518, DOI 10.1007/s12028-007-9021-3)
- (en) J Pediatr. 1999 Oct;135(4):494-9. Orthostatic intolerance and chronic fatigue syndrome associated with Ehlers-Danlos syndrome. Rowe PC, Barron DF, Calkins H, Maumenee IH, Tong PY, Geraghty MT.
- (en) Baguley IJ, Heriseanu RE, Cameron ID, Nott MT, Slewa-Younan S, A Critical Review of the Pathophysiology of Dysautonomia Following Traumatic Brain Injury, vol. 8, , 293 p. (PMID 17968518, DOI 10.1007/s12028-007-9021-3)
- (en) Alexander MS, Biering-Sorensen F, Bodner D, et al., International standards to document remaining autonomic function after spinal cord injury, vol. 47, , 36–43 p. (PMID 18957962, DOI 10.1038/sc.2008.121)
- (en) Axelrod FB, Hereditary sensory and autonomic neuropathies. Familial dysautonomia and other HSANs, vol. Suppl 1, coll. « 12 », , I2–14 p. (PMID 12102459, DOI 10.1007/s102860200014)
- (fr) [1]
- « Dysautonomia Is a Family of Misunderstood Disorders », sur Verywell Health (consulté le ).
- « FRANCE 5 - Programmes, vidéos et replay - Pluzz FRANCE 5 », sur france5.fr (consulté le ).
- (en) HRSpatients.org
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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