Erich Ehrlinger
SS-Standartenführer Erich Ehrlinger | ||
Erich Ehrlinger situé à l'extrême droite, ,puis de gauche à droite: Rudolf Hess, Heinrich Himmler, Philipp Bouhler, Fritz Todt, Reinhard Heydrich | ||
Naissance | Giengen an der Brenz | |
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Décès | (à 93 ans) Karlsruhe | |
Allégeance | Troisième Reich | |
Arme | Schutzstaffel | |
Grade | Standartenführer | |
Commandement | RSHA | |
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Erich Ehrlinger, né le à Giengen an der Brenz et mort le à Karlsruhe, est un juriste et un officier SS allemand. Il commanda le Sonderkommando 1b au sein de l'Einsatzgruppe A en 1941.
Biographie
[modifier | modifier le code]Après des études secondaires à Heidenheim, il étudie le droit aux Universités de Tübingen, Kiel et Berlin. Il entre en 1931 dans la Sturmabteilung, monte en grade et dirige une école de sport SA au château de Rieneck puis devient un chef-instructeur dans la SA-Ausbildungswesen. En il intègre le SD puis obtient un poste au bureau central à Berlin (SD-hauptamt).
En il est à l'état-major de l'Einsatzgruppe IV lors de l'invasion de la Pologne puis intègre les unités mobiles des Einstzgruppen qui opèrent en Tchécoslovaquie, en Autriche, dans les Sudètes et en Pologne. Il est chef du SD dans le district de Varsovie[1]. En aout 1940 il contribue à mettre sur pied les unités waffen-SS en Norvège. En il reçoit le commandement du Sonderkommando 1b sous le commandement supérieur de Franz Walter Stahlecker. Son unité rattachée au groupe armée Nord opère dans les États baltes et dans le secteur de Léningrad. Il est responsable de massacres de Juifs notamment dans les ghettos de Kovno, Dünaburg et Rositten.
En il est promu Kommandeur der Sicherheitspolize und des SD (KDS) pour l'Ukraine. Il met en place une procédure d'exécution par tir de pistolet à bout portant dans la nuque et participe lui-même physiquement aux exécutions en achevant les Juifs. Son adjoint Reinhold Brünnert chef de la Gestapo de Kiev témoigne: « trouvant que l'exécution n'allait pas assez rapidement, il fulminait. Soudain il se dressa au bord de la fosse avec le pistolet qu'il portait et abattit les détenus arrivant à la fosse »[2]. En élevé au grade de SS-Standartenführer il part à Minsk pour être l'agent de liaison entre le chef du SD Ernst Kaltenbrunner et le quartier général des troupes de sécurité du Groupe armée Centre. Il est nommé ensuite Befehlshaber der Sicherheitspolizei und der SD (BDS) pour la Biélorussie. Il organise le massacre des derniers Juifs de Minsk[3].
En il revient à Berlin et est nommé 1944 chef de l'AMT 1 (direction du personnel) du RSHA en remplacement de Bruno Streckenbach. Il se préoccupe d'organiser dans les meilleures conditions possibles la retraite de toutes les unités de police stationnées sur le territoire soviétique. En il est nommé délégué de Kaltenbrunner auprès de Heinrich Himmler. En avril- il part pour Flensbourg mais n'obtient aucun poste dans le Gouvernement Dönitz.
Il prend un nom d'emprunt et se cache dans le Schleswig-Holstein. Il se livre aux Anglais, reste quelques semaines en captivité puis est libéré. Il travaille dans une ferme dans le Schleswig puis sur un aéroport américain à Karlsruhe. Il s’installe à Constance où il travaille dans un casino. Dans les années 1950 il travaille dans une concession automobile. En 1951 séparé de sa femme Anna, il reprend son vrai nom. En 1952 Anna Ehrlinger le dénonce à la police convaincue qu'il voulait émigrer pour ne plus avoir à s'acquitter de la pension alimentaire.
Il est arrêté en 1958 puis est condamné en 1960 par la Cour d'état de Karlsruhe à 12 ans de prison. Le procès est renvoyé en appel devant une cour de première instance. En raison de graves problèmes de santé les poursuites judiciaires sont abandonnées en 1969, quatre ans après sa sortie de prison. Il meurt en 2004.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Christian Ingrao, Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, Le Grand livre du mois, , 521 p. (ISBN 978-2-286-06980-3, OCLC 763012344, BNF 42297752), p. 325.
- Christian Ingrao op. cit. p. 332
- Contrairement à d'autres chefs de kommandos (9 sur 15) il nie avoir reçu avant le 22 juin 1941 l'ordre de massacrer tous les Juifs soviétiques in Édouard Husson (préf. Ian Kershaw, postface Jean-Paul Bled), Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, coll. « Tempus, » (no 422), , 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3, OCLC 880822191), .298.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ralf Ogorreck (trad. de l'allemand par Olivier Mannoni), Les Einsatzgruppen : les groupes d'intervention et la genèse de la Solution finale, Berlin, Metropol, , 320 p. (ISBN 978-2-286-03062-9, OCLC 916649130)
- Christian Baechler, Guerre et exterminations à l'Est : Hitler et la conquête de l'espace vital 1933-1945, Paris, Tallandier, coll. « Hors collection », , 523 p. (ISBN 978-2-84734-900-9 et 978-2-847-34906-1, OCLC 944886258)
- Édouard Husson (préf. Ian Kershaw, postface Jean-Paul Bled), Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, coll. « Tempus, » (no 422), , 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3, OCLC 880822191)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :