Facel Vega

Facel Vega
Un « F » et un « V » dans un cercle scindé en deux. Autour est inscrit en majuscule « Facel Vega » en haut et « Paris » en bas, séparé par trois étoiles.
Logo de Facel Vega.
illustration de Facel Vega
Facel Vega FV1.

Création 1954
Disparition 31 octobre 1964
Fondateurs Jean Daninos
Personnages clés Jean Daninos (1906/2001).
PDG de Facel de 1945 à 1961 et créateur de la marque Facel-Vega
Forme juridique Société anonyme
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Directeurs Jean DaninosVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Carrosserie automobile
Produits Automobiles de Luxe
Société mère filiale de Bronzavia
Site web www.amicale-facel-vega.fr

Facel Vega est une ancienne marque française d'automobiles de sport et de prestige, apparue au salon de l'Auto à Paris en et disparue en .

Toutes ses voitures furent produites entre 1954 et 1964 par la société industrielle Facel S.A.

Entreprise Facel

[modifier | modifier le code]

La société Facel (acronyme des Forges et Ateliers de Constructions d'Eure-et-Loir) est fondée le , (trois mois après la déclaration de guerre) comme une filiale, située à Dreux en Eure-et-Loir (d'où son nom), de la société de sous-traitance aéronautique Bronzavia, ceci dans le cadre de l'effort de guerre de l'aéronautique militaire.

Deux administrateurs de la société Bronzavia sont désignés pour diriger cette nouvelle filiale : le général d'aviation René Keller et l'ingénieur ECL Marcel Koehler, nommés respectivement président (non exécutif) et directeur général (administrateur délégué)[1]. Ce dernier sera à l'origine des gazogènes Facel produits sous l'occupation.

D'autre part, Jean Daninos, directeur technique de Bronzavia, part aux États-Unis en 1941 poursuivre l'effort de guerre auprès des Alliés au sein de la General Aircraft Equipment, en mettant à sa disposition, les brevets de l'entreprise française.

Il revient en 1945 pour prendre la direction de la société Facel, qu'il fusionne avec la société Métallon. Il oriente Facel-Métallon vers la sous-traitance de carrosseries automobiles de série ou spéciales pour le compte de grandes marques comme Simca, Ford SAF, Panhard puis Delahaye.

Unique coupé Bentley Cresta II (châssis Mark VI) réalisé par Facel-Métallon (1951).

On lui doit également la réalisation de douze voitures Bentley Cresta, coupé quatre places, en collaboration avec la carrozzeria Pininfarina. Elles préfigurent le modèle Continental.

En 1951, Jean Daninos étudie dessine et construit un unique coupé 2+1 (2 places + 1 transversale à l'arrière), pour son usage personnel et pour montrer le savoir-faire de Facel-Métallon. Il le baptise Bentley Cresta II. Le concept de son originale face avant est repris ensuite pour les Vega et Facel Vega.

Marque Facel Vega

[modifier | modifier le code]

Dès 1952, Jean Daninos met en chantier le prototype d’un luxueux coupé 2+2 (2 places +2 plus petites à l'arrière). Il se rend compte alors qu’aucun moteur français puissant ne convient pour le modèle de sa création, qu'il souhaite bénéficiant de hautes performances. Il se tourne alors vers les États-Unis et la Chrysler Corporation pour la fourniture de puissants et modernes moteurs V8. Après avoir reçu le premier bloc américain, un prototype roulant est testé en octobre. Après quelque 130 000 km d’essais donnant toutes satisfactions, il est décidé de le mettre en production sous licence.

Pendant que la mise au point se poursuit, la société Facel-Métallon est scindée en deux entités distinctes le , Facel S.A d'un côté et Métallon S.A. de l'autre. La future voiture est construite par « Facel S.A. » Pour son nom de baptême, son frère journaliste et écrivain Pierre Daninos lui suggère Vega, l’une des étoiles les plus brillantes de la constellation de la Lyre, symbole de puissance et de prestige.

Ce prototype proche du modèle de série est donc présenté sous la marque « Vega » construite par « Facel » en avant-première aux représentants du gouvernement le puis, huit jours plus tard, à la presse internationale dans l’usine de Colombes avant d'être exposé au Salon de l'Auto de Paris en octobre 1954 où les amateurs saluèrent unanimement l'événement.

Dès lors, la Vega — dénommée Facel Vega dès l'année suivante après le dépôt officiel de la marque Facel Vega — est constamment améliorée avec, notamment, des moteurs V8 de plus en plus puissants.

Au Salon de Paris 1956, une somptueuse berline aux quatre portières à ouverture antagonistes, sans montant central est présentée. Le modèle Excellence est une berline luxueuse et très performante.

Facel Vega HK 500 de 1960.

En 1958, la société « Facel » lance le modèle HK 500, qui peut être considéré comme l’aboutissement de la série des coupés FVS. La ligne reste très proche des modèles précédents, mais le moteur V8 de 5,9 litres bénéficie des dernières avancées technologiques de la firme Chrysler. Plus tard, le modèle reçoit quatre freins à disque.

Parallèlement à la production des coupés FVS et de l’Excellence, Jean Daninos envisage la construction d’un modèle de plus petite taille et de moindre coût de production pouvant s’aligner face aux Alfa Romeo, Porsche et Triumph.

La petite Facel Vega est mise à l'étude dès 1957. Révélée au public lors du Salon de Paris en 1959, la Facellia est très bien accueillie par les amateurs de la marque. Les commandes suivent mais, commercialisées trop vite avec un manque de mise au point récurrent, les premières voitures livrées accusent des problèmes de moteur, d'origine Pont-à-Mousson, entraînant des casses répétées.

L’usine procède immédiatement à des échanges standard sous garantie. Des améliorations sont apportées aux moteurs afin de pallier rapidement ces problèmes. C’est ainsi que la Facellia F2 est introduite dès 1961. Cette opération aura mis très à mal la trésorerie et la réputation de la marque, tant et si bien que l'entreprise — malgré un prêt de l'État français d'un milliard d'anciens francs — est placée en liquidation judiciaire en . Cependant, le tribunal de commerce autorise Facel à continuer son activité.

Facel II de 1962.
La Facel II sous un autre angle.

Parallèlement, le coupé V8 Facel II, équipé d'un moteur Chrysler de 6,3 litres, est présenté au Salon de Paris 1961 : il succède à la HK 500 dont la ligne commençait à vieillir. De l'avis général, la Facel II est toujours considérée comme l'une des plus belles automobiles françaises jamais réalisées.

La Facellia ne rencontrant guère de succès sur le marché, il est décidé de lui greffer une mécanique dont la réputation de robustesse est déjà connue du public. Le moteur Volvo B18 B du coupé P1800 est choisi et posé dans la « Facellia », donnant naissance au modèle Facel III dévoilé à la presse en . Les mois suivants, le liquidateur confie Facel en location-gérance à la société Sferma, une filiale aéronautique de Sud-Aviation, qui est une société nationalisée.

La Facel 6 est vite développée afin de combler le vide de la gamme entre la surpuissante Facel II à huit cylindres et la Facel III à quatre cylindres. La « Facel 6 » a la même apparence que la « Facel III », mais l'avant est allongé de quelques centimètres pour loger le six cylindres BMC de l'Austin-Healey 3000. Présentée à la presse en , elle n'est commercialisée qu'au début du mois de septembre.

Mais il est trop tard, la société Sud Aviation, société nationalisée, n'est pas autorisée par ses ministères de tutelle (ministère de l'Industrie et surtout ministère des Finances), et même par l'intermédiaire de la Sferma, à poursuivre malgré ses efforts l'aventure Facel Vega.

D'autant plus que Sud Aviation va être profondément restructurée, pour la grande aventure de son avion de ligne supersonique Concorde et la Sferma va disparaître également. Les usines Facel Vega à Colombes ferment définitivement leurs portes le , après avoir produit un peu moins de 3 000 Facel Vega en dix ans.

Caractéristiques des modèles

[modifier | modifier le code]

On peut distinguer deux catégories dans la production Facel Vega :

Facel-Vega à moteurs V8

[modifier | modifier le code]

Le prototype baptisé « Vega » présente déjà toutes les caractéristiques typiques des coupés FVS à moteurs Chrysler V8.

  • Une boîte de vitesses à quatre rapports synchronisés Pont-à-Mousson ou automatique Chrysler PowerFlite puis TorqueFlite.
  • Un châssis extrêmement rigide composé de tubes d'acier soudés au centre de gravité bas.
  • Une suspension avant indépendante à ressorts hélicoïdaux et une suspension arrière à ressorts à lames.
  • Un essieu arrière rigide de type Salisbury.
  • Une carrosserie en tôle d'acier emboutie et soudée.
  • Une ornementation en acier inoxydable avec notamment une face avant composée d'une calandre verticale flanquée de deux ouïes latérales et de quatre projecteurs qui resteront le signe de reconnaissance de toutes les Facel-Vega.
  • Un intérieur gainé de cuir et, à partir du modèle FV2, une planche de bord façon ronce de noyer ou loupe d'orme réalisée à main levée par Marcel Bigot, le chef peintre à l'usine de Dreux[1].

Liste des modèles :

Les « petites » Facel Vega

[modifier | modifier le code]
Facel III de 1964.

La réussite commerciale des modèles V8 poussa Jean Daninos à envisager la réalisation d'une automobile de catégorie plus petite afin de gagner des parts de marché dans la catégorie des voitures de sport de cylindrée moyenne.

Liste des modèles :

Identité visuelle

[modifier | modifier le code]

Deux logos ont été utilisés sur les Facel Vega, l'un rond et l'autre rectangulaire.

Faits marquants

[modifier | modifier le code]

Le , Albert Camus et Michel Gallimard au volant de sa Facel Vega FV3B trouvent la mort dans un accident survenu en rentrant à Paris, sur la RN5 au lieu-dit Villeblevin. Albert Camus est passager avant-droit. La femme et la fille de Michel Gallimard, assises à l'arrière sortiront indemnes de l'accident. Il semble qu'un pneu de la voiture ait éclaté à grande vitesse[2].

Dans les arts

[modifier | modifier le code]

Deux villes où étaient produites les Facel Véga ont donné le nom de la marque à l'une de leurs voies :

Aux États-Unis, une artère a été baptisée « Facel-Vega Drive » à Joliet, Illinois, ville de 150 000 habitants à 40 miles au sud-est de Chicago.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Michel G. Renou, Facel Véga - L'Essentiel, édition AFV, Paris, 2018 (ISBN 979-10-699-1761-3).
  2. À l'époque, en France, la vitesse sur route n'était pas limitée.
  3. « Amicale Facel Vega », sur facel-vega.asso.fr.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean Daninos, Facel Vega : Excellence, HK500, Facellia, Paris, édition EPA, coll. « Grand tourisme / 2 », (ISBN 978-2-851-20143-0, OCLC 10506622).
  • Michel G. Renou, Facel-Véga - Toute l'Histoire, édition EPA, (1re éd. 1984) (ISBN 978-2-851-20447-9, OCLC 463931605).
  • Jean-Paul Chambrette, Dominique Bel, Michel G. Renou et Michel Revoy, Facel-Vega, 1939-1964, Grand Tourisme à la française, éditions E-T-A-I, 2012 (sous coffret de luxe, 2 tomes) (ISBN 978-2-7268-9641-9), réédité en 2013, 2014 et 2020 (sous coffret, 1 tome), (ISBN 979-10-283-0457-7), puis en 2023, éditions Sophia (collection Prestige sous coffret, 1 tome), (ISBN 978-2-38514-035-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article.

Liens externes

[modifier | modifier le code]