Flaming (informatique)

Le flaming ou flamebait, anglicisme que l'on peut traduire par « propos inflammatoire », est une forme de violence numérique consistant à poster des messages délibérément hostiles, insultants et généralement avec l'intention de créer un conflit sur un groupe de discussion (sur Usenet), un forum (sur un site web), un réseau social, ou une liste de diffusion (par courrier électronique). De tels messages sont appelés flames. Une séquence d'échange de flames est connue sous le nom de flame war. Il s'agit généralement d'une « explication » ou « engueulade »[1] entre contributeurs.

Le flaming n'a jamais pour but d'être constructif, d'éclaircir une situation ou de convaincre quelqu'un. La motivation du flaming n'est pas dialectique mais plutôt sociale ou psychologique. Les « flameurs » essayent de s'imposer par la force, l'intimidation, la dissuasion ou la persuasion plutôt que par la discussion.

Le flaming est à distinguer du trolling, qui est l'envoi de messages dans le but de créer une controverse interminable. Les deux produisent souvent le même genre de résultat : une baisse notable du rapport signal-bruit du groupe ou de la liste, souvent motivé par l'intention de détourner l'attention du sujet principal.

La plus grande flamewar de l'ère numérique est la « guerre des miaou-miaou » (Meow Wars), déclenchée le par les étudiants d'Harvard du groupe de discussion alt.fan.karl-malden.nose allant semer la zizanie sur le groupe de discussion des étudiants voisins, alt.tv.beavis-n-butthead, en répondant à chaque intervention par « Meow meow bang bang ». Cette guerre fit rage pendant plus d'un an sur tous les groupes de discussion de la hiérarchie alt.* au point de menacer le fonctionnement de Usenet, la communication se faisant à cette époque par le réseau de bas débit RTC[2],[3].

Flaming en Europe

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Pays de Galles

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Un étudiant gallois a été condamné à 56 jours de prison en pour s'être moqué sur Twitter du footballeur Fabrice Muamba, victime d'un arrêt cardiaque en plein match dix jours auparavant. Alors que le jeune joueur de Bolton venait de s'effondrer sur la pelouse de White Hart Lane, Liam Stacey, 21 ans, avait publié sur le réseau social le message : « LOL. P... Muamba. Il est mort!!! »[4]. Le commentaire avait déclenché la colère de nombreux utilisateurs de Twitter, auxquels l'étudiant avait répondu par des insultes racistes. Les plaintes des internautes avaient conduit à son arrestation. Stacey avait expliqué avoir agi sous l'emprise de l'alcool. John Charles, le juge du tribunal de Swansea, déclara : « Je n'avais pas d'autre choix que d'imposer votre mise en détention afin de refléter l'indignation suscitée par ce que vous avez fait »[5].

Sean Duffy, un Britannique de 27 ans, a été condamné à dix-huit semaines de prison et écopé d'une interdiction d'utiliser les réseaux sociaux durant cinq ans[6]. Vivant seul, M. Duffy s'était attaqué à plusieurs pages d'hommages établies par les familles ou amis, les alimentant d'insultes ou de messages menaçants[7]. Il avait aussi créé une fausse page sur le réseau Facebook au nom d'une jeune fille décédée d'une crise d'épilepsie, à partir de laquelle il envoyait des messages d'injures à la mère de la jeune fille.

Notes et références

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  1. Terme moins châtié retenu lors de la création du forum fr.misc.engueulades, sur usenet-fr.net.
  2. Xavier de la Porte, France-culture, Place de la toile, magazine des cultures numériques, Psycho-politique du troll
  3. (en) Common Expressions: meow.
  4. 56 jours de prison pour s'être moqué de Muamba sur Twitter, Agence France Presse, 27 mars 2012.
  5. (en) J. Bishop, Scope and Limitations in the Government of Wales Act 2006 for Tackling Internet Abuses in the Form of ‘Flame Trolling’, (2012). Statute Law Review.
  6. Du "trolling" au harcèlement morbide, Le Monde.fr En ligne.
  7. (en) J. Bishop, Tackling Internet abuse in Great Britain: Towards a framework for classifying severities of flame trolling, The 11th International Conference on Security and Management (SAM'12), 16-19 July 2012, USA. en ligne

Articles connexes

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Liens externes

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