Frère Ogérien
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Jean Auguste Célestin Étienne, connu sous son nom de religieux catholique romain, Frère Ogérien (né à Gresse, Isère, en 1825 et mort à Manhattanville, près de New York, en 1869) est un naturaliste et un géologue[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean Célestin Étienne est né le 9 décembre 1825 à l'Église, un hameau de Gresse, de Jean Étienne, un laboureur, et Marie Anne ou Marianne Reboul[3]. Les Annales Franc-comtoises indiquent quant à elles qu'il serait né « au château de Gresse (Isère), d'une famille honorable et riche »[4].
Le , à l'âge de 18 ans, il entra au noviciat de Lyon chez les frères des écoles chrétiennes et reçut alors son nom de frère Ogérien.
En 1854, Jean-Auguste Étienne à l'âge d'à peine 29 ans, son ordre lui confia la direction des écoles de la congrégation à Lons-le-Saunier.
Il y resta 13 ans. Sa santé allant s'altérant, il passa une saison à Vichy, puis partit pour Lyon, organiser les cabinets de curiosités de quelques pensionnats du lieu.
En 1857, la Société d'émulation du Jura abandonne son musée et sa bibliothèque à la ville de Lons-le-Saunier et Frère Ogérien est nommé conservateur-adjoint, auprès du conservateur Nicolas Piard, pour l’Histoire Naturelle et la Minéralogie[5].
Il présenta lors de l'Exposition de 1860, deux cartes agronomiques du Jura qui lui valurent une médaille d'or[6].
En , il fut désigné pour accompagner un frère-visiteur dans une tournée d'inspection aux États-Unis. Ils arrivent le au Manhattanville-collège de New-York, tenu par son ordre religieux. Il reste quelque temps à Saint-Louis.
Il meurt d'une apoplexie le , au collège de Manhattanville, à l'âge de 44 ans[7].
Son grand-œuvre est l'édition de l’Histoire naturelle du Jura et des départements voisins qu'il édita et qu'il rédigea en majorité. Il confia la rédaction de la partie botanique à Eugène Michalet, et après le décès de celui-ci au botaniste Charles Grenier.
Académies et sociétés savantes
[modifier | modifier le code]Il fut membre de nombreuses académies, sociétés savantes et comités, et particulièrement :
- en 1855 : Société d'émulation du Jura ;
- en 1857 : Société géologique de France ;
- en 1858 : Société d'émulation du Doubs ;
- en 1859 : Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon ;
- en 1860 : Institut polytechnique universel ;
- en 1862 : Société d'émulation des Vosges ;
- en 1864 : Société météorologique de France ;
- en 1868 : Académie de Mâcon ;
- en 1868 : Académie Delphinale ;
- en 1868 : Société impériale et centrale d'agriculture de France.
Espèces décrites
[modifier | modifier le code]Il décrit, avec Edmond Guirand, le coquillage fossile Columbellaria aloysia (Guirand & Ogérien, 1865)[8].
Il décrit un vairon montagnard qu'il nomme Phoxinus montanus, depuis réaffecté à une simple variété du vairon : Phoxinus laevis, var. montanus[9].
Il décrit deux variétés du loup commun (Canis lupus lupus) : Canis lupus major (Ogérien, 1863) et Canis lupus minor (Ogérien, 1863).
Ses publications
[modifier | modifier le code]- Histoire naturelle du Jura et des départements voisins, chez Victor Masson à Paris :
- Tome 1 : Géologie ; 1er fascicule : Géographie physique, hydrographie, météorologie, agriculture minérale, minéralogie, pétrologie et paléontologie, 1865, 384 + 27 p. & 1 carte, (en coédition avec Lons-Le-Saunier : A. Robert & Gauthier frères ; Besançon : J. Jacquin.) [3]
- Tome 2 : Géologie ; 2e fascicule : Géologie proprement dite, 1867, avec 636 figures intercalées [4] & une carte géologique du département du Jura au 1/160.000, (en coédition avec Lons-Le-Saunier : A. Robert & Gauthier frères.) [5] [6]
- Tome 3 : Zoologie vivante, (en coédition avec Lons-Le-Saunier : A. Robert & Gauthier frères ; Besançon : J. Jacquin.), 1863 [7] [8]
- Mémoire sur la découverte de la craie supérieure à silex dans le département du Jura, avec Jacques Bonjour & Jacques-Eugène Defranoux, 1858
- Note sur la carrière de pierre à taille et à marbre de Molessard (Jura), Lons-le-Saunier : Gauthier frères, 1863.
- Terrain diluvien dans le Jura, Lons-le-Saunier : Gauthier frères, 1865, 77 p.
- Terrain tertiaire dans le Jura, Lons-le-Saunier : Gauthier frères, 1866, 78 p.
- Quelques fossiles nouveaux du Corallien du Jura, avec Edmond Guirand, dans Travaux de la Société d'Émulation du Jura, année 1865, pp. 369–394
Références
[modifier | modifier le code]- Biographie
- Alfred Dantès, La Franche-Comté littéraire, scientifique, artistique : Recueil de notices sur les hommes les plus remarquables du Jura, du Doubs et de la Haute-Saône, A. Boyer, 1879, p. 107.
- « Registres d'état civil de Gresse-en-Vercors », sur Archives départementales de l'Isère, (consulté le ) : « L'an mil huit cent vingt cinq et le dix décembre pardevant nous Jean François Martin maire de la commune de Gresse chargé des actes civils sont comparus Jean Etienne âgé de vingt deux ans laboureur domicilié au village de l'Eglise nous a présenté un enfant du sexe masculin né d'hier sur les huit heures du soir on a donné à l'enfant le nom de Jean Célestin Etienne fils légitime de Jean Etienne et de Marie Anne Reboul son épouse. La présentation faite en présence de Jean Martin âgé de vingt deux ans et de Jean Olgoudage de cinquante cinq ans tous laboureurs domiciliés à Gresse témoins requis qui ont signé avec nous. », cote 9NUM1/5E187/5, vue 134 sur 205, acte n°22
- Vicomte Chiflet, « Frère Ogérien », Annales Franc-comtoises, (consulté le )
- Musée d'Archéologie de Lons-le-Saunier : à propos du musée.
- M. de Caumont, Bulletin monumental, vol.36, Paris : Derache, Caen : F. Le Blanc - Hardel & Rouen : Le Brument, 1870, p. 112 [1].
- Le Naturaliste canadien, vol. 2, no 1, décembre 1859, p. 28.
- Ulrich Wieneke, Han Stoutjesdijk, Philippe Simonet et Virgilio Liverani (Eds.), Gastropoda Stromboidea : Columbellaria Aloysia [2].
- Raphaël Blanchard, Sur le vairon montagnard (Phoxinus laevis, var. montanus), dans le Bulletin de la Société Zoologique de France, 1896, vol. 21, pp. 155-156.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Vicomte Chiflet, Le Frère Ogérien, dans les Annales Franc-Comtoises, vol.13, Besançon : Jacquin, 1870, pp. 460–472 [9]
- Albert Girardot, L’Œuvre du frère Ogérien, naturaliste, Procès-verbaux et Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté, année 1894, pp. 226–236 ; tiré à part : Besançon : Impr. de P. Jacquin, 1895
- J.-Eugène Defranoux, Découvertes et observations faites de 1855 à 1858 inclus dans arrondissement géologique de Lons-le-Saunier (Jura) par plusieurs géologues, dans la Revue d'Alsace, Colmar, 1859, vol.10, p. 30-40 & p. 79-93 [10]
- Olivier Perru, Une histoire naturelle descriptive et enracinée dans la société : l'œuvre du Frère Ogérien (1825-1869), Colloque de la Société d'Histoire et d'Epistémologie des Sciences de la vie, Mar 2014, Oxford, United Kingdom [11]
Liens externes
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