François d'Aix de La Chaise
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François d'Aix de La Chaize, né le au château d'Aix, près de Saint-Martin-la-Sauveté et mort le à Paris, est un prêtre jésuite français.
Plus connu sous le nom de père de La Chaize, ce jésuite fut le confesseur du roi Louis XIV pendant trente-quatre ans.
Son nom — orthographié père Lachaise — est attaché au plus grand et plus célèbre cimetière de Paris, le plus important au monde par la qualité et la quantité des personnes qui y reposent, créé dans une ancienne propriété jésuite où il avait résidence.
Les premières années
[modifier | modifier le code]Fils de Georges d'Aix, seigneur de La Chaize, et de Renée de Rochefort, il est, par son ascendance paternelle, petit-neveu du père Coton, confesseur d'Henri IV (Georges d'Aix est le fils de Guillaume de La Chaize d'Aix et de Jeanne-Marie Coton, une sœur du père Coton). Sa famille est originaire du Roannais. C'est après des études au collège jésuite de Roanne qu'il entre chez les Jésuites en 1639.
Sa formation de jésuite terminée il est nommé professeur d'humanités et de philosophie au collège de la Trinité de Lyon, qui est tenu par des jésuites et dont il devient le recteur quelques années après. Numismate réputé, spécialiste des monnaies antiques, il fonde le médailler du collège de Lyon, en même temps qu'il enrichit sa collection personnelle (les deux cabinets, qui ne se confondent pas, sont cités par le numismate Jean Foy-Vaillant[1]). Il emporte ses médailles à Paris et les lègue à la maison professe des jésuites[2].
En 1674, il est choisi par le général Giovanni Paolo Oliva comme provincial des jésuites de la province de Lyon, un poste qu'il n'assume que quelques mois puisqu'il est alors choisi pour remplacer Jean Ferrier comme confesseur de Louis XIV sur suggestion de Nicolas de Neufville, duc de Villeroy, frère de l'archevêque de Lyon[3].
Confesseur du roi
[modifier | modifier le code]C'est en 1675 qu'il devient confesseur du roi Louis XIV. Il exerce sur celui-ci une influence modératrice dans la lutte contre le jansénisme et de nombreux seigneurs tentent d'approcher le roi par son intermédiaire. Il modère également l'action du roi lors de la révocation de l'édit de Nantes en .
Ce serait lui qui aurait marié secrètement le roi à Madame de Maintenon en 1683 après la mort de Marie-Thérèse d'Autriche[4].
Le père La Chaize ne réside pas au palais de Versailles, mais à la maison professe près de l'église Saint-Paul à Paris, conformément à la règle des Jésuites ayant une fonction officielle. Il est inhumé dans la crypte de cette église. Il se rendait chaque semaine en carrosse à Versailles.
De 1701 à 1709, il est membre de l'Académie royale des inscriptions et médailles.
Affaibli par les infirmités de l'âge, il demande plusieurs fois à son pénitent Louis XIV la permission de se retirer. Le roi n'accepte qu'en 1709, très peu de temps avant sa mort[5]. Le père Le Tellier, également jésuite, lui succéda.
Le cimetière du Père-Lachaise
[modifier | modifier le code]Les terres autour de la maison de campagne que les jésuites possédaient au Mont-Louis, à proximité du Paris d'alors, sont largement étendues par la générosité du souverain. Le confesseur s'y retire fréquemment. Son frère, le comte de La Chaize, y donne des fêtes, contribuant à l'embellissement du domaine. Cela permet, près d'un siècle après la mort de François d'Aix, de disposer d'un terrain assez vaste pour constituer le premier cimetière civil de Paris.
Resté très populaire au cœur des Parisiens, ce nom de Père-Lachaise contribue pour beaucoup à l'adoption par les Parisiens de ce nouveau cimetière (dénommé auparavant administrativement cimetière de l'Est), qu'ils avaient à ses débuts « boudé » pendant longtemps.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Numismata Praesentoria (1674), I, index des cabinets, in fine.
- Germain Brice, Description de la ville de Paris, (9e édition, 1752), II, p. 189–190.
- Benoist Pierre, Justine Cousin et Xavier Gilly, Les Jésuites : histoire et dictionnaire, dl 2022 (ISBN 978-2-38292-305-4 et 2-38292-305-9, OCLC 1350085002, lire en ligne), p. 793-794
- Retenir cette date est cependant peu raisonnable, car elle est trop proche de la mort de la reine Marie-Thérèse. En raison de l'étiquette et de la bienséance, le roi est « obligé » de respecter un délai de viduité. Une étude historique soutenue par Louis Hastier (Louis XIV et Madame de Maintenon, éd. Librairie Arthème Fayard) préconise les années plus vraisemblables de 1697 ou 1698. Nul n'en est sûr car le mariage n'a pas été « déclaré », en dépit du souhait de Madame de Maintenon.
- Jean Lacouture, Jésuites, volume 1, Les Conquérants, 1991, chap. 12 L'art de confesser nos rois.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Régis de Chantelauze, Le Père de La Chaize confesseur de Louis XIV, Lyon, 1859.
- J. Brucker, Le Père de La Chaize dans les conflits de Louis XIV avec Innocent XI, dans Étvdes, 1919, p. 309-323.
- Georges Guitton, Cas de conscience pour un confesseur du roi : Madame de Montespan, dans Nouvelle Revue théologique, vol. 77, 1955, p. 61–70.
- Georges Guitton, Le Père de La Chaize confesseur de Louis XIV, 2 vol., Paris, 1959.
- Pierre Blet, Jésuites gallicans au XVIIe siècle ? À propos de l'ouvrage du P. Guitton sur le P. de La Chaize, dans AHSI, vol. 29, 1960, p. 55–84.
- B. Neveu (éd.), Correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683–1689), 2 vol., Paris-Rome, 1973.
- Ségolène de Dainville-Barbiche (éd.), Correspondance du nonce en France Fabrizio Spada (1673-1675), Paris-Rome, 1982.
- Ken Potel, Journal du Père de La Chaize, Confesseur de Louis XIV - Nombre7 Éditions - 2020
Liens externes
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