Gilbert Marquis
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Nom de naissance | Gilbert René Louis Marquis |
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Gilbert Marquis, né le à Dangers en Eure-et-Loir et mort le à Paris, était un militant trotskyste du courant pabliste. Membre de l'Alliance marxiste révolutionnaire (AMR) puis du Parti socialiste unifié (PSU), il participa au soutien aux guerres anti-coloniales, notamment en aidant le Front de libération nationale (FLN) en Algérie, et continua son activité militante jusqu'au soir de sa vie.
Origines et adhésion à la IVe Internationale
[modifier | modifier le code]Issu d'une famille populaire (« son père avait dû abandonner la forge familiale du village (Dangers) en Beauce pour se faire embaucher chez l'entreprise de travaux publics Razel en Île-de-France »[1]), il est vendeur de journaux à 11 ans, son frère travaillant sur les chantiers à 14[1]. Il ne peut donc faire d'études[1]. C'est aussi l'époque où il passe l'été dans les brigades de travail en Yougoslavie, pour la défense du Titisme contre Staline.
À 19 ans (en 1950), il s'inscrit au Parti communiste internationaliste (PCI), la branche française de la IVe Internationale, à la suite d'un séjour en Yougoslavie[1] où il participe aux brigades de travail pour la défense de la Yougoslavie, visant à soutenir le régime titiste contre Staline[2],[1]. Parallèlement, il entre aux usines Chausson à Gennevilliers avant de devenir permanent syndical de la CGT à la Fédération des métaux de Seine-et-Oise[1]. Il travaille ensuite chez Nord-Aviation, dont la section communiste est dirigée par Georges Marchais[1]. Ces activités d'entrisme, soutenues par Pablo, échouent en 1958: le Parti communiste français (PCF) l'exclut alors lors de la purge contre le bulletin d’opposition interne Tribune de discussion[1],[3]. La revue voit la participation du philosophe Henri Lefèvre ainsi que du journaliste à L'Humanité Guy Leclerc[4]. Elle fusionna ensuite avec L'étincelle, animée notamment par Victor Leduc (également futur adhérent du PSU), l'historien Jean-Pierre Vernant et le docteur Cachin[4].
Gilbert Marquis est alors suppléant de Pablo au Secrétariat international de la IVe Internationale et responsable de la revue Sous le drapeau du socialisme, organe de la TMRI[2].
Sur le plan familial, il se marie avec Nicole, issue d'une famille communiste et résistante, et qui deviendra membre du Comité exécutif de la CFDT BNP-Paris avant d'en être écartée et de rentrer à la CGT[1].
Les années 1960 et 1970 : l'AMR et la guerre d'Algérie
[modifier | modifier le code]En 1962, la IVe Internationale se scinde à nouveau. Marquis suit Pablo plutôt que Pierre Frank, adhérant donc à l'Alliance marxiste révolutionnaire, branche française de la Tendance marxiste-révolutionnaire internationale (TMRI) [1],[2]. Avec Michel Fiant, il y fera connaissance avec Mohammed Harbi et Hocine Zehouane, militants de l'aile gauche du FLN en Algérie [1],[2]. Devenu historien, M. Harbi dira de lui qu'il avait fait preuve, avec M. Fiant, « d’un sens de l’organisation et de l’initiative inédit » en faveur du FLN [2].
Outre ses activités en Algérie, Gilbert s'associe aux luttes de Makarios (qualifié par les États-Unis de « Castro de la Méditerranée ») à Chypre [1], à la lutte contre la dictature des colonels en Grèce [1], à celle de l'ANC contre l'apartheid [1] ou encore au FDLP en Palestine [1]. Il publie l'organe clandestin du FLN en France [1], participe à l'évasion du cinéaste turc engagé Yılmaz Güney [1], loge Stokely Carmichael, des Black Panthers, chez lui [1], et soutient différents dissidents du bloc de l'Est, dont Piotr Abovine-Yeguidès et Tamara Deutscher [1].
Participant à mai 68, il s'engage dans la fusion de l'AMR - qui compte alors 250 membres - avec le Parti socialiste unifié (PSU) après le départ de Rocard [2], vers 1973-74, Gilbert et Michel Fiant devenant membres de son bureau national [1]. Le groupe obtient plusieurs postes de responsabilité au sein du parti.
Les années 1980
[modifier | modifier le code]Après l'échec de cette tentative, il continue, dans les années 1980, à militer pour le rassemblement des forces anticapitalistes ailleurs qu'à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), en participant à la création successive des Comités communistes pour l'autogestion (CCA), de la Fédération pour une gauche alternative (FGA), des comités Juquin puis de l'Alternative rouge et verte (AREV) [2]. En 1984, Ahmed Ben Bella, exilé en France, l'appelle pour diriger la publication de revues d'opposition au régime algérien, qui seront toutes successivement interdites par Paris pour raisons diplomatiques [1],[2]. Leur avocat, Ali Mécili, est assassiné à Paris, en 1987, par la Sécurité militaire algérienne[1],[2].
Depuis la chute du mur de Berlin
[modifier | modifier le code]Après la chute du mur de Berlin, il décide de rejoindre la LCR afin de rassembler les forces [2]. En 1991, lors de la tentative de coup d'État contre Gorbatchev, il est à Moscou en compagnie de Maurice Najman (camarade de l'AMR) et de Markus Wolf[1]. Il fonde ensuite la revue Utopie critique, « une revue internationale pour l’autogestion », où collabore entre autres Tony Andréani, avant de soutenir Jean-Pierre Chevènement lors de l'élection présidentielle de 2002, puis de se rapprocher du Front de gauche [1],[2]. Sa dernière manifestation aura été celle du 11 janvier 2015 à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo et la prise d'otages de l'Hyper Cacher porte de Vincennes [1].
Références
[modifier | modifier le code]- Serge Marquis, Gilbert Marquis, mon père…, Mediapart, 9 février 2015
- Mohammed Harbi, Gilbert Marquis, nécrologie du Monde, 11 février 2015
- Son fils donne comme date 1958 (cf. référence sus-citée); l'historien M. Harbi 1959 (cf. référence sus-citée)
- Gilbert Marquis, Michel Fiant, un militant de l'autogestion socialiste, nécrologie sur sa revue Utopie critique, 2007
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Autres ex-militants de l'AMR
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, dit Le Maitron : fiche individuelle sur Gilbert Marquis
Liens externes
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