Goa (portail web)
GOA, créée en mars 1999, disparue en 2010 et filiale à 100 % de France Télécom jusqu'en 2004 (par la suite intégrée au sein de la Direction des Contenus), était une entreprise puis entité française gérant un portail Internet à son nom [1]. Ce portail francophone a assuré pendant de nombreuses années le rôle de plate-forme de jeu en réseau (« matchmaking ») gratuite pour la France. GOA jouissait d'une grande popularité, et la plupart des titres emblématiques du jeu vidéo PC du début des années 2000 invitait l'acquéreur à se rendre sur ce portail (que ce soit via un logo au verso de l'emballage, dans le manuel, ou même dans les menus du jeu), ceci afin de bénéficier d'une expérience de jeu optimale en multijoueurs. Le site rassemblait les joueurs dans des tchats dédiés pour chaque jeu, d'où il était possible de s'entretenir entre potentiels participants, créer sa propre partie (création de « salles de jeu » qui apparaissaient alors au-dessus du tchat) ou encore rejoindre une partie déjà créée. Un plug-in propriétaire, le « pulsar » (installé par tous les joueurs au moment de leur inscription au site), assurait le lancement automatique de la section « multijoueur » du jeu associé dès que la salle de jeu était pleine sur le site. Tous les participants présents dans la salle se retrouvaient alors automatiquement à l'écran de lancement de la partie. Une interconnexion entre site et jeux très poussée, qui ne s'est ensuite plus vue que sur Zone.com / MSN Gaming Zone.
Âge d'or
[modifier | modifier le code]GOA est lancé en par France Télécom comme plate-forme de jeu en réseau, la deuxième en France après celle d'Infogrames, Infonie[2].
En plus de sa fonction de principale plate-forme de rencontre et de jeu pour les titres sortis dans le commerce, GOA a également assuré pendant 3 ans (1999-2002) l'exploitation du jeu de rôle massivement multijoueurs La Quatrième Prophétie (The 4th Coming) en France. Celle-ci prit fin le , à la fin de la licence exclusive que détenait l’entreprise en France. GOA fut cependant ainsi le premier exploitant en Europe à avoir proposé un MMORPG gratuit et totalement localisé, et donc à y donner accès au plus grand nombre.
Dans la foulée, GOA lança en Europe Dark Age of Camelot (DAOC), qui fut l'un des premiers succès pour un MMORPG au niveau européen. L'entreprise couvrait l'édition, la distribution et l'exploitation européenne du jeu en langue française, italienne, espagnole, allemande et anglaise, et s’occupait notamment de l'hébergement des serveurs ainsi que de la localisation du jeu (traduction), du support client et de la gestion de communauté.
2004 : « Première mort » pour le site
[modifier | modifier le code]Après une période de stagnation de plusieurs mois, le site de GOA est soudainement « mort » une première fois aux yeux des joueurs le , en arrêtant net son activité de plate-forme multijoueurs pour jeux classiques (de type Age of Empires ou encore Sudden Strike). Ce fut donc un arrêt brutal pour la cinquantaine de jeux vidéo gérés par GOA. À la suite de ce changement radical (expliqué par la situation extrêmement déficitaire de l'entreprise), la plate-forme ne s'est alors plus occupée que d'un seul jeu : Dark Age of Camelot. GOA avait décidé de s'orienter uniquement vers l'exploitation de MMORPG.
Le , une nouvelle version du portail, titrée GOA.COM, finit par voir le jour. Cependant, loin d'être une résurrection, elle ne proposait que des jeux de type passe-temps occasionnels et/ou gratuits à jouer ("free to play") : GunBound, un "Worms-like", PangYa, un jeu de golf, Kart'n'Crazy, un "Mario Kart-like" en ligne, Warrior Epic, ainsi que League of Legends [3](qui deviendra plus tard -en 2013- le jeu le plus joué au monde), un MOBA. Deux autres jeux devaient sortir sur le portail mais furent annulés : un jeu de football, eXtrem Soccer, et un jeu se rapprochant des STR, Mytheon (développé par Petroglyph).
En automne 2008, GOA s'occupa du lancement et de l'exploitation du nouveau jeu massivement multijoueurs de Mythic Entertainment, Warhammer Online: Age of Reckoning (WOAR), ceci dans les mêmes termes que pour Dark Age of Camelot[4].
« Descente aux enfers » et démantèlement
[modifier | modifier le code]Le , GOA annonçait vouloir recentrer (à nouveau) ses activités, et indiquait mettre fin à l'exploitation de Warrior Epic et Kart'n Crazy, tout en renonçant à exploiter le jeu Mytheon, qui n'avait pas encore été lancé. Le mois suivant, au , l'exploitation du second titre historique de GOA, Dark Age of Camelot, fut transférée à Mythic, développeur du titre.
Le , GOA rétrocédait les droits de League of Legends à Riot Games, le développeur prenant à son tour en charge l'exploitation européenne. Le , ce fut au tour de l'annonce de l'abandon de l'exploitation de Warhammer Online, Bioware Mythic reprenant à son compte la gestion des serveurs européens dès le .
Le coup de grâce est porté le : GOA cède l'exploitation de Pangya à Galaxy Games, et le portail goa.com disparait à son tour courant juillet.
Références
[modifier | modifier le code]- « GOA.COM », sur www.goa.com (consulté le )
- Emmanuel Parody, « Jeux en réseau, France Télécom annonce Goa », sur ZDNet France, (consulté le ).
- (en) « Riot Games And Goa Sign Deal To Bring League Of Legends To Europe », IGN, (lire en ligne)
- « Jeu en ligne : Orange lancera Warhammer au troisième trimestre », sur ZDNet France, (consulté le ).