Haider Ackermann

Haider Ackermann
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Haider Ackermann, né à Santa Fe de Bogota (Colombie) le , est un créateur français de prêt-à-porter. De à , il est à la direction artistique de la maison Berluti. En septembre 2024, il est nommé directeur artistique chez Tom Ford.

Adopté à l'âge de 9 mois par une famille française alsacienne dont le père est cartographe, Haider Ackermann passe son enfance dans plusieurs pays d'Afrique (Éthiopie, Tchad et Algérie)[1] et en France avant que la famille ne s'installe aux Pays-Bas[2].

Marqué à treize ans par la découverte du travail d'Yves Saint Laurent[2], il se rend en Belgique en 1994 pour suivre, durant trois ans, des cours de stylisme à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers[3]. Après cinq mois de stage chez John Galliano, il travaille comme assistant pour un de ses professeurs, le créateur belge Wim Neels. Les années suivantes, il travaille pour différentes marques, notamment Bernhard Willhelm, Patrick Van Ommeslaeghe avant de travailler comme styliste chez Mayerline.

En 2001, aidé de Raf Simons, il crée sa propre marque et présente sa première collection féminine à Paris en mars 2001 lors de la Semaine des défilés. La collection 2002 attire l'attention de la maison Ruffo, spécialiste du vêtement de cuir haut de gamme, qui l'engage pour diriger les collections printemps-été et automne-hiver 2003 pour Ruffo Research[4].

En 2005, il signe avec le groupe belge bvba 32 qui produit et diffuse des stylistes - où ses créations croisent celles de Ann Demeulemeester qui l'a souvent soutenu[5] - et installe son atelier à Paris[6]. Poursuivant sa carrière avec sa propre griffe féminine, il propose une unique collection pour hommes en 2010, dans une démarche créative destinée à souligner la collection pour femmes[7].

Reconnu par ses pairs[1], en 2011 il compte parmi les stylistes pressentis pour succéder à John Galliano chez Dior[8], après avoir décliné la proposition de succession de Martin Margiela et que Karl Lagerfeld[9] ait déclaré voir en lui la personne idéale pour lui succéder chez Chanel[10], certains commentateurs voyant en lui un « nouveau Yves Saint Laurent »[11].

En septembre 2016, il se voit confier par la maison Berluti la succession d'Alessandro Sartori[12] à la tête de la direction artistique[13], qu'il quitte en pour se consacrer à sa propre marque[14], remplacé par Kris Van Assche. En février 2021, il est recruté par la Maison Ullens comme consultant créatif pour y superviser le design des collections[14].

En octobre 2022, il est choisi pour dessiner la collection haute couture 2023 de la maison Jean-Paul Gaultier[15], après Chitose Abe, Glenn Martens et Olivier Rousteing[16]. Cette collaboration a vu le jour le 25 janvier 2023[17]. Il travaille également pour la marque de vêtement de sports Fila[18], et collabore avec la marque de soins Augustinus Bader pour laquelle il crée en 2023 un flacon au tirage limité[19]. En 2024, il prend la direction artistique de la marque spécialisée en vêtements grand froid Canada Goose puis, en septembre 2024, il est nommé directeur créatif en charge des collections femmes, hommes, des accessoires et des lunettes chez Tom Ford[18].

Influencé par les différences culturelles, les créations de Haider Ackermann s'appuient sur les contrastes et mélangent les codes vestimentaires. Les coupes simples de ses créations sont souvent asymétriques et cousue de matières différentes, résolument modernes, dynamiques et urbaines, faisant appel aux ressources de la haute et basse culture, développant des vêtements de type streetwear proposant des silhouettes féminines sophistiquées et épurées.

Ses créations sont portées par Tilda Swinton, Penelope Cruz, Victoria Beckham, Kanye West, Janet Jackson ou encore Timothée Chalamet même si s'il reste attentif « parce que ce n’est pas intéressant de lire des articles qui parlent d’abord des célébrités, et ensuite des vêtements »[20].

Sa collaboration avec la maison Berluti entamée en 2016 ouvre son univers plus largement à la mode masculine avec des pièces remarquées, comme des hoodies ou des bomber jackets en velours, adoptés notamment par Kanye West ou A$AP Rocky[20]. À propos de son travail Haider Ackermann explique en 2018 : « mon boulot, c’est de faire de beaux vêtements, de rechercher un certain type de beauté [:] si un homme ou une femme se sent bien dans [mes vêtements], alors j’ai fait mon boulot »[20].

Distinctions

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Notes et références

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  1. a et b Clara Dufour, « L'énigmatique Haider Ackermann », Madame Figaro, no 21199,‎ , p. 126 à 128 (ISSN 0246-5205, lire en ligne)
  2. a et b Katell Pouliquen, Haider Ackermann, entre épure et volupté, dans L'Express, 04 mars 2011, article en ligne
  3. Carine Bizet, « Haider Ackermann à toute allure », sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le ).
  4. (en-GB) Helen Wigham, « Haider Ackermann », sur Vogue, (consulté le ).
  5. Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « Ann Demeulemeester », p. 78
  6. (en) Alice Rawsthorn, « Ladies’ Man », sur wmagazine.com, W, (consulté le ).
  7. (en) Lauren Millian, No More Menswear, sur Vogue.com, 02 décembre 2010, article en ligne
  8. Prêt-à-porter parisien : "secrétaires ambitieuses" chez Véronique Leroy, Haider Ackermann tout en promesses, AP/Nouvel Obs.com, 05 mars 2011, article en ligne
  9. Nadia Benleulmi, Haider Ackermann : Le nouveau prodige de la mode !, sur Plurieles.fr, 22 février 2011,en ligne
  10. (en) Lauren Millian, Karl's choice, sur Vogue.com, 19/11/2010, article en ligne
  11. Anne-Françoise Moyson, Haider Ackermann, Viktor & Rolf, Cacharel, Véronique Leroy, Sonia Rykiel et Jean Paul Gaultier, Paris défile, sur Le Vif Week-end, 06 mars 2011, article en ligne
  12. Frédéric Martin-Bernard, « Berluti choisit Haider Ackermann », Le Figaro Madame,‎ (lire en ligne)
  13. (en-US) Marc Bain, « A century-old Parisian shoe company is entrusting its legacy to a designer known for fancy sweats », sur Quartz, (consulté le ).
  14. a et b (it) Ursula Beretta, « Haider Ackermann, il principe della moda », sur mffashion.com, (consulté le ).
  15. Condé Nast, « Haider Ackermann dessinera la prochaine collection haute couture de Jean Paul Gaultier », sur Vanity Fair, (consulté le ).
  16. « Ce qu'il faut retenir du défilé Jean Paul Gaultier x Haider Ackermann haute couture », sur Vogue France,
  17. « Jean-Paul Gaultier assagi et élégant version Haider Ackermann », sur l'orient du jour,
  18. a et b Isabelle Willot, « Haider Ackermann est le nouveau directeur créatif de Tom Ford », sur Le Vif-Weekend, (consulté le )
  19. Justine Feutry, « Haider Ackermann x Augustinus Bader : quand le skincare rencontre la mode », sur Madame Figaro, (consulté le )
  20. a b et c Edwin Jiang (trad. Lyse Leroy), « Haider Ackermann knows his priorities: clothes before celebrities », Vogue,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Ackermann Wins, sur Vogue.com, 30 novembre 2004, article en ligne

Source partielle

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  • Article Haider Ackermann du Flanders Fashion Institute, sur le site Contemporary fashion archive, article en ligne

Liens externes

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