Incertitude

Couramment, l'incertitude est le contraire de la certitude, c'est-à-dire le fait de ne pas être sûr de quelque chose. Le terme peut être relié aux notions suivantes :

  • En sciences[1], en métrologie[2] (physique, chimie, biologie médicale, électronique…), en SHS[3], l'incertitude désigne, d'après Vold, la marge d'« imprécision » sur la valeur de la mesure d'une grandeur physique ou, d'après l'ouvrage 'Vocabulaire international de métrologie' (le VIM), la dispersion des valeurs qui pourraient raisonnablement être attribuées à une grandeur. Le concept d'incertitude tend à supplanter le concept d'erreur traditionnel. Voir :
  • Le principe d'incertitude ou d'indétermination est un des fondements de la mécanique quantique.
  • En gestion du risque, l'incertitude est liée au fait qu'on s'intéresse à l'avenir à partir de données du passé : on cherche à la quantifier par un risque, non ou mal évaluable, du fait notamment de l'absence de statistiques passées fiables permettant de définir des probabilités de survenue des évènements futurs redoutés. Elle n'est jamais nulle (certitude de l'incertitude) mais peut être très faible. Elle révèle ainsi l'illusion d'une sécurité parfaite.
  • En sport et entre autres en sport d'opposition, l'incertitude évènementielle concerne le caractère imprévisible du comportement adverse (quantités d’actions dont l’adversaire peut faire preuve – plus concrètement, il recouvre le répertoire de gestes, de techniques et de stratégies dont il peut éventuellement faire usage).
  • En psychologie, l'aversion à l'incertitude, une forme d'aversion au risque, est la crainte assez répandue qu'en cas d'incertitude (situation pourtant générale dans la vie et dans la société comme dans tout système dynamique) il y ait plus à perdre qu'à gagner, d'où les tentatives de maintenir le statu quo.
  • En sciences de l'information de la communication, l'incertitude devient une question centrale, notamment en contexte éducatif. Même si elle est perçue comme une source d'inquiétude pour les enseignants, certains chercheurs mettent en avant la nécessité d'initier les jeunes à l'incertitude : en effet, apprendre à l'affronter revient à accepter la complexité, tout particulièrement dans le monde hyperconnecté dans lequel nous vivons et où l'angoisse et l'anxiété peuvent faire surface face à des infox en circulation rapide. Plusieurs chercheurs démontrent que les jeunes qui ressentent de l'incertitude sont ceux qui auront tendance à effectuer des recherches approfondies sur un sujet particulier, et seront ainsi plus enclins à exercer des formes de sérendipité, notion étroitement liée à celle d'incertitude[4]. Néanmoins, malgré son importance, l'éducation à l'incertitude reste encore peu présente dans les pratiques comme dans les textes officiels, en France ou dans le monde[5].

Références

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  1. Vold, E.T. (2005) Expressions of uncertainty in scientific research articles, Akademisk Prosa, 3, 113,-127
  2. JCGM, Évaluation des données de mesure : Guide pour l'expression de l'incertitude de mesure GUM, BIPM, 2008 et 2012 (lire en ligne)
  3. Pénélope Selhausen-Kosinski, « Incertitude » Accès libre, sur Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, (consulté le )
  4. Karine Aillerie, « Pratiques juvéniles d'information : de l'incertitude à la sérendipité: », Documentaliste-Sciences de l'Information, vol. Vol. 49, no 1,‎ , p. 62–69 (ISSN 0012-4508, DOI 10.3917/docsi.491.0062, lire en ligne, consulté le )
  5. Anne Lehmans, « Éduquer à l’incertitude : culture de l’information et esprit critique, une approche comparée: », Éducation et sociétés, vol. n° 45, no 1,‎ , p. 57–77 (ISSN 1373-847X, DOI 10.3917/es.045.0057, lire en ligne, consulté le )

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