Jacques II de Bourbon
Jacques II de Bourbon-La Marche | |
Jacques II de Bourbon et son épouse Jeanne II de Naples (Chapelle de Vendôme, Cathédrale de Chartres, vers 1416) | |
Titre | |
---|---|
Roi de Naples | |
– (3 ans, 6 mois et 18 jours) | |
Prédécesseur | Marie d'Enghien |
Successeur | Isabelle Ire de Lorraine |
Comte de la Marche | |
– (45 ans, 3 mois et 13 jours) | |
Prédécesseur | Jean Ier de Bourbon-La Marche |
Successeur | Éléonore de Bourbon-La Marche et Bernard de Pardiac |
Comte de Castres | |
– (35 ans) | |
Prédécesseur | Catherine de Vendôme |
Successeur | Éléonore de Bourbon-La Marche et Bernard de Pardiac |
Grand chambellan de France | |
– (41 ans) | |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Bourbon-La Marche |
Date de naissance | vers 1370 |
Date de décès | |
Lieu de décès | Besançon (Bourgogne) |
Père | Jean Ier de Bourbon-La Marche |
Mère | Catherine de Vendôme |
Conjoint | Béatrice de Navarre Marguerite de Blois Jeanne II de Naples |
Enfants | Éléonore de Bourbon-La Marche |
| |
modifier |
Jacques de Bourbon, comte de La Marche, plus communément appelé Jacques II de Bourbon-La Marche, né vers 1370 et mort le à Besançon, est un membre de la Maison de Bourbon, comte de La Marche et seigneur de Leuze de 1393 à 1438 par son père, comte de Castres et seigneur de Lézignan de 1412 à 1438 par sa mère ; il est roi consort de Naples de 1415 à 1419 par son second mariage avec la reine Jeanne II de Naples.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jacques de Bourbon est le fils de Jean Ier de Bourbon-La Marche, comte de La Marche, de Vendôme et de Castres, et de Catherine de Vendôme, comtesse de La Marche, de Vendôme et de Castres.
Sa date de naissance apparaît généralement comme étant 1370, les auteurs reprenant un passage du généalogiste Anselme de Sainte-Marie : « Jacques II de Bourbon mourut le 24 septembre âgé d'environ 68 ans ». Cependant, plusieurs sources concordent pour replacer la naissance du comte vers 1380. Un passage du Livre des faits du bon messire Jehan le Meingre indique à propos de la bataille de Nicopolis en 1396 : « Et le comte de la Marche, qui le plus jeune estoit de tous, ne encore n'avoit barbe, y combatoit tant asseurement que tous l'en prisèrent »[1]. Christine de Pizan rapporte elle aussi la jeunesse du prince en 1404 : « Jacques de Bourbon, comte de la Marche, chevalier, jeune, de grant bonté, et dès son enfence prist arme a hanter es marche d'Italie »[2]. Olivier de La Marche raconte dans ses mémoires l'arrivée du prince à Pontarlier en 1435 : « Il avoit le visage blont et agreable, et portoit une chiere joyeuse en sa recueillotte vers ungs chascun, et povoit avoir environ quarente ans d'eaige »[3]. Enfin, un document du 19 mai 1395 d'un sergent du roi ayant ajourné Catherine de Vendôme dans le cadre d'un procès avec le duc de Bourbon à propos du comté de La Marche, déclare qu'elle a le bail et gouvernement de ses enfants.
Il fait ses premières armes lors de la croisade de Nicopolis menée par le comte de Nevers, futur Jean sans Peur, contre les Turcs, qui s'achève par la défaite de Nicopolis en 1396. Le jeune comte de La Marche fait partie des nobles capturés et sera libéré en 1398, après versement d'une rançon[4],[5].
Entre 1400 et 1403, il combat en Italie pour le compte de Louis II d'Anjou[6].
De retour en France, il lui est confié un détachement à conduire en renfort à Owen Glendower, chef des Gallois insurgés contre Henri IV d'Angleterre. Il rejoint ses troupes avec retard, s'attardant à la Cour, s'empare de l'île de Plymouth qu'il pille. Battu, il perd douze vaisseaux dans une tempête au retour, en 1404[7].
Le , il épouse à Pampelune Béatrice de Navarre ( - Olite ), fille de Charles III le Noble, roi de Navarre et duc de Nemours, et d'Éleonore de Castille. Ils ont une fille, Éleonore, née à Burlada le , héritière des comtés de La Marche et de Castres, qui mourra en 1471. Elle épouse par contrat passé à Castres le Bernard d'Armagnac (1400 - 1462), comte de Pardiac, fils cadet de Bernard VII d'Armagnac, connétable de France. De ce mariage est issu Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, comte de La Marche, de Pardiac et de Castres, vicomte de Carlat et de Murat.
Pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, Jacques II de Bourbon a un rôle de médiateur en 1410 permettant la paix de Bicêtre[8] ; il combat du côté du roi et de Jean sans Peur en 1411-1412 ; il participe notamment aux discussions de la paix d'Auxerre à l'été 1412, et est toujours du côté du roi mais contre Jean sans Peur en 1414[9],[10].
Veuf depuis 1407, il passe un contrat de mariage à Champtoceaux le avec Marguerite de Châtillon-Blois, dite de Bretagne, fille de Jean de Châtillon-Blois dit de Bretagne, comte de Penthièvre et vicomte de Limoges, et Marguerite de Clisson, morte en 1413 ou 1414.
La reine Jeanne II de Naples annonce à tous les princes d'Europe qu'elle souhaite se remarier et choisit Jacques. Il arrive à Naples en 1415, parvient à écarter le favori de la reine, Pandolfo Alopo, se marie et est couronné. Toutefois, l'entente du couple ne dure pas et il finit emprisonné par la reine. Libéré en 1419, il tente de soulever le royaume en sa faveur et, ayant échoué, retourne en France vers 1421[11].
Il se joint à Charles VII qui le nomme gouverneur du Languedoc en 1424, mais seulement pour quelques mois ; il s'en démet en faveur de Jean Ier de Foix que Charles VII vient de rallier à sa cause[12].
Entre 1425 et 1435, la documentation à son sujet se fait rare, mais il semble avoir principalement résidé dans ses terres du Languedoc, notamment dans ses châteaux de Lombers et Roquecourbe. Ainsi, on trouve plusieurs documents où Bernard, comte de Pardiac, est "lieutenant general de mon tres redoubté seigneur et père le roy de Hongrie, de Jherusalem et de Sicille, conte de La Marche et de Castres, en ses païs et terres".
Personnage pieux, il a fait plusieurs fondations, notamment à l'abbaye des Célestins Notre-Dame des Ternes dans le comté de La Marche, à l'abbaye Saint-Antoine en Viennois et au chapitre cathédrale Sainte-Cécile d'Albi à côté du comté de Castres. Las d'une vie agitée et proche de Colette de Corbie, réformatrice des Clarisses, il se fait cordelier à Besançon en 1435, et meurt trois ans plus tard.
Il a plusieurs enfants bâtards, Claude d'Aix, Antoine, Marie et Isabelle ; ces deux dernières deviennent clarisses[13],[14].
Ascendance
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le Livre des fais du bon messire Jean Le Maingre, dit Boucicaut, maréchal de France et gouverneur de Gennes, Paris, coll. « Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe », , tome II, p. 241.
- Christine de Pizan, Le Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles, Paris, coll. « Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe », , tome II, p. 31
- Olivier de La Marche, Mémoires, Paris, , tome I, p. 194
- Joseph Delaville Le Roulx, La France en Orient au XIVe siècle : expéditions du maréchal Boucicaut, Paris, 1885-1886
- Marie-Gaëtane Martenet, « Le Récit de la bataille de Nicopolis (1396) dans les Chroniques de Jean Froissart : de l’échec à la gloire », Questes, no 30, (lire en ligne).
- Christophe Masson, Des Guerres en Italie avant les guerres d'Italie. Les entreprises militaires françaises dans la péninsule à l'époque du Grand Schisme d'Occident, Rome, École française de Rome, (ISBN 978-2-7283-1063-0), p. 66, 76, 127, 244.
- Chronique du règne de Charles VI, par le Religieux de Saint-Denis. Texte établi et traduit du latin par M. L. Bellaguet. Tome III, 1395-1422, Paris, Paleo, coll. « L'encyclopédie médiévale », , 304 p. (ISBN 2-84909-309-2), p. 165, 167, 223, 225, 227.
- Chronique du règne de Charles VI, par le Religieux de Saint-Denis. Texte établi et traduit du latin par M. L. Bellaguet. Tome IV, 1401-1406, Paleo, coll. « L'encyclopédie médiévale », , 294 p. (ISBN 2-84909-328-9), p. 343, 357.
- Bertrand Schnerb, Armagnacs et Bourguignons : la maudite guerre, 1407-1435, Paris, Perrin, , 409 p. (ISBN 978-2-262-02732-2), p. 90, 135
- Bertrand Schnerb, Jean sans Peur, le prince meurtrier, Paris, Payot, , 824 p. (ISBN 2-228-89978-X), p. 517, 520-521, 523, 541, 545-546
- Arthur Huart 1909, p. 266-286.
- « Grande homme de l'Histoire - Jacques II de Bourbon », sur HistoriaGames.com (consulté le )
- « Généalogie de Jacques II », sur Geneanet (consulté le )
- Arthur Huart 1909, p. 354-374.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 21, Michaud, (lire en ligne), p. 371-372.
- Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royal de France, Paris, La Compagnie des Libraires, , p. 318-321.
- Arthur Huart, « Jacques de Bourbon, roi de Sicile, frère mineur cordelier à Besançon (1370-1438) », Études Franciscaines, vol. XXII, , p. 128-139, 266-286, 354-374 et 548-571 (lire en ligne).
- G. Laplatte, « Jacques II de Bourbon », dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, Letouzey et Ané, , tome X.