James Condamin
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Nom de naissance | James Jean Pierre Condamin |
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James Condamin, né le à Saint-Chamond (Loire) et mort le 4 mai 1929 à Lyon (Rhône), est un prêtre, chanoine, qui fut professeur de littérature à la Faculté catholique de Lyon (1877-1926).
Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire littéraire et d'érudition religieuse ainsi que de récits de voyages. Il est enterré dans le cimetière de Saint-Chamond (sépulture familiale).
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]James[1] Condamin est originaire de la Vallée du Gier (département de la Loire), située entre Saint-Étienne et Lyon, mais le plus long de sa vie professionnelle s'est déroulé dans cette dernière grande métropole. Il a également voyagé dans presque toute l'Europe, en Afrique du Nord, en Égypte et au Proche-Orient. Son milieu de naissance est une petite ville de 8 500 habitants marquée par l'industrie[2] mais dont l'activité rurale est très présente. On y trouve aussi un tissu religieux catholique serré et de très ancienne implantation[3] :
- plusieurs églises pour trois paroisses : Saint-Ennemond, Saint-Pierre, Notre-Dame ;
- les souvenirs des communautés des Capucins et des Minimes dispersés par la Révolution ;
- les Ursulines, leur pensionnat (1821) et leur chapelle (1826) ;
- les sœurs Saint-Joseph et Saint-Vincent (charité et assistance) ;
- les sœurs Saint-Charles et leur école de filles depuis 1807 ;
- les Carmélites (1869) ;
- les sœurs de Bon-Secours (1870) ;
- l'Hospice, servi depuis 1810 par les religieuses Augustines ;
- le collège des Pères maristes, installé en 1850 dans l'ancien couvent des Minimes (actuel Hôtel de Ville).
Rayonnait également par son voisinage immédiat, l'institution Notre-Dame-de-l'Ermitage, fondée par Marcellin Champagnat (1789-1840) et qui comptait 280 frères contrôlant 48 écoles et 5 à 6000 élèves en 1840[4].
Son grand-père paternel, Joseph Condamin (1770-1836) était cordonnier à Saint-Chamond et mourut dans cette commune. Sa grand-mère maternelle s'appelait Marie Étiennette Micolet (1772-1828) ; elle est née et décédée à Saint-Chamond.
Le père de James Condamin se prénommait Pierre Marie. Il est né à Saint-Chamond le et mort dans cette même ville le 20 . L'état civil le désigne comme "propriétaire rentier". La mère de James Condamin s'appelait Étiennette Gonin, née le 11 et morte le .
Enfance et études
[modifier | modifier le code]Le mariage des parents de James Condamin eut lieu en . En , un garçon mort-né est déclaré à l'état civil. Jean Pierre "James" naît quatre ans après ce drame, le , au domicile familial.
Il fut admis au collège des Pères maristes en . Élève brillant, il obtint le baccalauréat ès-lettres et décida d'entrer au Grand Séminaire de Saint-Irénée, à Lyon. En 1868, il fut ordonné prêtre[5].
Frère et neveux
[modifier | modifier le code]James Condamin était l'aîné d'un frère prénommé Jacques "Joanny" (1851-1925), marchand de soies, qui épousa Annette Pailhade. Celle-ci, sous la signature de "Mme Joanny Condamin", fut l'une des dessinatrices de l'ouvrage de James Condamin, Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez (1890).
Jacques et Annette eurent trois enfants : Paul (1896-1897), Ennemond (1899-1966) et Jean (1902-1984). À l'égard de ces derniers, James Condamin manifestait la réelle affection d'un oncle pour ses neveux. Par exemple, en 1902, il dédie à Ennemond sa composition musicale Jehanne d'Arc ; et en 1925, âgé de 81 ans, il vient bénir le mariage de Jean avec Mlle Paule Ludiwine de Chapuys-Montlaville, fille du baron et de la baronne de Chapuys-Montlaville, en l'église de Beauzac (Haute-Loire)[6].
Enseignement et thèses de doctorat
[modifier | modifier le code]Après sa prêtrise, James Condamin est affecté au collège Sainte-Marie de Saint-Chamond, puis à l'école cléricale de Saint-Pierre (toujours à Saint-Chamond) et enfin au petit Séminaire de Montbrison (Loire) comme professeur de rhétorique[5]. Il a déjà entamé ses recherches pour ses sujets de thèses de doctorat.
En , il se voit décerner le grade de docteur en théologie avec sa première thèse : Étude historique sur saint Ennemond, évêque de Lyon. En , il soutient deux thèses pour le grade de docteur ès lettres ; la première en latin : De Q. S. F. Tertulliano, vexatae religionis patrono et praecipuo, apud Latinos, christianae linguae artifice[7] ; la seconde en français : Essai sur les Pensées de J. Joubert[8].
Professeur à la Faculté catholique de Lyon
[modifier | modifier le code]James Condamin commence d'enseigner en à la Faculté catholique de Lyon en tant que professeur de littérature étrangère[9].
En 1890, il est chargé de la littérature française [10]. En 1906, il devient doyen de cette faculté, ayant, notamment, sous son autorité l'un de ses anciens élèves : Louis Aguettant. L'année 1913, il est promu chanoine honoraire. Et en 1926, doyen honoraire de la Faculté des lettres[11]. Au total, il enseigne à la Faculté catholique de Lyon de 1877 à 1926, soit quarante-neuf ans.
Auteur, voyageur
[modifier | modifier le code]La plupart de ses ouvrages sont publiés dans la période où il est professeur à la Faculté catholique de Lyon. James Condamin s'est intéressé particulièrement au poète chrétien, traditionaliste, Victor de Laprade (1812-1883) et à Thérèse d'Avila (1515-1582). Il réédite deux textes de jeunesse de Frédéric Ozanam qui étaient, alors, épuisés en librairie : ses thèses de doctorat ès lettres.
Condamin est une figure de l'érudition ecclésiastique de son époque[12]. Il est aujourd'hui surtout cité pour l'une de ses monographies savantes : Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie du Jarez (1890). Mais il est l'auteur de dix-sept études, souvent volumineuses, et de deux manuels destinés aux études de français.
Il possède les langues anglaise, allemande, russe[13] et espagnole. Ses récits de voyages sont des narrations très descriptives, incluant parfois des passages didactiques (par exemple sur saint Augustin quand Condamin séjourne à Bône en Algérie). Ils n'ont pas de vocation philosophique. James Condamin en a publié onze sous le pseudonyme de J. de Beauregard.
Musicien
[modifier | modifier le code]Homme de culture et d'une curiosité jamais satisfaite, James Condamin se passionne aussi pour la musique[5]. Il est le rédacteur de nombreuses partitions et compositions musicales, la plupart publiées par l'éditeur lyonnais "Veuve E. Béal". Parmi celles-ci, on relève : Cronstadt, hymne russe et fantaises, dédiés aux marins de France et de Russie ; La Jarézienne, marche solennelle, dédiée par l'auteur à ses compatriotes du Pays du Jarez ; Jehanne d'Arc, marche triomphale pour piano. Pour quelques-unes d'entre elles, il a recours aux œuvres du poète forézien Louis Mercier (1870-1951).
Homme d'Église
[modifier | modifier le code]Le professeur James Condamin est chanoine de la Primatiale Saint Jean à Lyon depuis 1890[14]. À ce titre, il exerce donc, épisodiquement, une activité ecclésiastique.
Il prêche dans les principales églises de Lyon et du diocèse, prononce des sermons, stations et prédications de carême[5].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Études
[modifier | modifier le code]- 1876 - Saint Ennemond, évêque de Lyon : sa vie et son culte.
- 1877 - Essai sur les Pensées de J. Joubert.
- 1877 - Essai sur les pensées et la correspondance de J. Joubert.
- 1877 - De Q. S. F. Tertulliano vexatae religionis patrono et paecipuo apud Latinos christianae linguae artifice.
- 1883 - La Ballade du roi de Thulé, essai de critique littéraire et musicale sur le Lied de Goethe (Paris, E. Leroux).
- 1883 - Études et souvenirs. Croquis artistiques et littéraires.
- 1885 - Histoire de Saint-Bonnet-le-Château par deux prêtres du diocèse de Lyon, tome 1, abbés James Condamin et François Langlois.
- 1885 - La composition française du baccalauréat : conseils et plans synoptiques.
- 1886 - Sainte-Thérèse d'après sa correspondance.
- 1886 - La Vie et les œuvres de V. de Laprade avec une lettre de François Coppée.
- 1887 - Histoire de Saint-Bonnet-le-Château par deux prêtres du diocèse de Lyon, tome 2, abbés James Condamin et François Langlois.
- 1889 - La composition française : conseils et plans synoptiques pour traiter 850 sujets.
- 1889 - Études et souvenirs : croquis artistiques et littéraires.
- 1889 - Rome et Léon XIII.
- 1890 - Histoire de Saint-Chamond et de la seigneurie de Jarez depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours.
- 1896 - Vie et œuvre de Victor de Laprade.
- 1897 - Vie de la bonne mère Marie de Jésus, née Sophie de la Rochetière, fondatrice et première supérieure générale des religieuses de Marie-Thérèse.
- 1910 - Le centenaire du doctorat ès-Lettres (1810-1910) : étude d'histoire universitaire.
- 1926 - Répertoire des citations, pensées, aphorismes, mots célèbres, définitions, proverbes, etc...
Récits de voyage, sous le nom de J. de Beauregard
[modifier | modifier le code]- 1888 - Du Nord au Midi de l'Espagne.
- 1891 - De Paris à Vienne par Oberammergau.
- 1893 - Chez nos amis de Russie.
- 1894 - En Zig-Zag aux Pays-Bas et sur les bords du Rhin : Belgique, Hollande, Provinces rhénanes.
- 1895 - Du Vésuve à l'Etna, et sur le littoral de l'Adriatique.
- 1896 - Aux rives du Bosphore.
- 1897 - Au pays des Fjords (Danemark, Suède, Norvège).
- 1898 - De Saint Augustin aux rives du Tage (Tunisie, Algérie et Portugal).
- 1899 - Parthénon, Pyramides, Saint Sépulcre (Grèce, Égypte, Palestine).
Traductions
[modifier | modifier le code]- 1883 - Histoire générale de la littérature du Moyen Âge en Occident, de A. Ebert (trad. Joseph Aymeric et James Condamin).
- 1912 - La Cour de Philippe IV et la décadence de l'Espagne : 1621-1665, de Martin Hume (trad. P. Bonnet et James Condamin), prix Langlois de l’Académie française.
Éditions
[modifier | modifier le code]- 1902 - Martyrologe de la Sainte Église de Lyon : texte latin inédit du XIIIe siècle transcrit sur le manuscrit de Bologne, publié par J.B.Vanel et James Condamin.
- 1913 - Deux œuvres de jeunesse de Frédéric Ozanam, rééditées à l'occasion des fêtes du premier Centenaire de sa naissance (1813-), précédées d'un avant-propos par James Condamin[15].
Citations
[modifier | modifier le code]- "Sainte-Thérèse est attachante parce qu'elle nous raconte son âme", Sainte-Thérèse d'après sa correspondance, 1886, p. 115.
- "L'école laïque, cette triste spécialité de la France", Au pays des Fjords (Danemark, Suède, Norvège), 1897, p. 203.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Le prénom James est d'origine française ; il faut normalement le prononcer [ʒam] et non [dʒɛms].
- Louis-Joseph Gras, Histoire de la rubanerie et des industries de la soie à Saint-Étienne et dans la région stéphanoise, suivi d'un Historique de la fabrique de lacets de Saint-Chamond, Saint-Étienne, 1906.
- Stéphane Bertholon, Histoires de Saint-Chamond, 1927 ; réédité en 1989 par les "Amis du Vieux Saint-Chamond". Voir aussi Sur les ruines du château... "Des fleurs ont poussé", du Père Pupier et de Georges Delorme, 1989, additif au numéro 94 de l'Écho de la Grand'Grange.
- F. André Lanfrey, "Marcellin Champagnat dans une tradition pédagogique", maristes.eu.
- "Nécrologie. Monseigneur Condamin", Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 36e année, n° 38, 23 août 1929, p. 187-189.
- Voir le journal Le Gaulois, 12 octobre 1925.
- À propos de Quintus Septimius Florens Tertullien, avocat de la religion malmenée, et principal artisan, chez les Latins, de la langue chrétienne.
- Joseph Joubert (moraliste) (1754-1824).
- Musée du diocèse de Lyon, notice James Condamin
- "Solennité de rentrée des Facultés catholiques", Bulletin des facultés catholiques de Lyon, année 1897, n° 6, novembre, p. 117.
- Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 33e année, tome deuxième, 22 octobre 1926, p. 324
- Voir le témoignage autorisé de Léonce Couture (1832-1902), professeur de philologie romane à l'université libre de Toulouse, in Revue de Gascogne, bulletin mensuel de la Société historique de Gascogne, tome XXI, 12e livraison, décembre 1880, p. 574-575.
- "Traduction inédite d'une poésie russe en l'honneur de Joukowsky" (Vassili Joukovski), Études et souvenirs : croquis artistiques et littéraires, 1889, p. 375.
- C'est-à-dire de la cathédrale de Lyon ; l'archevêque de Lyon étant Primat des Gaules, son église est appelée Primatiale.
- Cf. le compte rendu de parution dans La Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 23 mai 1913, p. 827.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la recherche :