Jean Ray (juriste)
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Œuvres principales | Essai sur la structure logique du Code civil français La Révolution française et la pensée juridique: l’idée du règne de la loi La communauté internationale d'après les traités du XVIe siècle à nos jours |
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Distinction |
Jean Joseph Ray, né le à Saint-Étienne et mort le à Paris, est un juriste, philosophe, sociologue et diplomate français. Il fut un pont important entre la France et le Japon durant l’entre-deux-guerres.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean Ray naît le à Saint-Étienne[1].
Élève de l’École normale supérieure, agrégé de philosophie et docteur ès lettres et en droit, il fait partie de l’école d’Émile Durkheim[2],[3]. Diplômé en 1907, il fut nommé, de 1916 à 1919, septième professeur en droit français à la chaire du même nom à l'université impériale de Tokyo[4].
Il devient conseiller juridique pour le gouvernement japonais, d'abord auprès du ministère japonais des Affaires étrangères, d' à , puis de à , au moment où la Maison franco-japonaise est créée. Entre les deux, il est conseiller juridique à l'ambassade de l'Empire du Grand Japon à Paris d' à , puis de 1929 jusqu'à sa mort en . En 1922, il est choisi comme précepteur français du jeune prince Hirohito[4].
À partir de 1934 jusqu’à 1940 il est directeur de la Série C (Sociologie juridique et morale) des Annales Sociologiques (en avant L'Année sociologique, revue fondée par Durkheim en 1898)[5]. Entré dans la carrière diplomatique, il est conseiller juridique à l'ambassade du Japon et professeur à l'Institut des Hautes études internationales et au Centre européen de la Dotation Carnegie[6].
Jean Ray meurt le en son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[7].
Philosophie du droit
[modifier | modifier le code]Jean Ray est considéré comme représentatif de l’istitutismo (institutisme) en France, ainsi que Cesare Goretti en Italie, pour ses études sur l'institution juridique[8],[9].
Selon Giuseppe Lorini, il y a trois théories à propos du concept d'institution[10],[9] :
- institutisme : voit le droit comme un ensemble d'institutions juridiques; les institutions sont conçues pour Goretti "comme une sorte d’actions coordonnées, constituants un équilibre typique et constant de buts qui se lient dans un complexe de moyens" et pour Ray"comme des constructions juridiques”[9],[11],[12]
- institutionnalisme juridique : voit le droit comme une institution[10],[11] (Santi Romano, Maurice Hauriou).
- néo-institutionnalisme : le droit est représenté par des faits institutionnels (Neil McCormick, Ota Weinberger)[9],[13],[14].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Principaux écrits
[modifier | modifier le code]- La méthode de l'économie politique d'après John Stuart Mill, Recueil Sirey, Paris, 1914
- Index du Code Civil: contenant tous les mots qui figurent dans le texte du Code accompagnés de références à tous les articles où ils se trouvent et illustrés de citations qui peuvent en éclairer le sens ou l'emploi, ed. F. Alcan, Paris, 1926
- Essai sur la structure logique du Code civil français, ed. F. Alcan, Paris, 1926;
- La Révolution française et la pensée juridique: l’idée du règne de la loi, "Revue historique de la France et de l’étranger", 1939, 364
- La communauté internationale d'après les traités du XVIe siècle à nos jours, "Annales sociologiques", 1938, 14
Autres œuvres
[modifier | modifier le code]- De la notion de donation en droit civil français, L. Larose et L. Tenin, Paris, 1912
- Commentaire du pacte de la Société des Nations selon la politique et la jurisprudence des organes de la Société, Libr. du Recueil Sirey, Paris, 1920 (nouvelles éd. 1921, 1930)
- Le Traité d'alliance japono-britannique doit-il être considéré comme incompatible avec le pacte de la Société des nations, Tokio, 1920
- De l'irrecevabilité du pourvoi en cassation pour violation ou fausse application d'une loi étrangère, Tokio, 1920
- Un précédent à la question des dettes : la liquidation d'une dette de guerre de la France envers les États-Unis, le Conflit de 1834-1836, Recueil Sirey, Paris, 1933
- Le Conflit sino-japonais et la Société des nations. La Position, l'œuvre et la politique du Japon en Mandchourie, Paris, 1933
- La Politique et la jurisprudence de la Société des Nations, Recueil Sirey, Paris, 1935
- Le Japon, grande puissance moderne, Plon, Paris, 1941; nouvelle éd. 1942
- Commentaire du statut de l'organisation internationale du travail, sans date
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives de la Loire, commune de Saint-Étienne, acte de naissance no 1873 année 1884 (vue 190/327) (sans mention marginale de décès)
- Annales sociologiques, troisième série, 1940-48, 1949, tome premier, In memoriam, p. XV-XVI
- Jean-Paul Callède, La sociologie française et la pratique sportive, 1875-2005. Essai sur le sport. Forme et raison de l’échange sportif dans les sociétés modernes, MSHA, Pessac, 2007, 161, note 65
- Arnaud Nanta, « Jean Ray ou un regard français sur la politique extérieure du Japon dans les années 1920-1940 », Ebisu, vol. 51, , p. 75-97 (ISSN 1340-3656, lire en ligne, consulté le ).
- André-Jean Arnaud, Critique de la raison juridique. 1. Où va la sociologie du droit?, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1981
- Catalogue général de la BnF
- Archives de Paris 16e, acte de décès no 1307, année 1943 (page 11/20)
- Le mot italien istitutismo est un néologisme forgé par Pietro Piovani, Mobilità, sistematicità, istituzionalità della lingua e del diritto, Giuffré, Milano, 1962, p. 46 ; v. Giuseppe Lorini, Dimensioni giuridiche dell'istituzionale, Cedam, Padova, 2000, p. 6.
- (it) Cosa resta dell’istituzionalismo giuridico, “L’ircocervo”, 2004
- (it) Giuseppe Lorini, Dimensioni giuridiche dell'istituzionale, Cedam, Padova, 2000, p. 9.
- (it) Lorenzo Passerini Glazel, Tetracotomomia delle istituzioni in René-Georges Renard, "Saggi in ricordo di Aristide Tanzi", Giuffré, Milano, 2009, 364, nota 28
- (it) Massimo Brutti, Alcuni usi del concetto di struttura nella conoscenza giuridica, "Quaderni fiorentini per la storia del pensiero giuridico moderno", 1974-75, 763
- (it) Neil McCormick - Ota Weinberger, Il diritto come istituzione, dans M. La Torre (cur.), Milano, 1990
- (it) M. La Torre, Norme, istituzioni, valori. Per una teoria istituzionalistica del diritto, Bari, 1999.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michèle Bordeaux, La grille du temps: approche lexicale du temps des lois (Code civil, 1804), "Langages", 1979, 103
- André-Jean Arnaud, Critique de la raison juridique. 1. Où va la sociologie du droit ?, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1981
- (en) Roger B. M. Cotterrell, Émile Durkheim: Law in a Moral Domain, Stanford University Press, 1999, 34
- (it) Giuseppe Lorini, Dimensioni giuridiche dell'istituzionale, avec une préface de Carlos Alarcón Cabrera, Cedam, Padova, 2000
- (it) Giuseppe Lorini, Atti giuridici istituzionali, dans Giuseppe Lorini (cur.), Atto giuridico, Adriatica, Bari, 2002, 125
- (en) Jennifer Mergy, Teamwork across disciplines: Durkheimian sociology and the study of nations, "Revue européenne des sciences sociales", 2004, 237
- Laurent Mucchielli, Les rapports entre la sociologie durkeimienne, dans Fernando Pérez Àlvarez (cur.), "Serta in memoriam Alexandri Baratta" , Ediciones Universidad de Salamanca, 2004
- (it) Agostino Carrino, Oltre l’Occidente: critica della Costituzione europea, Edizioni Dedalo, Bari, 2005, 48
- (en) Marcel Fournier, Marcel Mauss: a Biography, Princeton University Press, 2006, 334
- Jean-Paul Callède, La sociologie française et la pratique sportive, 1875-2005: Essai sur le sport. Forme et raison de l’échange sportif dans les sociétés modernes, MSHA, Pessac, 2007
- (it) Alessandro Spano, Il sistema di controllo manageriale della pubblica amministrazione, Giuffrè Editore, Milano, 2009, 30
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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