Khalida Toumi
Khalida Toumi | |
Khalida Toumi en 2012. | |
Fonctions | |
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Ministre algérienne de la Culture[N 1] | |
– (11 ans, 11 mois et 1 jour) | |
Président | Abdelaziz Bouteflika |
Gouvernement | Benflis III Ouyahia III, IV et V Belkhadem I et II Ouyahia VI, VII, VIII et IX Sellal I et II |
Prédécesseur | Mohamed Abbou |
Successeur | Nadia Labidi |
Députée | |
– (4 ans, 1 mois et 13 jours) | |
Élection | 5 juin 1997 |
Circonscription | Circonscription de la wilaya d'Alger |
Groupe politique | RCD |
Biographie | |
Nom de naissance | Khalida Toumi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Aïn Bessem (Algérie) |
Nationalité | Algérienne |
Parti politique | OST (1980-1990) RCD (1990-2001) |
Diplômé de | École normale supérieure d'Alger |
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Khalida Toumi (en arabe : خليدة تومي), anciennement Khalida Messaoudi (خليدة مسعودي), née le à Aïn Bessem dans l'actuelle wilaya de Bouira (Algérie), est une féministe et femme politique algérienne.
Elle a été la ministre de la Culture de l'Algérie de 2002 à 2014.
En 2019, dans le contexte du Hirak, elle est placée en détention provisoire puis condamnée à 6 ans de prison en avril 2022, peine ramenée à quatre ans en juillet 2022, puis à deux ans et demi en janvier 2023.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et études
[modifier | modifier le code]Khalida Messaoudi, est née le à Aïn Bessem dans une famille d'origine kabyle[1]. Après des études primaires, elle suit au début des années 1970 ses études moyennes au CEG Aïn Bessem. Elle est licenciée en mathématiques et diplômée de l'École normale supérieure d'Alger.
Carrière professorale
[modifier | modifier le code]Elle est professeur de mathématiques dans trois lycées d'Alger jusqu'en 1993[2].
Militantisme
[modifier | modifier le code]Ses positions féministes lui valent des menaces de mort par le Groupe islamique armé (GIA)[1],[3],[4].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Khalida Toumi participe à la création du « Mouvement pour la République » (MPR). Elle en est alors la vice-présidente. Élue députée du Rassemblement pour la culture et la démocratie en 1997[1], elle en est vice-présidente, chargée de la question des femmes. En 2000, elle devient chef parlementaire du parti. Elle démissionne de ce poste en 2001. Elle est exclue du RCD la même année, pour un désaccord sur la ligne de conduite du parti[1].
Elle devient ministre de la Communication et de la Culture en 2002[5], ainsi que porte-parole du gouvernement d'Ali Benflis. Elle est ministre de la Culture à partir d', dans le gouvernement d'Ahmed Ouyahia. Elle participe notamment au renouveau du secteur de l’édition en soutenant le festival du livre d'Alger, fait restaurer des théâtres régionaux et aide à la relance de la production cinématographique. Son ministère est cependant la cible de critiques, notamment de collusion avec le système politique corrompu[4]. C'est aussi sous son autorité qu'avait été interdit, dans un premier temps, Les Mensonges de Dieu, de Mohamed Benchicou[6] ; interdiction administrative puisque le ministère avait refusé d'octroyer au roman un numéro d'ISBN ; mais la ministre avait fini par se rétracter laborieusement à la suite d'une campagne de presse internationale. Elle quitte le gouvernement en , remplacée par Nadia Labidi, enseignante à l'université d'Alger[5].
Fin 2015, elle est une des signataires d'une lettre ouverte à Abdelaziz Bouteflika s'inquiétant de l'état du pays et mettant en doute la capacité du chef de l'État à diriger le pays[7],[2].
Arrestation
[modifier | modifier le code]Le , dans le contexte des manifestations de 2019 en Algérie, elle est renvoyée devant la Cour suprême. Elle est inculpée pour « dilapidation de l'argent public, abus de fonction et octroi d'avantages indus à autrui ». Le juge d'instruction auprès la Cour suprême ordonne sa mise en détention provisoire, et elle est incarcérée dans la foulée à la prison d'El-Harrach[8],[9]. Pour Marianne, les poursuites contre cette féministe – tout comme celles contre la trotskiste Louisa Hanoune – constituent une manœuvre du nouvel homme fort du pays, le général Ahmed Gaïd Salah, afin de contenter les milieux islamo-conservateurs en vue de la prochaine élection présidentielle[4].
Le 5 août 2020, la chambre d'accusation de la Cour suprême confirme, malgré le départ de Gaïd Salah et la tenue de l'élection présidentielle, le maintien en détention préventive de Toumi. L'avocat de Khalida Toumi annonce qu'il va demander l'intervention du président Abdelmadjid Tebboune[10].
Le 7 avril 2022, un juge spécialisé dans les affaires de corruption économique près le tribunal de Sidi M'hammed condamne Khalida Toumi à six années de prison ferme et à une amende de 200 000 dinars[11].
Le 6 juillet 2022, la première chambre pénale près la cour d'Alger ramène, en appel, la peine de Khalida Toumi à quatre ans de prison ferme[12],[13].
Le 27 juillet 2022, Khalida Toumi sort de prison, ayant bénéficié d'une liberté conditionnelle[14].
Le verdict du procès en appel est cassé par la Cour suprême et un nouveau procès en appel est prévu pour le [15],[16]. Ainsi, Khalida Toumi est condamnée le 8 janvier 2023 à quatre ans de prison, dont deux ans et demi ferme[17].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1997 : Citoyenneté d'honneur de la commune de Caltabellotta (province d'Agrigente, Sicile, Italie)
- 1997 : Prix international Alexander Langer
- 1998 : Prix pour la Liberté
- 1998 : Doctorat honoris causa en droits humains, université catholique de Louvain (Belgique)
- 1998 : Prix Pisa Donna
- 1998 : Prix Telamone per la pace
- 1999 : Prix Città di Ferrara
- 2004 : Prix de la Liberté
- 2004 : Prix Gamayung
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ministre de la Communication et de la Culture et porte-parole du gouvernement jusqu'au 19 avril 2004
Références
[modifier | modifier le code]- Alice Schwarzer, Ma famille algérienne, Humensis, (lire en ligne), « Rencontre avec Khalida Toumi et la moujahedda Zohra Drif »
- Farid Alilat, « Algérie : Khalida Toumi, rebelle… in extremis », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Ricarda Bienbeck, Maroua El Naggare,, Ute Fendler et Mechthild Gilzmer, Transformations: Changements et renouveaux dans la littérature et le cinéma au Maghreb depuis 1990, Akademische Verlagsgemeinschaft München AVM, (lire en ligne)
- Martine Gozlan, « La pasionaria au cachot », Marianne, semaine du 15 au 21 novembre 2019, p. 20.
- Rédaction du Monde et AFP, « En Algérie, le président Bouteflika nomme son gouvernement », Le Monde, (lire en ligne)
- Florence Beaugé, « Alger censure, avant sa parution, un livre "infamant" de Mohamed Benchicou », Le Monde, (lire en ligne)
- Charlotte Bozonnet, « Dix-neuf personnalités s’inquiètent de l’état de l’Algérie », Le Monde, (lire en ligne)
- https://www.tsa-algerie.com/alerte-khalida-toumi-placee-en-detention-provisoire/
- « Algérie : Khalida Toumi, ex-ministre de la Culture, placée en détention provisoire – JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
- Rania Hamdi, « Algérie : une ancienne ministre de Bouteflika demande à Tebboune de lui rendre sa liberté », Jeune Afrique, (lire en ligne).
- Tribunal de Sidi M'hamed: l'ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi condamnée à 6 ans de prison ferme, site aps.dz, 7 avril 2022.
- Ania Boumaza, « Khalida Toumi, de nouveau devant le justice en juin prochain », Algérie 360°, .
- Ania Boumaza, « Affaire corruption : réduction de peine pour Khalida Toumi », Algérie 360°, .
- « Khalida Toumi sort de prison » (consulté le ).
- Bouzid Ichalalène, « Le procès en appel de l’ancienne ministre de la culture Khalida Toumi reporté », inter-lignes,
- Melissa Naït Ali, « Affaire Khalida Toumi: la Cour suprême renvoie le dossier pour un nouveau jugement », inter-lignes,
- https://www.aps.dz/algerie/149822-cour-d-alger-l-ancienne-ministre-de-la-culture-khalida-toumi-condamnee-a-4-ans-de-prison-dont-2-ans-et-demi-ferme