Langues papoues
Langues papoues | |
Pays | Papouasie Nouvelle-Guinée, Indonésie, Timor oriental, Îles Salomon |
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Classification par famille | |
Codes de langue | |
IETF | paa |
ISO 639-5 | paa |
Carte | |
Aire de répartition des langues papoues, en rouge sur la carte. | |
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On appelle langues papoues un ensemble de langues parlées dans la partie occidentale de l'océan Pacifique et qui ne sont ni austronésiennes ni australiennes. C'est davantage une définition négative qu'un groupe de langue génétiquement apparentées.
Leur aire comprend la Nouvelle-Guinée et les îles voisines, dont la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande, les îles Yapen et Biak, ainsi que certaines parties de l'Indonésie orientale comme Alor, Halmahera et Timor[1].
Une catégorisation des peuples papous, distincts des Mélanésiens, a été suggérée et ainsi désignée par Sidney Herbert Ray en 1892.
Répartition géographique
[modifier | modifier le code]La majorité des langues papoues sont parlées sur l'île de la Nouvelle-Guinée et en Indonésie (îles de Halmahera, Ternate et Tidore, Alor et Pantar, Timor), un peu moins sur les îles Salomon et sur des archipels proches. Il existe une langue papoue parlée en Australie, le meriam mir, langue des insulaires des îles de Mer (en), d'Erub (en) et d'Ugar (en) situées à l'est du Détroit de Torres.
Classification
[modifier | modifier le code]Les langues papoues sont très diverses, que ce soit dans leurs structures linguistiques (point de vue typologique) ou dans leurs affiliations historiques (point de vue phylogénétique). Au sein de l'ensemble dit papou, la linguistique comparée a permis d'identifier plus d'une quarantaine de familles linguistiques distinctes, auxquelles s'ajoutent une trentaine d'isolats (c-à-d. familles constituées d'un seul membre); voir leur liste ci-dessous.
Famille des langues trans-nouvelle-guinée
[modifier | modifier le code]La principale famille linguistique au sein de l'ensemble dit papou est celle de Trans-Nouvelle-Guinée. Il s'agit d'un des plus importants phylums linguistiques sur la planète[2].
Hammarström et al. regroupe les familles de langues rattachées de façon sûre aux langues de Trans-Nouvelle-Guinée sous le nom de « trans-nouvelle-guinée nucléaire » qui rassemble 315 langues[3].
- Langues de Trans-Nouvelle-Guinée
- groupe nouvelle-guinée sud et centrale
- groupe hautes-terres de nouvelle-guinée centre-Est
- langues dani
- langues enganes
- langues finisterre-huon
- langues binandéréennes
- langues kainantu-gorokanes
- langues madang
- langues mek
- langues Wissel Lakes
Ross (2005) propose d'inclure d'autres familles de langues et langues isolées dans l'ensemble trans-nouvelle-guinée[5]. Toutes ne sont pas incluses avec la même certitude.
- langues trans-nouvelle-guinée occidentales[6]
- tanahmerah, mor, dem, damal
- langues kaure-narau
- langues pauwasi
- langues kayagar
- langues kolopom
- morori
- langues kiwaianes
- porome
- langues marind
- langues mombum
- langues gogodala-suki
- langues tirio
- langues eleman
- langues de l'intérieur du golfe
- langues turama-kikori
- langues teberanes
- pawaia
- langues anganes
- fasu
- langues kutubuanes de l'Est
- langues duna-pogaya
- langues awin-pa
- langues strickland de l'Est
- langues bosavi
- kamula
- wiru
- langues papoues du Sud-Est[7]
Autres familles de langues
[modifier | modifier le code]Les familles linguistiques suivantes ne sont pas considérées appartenir au phylum Trans-Nouvelle-Guinée; elles forment des phylums à part.
- langues amto-musanes
- langues arafundi
- langues baining-taulil
- langues de la baie de Geelvink
- langues bird's head de l'Est
- langues bird's head de l'Ouest
- langues bird's head du Sud
- langues bougainville du Nord
- langues bougainville du Sud
- langues bulaka river
- langues doso-turumsa
- langues fas
- langues de la frontière
- langues halmahera du Nord
- langues inanwatanes
- langues kaure-narau
- langues kolopom
- langues konda-yahadian
- langues kwerba
- Langues kwomtari
- langues lakes plain
- Langues left may
- langues lepki-murkim
- Langues lower sepik-ramu
- langues mairasi
- langues mongol-langam
- langues morehead-maro
- langues namla-tofanma
- langues ndu
- langues nimboran
- langues pahoturi
- langues piawi
- langues senagi
- Langues sentani
- langues sepik
- Langues sko
- langues somahai
- langues tor-orya
- langues torricelli
- langues trans-fly orientales
- langues walio
- langues yawa
- langues yuat
Langues isolées
[modifier | modifier le code]Un grand nombre de langues restent des langues isolées ou non classées. Il s'agit de familles linguistiques réduites à un seul membre.
- abinomn
- anêm
- ata
- biksi
- bilua
- burmeso
- dibiyaso
- odiai (busa)
- guriaso
- kaki ae
- kapori
- kembra
- keuw
- kimki
- kol
- kosare
- kuot
- lavukaleve
- massep
- mawes
- maybrat
- molof
- mor
- mpur
- papi
- purari
- pyu
- savosavo
- suarmin
- sulka
- tabo
- taiap
- touo
- usku
- yale
- yele
- yerakai
Autres cas
[modifier | modifier le code]Les langues du Bas-Mamberamo ne sont pas, selon Ross, une famille papoue, mais des langues austronésiennes fortement influencées par les langues papoues[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Papuan languages », www.britannica.com
- Parmi 430 familles parlées dans le monde, Glottolog place la famille “Trans-Nouvelle-Guinée” au sixième rang mondial en nombre de langues.
- Glottolog, Nuclear Trans New Guinea
- L'existence d'un lien particulier entre les langues ok et awyu est contesté par van den Heulen et Fedden. Van den Heuvel, Fedden 2014, pp. 9, 26.
- Ross 2005, p. 35.
- Hammarström ne valide pas l'existence de cette famille occidentale mais inclut les langues dani et wissel lakes dans le trans-nouvelle-guinée.
- Hammarström ne valide pas l'existence de cet ensemble du Sud-Est et n'inclut pas non plus les différentes familles le composant dans le trans-nouvelle-guinée.
- Ross 2005, p. 30.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) William A. Foley, 1986, The Papuan Languages of New Guinea, Cambridge Language Surveys, Cambridge, Cambridge University Press (1999) (ISBN 0-521-28621-2)
- (en) Malcolm Ross, 2005, Pronouns as a preliminary diagnostic for grouping Papuan languages, dans Andrew Pawley, Robert Attenborough, Robin Hide, Jack Golson (éditeurs) Papuan pasts: cultural, linguistic and biological histories of Papuan-speaking peoples, Canberra, Pacific Linguistics. pp. 15–66.
- (en) Wilco van den Heuvel, Sebastian Fedden, 2014, Greater Awyu and Greater Ok: Inheritance or Contact?, Oceanic Linguistics 53:1, pp. 1-36.