Laure Conan
Nom de naissance | Félicité Angers |
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Naissance | La Malbaie, Canada |
Décès | (à 79 ans) Québec, Canada |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Œuvres principales
- Angéline de Montbrun (1882)
Marie-Louise Félicité Angers, dite Laure Conan, née à La Malbaie le et morte le à l'Hôtel-Dieu de Québec, est une écrivaine québécoise, considérée comme la première romancière québécoise[1],[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et formation
[modifier | modifier le code]Née le à La Malbaie, Marie-Louise Félicité Angers est la fille d'Élie Angers, un forgeron, et de Marie Perron, qui tient un magasin général[3]. Elle est la quatrième d'une famille de six enfants. Sa fratrie a accès à l'éducation grâce aux revenus du magasin général[3]. Ses frères Charles et Élie se démarquent sur le plan professionnel. Le premier, avocat renommé, est député fédéral de Charlevoix entre 1896 et 1904[3]. Le second est notaire à La Malbaie entre 1884 et 1919[3].
Du 4 octobre 1859 au 1er juillet 1862, elle fait de brillantes études au Couvent des Ursulines de Québec [4]. Dès son plus jeune âge, elle lit avec dévotion de grands écrivains français (Bossuet, Chateaubriand, Sainte-Beuve), québécois (François-Xavier Garneau, Marie de l'Incarnation) ou étrangers (Silvio Pellico) dans une perspective résolument chrétienne[5].
En 1862, elle fait la connaissance de l'arpenteur-géomètre Pierre-Alexis Tremblay qui lui fait une cour assidue. Leur rupture, en 1868, met un terme à sa vie publique. Elle s'isole dans sa vaste demeure et remet en cause les conventions sociales, puis décide de se consacrer à l'écriture.
En 1878, elle utilise le pseudonyme de Laure Conan pour faire paraître une nouvelle intitulée Un amour vrai, publiée en feuilleton dans la Revue de Montréal[6] entre septembre 1878 et août 1879. Ce court texte, dans une version remaniée, a été imprimé sous forme de livre en 1893 comme Un amour vrai[7] et en 1897 sous le titre de Larmes d'amour[8]. Ces deux éditions ont été réalisées par les éditeurs Leprohon & Leprohon de Montréal, selon toute apparence sans l'autorisation de l'auteure.
Elle publie son texte le plus célèbre, Angéline de Montbrun, en 1881–1882, le premier roman psychologique de la littérature québécoise[1],[6]. Suivront d'autres récits, souvent à caractère historique, qui en font la première romancière québécoise[1]. Elle rédige également des monographies de grandes figures du passé.
À partir de 1891, sa notoriété pousse les institutions religieuses à lui demander de mettre sa plume au service de la lutte contre le fléau de l'alcool. Laure Conan consacrera plusieurs opuscules à la défense de la tempérance. De 1893 à 1898, elle devient directrice de la revue catholique La Voix du Précieux-Sang[9]. De cette époque datent des articles patriotiques et chrétiens où percent néanmoins des préoccupations sociales, notamment sur le statut politique des femmes. Elle écrit dans une missive adressé à Joséphine Dandurand : « Je vous avoue, madame, que le droit de voter me semble pour nous assez peu désirable. Mais, si jamais il nous était accordé – ce dont je n’ai cure – c’est ma conviction que les femmes n’en pourraient guère user plus mal que les hommes. » [10]
Mort
[modifier | modifier le code]Elle meurt le 6 juin 1924 d'une défaillance cardiaque lors d'une opération réalisée à l'Hôtel-Dieu de Québec par le docteur Arthur Simard[10]. Elle lègue la pluspart de ses bien et ses droits d'auteure à Ovide Charlebois, un missionnaire qu'elle admirait particulièrement pour son courage[10].
Sa dépouille, inhumée à La Malbaie, se trouve dans un lot contigu à celui qu'occupe la tombe de Pierre-Alexis Tremblay[11].
Hommages
[modifier | modifier le code]- Une école de niveau secondaire à Chicoutimi, de même que des bibliothèques du quartier Vimont, à Laval, et de son village natal de La Malbaie portent son nom[12].
- Des rues portent également son nom à La Malbaie, Montréal, Laval, et dans plusieurs autres municipalités du Québec.
- La rue Félicité-Angers a été nommée en son honneur, en 1990, dans la ville de Québec.
- La rue Laure-Conan a été nommée en son honneur, en 1972, dans la ville de Québec.
Œuvre
[modifier | modifier le code]Romans
[modifier | modifier le code]- Angéline de Montbrun (1881–1882)
- À l'œuvre et à l'épreuve (1891)
- L'Oublié (1902)
- La Sève immortelle (1925), publication posthume
Nouvelles
[modifier | modifier le code]- Un amour vrai (1878–1879), aussi connu sous le titre de Larmes d'amour[13]
- À travers les ronces (1883)
- L'Obscure Souffrance (1919)
- La Vaine Foi (1921)
Autres ouvrages
[modifier | modifier le code]- Si les Canadiennes le voulaient ! (1886)
- Elisabeth Seton (1903)
- L'Apôtre de la tempérance (1907)
- Jeanne LeBer, l'adoratrice de Jésus-Hostie (1910)
- Une immortelle (1910)
- Louis Hébert, premier colon du Canada, Québec, Imprimerie de « L’Événement », , 39 p. (Wikisource)
- Physionomies de saints (1913)
- Aux Canadiennes (1913)
- Silhouettes canadiennes (1917)
- Philippe Gaultier de Comporté, premier seigneur de La Malbaie (1917)
- Laure Conan - j'ai tant de sujets de désespoir : correspondance (1878-1924) (2002), publication posthume
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Figures marquantes de notre histoire : Laure Conan (1845-1924) », sur Fondation Lionel-Groulx (consulté le )
- « Félicité Angers (Laure Conan) », sur www.encyclopediecanadienne.ca
- Serge Gauthier, « Le triste sort de Laure Conan (1845-1924) », Histoire Québec, vol. 9, no 1, , p. 10–11 (ISSN 1201-4710 et 1923-2101, lire en ligne, consulté le )
- « Biographie – ANGERS, FÉLICITÉ, dite Laure Conan – Volume XV (1921-1930) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
- Nicole Bourbonnais, Angéline de Montbrun, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, , 433 p. (ISBN 978-2-7606-2056-8), p.14 & p.82
- Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge, Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Boréal, , 684 p. (ISBN 978-2-7646-2027-4), p. 144
- Un amour vrai, notice bibliographique, Bibliothèque nationale de France (collection Gallica). Consulté le 7 avril 2024.
- Larmes d'amour, notice bibliographique, Bibliothèque nationale de France (collection Gallica). Consulté le 7 avril 2024.
- Réginald Hamel, John Hare et Paul Wyczynski, Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord, Montréal, Fides, c1989, 1364 p. (ISBN 2-7621-1475-6, lire en ligne), p. 327
- Manon Brunet, « Biographie – ANGERS, FÉLICITÉ, dite Laure Conan – Volume XV (1921-1930) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca, (consulté le )
- « Angers, Félicité (baptisée Marie-Louise-Félicité) », sur Dictionnaire biographique du Canada
- « Bibliothèque Laure-Conan », sur Commission de toponymie du Québec
- Paru en feuilleton en 1878-1879 dans la Revue de Montréal. Le titre a été publié plus tard par les éditeurs Leprohon & Leprohon sans l'autorisation de l'auteure sous le titre Larmes d'amour.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-de-Sainte-Jeanne-d'Orléans [religieuse de Sainte-Croix]. Bibliographie de Laure Conan, sans lieu, sans date, 16 p.
- André Brochu, « Le cercle et l'évasion verticale dans Angéline de Montbrun, de Laure Conan », Études françaises, vol. 1, n° 1, 1965, p. 90-100 (lire en ligne).
- Louis Simard, Laure Conan. La romancière aux rubans, Montréal, Éditions XYZ, « Les grandes figures », 1994, 222 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Une femme de lettres de Charlevoix (1845-1924) : Le triste sort de Laure Conan, Serge Gauthier, Encyclobec