Lille
Lille (prononciation : /lil/ Écouter) est une ville du nord de la France, préfecture du département du Nord et chef-lieu de la région Hauts-de-France.
Avec 236 710 habitants intra-muros au dernier recensement en 2021, Lille est la dixième commune la plus peuplée de France, mais aussi la principale commune de la Métropole européenne de Lille, qui rassemble 94 autres communes dont Roubaix, Tourcoing et Villeneuve-d'Ascq, et compte près de 1,2 million d’habitants.
Dans sa partie française, son unité urbaine et ses 1 058 474 habitants en 2021 font de Lille la cinquième agglomération de France derrière Paris, Lyon, Marseille et Toulouse, mais la quatrième pour son aire d'attraction qui rassemble 1,5 million d'habitants. Plus largement, elle appartient à une vaste conurbation transfrontalière formée avec les villes belges de Mouscron, Courtrai, Tournai et Menin, qui a donné naissance en à l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, premier Groupement européen de coopération territoriale (GECT), qui totalise plus de 2,1 millions d'habitants. Elle exerce également une influence importante sur un territoire de plus de 3,8 millions d'habitants appelé « aire métropolitaine de Lille », fortement urbanisé et dense, comprenant notamment l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et les agglomérations d'Arras et Cambrai.
Centre culturel important au croisement des aires picarde et flamande, son nom en ancien français est L'Isle et se réfèrerait à sa localisation primitive supposée près d'une île des marécages de la vallée de la Deûle où elle a été fondée. Son nom en flamand français est Ryssel /riːsəl/), et en flamand occidental Rijsel. Le nom Rijsel n'est usité qu'en région flamande de Belgique, les Néerlandais utilisant le nom « Lille ».
Surnommée encore aujourd'hui, en France, la « Capitale des Flandres », Lille et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, ancien territoire du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental. Ville de garnison (en témoigne sa Citadelle), Lille a connu une histoire mouvementée du Moyen Âge à la Révolution française. Très souvent assiégée au cours de son histoire, elle a appartenu successivement au royaume de France, à l'État bourguignon, au Saint-Empire romain germanique, aux Pays-Bas espagnols avant d'être définitivement rattachée à la France de Louis XIV à la suite de la guerre de succession d'Espagne en même temps que tout le territoire composant la province historique de la Flandre française. Lille est encore assiégée en 1792 lors de la guerre franco-autrichienne, en 1914 et en 1940. Elle a été durement éprouvée par les deux conflits mondiaux du XXe siècle au cours desquels elle est occupée et subit des destructions.
Cité marchande depuis ses origines, manufacturière depuis le XVIe siècle, la révolution industrielle en fait une grande capitale industrielle, principalement autour des industries textiles et mécaniques. Leur déclin, à partir des années 1960, ouvre une longue période de crise et ce n'est qu'à partir des années 1990 que la reconversion vers le secteur tertiaire et la réhabilitation des quartiers sinistrés donnent un autre visage à la ville. La création du métro automatique en 1983, la construction du nouveau quartier d'affaires Euralille à partir de 1988 (aujourd'hui le 3e de France derrière La Défense et Lyon Part-Dieu), l'arrivée du TGV en 1993 et de l'Eurostar en 1994 plaçant Lille au cœur des grandes capitales européennes, le développement de son aéroport international, des événements annuels comme la Braderie de Lille qui a lieu début septembre (deux à trois millions de visiteurs), le développement d'un pôle étudiant et universitaire (aujourd'hui, avec plus de 110 000 étudiants, le 3e de France derrière Paris et Lyon), le classement Ville d'art et d'histoire en 2004 et les manifestations de Lille 2004 (capitale européenne de la culture) et de Lille 3000 constituent les principaux symboles de ce renouveau. En 2020, la métropole européenne de Lille est « capitale mondiale du design ».
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Lille est située dans le nord de la France, au centre du département du Nord, à une vingtaine de kilomètres du centre de gravité du département[1].
Lille est située à une quinzaine de kilomètres de la frontière entre la France et la Belgique et se trouve également toute proche de la frontière administrative et linguistique qui sépare la région flamande de la région wallonne. Ainsi, par exemple, le poste-frontière de Menin, situé à 17 km au nord de Lille est flamand et néerlandophone, tandis que celui de Mouscron situé à 15 km au nord-est est wallon et francophone.
Lille s'est établie dans la vallée de la Deûle dont plusieurs bras, aujourd'hui recouverts ou comblés, parcouraient la ville. Naviguée depuis l'époque gallo-romaine, la rivière, aménagée récemment en canal à grand gabarit, traverse la ville du sud-ouest au nord pour rejoindre la Lys.
Dès le milieu du IVe siècle, au déclin de l'empire romain d'Occident, des peuples Germains se sont installés au nord de la route Boulogne-sur-Mer-Cologne : la frontière linguistique passait alors au sud de Lille comme le signale la toponymie en hem de Wazemmes, Esquermes, Hellemmes, etc.[2]. Pourtant, Lille et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, c'est-à-dire aux anciens territoires du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental, contrairement à Dunkerque ou Bailleul. Au XIe siècle, lors de la naissance de Lille, la frontière linguistique passait déjà à l'ouest de la ville[3]. Ainsi, à l'opposé d'une idée assez répandue, Lille n'a jamais été une ville de langue néerlandaise, mais de dialectes romans.
Lille est à la croisée de grands itinéraires européens, routiers, mais aussi ferroviaires ou maritimes, Est/Ouest entre l'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et le Royaume-Uni, Nord/Sud entre les Pays-Bas, la Belgique, la France et l'Espagne.
À vol d'oiseau, Lille se situe à 93 km de Calais, 100 km de Bruxelles, 205 km de Paris, 230 km d'Amsterdam, 242 km du centre de Londres, 405 km de Francfort, 408 km de Strasbourg et 796 km de Toulouse.
Par la route, Lille est distante de 36,8 km de Lens, de 51,4 km de Valenciennes, de 80 km de Dunkerque, de 90 km d'Ostende, de 117 km d'Amiens, de 129 km d'Abbeville, et de Bruxelles, de 125 km d'Anvers, de 225 km de Londres (+ 55 km en shuttle), de 230 km de Paris, de 300 km d'Amsterdam et de Cologne, de 305 km de Luxembourg, et de 345 km de Bonn.
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Lille est située au centre de la Métropole européenne de Lille. Toutes les communes limitrophes en font partie. Il n'y a aucune rupture du tissu urbain entre Lille et ces communes, sauf à l'ouest entre la commune associée de Lomme et les communes limitrophes d'Ennetières-en-Weppes, Capinghem, Prémesques, Pérenchies et Lompret qui restent assez largement rurales.
Relief et géologie
[modifier | modifier le code]La ville de Lille est située à environ 20 mètres d'altitude[4] dans un élargissement de la vallée de la Deûle. À cet endroit, les derniers affleurements crayeux (Sénonien et Turonien) de la région naturelle du Mélantois plongent à l’ouest sous les Weppes, et, au nord, sous le Barœul, deux régions de reliefs modérés développés dans le sable landénien et l’argile yprésienne. La couverture sédimentaire récente (pléistocène) est omniprésente, sous forme de lœss sur les versants ou d’alluvions en fond de vallées[5].
Hydrographie
[modifier | modifier le code]Le nom de la ville Illa mentionné dans la Charte de dotation de la collégiale Saint-Pierre de 1066, Insula en 1060, puis en français Lile en 1224 et Lisle en 1259, ferait référence à une île fluviale primitive sans certitude sur sa localisation[6],[Note 1].
La Deûle est une rivière au débit faible perdue dans une large vallée. Très fortement anthropisée dès le Moyen Âge, les multiples états de ses canalisations et aménagements, dans un contexte de relief très peu marqué, rendent difficile la perception de son tracé originel.
La ville se serait développée initialement sur un point de rupture de charge de la Deûle, nécessitant le déchargement des bateaux jusqu’à une section plus navigable de la rivière. Avant le creusement du canal de l’Esplanade en 1751, les marchandises transitaient par voie de terre entre le port de la « Haute Deûle » (quai du Wault) et celui de la Basse Deûle (emplacement de l'avenue du Peuple Belge)[7].
La ville ancienne était traversée par de nombreux canaux, pour certains issus du cours originel des petites rivières qui convergeaient vers la Deûle (les nombreux bras du Fourchon ou Arbonnoise, le Bucquet, ses affluents la Riviérette, le ruisseau de Fives, pour d'autres issus des fossés des enceintes successives ou creusés pour des besoins spécifiques. Soumis à un fort envasement et considérés comme des agents infectieux, la plupart ont été asséchés et comblés, transformés en égouts ou recouverts au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Le dernier canal important, le canal de la Basse-Deûle, où était établi l'un des deux ports historiques de la ville, a été comblé au début des années 1930 pour devenir l'avenue du Peuple-Belge[8].
En 2009, trois bras anciens de la Deûle subsistent en partie :
- le bras de Canteleu ou de la « Haute Deûle » dans le quartier des Bois-Blancs, tronçon de l'ancien canal à gabarit Freycinet subsistant après la construction du port de Lille ;
- le bras de la Barre et de la « Moyenne Deûle » qui passe à proximité du quai du Wault puis entre la citadelle et le Vieux-Lille ;
- le bras de la « Basse Deûle » qui émerge à l'extrémité nord de l'avenue du Peuple-Belge et se jette dans la canal à grand gabarit actuel au pont Sainte Hélène à La Madeleine. Dans le cadre du plan bleu métropolitain, ce bras pourrait être prolongé jusqu'à l'ancien hospice général de Lille ou jusqu'à la place Louise-Bettignies d'après une proposition plus ambitieuse[9].
L'eau a disparu du centre historique mais le bras de Canteleu, le canal de la Moyenne Deûle, le port de Lille et la liaison à grand gabarit qui passe entre la Citadelle et la ville de Lambersart forment, à l'ouest de la ville, un grand 8 entourant deux îles, le quartier des Bois Blancs et la Citadelle.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[10]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[11].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 687 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lesquin à 6 km à vol d'oiseau[12], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 740,0 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Lille est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lille (partie française)[Note 2], une agglomération internationale regroupant 60 communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[17],[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française), dont elle est la commune-centre[Note 4],[18]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[19],[20].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (97,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (64,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (26,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,5 %), terres arables (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,6 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Morphologie urbaine
[modifier | modifier le code]Tissu urbain
[modifier | modifier le code]Trois dimensions principales ont contribué, souvent conjointement, à façonner le tissu urbain de la ville actuelle : les extensions successives de la place forte, depuis les origines de la cité jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque les fortifications ont été déclassées ; les destructions survenues lors des principaux conflits qu’elle a connu au cours de son histoire ; les restructurations volontaires de l’espace urbain, à l’initiative des entrepreneurs lors de son industrialisation ou des pouvoirs publics dans le cadre de sa modernisation.
Extensions de la place forte
[modifier | modifier le code]L’enceinte fortifiée de Lille a connu sept extensions successives qui ont fait passer l’espace intra-muros de dix à 1 000 hectares sur une période de 800 ans[23]. Les trois principales surviennent : au XIIIe siècle, lors de l’annexion des paroisses Saint-Maurice et Saint-Sauveur ; en 1670, lors de la construction de la citadelle et du renforcement du système de défense de la ville par Vauban, lequel s’est accompagné de l’annexion des faubourgs de Saint-André et de la Madeleine ; en 1858, à la suite de l’annexion de Wazemmes, Moulins, Esquermes, Fives et du faubourg Saint-Maurice, au terme de laquelle les trois premières communes se trouvent largement inscrites dans le nouveau périmètre fortifié. La première extension définit un périmètre d’urbanisation dense d’origine moyenâgeuse sous influence flamande ; la seconde une adjonction d’époque classique française et une infrastructure militaire particulièrement prégnante ; la troisième l’inscription d'une véritable ville nouvelle, déjà marquée par l’industrialisation naissante, et une emprise de plus en plus considérable des fortifications. Déclassées en 1919, ces fortifications et les terrains militaires qui les entouraient ont offert une réserve foncière à l’implantation d’infrastructures modernes depuis l’entre-deux guerres jusqu’aux années 1990 (nouvelle faculté de Droit, cité administrative, logements sociaux, voies rapides, espaces verts, cité hospitalière, Lille Grand Palais et Euralille, etc.)[24] Cette césure entre la partie intra-muros de l'ancienne ville et les quartiers hors les murs reste par conséquent aujourd'hui encore très sensible.
Destructions militaires
[modifier | modifier le code]Régulièrement endommagée par les nombreux sièges qu’elle a subis, Lille est toujours reconstruite. Les destructions les plus massives sont aussi les plus récentes. D’abord au cours de la Révolution et du siège de la ville de 1792. À la destruction de plusieurs couvents vendus comme biens nationaux, s’ajoute les dégâts du siège autrichien au cours duquel un grand nombre d’édifices publics ou religieux, parmi lesquels l'église Saint-Étienne et 2 000 maisons sont endommagés tandis que 500 sont complètement détruites, en particulier dans le quartier populaire de Saint-Sauveur[25]. La Première Guerre mondiale, dont la ville sort exsangue après quatre années d’occupation, laisse à son tour des traces indélébiles[26]. Les bombardements de 1914, l’explosion de 1916, les réquisitions et la destruction des infrastructures par l’occupant laissent une ville en ruine et les baraquements dans les zones sinistrées ne disparaîtront que lentement entre 1924 et 1930[27]. La Seconde Guerre mondiale se révèle moins dramatique sur le plan des infrastructures industrielles, mais les dommages sont néanmoins considérables : 1 675 immeubles et édifices publics ont été totalement détruits, 1 709 gravement endommagés, 2 208 plus ou moins touchés[28].
Architecture et urbanisme
[modifier | modifier le code]- Vue panoramique de la grand-place dans le cœur de Lille, quartier Lille-Centre, la nuit.
L’administration municipale, le Magistrat, qui fixe des règles de construction est un acteur majeur de l’urbanisme depuis le XIIIe siècle. Une loi de 1287 qui limite le droit de chaque contribuable à une bâtir une seule demeure est à l’origine de la maison de ville. Ces premiers règlements et la surveillance des constructions par la municipalité sont à l’origine de la forme d’urbanisme d'une ville dense de maisons jointives alignées le long des rues sur des parcelles étroites. Les maisons de bois à pignon sur rue de cette époque ont cependant disparu[29].
À quelques exception près datant de la fin du XVIe siècle, les plus anciennes maisons subsistant dans le Centre et dans le Vieux Lille, les maisons à arcures, ont été édifiées pour l’essentiel au début du XVIIe siècle à la suite d’une ordonnance du 14 février 1566 qui impose la construction en maçonnerie et des toitures au faîtage parallèle à la rue (et non plus perpendiculaire)[29]. .
Les constructions inspirées de l’architecture de la Renaissance flamande datent de la deuxième moitié du XVIIe siècle (période précédant et succédant à l'intégration de la ville au royaume de France en 1667), la Vieille Bourse, le rang de Beauregard et les maisons à travées dont beaucoup subsistent dans les rues aux alentours de la Grand-Place et dans le Vieux Lille. Ces immeubles étaient construits d’après un plan imposé par le Magistrat, laissant au propriétaire et aux artisans une liberté d’ornementation[30].
Peu après la conquête de Lille par Louis XIV, Vauban étend en 1670 l'enceinte vers le Nord et la nouvelle Citadelle, englobant le faubourg Saint-Pierre et également des espaces non construits. Un nouveau quartier, le « quartier royal », se construit à cet emplacement à partir de la fin XVIIe siècle et au cours du XVIIIe siècle, avec des hôtels particuliers semblables à ceux des quartiers aristocratiques de Paris, des maisons de premier, second et troisième rang à un étage[31]. Á la même époque, des maisons plus modestes de style classique lillois assez sobre, encore présentes principalement place aux Oignons et dans les rues avoisinantes, succèdent à l'architecture à arcures.
Une nouvelle vague, déterminante, couvre la seconde moitié du XIXe siècle après l’annexion des communes limitrophes. À la limite sud et ouest de la ville ancienne, de nouvelles avenues larges et rectilignes prennent la place des fortifications démantelées (en particulier, l’actuel boulevard de la Liberté avec la Place de la République en son centre). La ville nouvelle est par ailleurs structurée par un quadrilatère formé par la rue Nationale, le boulevard Montebello et le boulevard Victor-Hugo autour desquels se bâtissent des immeubles bourgeois. C’est l’époque de la construction de grands édifices publics (Préfecture, Palais des Beaux-Arts) et des quartiers universitaires, catholique dans le quartier Vauban, laïc dans le quartier Saint-Michel. C’est aussi l’époque du percement de l’actuelle rue Faidherbe, qui relie la gare à la Grand Place, puis de l’actuelle avenue de la République, qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing, prolongée par le boulevard Carnot jusqu’à la Grand Place, et qui entraîneront d’importantes destructions de la ville ancienne[32]. C’est enfin l’époque où la plupart des nombreux canaux à ciel ouvert disparaissent et où se met en place un système de voirie. En revanche, dans les quartiers qui échappent à ces opérations urbanistiques d’envergure, c’est le développement anarchique de l’habitat ouvrier qui se déploie à proximité d’usines qui ne cessent de grandir. Le XXe siècle, enfin préoccupé de salubrité publique, devra, pour faire face au problème récurrent du logement exacerbé par les destructions des deux guerres, composer avec cet état de fait, souvent en procédant à des destructions massives avant que ne s’impose l’idée de préservation du patrimoine[33]. Ce sera le cas pour l’ancien quartier Saint-Sauveur, déjà partiellement démoli lors de l’édification du nouvel hôtel de ville dans les années 1920, et complètement rasé dans les années 1960 pour faire place à de nouvelles voies et à des ensembles immobiliers modernes.
Quartiers
[modifier | modifier le code]Contrairement à la plupart des villes médiévales, Lille ne s’est donc pas développée de manière circulaire autour d’un hyper-centre, mais par la construction de quartiers entiers et en absorbant des villes avoisinantes. C'est pourquoi elle se présente plutôt comme une mosaïque de quartiers, avec chacun une physionomie et un dynamisme propre.
Vient d'abord le cœur historique qui constitue aujourd'hui une partie des quartiers du Vieux-Lille et de Lille-Centre. Ces deux quartiers couvrent toutefois également des extensions de la ville des XVIIe siècle au XIXe siècle. Viennent ensuite les quartiers issus des annexions du XIXe siècle, les quartiers des Bois Blancs, de Vauban Esquermes, de Wazemmes, de Lille-Moulins, du Faubourg de Béthune, de Lille-Sud, de Saint-Maurice Pellevoisin et de Fives. Viennent enfin les communes associées au XXe siècle, Hellemmes à l'est et Lomme à l'ouest.
Les quartiers défavorisés correspondent plus particulièrement à un croissant s’étendant au sud de la ville et, ponctuellement, à l'est et à l'ouest[34]. Les quartiers de Moulins, Faubourg de Béthune et Lille-Sud sont classés zones franches urbaines et hébergent environ 15 % de la population de la ville[35]. À l'exception de Moulins, ces quartiers peinent à se développer malgré les efforts de la municipalité.
Les quartiers du Vieux-Lille, de Wazemmes et de Saint-Maurice Pellevoisin connaissent une évolution particulièrement dynamique. Les raisons de ces évolutions sont variées. On peut citer principalement la beauté et la richesse historique pour le Vieux-Lille, la vivacité de la vie associative et artistique pour Wazemmes et la proximité de nouvelles infrastructures commerciales et de transports (Euralille, Gare de Lille-Europe) pour Saint-Maurice Pellevoisin.
Conurbation
[modifier | modifier le code]Tout au long de son histoire, Lille s’est trouvée enfermée dans ses fortifications. Des communes puissantes se sont alors développées dans les environs de la place forte, en particulier au cours de la révolution industrielle : si, entre 1861 et 1931, Lille enregistre une croissance de 50 % de sa population, c’est un doublement que connaît sa banlieue[36] tandis que les populations de Roubaix et Tourcoing se trouvent multipliées par 2,5. Aujourd'hui, selon l'Atlas transfrontalier de l'Insee[37], l'ensemble formé par l'agglomération transfrontalière lilloise comprend environ un million d'habitants côté français et 1,2 million d'habitants si l'on intègre le semis de villes frontalières côté belge telles que Mouscron, Comines-Warneton, Wervik, etc. La Métropole Européenne de Lille, agglomération multipolaire dont fait partie Lille est ainsi la quatrième agglomération française (par sa population) derrière celles de Paris, Lyon et Marseille.
Cette agglomération appartient également à une vaste conurbation qui s’étend en Belgique avec, notamment, les villes de Courtrai, Tournai, Roulers, Mouscron, Ypres et Menin, totalisant plus de 1,9 million d’habitants[38]. Elle a donné naissance, en janvier 2008, au premier groupement européen de coopération territoriale (GECT), l'Eurométropole Lille Kortrijk Tournai[39].
Ressources en matériaux de construction
[modifier | modifier le code]L'argile yprésienne de la région a alimenté de nombreuses briqueteries qui ont fourni la ville, jusque dans la seconde partie du XXe siècle. La craie, appelée localement pierre de Lezennes, a été largement exploitée pour la construction, en carrières souterraines (à la périphérie de Lille, principalement à Loos-lez-Lille et à Emmerin, au sud, et à Lezennes, au sud-est)[5]. Ces anciennes carrières sont matérialisées dans les champs par des ouvertures clôturées (les têtes de catiches), effondrement ou fontis mettant en relation les réseaux souterrains avec la surface. La craie est une pierre à grain fin facile à tailler, traditionnellement utilisée en mélange avec la brique. Facile à sculpter, elle a permis la construction de maisons baroques et classiques très décorées typiques du Vieux-Lille. Elle était aussi destinée à la fabrication de chaux. Mais la craie est une roche fragile face à l'érosion. Elle a donc souvent été remplacée par du calcaire lutétien importé de l'Oise pour la construction des monuments à partir du XIXe siècle. Le grès de Flandre, gris clair, très dur et étanche, issus du Douaisis et du Béthunois, est la pierre traditionnelle des rez-de-chaussée lillois appelés « gresseries ». La pierre bleue importée de Belgique (de Tournai puis de Soignies) est aussi beaucoup utilisée, dés le Moyen Âge mais surtout aux XIXe et XXe siècles, principalement pour les soubassements et les seuils des bâtiments.
Logement
[modifier | modifier le code]En 2020, le nombre total de logements dans la commune était de 141 987, alors qu'il était de 133 879 en 2014 et de 125 410 en 2009[I 1].
Parmi ces logements, 87,4 % étaient des résidences principales, 3,5 % des résidences secondaires et 9,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 20,5 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 78,3 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Lille en 2020 en comparaison avec celles du département du Nord et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (3,5 %) supérieure à celle du département (1,7 %) mais inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation des résidences principales, 27,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (27,9 % en 2014), contre 54,5 % pour le Nord et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Lille[I 1] | Nord[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 87,4 | 90,7 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 3,5 | 1,7 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 9,1 | 7,7 | 8,2 |
Projets d'aménagements
[modifier | modifier le code]Lille est actuellement concernée par quatre grands projets d'aménagement :
- le Grand Projet Urbain (GPU)[40]. Il porte principalement sur l'aménagement de l'habitat social et de l'habitat ancien des quartiers de Lille-Sud et de la Porte de Valenciennes à Moulins. Il comprend notamment la construction de 3 400 logements neufs et la reconstruction ou la réhabilitation d'une douzaine d'équipements collectifs. Lancé en 2006, il devrait être achevé en 2015 ;
- l'aménagement des Rives de la Haute Deûle, entre Lomme et le quartier des Bois Blancs. Il couvre une superficie de cent hectares et est organisé autour de l’aménagement d’un centre d’activités consacré aux NTIC, qui accueille le pôle d'excellence EuraTechnologies, et de la création d’un parc urbain[41]. Il a été initié en 2004 par la création de la ZAC des Rives de la Haute Deûle ;
- l'extension d'Euralille, depuis le nord de la gare Lille-Europe jusqu'à la gare de fret Saint-Sauveur[42] et la porte de Valenciennes. Le programme porte notamment sur l'extension du Grand Palais tandis que la réalisation d'Euralille 2, qui accueille en particulier le nouvel Hôtel de Région et environ 800 logements (quartier du Bois habité), s'est achevée en 2010.
- le réaménagement du site de la citadelle[43], plus grand espace vert de la ville, d'une superficie d'environ 100 hectares. Engagés en 2010, les travaux ont commencé par la déconstruction du stade Grimonprez-Jooris. Ils devraient se poursuivre sur plusieurs années[44].
Un cinquième projet engagé dès 1994 se poursuit par ailleurs. Il s'agit du parc Eurasanté, destiné à accueillir des entreprises dans la filière de la biologie, des biotechnologies et de la santé. Le périmètre actuel du parc est de 130 hectares qui devraient être portés à 170 hectares d'ici à 2020. Le programme à l’horizon 2015 devrait comprendre 300 000 à 345 000 m2, de bureaux et laboratoires, mais aussi un centre de service, une résidence hôtelière et des logements[45].
Parmi les grands projets qui restent encore largement à définir, on peut citer :
- la reconversion de l'emprise de l'ancienne gare Saint-Sauveur dans le centre (environ 20 hectares)[46] pour lequel s'est constituée une forte contestation au projet d'aménagement[47].
- la reconversion des friches de Fives Cail Babcock à Fives (une vingtaine d'hectares également)[48].
Enfin, des études concernant la remise en eau de certains des anciens canaux ont été réalisées. Il s'agit principalement de la remise en eau de la basse Deûle dans le Vieux-Lille, actuellement avenue du Peuple-Belge. Le projet a toutefois été reporté[49].
Voies de communication et transports
[modifier | modifier le code]Lille dispose d’une situation géographique privilégiée. Depuis une trentaine d'années, un important réseau de transports s’est développé qui en fait aujourd’hui un carrefour européen, particulièrement au niveau routier et ferroviaire et, dans une moindre mesure, portuaire et aéroportuaire.
Au niveau urbain, Lille dispose d’une ceinture périphérique et d’un réseau relativement dense de voies rapides reliant la majorité des communes de l’agglomération. Les transports en commun (métro, bus et tramway) sont bien développés mais, comme dans la plupart des métropoles, ont l’inconvénient d’être principalement en « étoile », polarisés autour de Lille.
Pour ce qui concerne la ville de Lille proprement dite (hors Hellemmes et Lomme), la dernière enquête de 2006 sur les déplacements fait apparaître une mobilité par habitant plutôt élevée (3,99) par rapport à la moyenne de la Métropole. Le premier mode de déplacement est la marche à pied qui représente 47 % des déplacements. Le second reste l'automobile avec 33 % des déplacements. Mais les Lillois se déplacent relativement moins en voiture et de moins en moins (-18 % de déplacements par personne en tant que conducteur entre 1998 et 2006). De fait, 41 % des Lillois appartiennent à un ménage qui ne possède pas de voiture. En revanche, ils se déplacent plus en transports collectifs urbains (17 % des déplacements) et à vélo (2 % des déplacements), ces deux modes de transport marquant par ailleurs une nette progression depuis la dernière enquête (+ 46 % pour les transports collectifs et + 39 % pour le vélo)[50].
Depuis le début des années 2000, un effort relativement important de promotion des déplacements à vélo a été entrepris. Le réseau des pistes cyclables totalise ainsi un peu plus de 450 km à l'échelle de la métropole et un maillage complet est prévu à l'horizon 2012[51]. Depuis le , Lille est doté d'un système de vélos en libre service, le V'Lille, qui propose 2 000 vélos en libre service répartis sur 220 stations sur la Métropole Européenne de Lille, dont 150 situées à Lille[52]. Le service offre également 3 000 vélos en location longue durée.
Ces dernières années, Lille s’est ouvert à de nouvelles formes de mobilités ainsi qu’en attestent les projets Happymoov[53] et EcoTa.co[54].
Au , vingt-quatre stations Citiz sont en place dans la commune, pour effectuer de l'autopartage.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est successivement attesté sous les formes latinisées [in castellana] Ylensi en 967[55]; [apud] Insulam en 1063[55],[56]; Islae[56] et [in loco progenitoribus] Illa [nominoto] en 1066[57]; Insula en 1070, 1076, 1081[56], 1104; Isla en 1096[56]; [castro] Insulano en 1177 et enfin françaises Lile en 1224[56]; Lysle en 1259[58].
Il s’agit d’une formation toponymique médiévale basée sur l’appellatif roman isle[56],[58]. En français, le terme isle « île » est attesté dès le XIIe siècle et est issu du gallo-roman ISULA, issu lui-même du latin i[n]sula « île, îlot de maisons »[59]. Les formes de 1224 et 1259 montrent un ajout précoce de l'article défini la et son agglutination[56].
Raymond Schmittlein avait vu dans Lille, en partant de la forme néerlandaise Rijsel, un nom de personne germanique tel Rizili, pris absolument[55]. Il suggère par là que les attestations latines nombreuses et régulières qui impliquent toutes le mot isle > île sont le produit d'une réinterprétation postérieure ou une mauvaise traduction. Albert Dauzat qui cite uniquement cette hypothèse ne se prononce pas sur la question[55], signe de sa perplexité. En revanche Maurits Gysseling considère que la forme Rijsel résulte également d'une agglutination dans l'expression ter (te + der) « la » + ijsel (comprendre forme germanisée du mot latin i[n]sula ou roman isle), devenu ensuite Rijsel par aphérèse du premier élément te-[56].
Remarque : le mot latin insula pouvait également avoir le sens d'« îlot de maisons », sens relevé en moyen français dans une traduction de Suétone en 1520[59]. On note aussi un mot islel vers 1155, terme ayant le sens d’îlot et vraisemblablement celui d’« ensemble de maisons ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Lille possède une longue histoire et une riche tradition de résistance armée. C'est notamment la ville la plus assiégée de France [réf. nécessaire]et ses canonniers constituaient une confrérie très respectée. Voici ci-dessous les périodes et les faits historiques les plus marquants de la commune[60].
Origines
[modifier | modifier le code]Lille aurait, selon la légende, été fondée en 640 par Lydéric. Toutefois, elle n’apparaît dans les archives qu’à partir du XIe siècle[61]. Le site actuel de la ville recèle des traces d’occupation antérieure (préhistoire, époque gallo-romaine, mérovingienne, carolingienne) mais les vestiges retrouvés ne disent rien de l'urbanisation à ces époques, même s'il semble probable qu'un hameau existait au moins à l'époque romaine en territoire Ménapiens. Il porta peut-être le nom de Treola (Treille en latin), domaine viticole mentionné à l'époque carolingienne et vocable sous lequel la Vierge est honorée à Lille. Des traces d’un premier port seraient par ailleurs probables dès le milieu du VIIIe siècle. Située à la rencontre des bras de la Deûle, du Becquerel et du Bucquet, où celle-ci connait une légère rupture de pente, la ville aurait alors été constituée autour d'un castrum (site de la Treille), d’un premier port, et du forum[62]. Les conditions de la naissance de la ville restent toutefois un sujet controversé, création ex nihilo de Baudouin V de Flandre pour certains, lente évolution d'un domaine rural de l'époque carolingienne pour d'autres[63].
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Périodes du comté de Flandres
[modifier | modifier le code]Le comté de Flandre, dont Lille devient l'une des capitales avec Gand, Bruges et Saint-Omer, est constitué progressivement à partir de 866 par Baudouin Ier de Flandre.
En 1066, lorsque le comte Baudouin V de Flandre établit la grande charte de dotation de la collégiale Saint-Pierre, Lille est déjà une ville avec ses remparts, accolée à son château-fort, le château de la Motte-Madame, et qui commence à se développer autour du faubourg marchand de la paroisse Saint-Étienne, situé au sud du castrum. À l'est, le village de Fins possède, lui aussi, une église, l'église Saint-Maurice. Il est intégré à Lille au cours du siècle suivant[64].
La ville se développe grâce à son emplacement privilégié de traversée de la Deûle, au blé qu’on récoltait alentour en abondance et à ses relations avec les autres villes du prospère Comté de Flandre. Une foire au drap est ainsi fondée au XIIe siècle.
En 1127 et 1128, Lille connaît ses premiers sièges par les armées du Roi de France, Louis VI de France, lors des affrontements entre Guillaume Cliton, fils du duc de Normandie, et Thierry d'Alsace, comte d'Alsace, pour la succession du comté de Flandre.
En juin 1213, c'est Philippe Auguste qui fait le siège de Lille et remporte la ville en trois jours. Elle est reprise par Ferrand de Portugal en septembre de la même année, puis par Philippe Auguste qui incendie la ville, avant de remporter, l'année suivante, la bataille de Bouvines.
À partir de 1214, Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, s'emploie à reconstruire la ville et ses fortifications. Elle fonde notamment l'hôpital Saint-Sauveur et l'hospice Comtesse.
Périodes bourguignonnes
[modifier | modifier le code]Lille est réunie une première fois au domaine royal en 1304. Entre 1297 et 1304, Lille a connu trois sièges, par les armées de Philippe le Bel d'abord, lors des affrontements qui l'opposent à Guy de Dampierre, par Jean Ier de Namur ensuite, lors des évènements qui font suite aux matines de Bruges et à la bataille de Courtrai (1302), puis de nouveau par Philippe le Bel après la bataille de Mons-en-Pévèle.
En 1369, Lille est cédée par le roi Charles V de France, avec Douai et Orchies, à Philippe II de Bourgogne lorsqu'il épouse la fille de Louis II de Flandre, Marguerite III de Flandre. S'ouvre alors une période de prospérité au cours de laquelle Lille devient une des trois capitales des possessions du duc de Bourgogne, avec Dijon et Bruxelles. Elle devient aussi un pôle administratif de premier plan et accueille la Chambre des comptes de l'État bourguignon en 1385. Le premier chapitre de l'ordre de la toison d'or est constitué à Lille en 1431.
En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne épouse Maximilien Ier du Saint-Empire et apporte la ville aux Habsbourg. Lille rejoint ainsi le Saint-Empire romain germanique et partage le destin des Pays-Bas pendant plus de 150 ans.
Temps modernes
[modifier | modifier le code]Les dix-sept provinces
[modifier | modifier le code]Pierre Preud'homme, seigneur de Coisne, mayeur de Lille, reçoit de Charles Quint une lettre patente d'anoblissement pour lui et sa descendance mâle et femelle. Cette lettre patente a été rédigée par l'Empereur en son Conseil en juillet 1530.
En 1549, Charles Quint promulgue la Pragmatique Sanction qui confère une large autonomie aux Dix-Sept Provinces des Pays-Bas dont fait partie le comté de Flandre. Elles deviennent pleinement espagnoles en 1556, lorsque Charles Quint transmet la couronne d'Espagne à Philippe II d'Espagne.
Au XVIe siècle, Lille est touchée par les guerres de religion. Dès 1533, deux protestants sont brûlés sur la grand-place et trois autres décapités. Une première vague de répression survient en 1555, puis la guerre des Hurlus à partir de 1560 ; ils tentent de prendre Lille en 1580 et 1582.
Les dix-provinces
[modifier | modifier le code]En 1581, les sept provinces à majorité protestantes, situées au nord des Pays-Bas, font sécession et constituent les Provinces-Unies par l'Acte de La Haye. Les dix provinces catholiques, ou Pays-Bas du Sud, dont Lille est l'une des capitales, restent sous le règne de la couronne d'Espagne.
En dépit d'une prospérité retrouvée, la première moitié du XVIIe siècle est marquée par le retour de la peste, à plusieurs reprises entre 1603 et 1636, et des crises de subsistance, puis par le retour de la guerre. La ville s'agrandit par deux extensions successives de l'enceinte, en 1603 au sud-ouest englobant le faubourg du Molinel, en 1617 au nord-est englobant le faubourg des Reignaux et l'emplacement de l'ancien château de Courtrai détruit en 1599.
En 1635, la guerre franco-espagnole éclate et les faubourgs de Lille sont ravagés par l'armée française en 1645. Elle s'achève en 1659 par le traité des Pyrénées qui donne l'Artois à la France tandis que Lille reste à l'Espagne.
La conquête française et l'Ancien régime (1668-1789)
[modifier | modifier le code]Le roi Philippe IV d'Espagne meurt en 1665 et Louis XIV réclame la Flandre au nom de son épouse, l'infante Marie-Thérèse d'Autriche. En 1667, en huit jours (19-27 août), Lille est prise par les armées françaises menées par Sébastien Le Prestre de Vauban, simultanément avec Douai[65]. Son rattachement au Royaume de France est officialisé le , par le traité d’Aix-la-Chapelle. La même année, Vauban, nommé gouverneur, améliore et étend les fortifications de la ville englobant de nouveaux quartiers créés au nord-ouest par une nouvelle extension de l'enceinte jusqu'à la Citadelle[66]. En 1672, Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan est brièvement gouverneur de la ville.
En 1708, la citadelle capitule devant John Churchill Duc de Marlborough au terme de plus de trois mois de combats lors de la guerre de Succession d'Espagne, après la bataille d'Audenarde et la défaite française de Wattignies. La ville reste aux mains de la coalition européenne jusqu'aux traités d'Utrecht de 1713 puis revient dans le royaume de France.
Révolution française et Empire
[modifier | modifier le code]En 1789, Lille, restée profondément catholique, ne connaît pas de véritable révolution populaire, bien que des émeutes éclatent comme ailleurs[67]. En 1790, a lieu l'installation de la première municipalité élue qui succède à l'administration municipale qui datait du Moyen Âge, le « Magistrat ».
En 1792, la Révolution française pousse les Autrichiens, alors présents dans les Provinces-Unies, à assiéger Lille le 20 avril. La ville est sévèrement bombardée en septembre de la même année par 30 000 boulets et 6 000 bombes incendiaires, mais la résistance des Lillois et la pression des armées révolutionnaires menées par le maréchal de camp Ruault conduisent Albert de Saxe-Teschen à lever le siège le 8 octobre[68]. Le , est érigée la Colonne de la Déesse commémorant cet événement.
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]Révolution industrielle et expansion de la ville
[modifier | modifier le code]Au début du XIXe siècle, la ville s’industrialise : le blocus continental stimule son industrie textile et la ville passe de 53 000 habitants en 1800 à 200 000 en 1891.
En 1832, lorsque la ville est touchée par une première épidémie de choléra, elle compte déjà près de 70 000 habitants. La moitié de la population appartient à la classe ouvrière. Elle est essentiellement occupée dans le travail du coton et du lin, pour moitié en usine et pour moitié à domicile (dentellières, brodeuses, tisserands, cardeurs, etc.). Il s'agit d'une population pauvre qui habite principalement les quartiers de Saint-Sauveur et de Saint-Maurice dans des conditions de logement épouvantables. Le chômage est élevé et environ 30 % de la population lilloise est considérée comme indigente et est aidée par le Bureau de Bienfaisance[69].
En 1858, la ville, surpeuplée, s'étend. Elle absorbe les communes de Wazemmes, Esquermes, Moulins et Fives et un vaste programme de restructuration urbaine est entrepris afin de les intégrer et de faciliter les communications. Il se poursuit pendant près de cinquante ans[70].
Lille devient au même moment la plus grande bourse française en dehors de Paris, car elle accueille les actions d'une dizaine de mines de charbon en très forte expansion.
En 1866, une épidémie de choléra démarre dans le nord de la France, depuis le port de Dunkerque. Elle durera de mai à novembre dans l'arrondissement, où elle entrainera le décès de 6 819 personnes[71].
Le , la chorale de la Lyre des Travailleurs, réunie dans le café La Liberté rue de la Vignette dans le quartier de Lille-Saint-Sauveur, interprète pour la première fois le chant l'Internationale.
En 1896, Gustave Delory est le deuxième maire socialiste de France après celui de Roubaix en 1892. À cette époque, Lille compte une vingtaine de filatures occupant plus de 15 000 ouvriers, une activité de tissage plus modeste qui en occupe 5 000, une activité de confection qui en fait la première place de France. À côté de cette prééminence des industries du textile et de l'habillement, la métallurgie emploie également près de 15 000 ouvriers tandis que la chimie commence à se développer[72]. Mais les conditions de vie de la masse de la population restent terriblement dégradées : en 1900, Lille enregistre le plus fort taux de mortalité infantile en France, de l'ordre de 30 %[73].
Belle Époque, Première Guerre mondiale et Entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]Avant et au début de l'arrivée des automobiles, les déplacements se faisaient en voitures tirées par des chevaux : au , 5 000 chevaux travaillent dans la ville et on y organise des courses de fiacres[74]. Ceux-ci sont ensuite concurrencés par les « fiacres autos », ce qui amène en , une manifestation de cochers de fiacres. Néanmoins, à cette dernière date, la dernière diligence lilloise fait toujours le trajet Lille-Bondues-Linselles[75]
Le s'ouvre l'Exposition universelle de Lille, en réalité davantage une exposition internationale qu'une exposition universelle proprement dite. Elle dure jusqu'au [76].
Le , le grand théâtre de Lille est détruit par un incendie[77].
L'application du décret du , prévoyant que soit établi un inventaire des biens des églises (Querelle des inventaires dans le cadre de la loi de séparation des Églises et de l'État) donne lieu à des affrontements à Lille : le , 1 500 personnes protestent devant l'église Sainte-Catherine, on relève un premier blessé devant Sainte-Marie-Madeleine, les 8 et , des portes d'église barricadées par les fidèles sont enfoncées[78].
Le , arrive à Lille la 1re étape du 4e Tour de France cycliste, qui connait déjà un grand succès populaire[78]. Le , est faite l'annonce du prochain éclairage à l'électricité des rues du centre-ville[79].
Le , un fait divers, la disparition d'un garçon de course de la Banque de France (Cornil Thain) provoque un début d'émeute à Lille, la foule des ouvriers soupçonne un bourgeois, marchand de meubles de la place Sébastopol, d'en être le responsable. Le cadavre de l'employé est finalement découvert au domicile d'un fils de bonne famille, fils d'un ingénieur de la compagnie des mines d'Anzin, représentant de commerce en vins, cognacs et champagnes, en proie à des difficultés financières et en fuite. L'auteur du crime, marqué par sa violence (coups de marteau, puis coups de ciseaux), Antoine Favier est arrêté à Nancy. Son procès a lieu en , de nouveau sous la pression de la foule. Antoine Favier est condamné à mort, le recours en cassation est rejeté, le président de la République Armand Fallières refuse d'accorder la grâce. Le coupable est exécuté le . On a fait venir de Paris la guillotine, amenée par rail, puis disposée sur un fourgon bâché qui traverse la ville, de même que le bourreau Anatole Deibler. Il faut de nouveau boucler le quartier de la Monnaie où a lieu l'exécution, pourtant non publique, du fait de la foule menaçante et présente dès la veille de l'exécution. Vingt mille ouvriers et ouvrières vont suivre la dépouille de l'exécuté jusqu'au cimetière de l'est où une tombe provisoire a été creusée. Des gestes de haine sont commis jusque sur la tombe. L'affaire qui mobilisa la presse parisienne avait pour de nombreux commentateurs des allures de lutte des classes opposant le bourgeois criminel au courageux ouvrier[80],[81],[82].
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est occupée par les Allemands d’octobre 1914 à octobre 1918[83]. Durant cette période, elle est endeuillée et pour partie détruite par la violente explosion du dépôt de munition dit « des dix-huit ponts », dont le bruit est entendu jusqu'au milieu des Pays-Bas. C'est à Lille que se met en place le principal réseau de renseignement à l'arrière des lignes allemandes. Créé fin 1914, il est dirigé par Louise de Bettignies. Un monument lillois rend hommage aux fusillés de ce réseau de résistance. La 5e armée britannique commandée par le général Birdwood libère la ville le .
Au sortir de l'occupation, la ville est ruinée, l'essentiel des équipements industriels ayant été pillés ou détruits, les infrastructures routières et ferroviaires très gravement endommagées. En dépit de l'ampleur des reconstructions nécessaires, la période de l'entre-deux-guerres reste marquée par l'incidence du développement du machinisme sur l'emploi local et par une succession de crises conjoncturelles jusqu'au début des années 1930, où la ville est durement touchée par la Grande Dépression : un tiers des Lillois est dans la misère en 1935[84].
Une note d'espoir et de progrès dans le contexte pas toujours évident de l'entre-deux-guerres intervient le : la station de radiodiffusion de Lille est inaugurée[85].
La Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]La prise de la poche de Lille le livre la ville aux Allemands. Elle est rattachée au commandement allemand de Bruxelles et ne relève pas du régime de Vichy. Totalement coupée du reste de la France, la région constitue une « zone interdite ». Elle reste profondément marquée par l’occupation allemande de la Première Guerre mondiale et de petits groupes de résistance s'y constituent dès . Hélas, la ville dut subir les bombardements des forces alliées (surtout anglaises); en particulier le quartier de Fives, où se concentraient de nombreuses usines, faisant plusieurs centaines de victimes civiles.
Après de furieux combats entre Allemands en déroute et Forces françaises de l'intérieur, Lille est libérée le , de nouveau par les Britanniques.
Après la Seconde Guerre mondiale, la ville se reconstruit sur ses industries traditionnelles (dont le textile) et doit affronter les crises industrielles à partir des années 1970. Dans ces années de crise, le patrimoine architectural est malmené. Il faut attendre les années 1990 pour que les Lillois prennent conscience de sa valeur et se remettent à le promouvoir.
Dans les années 1990, la ville se modernise (Euralille, LGV Nord, etc.) et joue de sa position géographique pour tenter de s'imposer comme plaque tournante du commerce entre le Royaume-Uni, le Benelux et la France. La gare Lille-Europe a été inaugurée en 1994.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Principal pôle de décision de la région Hauts-de-France et du département du Nord, Lille cumule également des fonctions correspondant à tous les niveaux d’organisation administrative du territoire (Conseil régional, Conseil général, communauté urbaine, etc.).
Extension du territoire communal
[modifier | modifier le code]Depuis le milieu des années 1960, les différents maires de Lille ont cherché la fusion volontaire et concertée des communes limitrophes. Il s’agit du projet du Grand-Lille, projet qui se base sur un constat simple, et qui est constamment repris par Augustin Laurent, Pierre Mauroy puis Martine Aubry : Lille, capitale des Hauts-de-France, pèse moins de 200 000 habitants sur moins de 2 500 hectares. Pour affirmer son rôle de premier plan, avoir la capacité de se développer et entraîner dans son sillage l’ensemble de la métropole, Lille doit s’agrandir.
En 1966-1967, la proposition d’Augustin Laurent comprend Ronchin, Lezennes, Hellemmes et Lomme, mais tous les maires rejettent la proposition. En 1976, Pierre Mauroy propose une association-fusion à cinq communes voisines : Ronchin, Hellemmes, Lezennes, Mons-en-Barœul et Villeneuve-d'Ascq. Seule Hellemmes accepte et en avril 1977, le rapprochement est officialisé. Martine Aubry propose une association en 2000 à la ville de Lomme, et le , le Conseil d'État donne le feu vert à l'association. Lille dépasse enfin les 200 000 habitants sur près de 3 500 hectares.
Depuis, l'agrandissement semble arrêté, l'absorption de nouvelles communes nécessitant désormais une ratification par référendum des populations concernées. Lors du processus de fusion association par accord des deux maires de Lille et de Lomme en 2000, les maires de douze communes alentour, pour dénoncer l'absence de démocratie participative, ont effectué des référendums au sein de leurs communes sur une éventuelle fusion avec Lille. Le taux le plus élevé pour une fusion a été à La Madeleine avec 16 % de votes favorables[86].
Autre sujet de controverse, les deux dernières fusions sont dénoncées comme étant en fait un acte de manipulation de la carte électorale destiné à maintenir la ville à gauche et éviter les risques de virement à droite dus au relatif embourgeoisement de Lille au cours des dernières décennies.
Extension de l'influence de la ville
[modifier | modifier le code]Dès 1905, quelques membres de la Chambre de commerce de Lille et un groupe d’ingénieurs des travaux publics lancent l’idée d’une fusion des villes de Lille, Roubaix et Tourcoing. Mais c’est Lille qui est engoncée dans ses fortifications tandis que Roubaix et Tourcoing sont alors au sommet d’un développement industriel qui semble sans limites. Elles ne songent pas un instant à s’unir à leur voisine et rivale[36]. Il faudra ainsi attendre 1967 pour que le gouvernement décide seul, sans concertation des élus locaux, la création de la communauté urbaine Lille-Roubaix-Tourcoing[87]. Depuis lors, sous l'action d'Augustin Laurent (plusieurs fois ministre) puis de Pierre Mauroy dans ses différentes fonctions (sénateur du Nord, président de Lille Métropole Communauté urbaine, ancien Président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et ancien Premier ministre), l’influence de Lille s'est considérablement accrue au sein de l'agglomération, puis du département, de la région et au-delà.
Accusée de lillo-centralisme par ses détracteurs, Lille est le siège de nombreuses institutions qui, pour certains, entretiennent une confusion entre l'influence de Lille et celle de la métropole, confusion qui serait renforcée par la volonté de la métropole de communiquer sous l'appellation de Lille Métropole (ou même de Lille tout court) concernant les projets auxquels elle apporte son soutien. On peut citer ainsi :
- de 1995 à 1997, Lille avec la région Nord-Pas-de-Calais, se porta candidate pour organiser les Jeux olympiques d'été de 2004. Étant outsider, la ville ne fit pas partie des cinq villes finalistes ;
- l'opération culturelle intitulée Lille, capitale européenne de la culture qui s'étend dans toute la région Nord-Pas-de-Calais, et jusqu'en Belgique connue sous le nom de Lille 2004 (capitale européenne de la culture). Cette opération est depuis devenue une biennale, dont le nom depuis 2006 est Lille 3000[88] ;
- le musée d'art moderne de Villeneuve-d'Ascq a été rebaptisé « musée d'art moderne Lille Métropole » puis, le , « Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut » (LaM) ;
- les clubs sportifs professionnels de l'agglomération qui ont dû accoler Lille Métropole à leur nom.
Pour autant, formellement, Lille et la Métropole européenne de Lille ne peuvent être confondues, dans la mesure où, contrairement aux autres métropoles, celle de Lille a pour spécificité que la ville-phare représente moins de 20 % de la population globale.
Rattachements administratifs et électoraux
[modifier | modifier le code]Rattachements administratifs
[modifier | modifier le code]Longtemps, Douai et Lille ont été rivales, pour la suprématie commerciale d'abord, puis administrative.
Désormais, la ville est le chef-lieu du département du Nord et de son arrondissement de Lille, et est le siège de la région Hauts-de-France après avoir été celle du Nord-Pas-de-Calais ainsi que de la Métropole européenne de Lille. À ce titre, elle concentre la plupart des activités liées à la représentation de l’État au niveau régional et départemental.
La ville a été divisée de 1801 à 1889 en 5 cantons (Lille-Centre, Lille-Nord-Est, Lille-Ouest, Lille-Sud-Est et Lille-Sud-Ouest. Un nouveau découpage intervient en 1889 et les cantons de Lille-Nord, Lille-Est et de Lille-Sud se rajoutent aux précédents[89]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
La ville de Lille accueille un tribunal judiciaire, un tribunal de police, un tribunal administratif, un tribunal des affaires de Sécurité sociale, un Tribunal de commerce et un Conseil de Prud'hommes. C'est aussi le siège de la Direction interrégionale des services pénitentiaires et de la Direction départementale de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Elle accueille également de nombreuses autres administrations, en particulier :
- pour l'éducation nationale : le rectorat de l'Académie de Lille et l'Inspection académique du département du Nord ;
- pour la santé et les affaires sociales : l'Agence de la biomédecine et l’Agence régionale de santé ;
- pour les transports, l'équipement, le tourisme et la mer : l'agence Nord-Pas-de-Calais-Picardie de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), la direction régionale de l'Équipement, la direction départementale de l'Équipement et le Centre d'études techniques de l'équipement Nord-Pas-de-Calais-Picardie ;
- pour l'économie et les finances : le bureau régional de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la direction interrégionale des douanes et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Rattachements électoraux
[modifier | modifier le code]Pour les élections départementales et depuis le redécoupage cantonal de 2014, le territoire de la ville est réparti sur six cantons :
- le canton de Lille-1, qui comprend une partie de Lille et les quatre communes de La Madeleine, Marquette-lez-Lille, Saint-André-lez-Lille et Wambrechies ;
- le canton de Lille-2, qui comprend une partie de Lille et les trois communes de Marcq-en-Barœul, Mouvaux et Bondues ;
- le canton de Lille-3, qui comprend une partie de Lille et la commune de Mons-en-Barœul ;
- le canton de Lille-4, qui comprend une partie de Lille et les deux communes de Lezennes et Ronchin ;
- le canton de Lille-5, qui comprend la partie ouest de Lille ;
- le canton de Lille-6, qui comprend une partie de Lille et neuf communes situées au nord-ouest de Lille.
Pour l'élection des députés, elle est divisée entre :
- la première circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Centre, Lille-Sud, Lille-Sud-Est (moins les communes de Lezennes et Ronchin) et commune de Loos et Faches Thumesnil).
- la deuxième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Est, Villeneuve-d'Ascq-Nord, Villeneuve-d'Ascq-Sud et communes de Lezennes, Mons-en-Barœul et Ronchin).
- la quatrième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Nord, Lille-Ouest et de Quesnoy-sur-Deûle).
- La neuvième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons de Lille-Nord-Est (sauf la commune de Mons-en-Barœul), Marcq-en-Barœul et Tourcoing-Sud).
- La onzième circonscription du Nord (composée du territoire des anciens cantons d'Armentières, de Lille-Sud-Ouest et de Lomme.
Intercommunalité
[modifier | modifier le code]Lille était le siège de la communauté urbaine de Lille (CUDL), un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé par décret en 1967 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Cette intercommunalité est renommée Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU) en 1996, avant que la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles ne la transforme en Métropole européenne de Lille sous le statut de métropole à compter du . Lille est le siège de la métropole.
Tendances politiques et résultats
[modifier | modifier le code]Politiquement, Lille est une ville de gauche, les électeurs ayant majoritairement voté socialiste et communiste pour les élections municipales depuis la fin du XIXe siècle, après l'élection en 1896 de Gustave Delory, membre du Parti ouvrier français. Les maires qui lui ont succédé se sont pour la plupart réclamés d'une sensibilité de gauche, dont Roger Salengro, Alexandre Marie Desrousseaux, Charles Saint-Venant et Denis Cordonnier, membres de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO). La transition entre la SFIO et le Parti socialiste se produit pendant le mandat du maire Augustin Laurent, auquel ont succédé Pierre Mauroy, ancien premier ministre, et Martine Aubry, ministre du Gouvernement Jospin et Premier secrétaire du Parti socialiste.
À l’élection présidentielle française de 2012, le premier tour[90] a vu arriver en tête François Hollande avec 32 564 voix (34,98 %), suivi de Nicolas Sarkozy avec 18 951 voix (21,22 %), Jean-Luc Mélenchon avec 13 768 voix (15,42 %) et Marine Le Pen avec 11 968 voix (13,40 %). Au second tour[90], les électeurs ont voté à 62.43 % pour François Hollande et à 37,57 % pour Nicolas Sarkozy. Le taux de participation a été très élevé : 91 168 des 122 616 électeurs inscrits sur les listes électorales lilloises, soit 74,35 %, ont participé aux votes, dont 4 288 (3,50 %) ont effectué un vote blanc ou nul.
Lors du second tour des élections municipales de 2014 à Lille, la liste PS-PRG-MRC menée par la maire sortante Martine Aubry obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 29 125 voix (52,06 %, 47 conseillers municipaux élus dont 25 communautaires), devançant très largement les listes menées respectivement par[91] :
- Jean-René Lecerf (UMP-UDI-MoDem, 16 626 voix, 29,72 %, 9 conseillers municipaux élus dont 5 communautaires) ;
- Éric Dillies (FN, 10 198 voix, 18,23 %, 5 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires).
Lors de ce scrutin, 51,36 % des électeurs se sont abstenus.
Pour l'élection présidentielle de 2017, 27 001 (29,92 % des voix exprimés) lilloises ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, Emmanuel Macron en deuxième place avec 22 574 (25,02 %), suivi de François Fillon avec 13 004 (14,14 %), 12 481 (13,83 %) pour Marine Le Pen, 9 849 (10,91 %) pour Benoît Hamon, et 2 360 (2,62 %) pour Nicolas Dupont-Aignan. Au second tour, Emmanuel Macron a reçu 61 152 votes (78,27 %) et Marine le Pen 16 981 (21,73 %). La participation électorale a atteint 74,54 % ou 92 011 votants des 123 435 inscrits pour le premier tour, incluant 1 233 votes blancs (1,34 % des votants) et 541 votes nuls (0,59 %); pour le second tour le taux de participation a été 69,76 % (86 108 votants) avec 5 679 votes blancs (6,60 % des votants) et 2 296 votes nuls (2,67 % des votants)[92].
Récapitulatif de résultats électoraux récents
[modifier | modifier le code]Scrutin | 1er tour | 2d tour | ||||||||||||||||||||||
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1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | 1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | |||||||||
Municipales 2014 | PS | 34,86 | UMP | 22,73 | FN | 17,15 | EELV | 11,08 | PS | 52,05 | UMP | 29,71 | FN | 18,22 | Pas de 4e | |||||||||
Européennes 2014[93] | FN | 18,87 | PS | 18,16 | EELV | 16,32 | UMP | 14,62 | Tour unique | |||||||||||||||
Régionales 2015[94] | PS | 34,32 | UCD | 22,08 | FN | 20,44 | EELV | 11,43 | UCD | 78,02 | FN | 21,98 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Présidentielles 2017[95] | LFI | 29,92 | EM | 25,02 | LR | 14,41 | FN | 13,83 | EM | 78,27 | FN | 21,73 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Européennes 2019[96] | LREM | 22,08 | EELV | 21,71 | RN | 13,85 | LFI | 10,27 | Tour unique | |||||||||||||||
Municipales 2020 | PS | 29,80 | EELV | 24,53 | LREM | 17,53 | LFI | 8,84 | PS | 40,00 | EELV | 39,41 | LREM | 20,58 | Pas de 4e | |||||||||
Régionales 2021[97] | UGE | 48,33 | LR | 23,63 | LREM | 12,42 | RN | 10,92 | UGE | 52,41 | LR | 36,20 | RN | 11,39 | Pas de 4e | |||||||||
Présidentielle 2022[98] | LFI | 40,53 | LREM | 25,67 | RN | 11,77 | EELV | 7,04 | LREM | 76,56 | RN | 23,44 | Pas de 3e | Pas de 4e |
Lors du second tour des élections municipales de 2020 à Lille[99],[100], la liste UG (PS-PCF-PRG) menée par la maire sortante Martine Aubry obtient la majorité des suffrages exprimés, avec 15 389 voix (40,00 %, 43 conseillers municipaux élus dont 24 métropolitains), devançant de 227 voix celle (EÉLV-G·s-GE-DiEM25-Volt) menée par Stéphane Baly (15 162 voix, 39,41 %, douze conseillers municipaux élus dont 6 métropolitains). La troisième liste, UC (LREM-MoDem-UDI-MR), menée par Violette Spillebout — ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry — a obtenu 7 919 voix (20,58 %, 6 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires). Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 68,27 % des électeurs se sont abstenus[101],[102].
Compte tenu de ce faible écart de voix, les deux responsables des listes perdantes ont contesté ces élections, mais leurs recours ont été rejetés par le Tribunal administratif de Lille puis, en juillet 2021, par le Conseil d'État[103].
Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon arrive largement en tête dans la ville (40,53 % des suffrages) devant Emmanuel Macron (25,67 %) et Marine Le Pen. Cela représente une forte progression du candidat de La France insoumise avec plus de 10 points gagnés en 5 ans[104].
Administration municipale
[modifier | modifier le code]Compte tenu du nombre d'habitants de la commune, son conseil municipal est constitué de 61 membres, y compris le maire et ses adjoints[105].
Liste des maires
[modifier | modifier le code]Sécurité
[modifier | modifier le code]L'effectif total de policiers de la circonscription de police de Lille (qui excède la seule commune de Lille puisqu'elle couvre une population de plus de 550 000 habitants) s'établissait en 2008 à 1 381 (ADS compris)[116].On compte en 2016, 102 agents de la police municipale pour la seule ville de Lille et 445 pour toute la métropole[117].
En 2009, le taux de criminalité de la circonscription de Lille a été de 106,45 actes pour mille habitants[118], en deuxième position des douze villes françaises de plus de 250 000 habitants, après Nice (109,12) et devant Marseille (105,64), au même niveau que Paris (107,25), mais beaucoup plus élevé que celui d'autres villes de l'agglomération comme Roubaix (83,62) ou Tourcoing (68,14). Comme pour toutes les grandes villes françaises, ce taux est sensiblement plus élevé que la moyenne nationale (57,51) et que la moyenne de la région d'appartenance (61,53).
En 2008, le nombre de faits élucidés par policier s'élevait à 11,1, pour une moyenne nationale de 10,6[116].
En 2020, 1 099 vols ou agressions ont été recensés dans les transports publics[119].
En 2022, Lille est placé 96e ville la plus sûre de France aux côtés de Dunkerque, Saint-Amand-les-Eaux et Valenciennes selon une étude L'Express[120].
Distinctions et labels
[modifier | modifier le code]En 2007, 2010 puis en 2014, la ville de Lille a été récompensée par le label « Ville Internet @@@@ »[121].
En 2012, la ville de Lille a été désignée "Capitale Française de la Biodiversité". Depuis 2010, ce concours valorise et diffuse les meilleures actions réalisées par les communes et les intercommunalités françaises en faveur de la biodiversité[122].
Dans le cadre de l'édition 2021 du concours "Capitale Française de la Biodiversité", la ville de Lille se voit attribuer la distinction "Meilleure grande ville pour la biodiversité"[123].
Politique de développement durable
[modifier | modifier le code]La préoccupation environnementale existe dès les années 1860, poussée par le mouvement hygiéniste, la ville tente notamment de déployer une politique d'espaces verts. À cette époque, un plan d'embellissement global de la ville est en particulier élaboré par le paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Mais sa réalisation aurait supposé la mise en cause d'une partie des fortifications qui suscite l'opposition des militaires et il ne sera que très partiellement mis en œuvre[124]. De même, la loi de 1919 sur l'aménagement et l'embellissement des villes restera largement lettre morte à Lille faute de moyens[125]. Plus généralement, le développement anarchique de l'industrie et les contraintes économiques et sociales qui en résultent resteront longtemps des freins à la réalisation d'actions d'ampleur. C'est pourquoi, en dépit des besoins manifestes, l'investissement de Lille dans une véritable politique de développement durable n'est pas si ancien. Il s'est traduit en particulier par l'adhésion de la ville à la Charte d'Aalborg en novembre 1995, par l'adoption d'un Plan d'action pour le développement durable (PADD) en mars 1999, puis par la signature d'un Agenda 21 en juin 2000[126]. Ce dernier a été renouvelé en 2010 et a obtenu la reconnaissance Agenda 21 local France en 2011 au titre de la Stratégie nationale de développement durable[127].
Lille a accueilli par ailleurs pour la période 2007 à 2010 le Forum mondial de l’économie responsable organisé par le Réseau Alliances en partenariat avec des institutions publiques et privées, dont la ville de Lille et Lille Métropole.
Depuis 1982, Lille dispose d'un réseau de chaleur, Resonor, fournissant 230 000 MWh de chaleur par an avec un mix comprenant environ 55 % de gaz, 20 % de cogénération et 20 % de charbon et 5 % d'achat. Restant donc très polluant, ce réseau de chaleur se modernise peu à peu et vise la suppression du charbon à terme. À ce jour, le réseau de chaleur Résonor ne comporte aucune chaleur renouvelable. Le raccordement du réseau futur à l'incinérateur d'Halluin à l'horizon 2020[128] doit permettre de conforter le réseau existant et d'envisager la fermeture de la centrale charbon, sans pour autant rendre le réseau plus vertueux en termes d’énergie renouvelable.
Depuis , Lille est l'une des quelques villes de France qui proposent des cartes (16 cartes consultables en ligne) de la pollution de l'air, par type de polluant, pour la veille et jusqu'au surlendemain y compris[129].
Avec à peine plus de 10 m2 d'espaces verts par habitant[130], Lille est une ville extrêmement minérale et soumise à de forts effets d'îlots de chaleur. Le défi de la création d'espace vert se trouve confronté au défi de la densification. L'urbanisation de la friche Saint-Sauveur a d'ailleurs été vivement critiquée par les mouvements écologistes regrettant une occasion manquée de création d'un deuxième poumon vert lillois après le bois de Boulogne[131].
Jumelages
[modifier | modifier le code]Lille s'est engagée très tôt dans des jumelages : un an après la signature du Traité de Rome en 1957, la ville décide de mettre en place un partenariat avec une ville de chacun des cinq autres pays signataires du Traité.
Au , Lille est jumelée avec[132] :
- Rotterdam (Pays-Bas) depuis 1958 ;
- Valladolid (Espagne) depuis 1987 ;
- Erfurt (Allemagne) depuis 1988 ;
- Wrocław (Pologne) depuis 1990;
- Buffalo (New York) (États-Unis) depuis 1991.
et a signé des contrats de partenariats avec[132] :
- Cologne (Allemagne) depuis 1958 ;
- Turin (Italie) depuis 1958 ;
- Esch-sur-Alzette (Luxembourg) depuis 1958 ;
- Liège (Belgique) depuis 1958 ;
- Turku (Finlande) depuis 1967 ;
- Leeds (Royaume-Uni) depuis 1968 ;
- Saint-Louis (Sénégal) depuis 1978 ;
- Kharkiv (Ukraine) depuis 1978 ;
- Safed (Israël) depuis 1988, en veille depuis 2014 en réaction aux bombardements de Gaza et manifestations pro-palestiniennes ;
- Naplouse (Palestine) depuis 1998 ;
- Oujda (Maroc) depuis 2005 ;
- Haïfa (Israël) depuis 2008, en veille depuis 2014 en réaction aux bombardements de Gaza et manifestations pro-palestiniennes ;
- Wrocław (Pologne) depuis le .
Équipements et services publics
[modifier | modifier le code]Enseignement
[modifier | modifier le code]Établissements éducatifs
[modifier | modifier le code]Les établissements éducatifs de la commune relèvent de l'académie de Lille[133] qui évolue sous la supervision de l'Inspection académique du Nord.
En 2010, la commune compte 50 écoles maternelles, 51 écoles élémentaires, 21 collèges, 16 lycées généraux, neuf lycées professionnels et un EREA. L'enseignement privé sous contrat y tient une part importante puisqu'il concerne neuf collèges, neuf lycées généraux et trois lycées professionnels.
Huit lycées comprennent des classes préparatoires aux grandes écoles, soit cinq lycées publics : Louis Pasteur et Faidherbe (filières scientifique, économique, littéraire et commerciale), Gaston Berger (filière économique, scientifique et technologique), César-Baggio (filières scientifique et réservée aux techniciens supérieurs), Montebello (filière scientifique) et quatre lycées privés : Saint Pierre (filière scientifique), Ozanam (filière scientifique), Saint Paul (filière scientifique et économique), Notre Dame de la Paix (filière littéraire et commerciale)[134].
Lille possède une université publique : l'Université de Lille. Son siège est situé dans le quartier de Lille-Centre et celle-ci se compose de nombreux campus répartis dans toute la métropole. Avec près de 70 000 étudiants (contribuant ainsi à faire de Lille le troisième pôle étudiant de France), il s'agit de la plus grande université de France et plus largement du monde francophone; c'est également une université pluridisciplinaire avec 6 domaines de formation : Art, Lettres, Langues / Droit, Économie, Gestion / Santé / Sciences Humaines et Sociales / Sport / Sciences et Technologies. En plus de ses nombreux UFR, Facultés et Départements, elle rassemble plusieurs instituts dont 3 Instituts universitaires de technologie et un Institut d'administration des entreprises; mais également une école d'ingénieurs (Polytech' Lille) ainsi qu'une école d'informatique (SUPINFO) et de nombreux laboratoires et centres de recherche.
Les locaux de plusieurs établissements d'enseignement supérieur sont également situés dans la commune.
On y trouve des grandes écoles d'ingénieurs publiques, les Arts et Métiers ParisTech, l'École centrale de Lille, l'École nationale supérieure de chimie de Lille, l'Iinstitut Mines Telecom Lille-Douai (fusion de l'École nationale supérieure des mines de Douai et de Telecom Lille), et des écoles privées, ESME-Sudria, Institut catholique d'arts et métiers, Institut Supérieur d'Agriculture, École des Hautes études d'ingénieur, Institut supérieur de l'électronique et du numérique. Des écoles de commerce sont également présentes, SKEMA Business School, EDHEC, École supérieure de journalisme de Lille, Institut d'économie scientifique et de gestion - School of Management. On trouve aussi à Lille une université privée, l'université catholique de Lille. Lille dispose également d'un des dix Instituts d'études politiques de France grâce à la présence de l'école de Sciences Po Lille.
Nombre de ces établissements sont rassemblés au sein de la Communauté d'universités et établissements Lille Nord de France, associée notamment à l'Institut Pasteur de Lille, au Centre hospitalier régional universitaire de Lille (avec ses nombreux instituts de formation et ses laboratoires de recherche), au CNRS, à l'INSERM et à l'INRIA. La COMUE comprend également un collège doctoral européen qui regroupe les six écoles doctorales de la région et rassemble 3 000 doctorants.
Lille abrite également un des cinq Instituts régionaux d'administration (IRA) de France pour la formation des futurs cadres administratifs
Vie étudiante
[modifier | modifier le code]Au XVIe siècle, c'est Douai qui accueille les facultés nordistes[135]. À cette époque et jusqu'au XVIIIe siècle, Lille ne possède ni université, ni académie, mais seulement quelques collèges enseignant les humanités, successeurs des écolâtres de la collégiale Saint-Pierre de Lille établis depuis le XIIIe siècle. Le premier collège municipal, tenu par les Jésuites, est créé en 1529.
Au cours du XVIIIe siècle, un enseignement artistique commence à se développer : une école publique de dessin s'ouvre en 1753, une école d'architecture en 1758 et un cours de mathématiques en 1763. Ces trois institutions fusionnent en 1766 pour donner naissance aux Écoles académiques de Lille[136]. De même, des sociétés savantes se créent : d'abord une société littéraire, Le Brunin, fondée notamment par Charles-Joseph Panckoucke, libraire et éditeur de revue ; puis, en 1785, le Collège des Philalèthes[137], fondé par Liborio Valentino, apothicaire à Lille. Issu d'une loge maçonnique, ce collège qui enseigne les sciences et techniques est actif jusqu'à la Révolution française. Il est suivi en 1796 par l'ouverture d'une École centrale[138], rue des Arts, dont les enseignements sont assurés au travers de chaires municipales. L'enseignement scientifique est soutenu par la société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille à partir de 1802.
Mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que la vocation académique de Lille s'affirme. Une école de médecine est mise en place en 1805 ; des cours municipaux de sciences sont établis en 1817 par Charles Delezenne et Frédéric Kuhlmann ; la faculté des sciences de Lille est fondée en 1854, rue des Arts ; une école publique d'ingénieurs est créée en 1854 rue du Lombard par la municipalité de Lille et devient en 1860 l'École impériale des arts industriels et des mines[139].
Dès la création de la faculté des sciences, de nombreux bâtiments sont construits pour accueillir les étudiants entre le boulevard Jean-Baptiste-Lebas et la rue Jeanne-d'Arc, dans le quartier Saint-Michel. C'est là que s'établissent aussi, en 1872, l’École des arts industriels et des mines rebaptisée sous le nom d'Institut industriel du Nord, devenu depuis l’École centrale de Lille, et, en 1874, la faculté de médecine et de pharmacie de Lille.
C'est à la même époque, en 1875, que sont créées les facultés catholiques (droit, lettres et sciences) qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de Lille[140], lequel s'installe au cœur du quartier Vauban Esquermes. Toujours présent dans ses locaux historiques, il comprend aujourd'hui six facultés : lettres et sciences humaines, droit, sciences et technologies, médecine, théologie, sciences économiques et gestion, et une vingtaine d'écoles et instituts qui composent la Fédération universitaire et polytechnique de Lille (FUPL, connue sous le nom d'Université catholique de Lille)[141].
En 1887, au terme de nombreuses péripéties[142], les facultés douaisiennes de lettres et de droit sont transférées à Lille, mettant un point final à trente ans de rivalités entre les deux villes[143]. Toutes les facultés publiques sont ainsi regroupées à Lille et sont unifiées pour devenir l’université de Lille. Elle est suivie par l’École supérieure de commerce de Lille, fondée en 1892 ; l’École nationale supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant qu'Institut de chimie de Lille ; l'Institut Pasteur de Lille, établi en 1898 ; l’antenne lilloise de l’École nationale supérieure d'arts et métiers, créée en 1900[144].
Comme dans le reste du pays, les évènements de entrainent à Lille un déménagement vers des campus modernes en périphérie, de l'École centrale de Lille en 1968, puis de l'École nationale supérieure de chimie de Lille et de l'université entre 1970 et 1974. L’État crée alors à partir de l'université trois entités publiques axées chacune autour d’un campus spécifique : Lille I à Villeneuve-d'Ascq, Lille II à Lille et Ronchin et Lille III également à Villeneuve-d'Ascq.
Cependant, au cours des années 1990, un retour partiel dans Lille s'amorce : l'institut d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante dans le quartier du Vieux-Lille et, en 1991, Sciences Po Lille s'installe dans le quartier de Moulins où il est rejoint par la faculté de Droit à partir de 1995. Des années plus tard Sciences Po Lille déménage de nouveau vers le centre dans des anciens locaux de l'université, rénovés.
En 2006, l'agglomération de Lille était, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans[145].
Le , les 3 universités publiques fusionnent et forment à nouveau l'Université de Lille.
Santé
[modifier | modifier le code]La tradition hospitalière lilloise remonte aux origines de la cité, qui se confondent pratiquement avec la fondation des premiers hospices[146]. Aujourd'hui, Le Centre hospitalier régional universitaire de Lille est le plus important établissement hospitalo-universitaire d'Europe. Chaque année, il assure plus de 1 000 000 de consultations et près de 100 000 hospitalisations[147]. Premier employeur de la région avec, en 2022, 16 000 professionnels de la santé, il couvre 12 hôpitaux spécialisés[148]. Il est inscrit dans un campus hospitalo-universitaire, constitué notamment des facultés de médecine, de chirurgie dentaire et de pharmacie de l'Université de Lille, et dans le parc Eurasanté, qui compte une centaine d'entreprises des secteurs de la biologie et de la santé. Certifié de niveau 1 par la Haute Autorité de Santé, le CHU forme par ailleurs un millier d'élèves hospitaliers par an via ses nombreux instituts et concentre ses activités de recherche (en collaborant notamment avec l'Université de Lille, le CNRS ou l'INSERM) sur un certain nombre de thèmes d’excellence (plus particulièrement, le cancer, les maladies cardiovasculaires et métaboliques, les maladies neurologiques et mentales et les maladies inflammatoires et infectieuses).
Au côté de cet important dispositif public, Lille compte également une quinzaine d'établissements privés, dont les plus importants sont le Groupe Hospitalier de l'Institut catholique de Lille et les polycliniques de La Louvière et du Bois.
L'Institut Pasteur de Lille est également présent sur la commune.
Justice, sécurité, secours et défense
[modifier | modifier le code]Garnison
[modifier | modifier le code]Rivale de Douai pour la suprématie commerciale, universitaire et administrative, de Roubaix et Tourcoing pour la suprématie industrielle, de Cambrai pour la suprématie religieuse, seule la vocation militaire de Lille n'a jamais été disputée. Lille a toujours été une ville de garnison, laquelle comptait 4 700 hommes au début du XXe siècle. Elle a abrité de nombreuses casernes dont plusieurs ont conservé leur fonction d'origine, comme la caserne Négrier, la caserne Kléber, la caserne Saint-André (ancienne caserne Saint-Ruth) ou encore la caserne Vandamme, qui accueille le Centre Interarmées de Reconversion de Lille[149]. Jusqu'en 1998, Lille disposait aussi d'un hôpital militaire, l'Hôpital militaire Scrive.
La garnison de Lille comprend notamment les unités suivantes : le commandement des forces terrestres (CFT), l'état-major du corps de réaction rapide-France (CRR-Fr), le commandement de la maintenance des forces (COM MF), le commandement de la logistique (COM LOG), le 3e centre médical des armées (CMA) et le groupement de soutien de la base de défense de Lille (GSBdD), héritier du 43e régiment d'infanterie.
Lille est également l'une des sept villes françaises possédant un Gouverneur militaire.
La ville a reçu plusieurs distinctions :
- la Légion d'honneur en 1900 ;
- la Croix de guerre 1914-1918 ;
- l'Ordre portugais de la Tour et de l'Épée en 1920 ;
- la Croix de guerre 1939-1945.
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Évolution démographique
[modifier | modifier le code]Lille est la principale ville d'une vaste conurbation transfrontalière qui constitue l'une des zones urbaines les plus peuplées de France et de Belgique avec environ 1 900 000 habitants. Mais, en tant que commune isolée, ce n'est que la dixième ville de France et une ville européenne de taille moyenne.
La première expansion démographique remonte aux XIIe et XIIIe siècles, lorsque Lille se constitue en cité marchande : au tout début du XIVe siècle, sa population est déjà estimée à 25 000 à 30 000 habitants[63], si ce n'est 40 000[150] et se poursuit aux XVIIe et XVIIIe siècles avec 53 050 habitants recensés en 1686 et autour de 60 000 au cours du XVIIIe siècle[151]. Après un fléchissement dans les années précédant et suivant 1800, dû aux troubles de la Révolution et aux guerres de l'Empire, une seconde expansion vient avec la révolution industrielle dans le premier tiers du XIXe siècle à l'intérieur des remparts de Vauban, atteignant une densité extrême culminant au milieu de ce siècle puis dans les communes limitrophes de Wazemmes, Moulins, Esquermes et Fives. Au recensement de 1856, la population de Lille atteignait 78 641 habitants, celles de Wazemmes 21 179 habitants, de Moulins-Lille 7 418 habitants, d'Esquermes 3 371 habitants,de Fives 5 076 habitants soit total 37 044 habitants pour ces 4 communes. L'annexion de ces communes en 1858 explique la brusque augmentation de la population de Lille entre les recensements de 1856 et de 1861. Cette croissance se poursuit sur le territoire des communes absorbées[Note 5]. Au cours de la Première Guerre mondiale, la population est amputée de 40 % et ramenée à 130 000 habitants[152]. Beaucoup de ceux qui sont partis ou ont été déportés (on estime à 9 500 le nombre des déportés de la seule rafle d'[153]) ne rentreront pas, et en particulier les 4 442 Lillois officiellement morts au combat. Ensuite, celui Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la population est encore ramenée à 168 000 habitants en 1941 du fait des morts, des prisonniers et déportés et des 20 000 évacués de 1940[154]. Là encore, beaucoup ne reviendront pas dans une ville dévastée, en proie à une sévère crise du logement. La périurbanisation, notamment avec la création de la ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq en 1970, contribue à diminuer la population communale à partir des années 1960. Ainsi, entre 1968 et 1990, Lille perd plus de 18 000 habitants en dépit de l’intégration d’Hellemmes (soit une baisse réelle de la population de la ville de l’ordre de 20 %). Et ce n’est que dans le courant des années 1990 que Lille retrouve une croissance significative, due notamment à l’afflux d’une population étudiante.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[155],[Note 6].
En 2021, la commune comptait 236 710 habitants[Note 7], en évolution de +1,71 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
- Depuis 1977, la population de la ville de Hellemmes entre dans le total de la population.
- Depuis 2000, la population de la ville de Lomme est comptabilisée dans le total de la population.
Leurs populations s’élevaient, en 1999, à 18 371 pour Hellemmes (population totale) et 27 940 pour Lomme (population sans doubles comptes).
Pyramide des âges
[modifier | modifier le code]La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 51,2 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (39,1 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 14,4 % la même année, alors qu'il est de 22,9 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait 112 485 hommes pour 120 613 femmes, soit un taux de 51,87 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,79 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Immigration
[modifier | modifier le code]Comme toutes les grandes villes européennes, Lille a connu plusieurs vagues d'immigration. La première survient au milieu du XIXe siècle lorsque, après la crise de 1845 en Flandre belge, des milliers de familles franchissent la frontière pour chercher du travail dans les usines textiles du Nord de la France. Sans être aussi importante qu’à Roubaix ou Tourcoing, la population étrangère, essentiellement belge, représente ainsi jusqu’à 25 % de la population lilloise au cours de la seconde moitié du XIXe siècle[159]. Entre les deux guerres, des Italiens et déjà plusieurs milliers de travailleurs maghrébins contribuent au repeuplement. Des Polonais viennent aussi s'installer à Lille, mais moins massivement que dans le Bassin Minier du Nord. Après la Deuxième Guerre mondiale, la ville connaît de nouveau une forte immigration, en provenance du sud de l'Europe (principalement d'Italie et du Portugal) et surtout du Maghreb (essentiellement d'Algérie et du Maroc). L'immigration en provenance de Turquie, de Chine ou d'Afrique noire est plus récente et de moindre ampleur. Au total, les principales vagues d'immigration sont relativement anciennes.
En 2020, les immigrés sont au nombre de 32 475 habitants[I 6], soit 13,75 % de la population totale et 27 638, soit 11,7 % de la population totale, sont de nationalité étrangère[I 7]. Parmi eux, les plus nombreux sont Marocains (7 463) et Algériens (7 387). Viennent ensuite 6 442 Africains (hors Maroc, Algérie et Tunisie), 5 465 d'Europe et 4 651 ressortissants d'autres pays du monde[I 8].
Répartition des ménages
[modifier | modifier le code]En tant que métropole, Lille rassemble plus d'étudiants, de jeunes adultes que la moyenne du pays, les familles sont par conséquent sous-représentées. En 2020, la commune comptait 50 411 familles regroupant 147 447 personnes, pour 124 149 ménages. 54,2 % des ménages étaient composés d'une seule personne[160].
Manifestations culturelles et festivités
[modifier | modifier le code]Chaque année, le premier week-end de septembre, la ville organise la grande Braderie de Lille, l'un des plus grands[réf. souhaitée] rassemblements de France et le plus grand marché aux puces d'Europe. Ses origines remontent au XIIe siècle et elle reçoit de nos jours environ deux millions de visiteurs chaque année[161].
La ville accueille par ailleurs régulièrement plusieurs festivals de cinéma, de musique et de photographie :
- le Festival Lille Clef de Soleil, festival de musique classique, qui se tient chaque jeudi des mois de juillet et août depuis 2001 ;
- le Festival du cinéma européen de Lille, qui se tient chaque année en mars ou avril ;
- le Festival international du film indépendant de Lille, qui se déroule dans divers lieux de la métropole en juin et juillet ;
- le Festival international du court métrage, se tient en septembre ;
- la Fête de l'Animation, qui propose chaque année depuis 2004 un regard sur le cinéma d'animation autour du monde ;
- le festival Jazz en nord, qui se déroule dans toute l'agglomération lilloise d'octobre à fin mars ;
- le festival international Séries Mania dédié aux séries télévisées, se déroule fin mars ;
- le Festival CineComedies dédié à la comédie au cinéma, se déroule entre fin septembre et début octobre ;
- le Mapping Festival, organisé par les rencontres audiovisuelles, a lieu fin mars ;
- Le Jardin Électronique, la plus grande garden party des hauts de France qui se déroule depuis 2014 dans le jardin des plantes le deuxième week-end de septembre ;
- Le Jardin d'Hiver, l'édition hivernale en intérieur du Jardin Électronique, qui se déroule dans la salle Le Grand Sud de Lille en février. La première édition avait accueilli plusieurs groupes et artistes internationaux dont : Cassius (groupe) et Thomas Schumacher ;
- le Festival Wazemmes l'Accordéon, qui se déroule entre mai et juin ;
- les Paradis Artificiels, festival de musiques actuelles qui se tient en avril ;
- le Lille Pianos Festival se tient au mois de juin ;
- le Père-Noël est-il un rocker ?, festival musical et social se déroulant chaque année fin-novembre, début-décembre ;
- les Transphotographiques, festival organisé par la Maison de la Photographie en mai et juin.
Ainsi que des évènements à caractère plus local :
- Le Festival international de la soupe (ou Louche d'Or), chaque 1er mai à Wazemmes, sur la place du marché de Wazemmes et aux environs de la maison folie de Wazemmes après la traditionnelle manifestation des travailleurs ;
- Le Lille Comics Festival, le premier ou second week-end de novembre pour les passionnés de bandes dessinées anglo-saxonnes ;
- La distribution du Ch'ti, guide local ;
- La Route du Louvre, manifestation sportive et festive annuelle entre Lille et Lens ;
- Deux Foires aux manèges comptant parmi les plus importantes du pays, se déroulent à la rentrée et au printemps ;
- La Grande fête lilloise du cirque, a lieu d'octobre à novembre ;
- Les fêtes de fin d'année se déroulent aux alentours de Noël, une grande roue et un marché de Noël sont installés.
Lille 3000 (continuité capitale européenne de la culture 2004) organise tous les 3 ans environ, différents grands événements culturels qui durent plusieurs mois, sur un thème donné.
Lille Grand Palais accueille également de nombreux salons et expositions périodiques parmi lesquels, depuis 2008, la Foire Européenne de l’Art Contemporain Art Up! Le complexe a également accueilli le 100e congrès mondial d’espéranto en 2015, auquel ont participé 2 698 personnes venues de 80 pays. Le thème était « Langues, arts et valeurs dans le dialogue interculturel ».
Sports et loisirs
[modifier | modifier le code]Clubs professionnels ayant joué ou jouant à Lille | ||||
Équipe | Sport | Fondé en | Ligue | Stade |
---|---|---|---|---|
Sporting Club fivois | Football | 1901 | Fusion avec l'Olympique lillois en 1944. | Stade Virnot |
Olympique lillois | Omnisports | 1902 | Fusion avec le Sporting Club de Fives en 1944 | Stade Henri-Jooris |
LOSC Lille | Football | 1944 | Championnat de France de football | Stade Pierre-Mauroy à Villeneuve-d'Ascq |
Lille Université Club | Omnisports | 1921 | Nombreuses sections professionnelles | Selon discipline |
Lille Métropole Rugby Club | Rugby à XV | 1996 | Dissout en 2016 à la suite de problèmes juridiques et financiers | Stadium Lille Métropole |
Lille Métropole Hockey Club | Hockey sur gazon | 1924 | Division élite de hockey sur gazon | Selon discipline (out/in door) |
ASPTT Lille Métropole | Omnisports | 1922 | Nombreuses sections professionnelles | Selon discipline |
Lille Métropole Athlétisme | Athlétisme | 2006 | Fusion de l’ASPTT Lille et de l’US Tourcoing | Stadium Lille Métropole à Villeneuve-d'Ascq |
Lille Métropole Basket Clubs | Basket-ball | 1994 | Pro B (basket-ball) | Palais des sports Saint Sauveur |
La ville de Lille, comme de nombreuses villes françaises, connaît en raison de contraintes en termes d'emplacement disponible et de transport, de recours d'associations NIMBY, et d'un transfert de compétences des infrastructures sportives des mairies vers la communauté urbaine, un départ des équipes vers les communes limitrophes :
- le LOSC Lille, autrefois basé dans le Vieux-Lille, joue depuis 2012 au Stade Pierre-Mauroy, à cheval sur les communes de Villeneuve-d'Ascq (stade) et de Lezennes (parking silo de 3 000 places[162]). Il peut accueillir 50 000 spectateurs. Le centre d'entraînement du club et son siège se situent, quant à eux, à Camphin-en-Pévèle ;
- le Lille Métropole Hockey Club joue depuis 1924 à Lambersart ;
- le Lille Métropole rugby club joue au Stadium Nord Lille Métropole.
À côté du Lille Métropole rugby club, Lille compte de nombreux clubs amateur de haut niveau, avec notamment le Tennis Club Lillois, le LUC Badminton Lille Métropole, le Lille Métropole Natation, ou l'OSM Lomme Lille Métropole (handball).
Chaque année, le semi-marathon de Lille fait l'ouverture de la braderie de Lille. Le marathon de la Route du Louvre, qui relie Lille à Lens, connaît aussi un grand succès depuis sa première édition en 2006. Il s'accompagne de randonnées familiales très fréquentées.
Le , Lille décide de faire partie des villes hôte pour héberger à moindres frais qu'à Londres les participants aux Jeux olympiques d'été de 2012.
Vie associative
[modifier | modifier le code]Cultes
[modifier | modifier le code]Lille est un haut lieu du catholicisme depuis les origines de la ville. Tout au long de son histoire, elle en a connu les excès, comme à l'époque de la Contre-Réforme, mais aussi les avancées avec, par exemple, le catholicisme social d'un Philibert Vrau. C'est également une terre d'immigration qui a amené avec elle un renouveau du protestantisme à partir du début du XIXe siècle, une petite communauté juive au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et une importante communauté musulmane à partir du début du XXe siècle.
Lille dispose d'une maison d'Église, l'Accueil Marthe et Marie[163] ;
Catholique
[modifier | modifier le code]Dès les origines, Lille connut une vie religieuse intense qui se traduisit notamment par la multiplication rapide des paroisses : en 1280, Lille en possédait déjà sept[164]. Elle se traduisit aussi par la fondation d'un béguinage en 1240 et le développement des fondations religieuses, comme celle des dominicains, et hospitalières, dont la plus célèbre est l'Hospice Comtesse fondé en 1236. Bien qu'initialement un village à l'ouest de Lille, Esquermes, par son intégration à la ville en 1858, était le plus ancien lieu de pèlerinage de Lille après l'apparition miraculeuse supposée d'une statue de la sainte Vierge en 1014; quelques décennies plus tard, en 1084, elle fut nommée sous le vocable Notre-Dame de Réconciliation[165]. De grandes cérémonies religieuses ponctuaient l'année liturgique, notamment autour du culte de Notre-Dame de la Treille, à laquelle une série de miracles fut attribuée à partir de 1254. En 1164, Thomas Becket trouva refuge temporaire dans la maison du sire de Tourcoing; lieu où est maintenant sise la chapelle des franciscaines, rue d'Angleterre.
Entre le milieu du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, Lille devint un bastion de la Contre-Réforme[166]. Cette époque fut marquée par l'arrivée des jésuites, des capucins, des augustins, des minimes, des carmes déchaussées, des brigittines, des carmélites, des urbanistes, des célestines, des ursulines, etc. qui partout bâtirent des couvents. En 1634, après quatre siècles de dévotion, la Vierge Marie devint la sainte patronne de la ville sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Treille. Elle est fêtée le dimanche après la Sainte Trinité (fin mai-début juin). Saint Eubert, l'un des principaux évangélisateurs des nerviens et des ménapiens dans la seconde moitié du IIIe siècle qui œuvra aux côtés de saint Piat de Seclin[167], est, quant à lui, patron secondaire de Lille. Fêté le 1er février, ses reliques reposèrent pendant de longs siècles au sein d'une châsse en la collégiale Saint-Pierre jusqu'à sa profanation en 1791.
La Terreur vint frapper Lille et ses ecclésiastiques jusqu'à ce que le Directoire de Lille eut émis, le , une circulaire rappelant la loi du (ou 11 prairial) qui « entendait assurer et faciliter de plus en plus le libre exercice du culte ». Après la Révolution française, Lille vit la naissance de deux congrégations locales. D'abord, les cisterciennes bernardines d'Esquermes[168] en 1807 (avec certes une pleine reconnaissance en 1827) puis les Filles de l'Enfant-Jésus fondée en 1825, rue de Thionville, par Natalie Doignies qui finit par disposer de l'ancienne chapelle des Carmes déchaussés donnant sur la place de Gand. 1833 marqua le retour officiel des jésuites, menés par le Père Vitse, lorsque leur Résidence (un ancien presbytère) fut établie rue du Rempart bien que ces derniers officiaient, depuis plusieurs années, en l'église Sainte-Catherine. Le père Vitse appuya aussi le retour de la dévotion à Notre-Dame de la Treille, en aidant à la restauration de l'archiconfrérie de la Treille et à la création des Religieuses de N.-D. de la Treille, établies rue d'Angleterre. Tout au long du XIXe siècle, le militantisme catholique lillois resta très vivace. Il fut notamment incarné par une bourgeoisie majoritairement monarchiste mais aussi par une partie du patronat animée d'une conception chrétienne du corporatisme et qui fut à l'origine de nombreuses initiatives comme la création de l'Université catholique de Lille en 1875. Le tout premier congrès eucharistique eut lieu, en cette ville, en 1881. Ce n'est que le que l'archidiocèse de Cambrai fut divisé en deux pour donner naissance au diocèse de Lille. Ce fut d'ailleurs dans les colonnes de la Semaine religieuse de Cambrai, en 1866, qu'était renseignée la vie catholique lilloise, avant d'être relatée dans la Semaine religieuse du diocèse de Lille à partir de 1914 et qui devint la revue Église de Lille en 1966.
Présents à Lille depuis 1224, les dominicains y restent aujourd'hui bien implantés grâce à la quarantaine de religieux du couvent Saint-Thomas-d’Aquin. La spiritualité franciscaine est également, et depuis longtemps, ancrée à Lille. Le couvent des frères franciscains fut refondé dans les années 1920 avant d'être transféré, en 1968, rue Berthollet mais ce dernier ferme en 2018. Néanmoins, le Tiers-Ordre, organisé en fraternités laïques franciscaines (près de quatre-vingts membres « gravitant » autour de Lille), reste assez présent[169]. Au cours des années 1970, les Sœurs Servantes du Sacré-Cœur quittent, par manque de vocations, leurs maisons de Fives et Esquermes alors que les Filles de la Charité restent bien implantée au sein de leur couvent Sainte-Claire du quartier Vauban. En 1986, Irène Devos, une sœur de l'Éducation Chrétienne créa la Fraternité de Magdala de Wazemmes.
En 2008, Lille est élevée au rang d'archevêché métropolitain, siège de l'archevêque qui a autorité sur les diocèses d'Arras, Cambrai et Lille. En 2013 et au début du mois de , se tint à Lille Ecclesia Campus, un rassemblement national de chrétiens étudiants; cet évènement fut ponctué de prières, de formations et de rencontres dans un cadre festif aux accents peut-être plus évangéliques que catholiques. En 2018, Mère Emmanuelle Duez-Luchez, supérieure générale de la congrégation des religieuses de l'Enfant-Jésus de Lille, cède le couvent de la place de Gand (contenant une chapelle, un EHPAD et la Cité de l'Évangile) au diocèse[170].
Si la pratique et de nombreuses branches régulières de l'Église lilloises sont en déclin, des communautés se sont développées ces quelques dernières années et montrent une certaine vivacité: que cela soit la communauté ukrainienne de l'éparchie Saint-Vladimir-le-Grand (à Notre-Dame-de-Réconciliation selon le rite byzantin) ou les traditionalistes. Parmi ces derniers, les prêtres de l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre officient désormais en plein centre de Lille en l'église Saint-Étienne; quant à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, "en délicatesse" avec le Vatican, ses fidèles locaux lui ont permis l'érection d'une chapelle au début des années 2000. Outre les messes en français et en latin, il est aussi possible de se joindre à des messes en arabe et en syriaque, selon le rite maronite, mais à Marcq-en-Barœul, en banlieue lilloise.
Protestant
[modifier | modifier le code]Les premières traces de la confession luthérienne apparaissent à Lille en 1526. Mais c'est surtout à partir du milieu du XVIe siècle que se développe un important mouvement calviniste. Il sera patiemment éradiqué par la répression au cours des décennies qui suivent et, à la fin du siècle, il n'en reste pratiquement pas trace. Les survivants se trouvèrent rejetés dans la clandestinité même si l'étau se desserra progressivement, surtout à partir des années 1770, et jusqu'à ce que l'édit de tolérance de 1787 ne soit promulgué par Louis XVI. Ce n'est ensuite qu'au début du XIXe siècle, en 1804, qu'un lieu de culte est concédé aux protestants qui ne constituent alors qu'une toute petite communauté, principalement étrangère. Elle va se renforcer progressivement avec l'industrialisation et l'arrivée d'entrepreneurs et d'universitaires, puis, à partir de 1871, de réfugiés alsaciens et lorrains. Le protestantisme participe alors au développement du christianisme social et se diversifie avec l'arrivée d'églises adventiste, baptiste et de l’Armée du salut. Finalement, Lille serait aujourd'hui la principale zone d'implantation du protestantisme dans le Nord[171]. Une église anglicane, la Christ Church de Lille, célèbre les offices en anglais.
À la suite des prédications de Douglas Scott en 1932, ce qui allait devenir la plus grosse église pentecôtiste s'est implantée à Lille. Longtemps située dans un grand bâtiment jaunâtre de la rue de Solférino donnant sur la place Sébastopol, elle a déménagé à Wasquehal afin de faire face à l'accroissement rapide du nombre de ses fidèles.
Orthodoxe
[modifier | modifier le code]Une petite communauté russe orthodoxe se constitua à Lille après la révolution bolchevique de 1917. La paroisse Saint-Nicolas — qui dépend actuellement de l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, juridiction du Patriarcat de Moscou — fut fondée en 1925. En 1935, la communauté comptait environ cent trente membres; et, en 1936, dans le quartier de Fives, l’église Saint-Nicolas fut érigée[172] ; la superficie de ses locaux, rue Necker, a été doublée après des travaux de rénovation et d'embellissement, inaugurés en 2017[173]. Jusqu’au début des années 1950, elle accueillait également les fidèles grecs orthodoxes avant qu’ils ne disposent de leur propre lieu de culte, l’église Saint-Paul dans le Vieux-Lille.
Plus récentes, existent dans l'agglomération lilloise, trois communautés orthodoxes ayant émergé dans les années 2000 et 2010 :
- la paroisse Saint-Jean-Baptiste, dépendant de la métropole orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale, hébergée actuellement dans la chapelle Saint-Joseph, de la paroisse Saint-Augustin;
- la paroisse saint Karas (en), du Diocèse de Paris et du Nord de la France, dépendant du Patriarcat orthodoxe copte, avec pour lieu de culte l'église Saint-Vincent-de-Paul;
- et la paroisse Saint-Milutin[174], dépendant de l'Éparchie d'Europe occidentale[175] de l'Église orthodoxe serbe à Marcq-en-Barœul.
Judaïque
[modifier | modifier le code]Déjà présente à Lille depuis le Moyen Âge, la communauté juive locale a ses premières traces officielles datant de la fin du XVIIIe siècle, après la Révolution. Celle-ci se vit croître par la sédentarisation de colporteurs venus des Pays-Bas ou d’Allemagne accompagnés par leur famille. Elle restait cependant très réduite ; de l’ordre de quelques dizaines de familles au début du XIXe siècle. Un local est loué en 1807 pour y établir une première synagogue puis celle-ci est relocalisée dans la rue des prisons en 1837. Les effectifs de la communauté doublent probablement entre 1810 et 1870 avant de connaître un essor plus significatif à partir de 1871 avec l’arrivée de réfugiés alsaciens et lorrains. Elle sera suivie de l’arrivée de juifs d’Europe centrale et orientale à partir de 1890. Lille devient le siège consistorial du Nord en 1872 et, en 1885, le conseil municipal de Lille concède un terrain rue Jean-Bart pour la construction d’une synagogue à la mesure des besoins de la communauté. Elle est inaugurée en 1891. La communauté aura à souffrir d’un certain antisémitisme lors de l’affaire Dreyfus puis des lois de ségrégation et de la grande rafle du 11 septembre 1942 pendant l’occupation allemande. Actuellement, la communauté juive de Lille et ses environs compterait environ 3 000 membres[176].
Musulman
[modifier | modifier le code]Une communauté musulmane se constitue à Lille dès le lendemain de la Première Guerre mondiale. Cependant, le fait religieux ne commence à prendre de l’ampleur qu’au cours des années 1960 et une première mosquée officielle, la mosquée El-Forkane, voit le jour en 1972. Elle est installée dans une ancienne chapelle dominicaine, prêtée par les sœurs, qui est plus tard rachetée par une association de la communauté musulmane. Depuis lors plusieurs mosquées ont été créées et Lille en compte aujourd’hui une douzaine. La grande mosquée, la mosquée Al-Imane, a été fondée en 1982. C’est là que s’est installé, en 2003, le lycée Averroès, premier lycée musulman de France. Elle accueille aussi l’Institut Culturel Al-Imane qui dispense notamment des cours de langue arabe et de religion. Lille compte également, depuis 2006, un institut supérieur de sciences humaines et de théologie musulmane, l’Institut Avicenne de sciences humaines[177].
Témoins de Jéhovah
[modifier | modifier le code]Les Témoins de Jéhovah sont arrivés à Lille, par l'Angleterre, au début du XXe siècle et possèdent maintenant un lieu de culte hébergeant trois congrégations. Ils organisent des conventions annuellement. Depuis 2016, ils font du prosélytisme passif en s'installant à certains carrefours piétonniers de Lille (places de la République et Richebé, place du Théâtre, place François Mitterrand) et en présentant leur revue, La Tour de garde ainsi que leur version de la Bible.
Culte antoiniste
[modifier | modifier le code]Le culte antoiniste possède un temple de style art déco situé au 23, boulevard Montebello[178], lequel a été dédicacé le . Il existait un autre temple sur l'ancienne commune Hellemmes-Lille, construit en 1925 dans la rue Jean-Bart et qui a disparu après un sinistre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Médias
[modifier | modifier le code]Presse locale
[modifier | modifier le code]Le siège du principal opérateur régional, le groupe La Voix du Nord, est situé sur la Grand'Place de Lille. Il édite notamment les quotidiens régionaux La Voix du Nord, tiré à 300 000 exemplaires dans 24 éditions locales, et Nord éclair, tiré à 35 000 exemplaires dans cinq éditions locales, ainsi que le journal d'information gratuit Direct Lille Plus, diffusé à environ 50 000 exemplaires[179]. Une édition locale des journaux gratuits 20 minutes et Metronews est distribuée dans Lille.
À côté des grands opérateurs régionaux, Lille bénéficie de nombreuses initiatives locales, telles que le journal La Brique, Liberté Hebdo Lille, illico[180]! (anciennement Presto!) ou le magazine Pays du Nord.
Télévision locale
[modifier | modifier le code]Le groupe possédait par ailleurs C9 Télévision, qui a diffusé sur le câble dans la majeure partie de la métropole lilloise jusqu'en avant d'être remplacée par la nouvelle chaîne régionale de la TNT, Wéo basé dans le quartier du Nouveau Siècle. Depuis le , la ville reçoit Grand Lille TV, une seconde chaîne locale de la TNT, renommé depuis peu BFM Grand Lille.
Lille accueille également l'une des antennes régionales de France 3 Hauts-de-France, France 3 Nord-Pas-de-Calais.
Radios locales
[modifier | modifier le code]Sur le plan radiophonique, la ville est couverte par de nombreuses stations locales :
- 87.8 France Bleu Nord : radio locale publique du réseau France Bleu couvrant le Nord et le Pas-de-Calais. Elle est aussi recevable sur 94.7 FM dans toute la région grâce au site de Bouvigny-Boyeffles, dans le Pas-de-Calais.
- 89.2 RTL2 Nord : déclinaison locale du réseau national RTL2 pour le Nord.
- 89.7 Radio Boomerang : radio locale associative de la MJC de Roubaix.
- 91.4 Contact FM : radio régionale des Hauts-de-France, elle était réputée à l'origine pour sa programmation axée sur la dance. En 2014, elle a adopté un format "hits" depuis son rachat par La Voix du Nord validé par le CSA en 2012.
- 92.0 Europe 2 Lille : déclinaison locale du réseau Europe 2 pour le Nord-Pas-de-Calais.
- 93.9 Chérie FM Nord : déclinaison locale de Chérie FM pour Lille et ses environs.
- 94.3 Skyrock Nord : déclinaison locale de Skyrock pour le Nord et le Pas-de-Calais.
- 95.3 Galaxie Radio : radio locale consacrée aux musiques électroniques, elle émet depuis ses locaux à Wattrelos.
- 96.0 RFM Nord : déclinaison locale d'RFM pour le Nord et le Pas-de-Calais.
- 97.1 RCF Nord de France (Radio TO) : radio locale associative adhérente au réseau RCF.
- 97.6 Métropolys : radio régionale commerciale des Hauts-de-France.
- 99.0 RCV (Radio Cité Vauban) : radio locale associative du boulevard Vauban de Lille. Elle partage son antenne avec RPL où elle émet de 17 h à 5 h du matin.
- 99.0 RPL (Radio Pacot Lambersart) : radio locale associative de Lambersart. Elle partage sa fréquence avec RCV où elle émet de 5 h du matin à 17 h.
- 99.4 Pastel FM : radio locale associative basée à Roubaix.
- 99.8 Mona FM : radio locale commerciale d'Armentières.
- 101.3 NRJ Lille : déclinaison locale d'NRJ pour Lille et ses environs.
- 106.6 Radio Campus Lille : radio campus de l'Université de Lille, située à Villeneuve-d'Ascq dans le campus Cité Scientifique.
Plusieurs radios belges peuvent également être captées, en particulier les stations publiques de la RTBF (francophones) et de la VRT (néerlandophones). Les radios musicales belges flamandes sont d'ailleurs très prisées par les jeunes, car réputées en avance sur leurs consœurs françaises, comme Studio Brussel (102.1 FM) ou MNM (101.5 FM).
Économie
[modifier | modifier le code]Historiquement, Lille dispose d’un très riche passé industriel et commercial, en particulier dans les domaines de l’agro-alimentaire avec ses moulins et ses brasseries, du textile autour de la filature du lin et de la transformation du coton, de la mécanique à destination notamment de l’automobile et du ferroviaire. Marques de son passé commerçant, certaines grandes enseignes françaises sont nées à Lille, tels que les magasins d'électroménager Boulanger ou encore les boulangeries Paul. C’est aussi, de longue date, un centre financier de premier plan, dans la banque et l’assurance. Mais Lille est aujourd’hui largement recentrée sur sa vocation de capitale administrative et de fournisseur de services publics ou privés aux activités environnantes. C’est pourquoi l’appréhension de l’économie locale à l’échelle de la seule commune de Lille ne revêt qu’un sens limité.
Revenus de la population et fiscalité
[modifier | modifier le code]Socialement, Lille a toujours été une ville de contrastes. En tant que cité marchande, lorsque l’opulence des bourgeois côtoie la précarité de la condition des artisans et la misère du petit peuple, mais surtout en tant que cité industrielle. C’est certainement la ville qui a incarné en France les ravages sociaux de l’industrialisation et la paupérisation des classes laborieuses. Lille tient ainsi une place de choix dans le Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie publié en 1840 par Louis René Villermé et c’est après un passage à Lille en 1851 que Victor Hugo écrit le poème des Châtiments « Joyeuse vie[181] » et son célèbre vers « Caves de Lille ! on meurt sous vos plafonds de pierre ! ». Ainsi, de 1850 jusqu’à la Première Guerre mondiale, 8 à 9 % de la population lilloise, constituée d’industriels, négociants, propriétaires et professions libérales, détient entre 88 % et 91 % de la fortune de la cité tandis que les classes populaires, qui représentent près des deux tiers de la population, n’en contrôlent qu’une part inférieure à 1 %[182].
En 2007 encore, le revenu fiscal moyen des ménages par UC est le plus faible des principales villes françaises et inférieur de plus de 2 600 € à la moyenne nationale. L’éventail des revenus y est par ailleurs très ouvert, le rapport entre le seuil des 10 % de revenus fiscaux les plus élevés (34 676 € par UC) et le seuil des 10 % de revenus fiscaux les plus faibles (2 609 € par UC) atteignant 13,3 (contre 5,4 pour l'ensemble de la France métropolitaine)[183].
L'ampleur de cet écart provient du nombre des foyers à très faible revenu : le seuil du 1er décile se situe à 6 573 € par UC au niveau national, 2,5 fois au-dessus du seuil lillois. Ainsi, en 2007, plus de 35 % des foyers fiscaux lillois présentent un revenu inférieur à 9 400 €, soit 8,5 points de plus qu’au niveau national, et seuls 48,6 % des foyers fiscaux sont imposables, soit cinq points de moins qu'au niveau national[184]. Parmi les grandes villes, seules Montpellier et Marseille présentent des situations similaires. Pour autant, il existe également une classe très aisée à Lille, 1,2 % des foyers fiscaux étant redevables de l’impôt sur la fortune, pour un patrimoine moyen de près de 1,7 million d’euros[185].
Les disparités entre quartiers sont par ailleurs importantes : en 2002, le revenu médian s'établissait à moins de 6 800 euros par UC dans les quartiers du sud (Fives, Lille-Sud, Faubourg de Béthune), tandis qu'il dépassait 16 000 euros par UC dans les quartiers du nord-ouest (Vauban-Esquermes, Vieux-Lille et Centre)[186].
Revenu fiscal des ménages par Unité de Consommation en 2007
Ménages de : | Nombre d’UC | Revenu fiscal moyen | Seuil du premier décile (€) | Seuil du neuvième décile (€) | Rapport inter-déciles (9/1) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Lille | 138 294 | 18 127 | 2 609 | 34 676 | 13,3 | |
Métropole européenne de Lille | 703 124 | 19 248 | 4 628 | 34 221 | 7,4 | |
France métropolitaine | 40 895 697 | 20 752 | 6 573 | 35 572 | 5,4 | |
Sources des données : INSEE[187] |
Emploi
[modifier | modifier le code]Le niveau de l'emploi lillois n'a guère évolué au cours des 40 dernières années, mais sa structure s'est profondément modifiée. À la fin des années 1960, l'industrie emploie encore quelque 50 000 personnes. En 2006, elles sont moins de 10 000. En leur sein, les activités industrielles traditionnelles ont pratiquement disparu et l'industrie textile ne représente plus que 350 emplois. Les qualifications employées se sont aussi fortement modifiées : l'emploi industriel est en 2006 constitué pour près de moitié de cadres et professions intermédiaires, en premier lieu administratives ; l'emploi ouvrier n'en représente plus que 38 %. L'essentiel de l'emploi ouvrier est à présent de type artisanal, dans la construction et les services[188].
Emploi au lieu de travail Lille-Hellemmes-Lomme de 1968 à 2006
Secteur d’emploi | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 |
---|---|---|---|---|---|---|
Agriculture | 340 | 240 | 144 | 116 | 175 | 216 |
Industrie & BTP | 51 900 | 43 500 | 34 588 | 22 406 | 15 351 | 13 958 |
Tertiaire | 91 992 | 103 790 | 107 916 | 114 992 | 122 736 | 136 881 |
Total | 144 232 | 147 530 | 142 648 | 137 514 | 138 262 | 151 055 |
Sources des données : INSEE[189] |
Le secteur tertiaire, qui représentait 64 % des emplois en 1968, en représente 91 % en 2006. Les deux premiers employeurs sont l'administration publique et la santé et action sociale avec environ 24 000 emplois chacun. Viennent ensuite l'éducation avec 13 000 emplois et les activités de conseil et d'assistance aux entreprises avec plus de 10 000 emplois. Le commerce de détail et les activités financières représentent également près de 10 000 emplois pour le premier et de 9 000 pour les secondes, tandis que les services opérationnels aux entreprises et les transports en représentent près de 8 000 chacun[190].
Dans cet ensemble, les cadres et employés de la fonction publique représentent plus de 55 000 salariés, soit environ 40 % des cadres et professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires et employés. Les autres emplois sont principalement occupés par des cadres administratifs, commerciaux ou techniques d'entreprise (12 500), des professions intermédiaires administratives d'entreprise (15 000) et des employés administratifs d'entreprise (13 500). Les employés de commerce et le personnel de services aux particuliers représentent aussi environ 7 000 emplois chacun.
Parallèlement, la population active lilloise s'établissait en 2006 à 107 931 personnes, parmi lesquelles 89 784 ayant un emploi[191].
Répartition de la population active par catégorie socio-professionnelle en 1968 et 2006
Agriculteurs | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres, professions intellectuelles | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1968 | 2006 | 1968 | 2006 | 1968 | 2006 | 1968 | 2006 | 1968 | 2006 | 1968 | 2006 | |
Lille | 0,1 % | 0,0 % | 10,2 % | 3,0 % | 7,1 % | 22,7 % | 15,7 % | 27,2 % | 29,8 % | 28,7 % | 37,1 % | 18,5 % |
MEL | 1,3 % | 0,3 % | 9,5 % | 3,8 % | 5,5 % | 16,7 % | 15,0 % | 25,5 % | 24,7 % | 29,1 % | 44,1 % | 24,7 % |
France entière | 12,2 % | 1,9 % | 9,6 % | 5,7 % | 5,1 % | 14,4 % | 12,3 % | 23,9 % | 22,7 % | 29,6 % | 38,1 % | 24,6 % |
Sources des données : INSEE[192] |
La sociologie des actifs lillois a logiquement suivi celle des emplois, mais la rapidité de la restructuration du tissu industriel de la ville se traduit par un taux de sans emploi régulièrement supérieur de plusieurs points à la moyenne nationale depuis la fin des années 1970, en particulier parmi les populations ouvrières (4,3 % des cadres et professions intellectuelles supérieures sont sans emploi en 2006, taux conforme à la moyenne nationale (4,1 %), quand c'est le cas de 28 % des ouvriers, soit 13 points de plus qu'au niveau national (15,1 %)).
Part des sans emploi dans la population active de 1968 à 2006
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Lille | 2,9 % | 4,6 % | 10,3 % | 14,6 % | 16,9 % | 15,2 % |
MEL | 2,4 % | 3,8 % | 8,8 % | 12,4 % | 14,3 % | 13,2 % |
France entière | 2,1 % | 3,8 % | 7,4 % | 10,1 % | 11,7 % | 10,6 % |
Sources des données : INSEE[192] |
Entreprises et secteurs d'activité
[modifier | modifier le code]Lille est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la région Hauts-de-France. La ville est également le siège de la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lille. Elle gère le port fluvial, l’aéroport de Lille - Lesquin, l'aéroport de Merville - Calonne ainsi que plusieurs écoles de formation supérieure et le CFA.
En 2007, Lille compte près de 21 000 établissements, soit 31 % des établissements de la métropole. Les plus nombreux sont les établissements de commerce et de services aux entreprises (respectivement 4 265 et 4 087). Les établissements de l'industrie et de la construction sont en revanche relativement peu représentés (respectivement 819 et 758) et de petite taille (respectivement 17 et 8 salariés en moyenne). À l'inverse, les établissements de l'administration et de l'éducation, la santé et l'action sociale sont très représentés et de taille importante (respectivement 1 770 et 59 salariés en moyenne et 3 217 et 43 salariés en moyenne). Les activités immobilières et des services aux particuliers sont aussi particulièrement représentées (respectivement 1 771 et 3 075 établissements)[193].
Proportionnellement, la part des établissements de services aux entreprises est particulièrement importante. Très diversifiés, ils couvrent de grandes entreprises (La Poste, France Télécom, Forclum, Apave, etc.) mais aussi un grand nombre de moyennes et petites entreprises dans les activités informatiques, l'administration d'entreprises, la publicité et les études de marché, l'architecture et l'ingénierie, les services professionnels et le contrôle, la sécurité, le nettoyage et les services divers aux entreprises.
Secteur secondaire
[modifier | modifier le code]Lille affirme sa vocation manufacturière dès le XVIe siècle, particulièrement dans le domaine textile avec l'expansion de la sayetterie (fabrication d'étoffes légères en laine peignée) et de ses filatures de lin, puis de coton. Au début du XIXe siècle, l’avènement de la machine à vapeur et les importants gisements de charbon de la région permettent à la ville de développer une importante industrie textile (en particulier dans les quartiers de Wazemmes et Lille-Moulins) et mécanique (à Fives, Hellemmes,