Lion de Palmyre
Lion de Palmyre | |
Le Lion de Palmyre en 2010. | |
Type | Statue |
---|---|
Dimensions | 3,45 mètres de haut |
Matériau | Calcaire |
Méthode de fabrication | Sculpture |
Période | Ier siècle av. J.-C. |
Culture | |
Lieu de découverte | Palmyre |
Coordonnées | 34° 33′ 15″ nord, 38° 16′ 00″ est |
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Le Lion de Palmyre, également connu sous les noms de « Lion d'Athéna », « Lion du temple d'Al-Lât », ou encore « Lion d'Allât » (arabe : أسد اللات, assad al-Lāt), est une statue monumentale d'environ 3,5 mètres de haut, du Ier siècle av. J.-C., découverte en 1977 dans le temple d'Al-Lât à Palmyre en Syrie. Après sa découverte et sa restauration elle ornait l'entrée du musée de Palmyre. Détruite en par des membres de l'État islamique après leur conquête de la ville[1], sa restauration est terminée en .
Description
[modifier | modifier le code]Le lion d'Al-Lat est un relief dit relief appareillé de 3,45 mètres de haut[2], de style parthe, et pesant 15 tonnes[3], probablement incorporé à l'origine dans le mur extérieur du sanctuaire d'Al-Lat[4]. Cependant, une expertise archéologique récente, indiquerait que la statue ouvragée serait, dans un premier temps, localisée au cœur du téménos — c'est-à-dire la place sacrée — du Temple d'Al-Lat[5].
La sculpture représente un lion, attribut courant de la déesse Al-Lat. L'animal est vu de face protégeant une antilope — plus précisément un oryx d'Arabie — entre ses pattes. Al-Lat est une déesse protectrice, entre autres, des animaux sauvages. Une inscription du temple l'assimile à Artémis, même si elle est plus souvent représentée sous les traits d'Athéna. La sculpture peut aussi rappeler une prescription rituelle ou certaines dispositions sacrificielles.[réf. nécessaire]
Histoire
[modifier | modifier le code]Origine
[modifier | modifier le code]Une dédicace permet de dater l'œuvre de la première moitié du Ier siècle[4] ; le sanctuaire dédié à Al-Lat, serait à dater entre 103 et 164[5].
Découverte
[modifier | modifier le code]Le lion a été découvert en par la mission archéologique du Centre polonais d'archéologie méditerranéenne, avec le soutien de membres de l'université de Groningen, lors des fouilles du sanctuaire d'Al-Lât au sein du quartier ouest de la ville, connu sous le nom de « Camp de Dioclétien »[4]. La statue est découverte en morceaux, la pierre réemployée dans une fondation du IIIe siècle de notre ère.
Le lion est réassemblé par Józef Gazy (en) immédiatement après sa découverte et disposé devant l'entrée du musée de Palmyre. En 2005, la statue est restaurée par Bartosz Markowski (université de Varsovie), et Robert Zukowski (Académie polonaise des sciences)[6]. Les pièces sont alors réassemblées de manière plus stable et les pierres manquantes sont sculptées[7].
Destruction
[modifier | modifier le code]Lors de la guerre civile syrienne, le lion avait été recouvert d'une plaque de fer et par des sacs de sable afin de le protéger contre les bombardements, notamment lors de la première bataille de Palmyre en 2015. Toutefois, après avoir pris le site, Abou Leith al-Saoudi, chef des forces de l'État islamique à Palmyre, déclare, le , que les statues seront détruites, mais que la ville antique sera épargnée : « Au sujet de la ville historique, nous la préserverons et ne lui ferons subir aucun dommage inch’Allah, en revanche nous pulvériserons les statues que les mécréants adoraient auparavant. Nous ne toucherons pas aux monuments avec nos bulldozers contrairement à ce que certains disent[8],[9]. »
Le , le témoignage du directeur général du département des Antiquités et des musées de Syrie annonce que le lion a été détruit à coups de marteau par des combattants de l'organisation djihadiste le [10],[11]. Huit autres statues de la ville, transportées vers Alep par un trafiquant, ont également été détruites[12].
Restauration et exposition à Damas
[modifier | modifier le code]À la suite du retour des forces loyalistes à Palmyre en , Michel Al-Maqdissi, ancien responsable des fouilles et des études archéologiques de Syrie de 2000 à 2012, considère que la reconstruction du Lion d'Athéna ne poserait pas de problème puisque tous les éléments le constituant sont restés presque intacts, prêts à être remontés[13].
Les archéologues polonais ayant œuvré à sa restauration en 2005, Bartosz Markowski et Robert Zukowski, procèdent alors à une étude des vestiges. Ils considèrent eux aussi que la statue est réparable, et les morceaux récupérés sur place sont transférés à Damas[6]. Restauré, le lion est exposé à Damas en . La remise en état de la statue a été financée par l'UNESCO. Selon Bartosz Markowski, la moitié environ de la statue restaurée est issue de l’œuvre originale[2].
L’œuvre restaurée est exposée au musée national de Damas[2]. Étant une des premières restaurations après les dégâts de la guerre civile, elle symbolise la reconstruction après-guerre[14].
En , le Centre polonais d'archéologie méditerranéenne, dont des archéologues avaient participé à la restauration de la statue en 2005 et étaient en train de la restaurer à nouveau après sa destruction par l'organisation État islamique deux ans plus tôt, change de logo pour une représentation stylisée de la statue[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- AFP, « Palmyre : l'EI détruit le Lion d'Athéna », Le Figaro, (consulté le ).
- (en) Kinda Makieh, Tom Perry et Jane Merriman, « Palmyra statue damaged by Islamic State goes on display in Damascus », Reuters, (consulté le ).
- (en) AFP, « Isis militants destroy 2,000-year-old statue of lion at Palmyra », The Guardian, (consulté le ).
- Gawlikowski 1977.
- Jean Savaton, « Les Temples de Palmyre », sur cliolamuse.com (consulté le ).
- Maher Al Mounes, « Syrie: des archéologues polonais pour restaurer le Lion de Palmyre détruit par l'EI », sur Yahoo! Actualités, (consulté le ).
- Markowski 2004.
- Robin Verner, « L'État islamique assure qu'il détruira «seulement» les statues de Palmyre », Slate, .
- « Syrie : pourquoi l’EI épargne le site antique de Palmyre », France 24, .
- AFP, « EI : l'Unesco dénonce les nouvelles destructions d'antiquités à Palmyre », France Info, .
- Alicia Paulet, « Daech massacre le Lion d'Athéna à Palmyre », Le Figaro, .
- « Daesh détruit le Lion d'Athéna du musée de Palmyre », 20 Minutes, .
- Florence Evin, « 80 % de l’architecture » du site de Palmyre n’auraient pas été touchés par l’Etat islamique », Le Monde, (consulté le ).
- AFP, « Gardé par le "lion de Palmyre", le Musée de Damas rouvre ses portes », Le Point, (consulté le ).
- (en) « The Lion of Palmyra is PCMA new logo », .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Gawlikowski, « Le temple d'Allat à Palmyre », Revue archéologique, nouvelle série, vol. 2, , p. 253-274 (JSTOR 41744643, lire en ligne).
- (en) Bartosz Markowski, « The Lion of Allat in Palmyra : New Museum Display Project », Polish Archaeology in the Mediterranean, Centre polonais d'archéologie méditerranéenne, vol. 16, , p. 470-474 (lire en ligne).