Maire de Tunis

Maire de Tunis
Image illustrative de l’article Maire de Tunis
Armoiries de Tunis.

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Création
Titre Maire de Tunis
Cheikh El Médina (« cheikh de la ville »)
Mandant Conseil municipal de Tunis
Durée du mandat 5 ans
Premier titulaire Général Husseïn
Dernier titulaire Souad Abderrahim
Résidence officielle Hôtel de ville de Tunis

Le maire de Tunis préside le conseil municipal de Tunis, capitale de la Tunisie. Son mandat est de cinq ans.

Avant 1858 existe la fonction de Cheikh El Médina. Le décret beylical du crée la municipalité de Tunis et en confie la gestion à un conseil municipal de quatorze membres (un président, un vice-président et douze notables) désignés par le bey. Le texte constitutif stipule que les membres du conseil sont remplacés par tiers chaque année. Un tirage au sort détermine l'ordre de sortie des conseillers dans les deux premières années. À partir de la troisième année, les sortants sont les plus anciens. Toutefois, le mandat peut être renouvelé une fois. De plus, les membres du conseil municipal de Tunis ne sont pas nommés par le pouvoir central mais élus au suffrage censitaire[1].

Le conseil devait s'assembler au moins quatre fois par an, aux mois de safar, joumada al oula, chaabane et dhou al qi`da. Chaque session durait un mois mais pouvait être prorogée par le président en cas de nécessité. Les délibérations devaient recevoir l'approbation du bey. Les décisions du conseil étaient prises à la majorité des voix ; en cas de partage, la voix du président était prépondérante. Les séances étaient secrètes. Un budget des recettes et des dépenses était présenté, chaque année, au conseil par le président, ainsi que les comptes de l'exercice clos, qui devaient ensuite être soumis à l'approbation du bey. Le président avait en outre, dans ses attributions, la direction des travaux d'utilité publique, la signature des contrats avec les entrepreneurs, celle des bons et mandats, des dépenses et des recettes, et la perception des revenus affectés à l'entretien de la ville[2],[3].

En outre, une administration spéciale chargée du nettoyage de la ville est créée par le bey le . Cette assemblée est composée d'un conseil central présidé par le président de la municipalité et d'un conseil auxiliaire pour chaque quartier de la ville. Selon le texte législatif, les membres du conseil central sont choisis par la population tunisienne. Le conseil auxiliaire du quartier habité par les Européens est composé d'un membre pour chaque nationalité représentée par un consul. Ces membres sont élus par les notables des communautés européennes et confirmés par les consuls. Aucun texte ne précise sous quelle forme doit s'effectuer le vote mais il est fort probable qu'il devait se faire par acclamations ou sous la forme d'un scrutin à main levée[4].

Au lendemain de l'établissement du protectorat français en 1881, les finances municipales sont gérées par un receveur français dès octobre 1882. Après la signature des conventions de La Marsa le qui obligent le bey à signer tous les textes de lois préparés par le résident général de France, c'est ce dernier qui nomme les conseillers municipaux. Ainsi, le décret beylical du porte à 17 le nombre de membres dont huit Européens. Parmi les quatre Français nommés, deux sont vice-présidents, ce qui leur assure le pouvoir effectif[5]. Contrairement aux conseillers européens qui sont nommés par décret, les Tunisiens conservent le mode de désignation électif, l'un d'eux étant élu par les notables de la communauté juive[6].

Le décret du fixe le mode de fonctionnement des municipalités dans toute la Régence. Le mode de désignation électif des conseillers tunisiens de Tunis est d'abord conservé, avant d'être remplacé le par des nominations par décret comme dans toutes les autres municipalités[7]. Un renouvellement par tiers tous les ans est prévu par le décret mais la mesure ne sera jamais appliquée, les renouvellements devenant automatiques. Un décret est toutefois promulgué le , limitant à trois ans le mandat de ces conseillers municipaux, mais il ne sera pas plus appliqué que le décret précédent[8].

Ce mode de désignation est conservé jusqu'au décret beylical du , qui dote la ville de Tunis d'un conseil municipal composé de 18 membres tunisiens et 18 membres français, tous élus pour six ans à l'exclusion du Cheikh El Médina, qui reste désigné par l'administration. Mais les procédures d'élections ne sont pas les mêmes pour tous. Alors que les conseillers français sont élus au suffrage universel, les électeurs tunisiens sont toujours soumis au suffrage censitaire et capacitaire[9].

Le nombre de conseillers municipaux est porté à quarante membres (vingt Français et vingt Tunisiens) par le décret du puis à 42 membres le [10].

Depuis sa fondation par décret beylical de Mohammed Bey, le , la municipalité de Tunis a été administrée par une trentaine de maires qui ont eu en charge :

  • les affaires de la cité ;
  • la gestion des intérêts municipaux ;
  • la contribution à la promotion sociale, économique et culturelle de Tunis.

Période beylicale

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Ci-dessous figure une liste des Cheikhs El Médina jusqu'en 1885[11] :

Ci-dessous figure une liste des maires depuis 1858[12] :

Protectorat

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Indépendance

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Portrait Nom Début du mandat Fin du mandat Appartenance politique Notes
Ahmed Zaouche
(-)

1956

1957
Néo-Destour
Ali Belhouane
(-)

1957

1958
Néo-Destour
Ahmed Zaouche
(-)

1958

1963
Néo-Destour
Hassib Ben Ammar
(-)

1963

1969
Néo-Destour puis PSD
Fouad Mebazaa
()

1969

1973
PSD
Ezzeddine Abassi
(-)

1973

1975
PSD
Hassen El Memmi
(-)

1975

1978
PSD
Salah Aouidj
(-)

1978

1980
PSD
Zakaria Ben Mustapha
(-)

1980

1986
PSD
Mohamed Ali Bouleymane
(-)

1986

1988
PSD
Ahmed Belkhodja

1988

1990
RCD
Mohamed Ali Bouleymane
(-)

1990

2000
RCD
Abbès Mohsen
()

2000

2010
RCD
Mohamed Béji Ben Mami
()

2010

2011
RCD
Seifallah Lasram
2011

2018
Indépendant Désigné en tant que président de la délégation spéciale, après la dissolution du Conseil municipal à la suite de la révolution tunisienne.
Souad Abderrahim
()

2018

2023
Ennahdha Première femme élue maire de la ville, à la suite des premières élections municipales après la révolution de 2011.

Références

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  1. Arfaoui Khémais, Les élections politiques en Tunisie de 1881 à 1956, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 156 p. (ISBN 978-2296542587), p. 84.
  2. Auguste Sebaut, Dictionnaire de la législation tunisienne, Dijon, Imprimerie de François Carré, , 96 p. (lire en ligne), p. 55.
  3. Paul Zeys, Code annoté de la Tunisie, t. II, Nancy, Imprimerie Berger-Levrault et Cie, , 1292 p. (lire en ligne), p. 710.
  4. Khémais 2011, p. 85.
  5. David Lambert, Notables des colonies : une élite de circonstance en Tunisie et au Maroc (1881-1939), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 367 p. (ISBN 978-2753508484), p. 69.
  6. Khémais 2011, p. 86.
  7. Zeys 1901, p. 625.
  8. Lambert 2009, p. 62.
  9. Khémais 2011, p. 102.
  10. Khémais 2011, p. 116.
  11. مسامرات الظريف بحسن التعريف محمد السنوسي[réf. incomplète], p. 112.
  12. « Anciens maires », sur commune-tunis.gov.tn (consulté le ).