Maison Blanche (métro de Paris)

Maison Blanche
Accès principal de la station sur l'avenue d'Italie (avec l'œuvre River of air de Ned Kahn)
Accès principal de la station sur l'avenue d'Italie (avec l'œuvre River of air de Ned Kahn)
Localisation
Pays France
Ville Paris
Arrondissement 13e
Coordonnées
géographiques
48° 49′ 20″ nord, 2° 21′ 31″ est

Carte

Caractéristiques
Position par
rapport au sol
Souterraine
Voies 4
Quais 4
Nombre d'accès 5
Accessibilité Oui (Ligne 14 uniquement)
Zone 1 (tarification Île-de-France)
Transit annuel 1 203 631 (2021)
Historique
Mise en service (ligne 7), (ligne 14)
Architecte(s) Mark Wilson (Groupe-6)
Artiste(s) Ned Kahn
Gestion et exploitation
Propriétaire RATP
Exploitant RATP
Code(s) de la station 1409
GA41 / 41MBP
Ligne(s) (M)(7)(14)
Correspondances
Bus RATP (BUS)RATP47Traverse Bièvre Montsouris
Tramway (à 250m) (T)(3a)
Noctilien (BUS)N15N22
(7)
(14)

Maison Blanche est une station des lignes 7 et 14 du métro de Paris, située dans le 13e arrondissement de Paris, à proximité de la porte d'Italie.

Situation[modifier | modifier le code]

La station de la ligne 7 est établie sous l'avenue d'Italie, entre les rues Caillaux et Bourgon, à environ 14 mètres de profondeur. Son tympan sud est situé à proximité immédiate de la Petite Ceinture, en tranchée à cet endroit, que la ligne franchit par un passage inférieur. Approximativement orientée selon un axe nord-sud, elle s'intercale entre Tolbiac d'une part et Porte d'Italie (vers Mairie d'Ivry) ou Le Kremlin-Bicêtre (vers Villejuif - Louis Aragon) d'autre part. En direction du sud, il s'agit de la dernière station du tronc commun de la ligne avant que ne se séparent, grâce à un saut-de-mouton souterrain situé après la station.

La station de la ligne 14 est implantée entre la rue Caillaux et la rue Tagore à environ 21 mètres de profondeur, le long de l'avenue d'Italie, à l'est de la station de métro de la ligne 7. Orientée selon un axe nord-sud, et en dessous de la Petite Ceinture, la station s'intercale entre Olympiades d'une part et Hôpital Bicêtre d'autre part.

L'accès aux quais de la ligne 7 et de la ligne 14 se fait depuis le centre du grand parvis où sont situés les accès au métro. Les voyageurs peuvent emprunter des escaliers mécaniques ou des ascenseurs pour accéder aux quais de la ligne 14. Depuis les quais, la correspondance du métro se fait par la mezzanine.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mise en service[modifier | modifier le code]

La station est ouverte le 7 mars 1930 avec la mise en service du prolongement de la ligne 10 depuis Place d'Italie jusqu'à Porte de Choisy.

Le 26 avril 1931, elle est transférée à la ligne 7, qui effectue alors le trajet de Pré-Saint-Gervais ou de Porte de la Villette jusqu'au terminus sud de Porte d'Ivry, lequel est inauguré à la même date[1].

Elle doit sa dénomination à son implantation au sein du quartier de la Maison-Blanche, lequel tient son nom d'une auberge nommée « Maison Blanche ». La rue de la Maison-Blanche se trouve à plusieurs centaines de mètres au nord, à proximité de la station voisine Tolbiac.

À son ouverture, la station permet la correspondance avec la gare de la Maison-Blanche de la ligne de Petite Ceinture, située à proximité immédiate de ses accès. Cette gare est fermée au trafic voyageurs en 1934.

Dans le contexte de défense passive, la station était, avec Place des Fêtes[2] sur la même ligne (aujourd'hui sur les lignes 7 bis et 11), une des deux équipées, lors de leur construction, pour être à l'abri des attaques chimiques[3]. Le tunnel à proximité était alors muni de portes étanches à l'air[4] qui auraient permis à la population de se réfugier à l'intérieur de la station en cas d'attaque. Au moins deux de ces portes demeurent aujourd'hui en place dans le tunnel[3].

Un attentat est perpétré par un groupe terroriste (GIA) à proximité de la station le . Une bonbonne de gaz déposée dans une poubelle est découverte par un postier, mais elle explose alors que les policiers mettent en place un périmètre de sécurité : le bilan est de 18 blessés[5],[6]. Le lieu est choisi en référence aux circonstances de l'arrestation de Khaled Kelkal, l'un des principaux instigateurs de l'attentat du RER B à Saint-Michel. Quelques jours auparavant, le , les forces de l'ordre avaient abattu Kelkal au cours de son interpellation au lieu-dit Maison Blanche[7], près de Vaugneray (Rhône)[8].

Dans le cadre du programme « Renouveau du métro » de la RATP, les couloirs de la station et l'éclairage des quais ont été rénovés le [9].

Prolongement de la ligne 14[modifier | modifier le code]

Les premiers projets de prolongement de la ligne 14 datent de sa création.

Dans les années 1990, il était prévu que la ligne serait construite de Bibliothèque François Mitterrand vers la Cité internationale universitaire de Paris en passant par Maison Blanche, avec une possible reprise de la Petite Ceinture pour la section de Maison Blanche à Cité Universitaire. Pour des raisons budgétaires, cette extension ne sera pas réalisée et seule la section Bibliothèque - Madeleine est creusée et ouverte en 1997.

Dans les années 2000, est étudiée la possibilité de prolonger la ligne 14 vers Olympiades. Il est alors prévu que la suite de ce prolongement irait jusqu'à Maison Blanche dans le but de reprendre l'embranchement existant de la ligne 7 vers Villejuif - Louis Aragon, ouvert au début des années 1980.

Dans les années 2010, des études ont eu lieu quant à l'opportunité de prolonger la ligne 14 plus au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly. Bien que ce prolongement passerait par Maison Blanche, il n'est pas prévu d'arrêt à Maison Blanche dans les premiers plans du Grand Paris Express. Après manifestations des élus locaux et des habitants du 13e arrondissement, Maison Blanche est retenue à titre conservatoire.

La déclaration d'utilité publique date de 2016, permettant le démarrage des travaux de construction de l'extension. Seule gare construite à Paris dans le cadre du Grand Paris Express[10], Maison Blanche est construite sous maîtrise d'ouvrage de la RATP. La conception de la station est confiée au groupement conduit par les ingénieries SETEC TPI et SYSTRA ainsi qu'à Mark Wilson de l'agence d'architecture Groupe-6[11],[12].

Les travaux préparatoires se déroulent de jusque fin 2017. La construction de la station a débuté en 2018 [13]. Elle est attribuée en à Léon Grosse en groupement avec Soletanche Bachy France[14]. Les travaux de creusement du tunnel se sont achevés en mars 2021, avec l'arrivée d'un tunnelier à Maison Blanche. En avril 2023, les tests des trains sur le prolongement de la ligne 14 ont commencé. L'extension devait initialement être achevée en 2027, mais la livraison a été accélérée à la suite de l'attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Le 24 juin 2024, la station est ouverte au public.

Installation artistique River of air de Ned Kahn[modifier | modifier le code]

L'artiste et sculpteur environnementaliste californien Ned Kahn Ned Kahn (en) a créé une installation artistique surplombant la station en coordination avec Mark Wilson[15]. L'œuvre baptisée « River of air » est faite d'acier inoxydable et de 18 600 feuilles souples en éthylène tétrafluoroéthylène (ETFE) qui ondoient et réfléchissent la lumière du soleil au-dessus des deux émergences de la station[16]. La hauteur des mâts supportant la structure est de 10 m et la voile a 70 m de long et 6 m de large[17].

Services aux voyageurs[modifier | modifier le code]

Accès[modifier | modifier le code]

La station comporte trois accès :

  • Sortie no 1 « Avenue d'Italie » au niveau du 129 avenue d'Italie. Cet accès est équipé d'escalateurs et de deux ascenseurs;
  • Sortie no 2 « Rue du Tage » au niveau du 160 avenue d'Italie;
  • Sortie no 3 « Rue Tagore » au niveau du 133 avenue d'Italie. Cet accès, équipé d'escalateurs, donne sur la ligne 14 uniquement;

et deux sorties (sans entrées) côté ligne 7:

  • Sortie no 4 « Rue de la Vistule » au niveau du 103 avenue d'Italie ;
  • Sortie no 5 « Rue Bourgon » au niveau du 144 avenue d'Italie.

Quais[modifier | modifier le code]

  • La station de la ligne 7 est de configuration standard pour la ligne 7: elle possède deux quais séparés par les voies du métro et la voûte est elliptique. La décoration est du style utilisé pour la majorité des stations du métro : le bandeau d'éclairage est blanc et arrondi dans le style « Gaudin » du renouveau du métro des années 2000, et les carreaux en céramique blancs biseautés recouvrent les pieds-droits, la voûte et le tympan. Les cadres publicitaires sont en faïence de couleur miel et le nom de la station est également en faïence. Les sièges sont du style « Motte » de couleur bleue.
  • La station de la ligne 14 est également de configuration standard: composée de deux quais de 120 mètres de long séparés par les voies du métro, et bordée de façades de quai. La particularité est que ces façades remontent jusqu'au plafond, afin de respecter les nouvelles normes architecturales de la Société des Grands Projets. Les sièges sont du style A KIKO de couleur jaune.

Intermodalité[modifier | modifier le code]

  • Le parvis en surface permet d'aller vers le tramway de la ligne T3a ou le pôle bus de la porte d'Italie (à environ 250m).
  • Une station Véligo est en cours d'aménagement.

Fréquentation[modifier | modifier le code]

En 2019, 1 803 381 voyageurs sont entrés à cette station ce qui la place à la 258e position des stations de métro pour sa fréquentation sur 302[18],[19].

En 2020, avec la crise du Covid-19, 955 254 voyageurs sont entrés dans cette station, ce qui la place à la 246e position des stations de métro pour sa fréquentation[20].

En 2021, la fréquentation remonte progressivement, avec 1 203 631 voyageurs qui sont entrés dans cette station ce qui la place à la 261e position des stations de métro pour sa fréquentation sur 304[21],[22].

Culture[modifier | modifier le code]

La station sert de décor à une scène importante du roman de Günter Grass Le Tambour (1960), dans laquelle le héros, Oscar Matzerath, aperçoit les inspecteurs venus l'arrêter alors qu'il se dirige vers la sortie en empruntant l'escalator.

À proximité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor [détail de l’édition], p. 225.
  2. Julian Pepinster, Le Métro de Paris, p. 223.
  3. a et b Julian Pepinster, Le Métro de Paris, Éditions La Vie du Rail, 2010, 160 p. (ISBN 978-2918758129), p. 233.
  4. Photo des portes de défense passive, construites en 1936, à la station Maison Blanche, sur fr.topic-topos.com (consulté le 19 novembre 2012).
  5. « Attentat avenue d'Italie », INA, 6 octobre 1995.
  6. « Attentats de 1995 : Ramda jugé à Paris », www.lexpress.fr.
  7. Carte des lieux, sur le site www.geoportail.gouv.fr (consulté le 15 janvier 2018).
  8. Christophe Dubois et Nelly Terrier, « Deux islamistes face aux 200 victimes des attentats de 1995 », Le Parisien, 1er octobre 2002.
  9. « SYMBIOZ - Le Renouveau du Métro », sur www.symbioz.net (consulté le )
  10. « Prolongement ligne [[Ligne 14 du métro de Paris|ligne 14]], gare Maison Blanche », sur prolongementligne14-orly.fr (consulté le )
  11. « Grand Paris Express : les maîtres d’œuvre de la ligne 14 sud désignés », sur www.lemoniteur.fr, (consulté le )
  12. « Ligne 14 : SYSTRA dans le groupement de maîtrise d'œuvre du prolongement Sud », sur www.ratp.fr (consulté le )
  13. Fiche de la gare de Maison Blanche, Paris XIIIe, document de la Société du Grand Paris, www.societedugrandparis.fr, 4 septembre 2017 (consulté le 9 septembre 2017).
  14. « La RATP donne le coup d’envoi des travaux de génie civil de la ligne 14 sud », sur www.lemoniteur.fr, (consulté le ).
  15. « Les gares du Grand Paris Express abriteront la plus grande collection d'art urbain d'Europe », sur Société du Grand Paris (consulté le )
  16. « L'art du grand Paris - Maison Blanche (Au-dessus du métro, la Seine) », sur L'art du grand Paris (consulté le )
  17. « Ned KAHN & Mark WILSON - Une folie vibratoire », sur culture-grandparisexpress.fr (consulté le ).
  18. « Trafic annuel entrant (2019) », sur data.ratp.fr, (consulté le )
  19. Le nombre de 302 stations n'inclut pas la station fictive Funiculaire de Montmartre. Cette dernière est en effet considérée comme une station de métro (et deux points d'arrêts) par la RATP et rattachée statistiquement à la ligne 2, ce qui explique pourquoi la RATP annonce 303 stations et non 302 en 2019.
  20. « Trafic annuel entrant 2020 », sur data.ratp.fr, (consulté le )
  21. « Trafic annuel entrant 2021 », sur data.ratp.fr, (consulté le )
  22. Le nombre de 304 stations n'inclut pas la station fictive Funiculaire de Montmartre. Cette dernière est en effet considérée comme une station de métro (et deux points d'arrêts) par la RATP et rattachée statistiquement à la ligne 2, ce qui explique pourquoi la RATP annonce 305 stations et non 304 en 2021.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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