Margarete Rosenberg

Margarete Rosenberg
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
HambourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Margarete QuednauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Serveuse, Conductrice, prostituéeVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieu de détention

Margarete Rosenberg, née le à Stettin et morte le à Hambourg, est une conductrice de tramway allemande dénoncée en 1940 par son employeur, la Berliner Verkehrsgesellschaft (BVG), pour comportement lesbien. Elle survit à plusieurs peines de prison, dont une incarcération dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück.

Enfance et formation

[modifier | modifier le code]

Margarete Rosenberg grandit à Stettin, la capitale de la province de Poméranie. Son père est un aubergiste, et sa mère est décédée prématurément. À l'âge de 14 ans, elle quitte l'école pour travailler dans la maison et dans la taverne de son père.

À l'âge de 21 ans, elle s'installe à Berlin, où elle travaille d'abord comme serveuse et prostituée en raison de son manque de formation professionnelle.

Vie de famille

[modifier | modifier le code]

Condamnation de l'homosexualité sous le Régime nazi

[modifier | modifier le code]

Les poursuites pénales du régime nazi ne traitent pas les hommes et les femmes homosexuelles de la même façon. L'article 175 du RStGB ne criminalise pas les actes sexuels entre femmes. Les autorités policières établissent néanmoins des fichiers de femmes suspectes dans le cadre d'enquêtes afin de pouvoir prendre des mesures à leur encontre dans certaines circonstances[1]. L'historienne Laurie Marhoefer développe le concept de la forme intersectionnelle de la persécution nationale-socialiste des femmes lesbiennes et explique que l'homosexualité féminine n'est pas un motif de persécution en soi, mais joue un rôle en combinaison avec d'autres soupçons[2].

En 1935, elle épouse Arthur Rosenberg, boulanger et ancien client[3], avec qui elle ouvre une boulangerie qui ferme un an plus tard. Margarete Rosenberg est ensuite employée comme conductrice de tramway par la Berliner Verkehrsgesellschaft en août 1940 et est dénoncée par son employeur quelques semaines après avoir commencé à travailler[4]. Elle et ses collègues auraient eu des relations sexuelles entre elles et ne se seraient pas présentées au travail le lendemain.

Arrestation et déportation

[modifier | modifier le code]

En 1940, elle est interrogée par la Gestapo. Leurs collègues alléguaient qu’elles avaient eu des relations sexuelles avec d’autres femmes. La Gestapo prétendait que ces relations s’étaient ingérées dans leurs responsabilités professionnelles dans une station de tramway de Berlin[5]. Elle est accusée de subversion, puis déportée au camp de concentration de Ravensbrück en tant que prisonnière politique. La mention « lesbienne » figure dans son dossier[6].

Lorsque Margarete Rosenberg est transférée dans un autre camp en janvier 1945. Elle a survécu à la période de détention de plus de 4 ans avec de graves dommages à sa santé[5]. Elle vit ensuite à Hambourg, où elle meurt le 20 mars 1985[7].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Claudia Schoppmann: Lesbische Frauen und weibliche Homosexualität im Dritten Reich. In: Michael Schwartz: Homosexuelle im Nationalsozialismus. Neue Forschungsperspektiven zu Lebenssituationen von lesbischen, schwulen, bi-, trans- und intersexuellen Menschen 1933 bis 1945. De Gruyter Oldenbourg 2014, (ISBN 978-3-48685-750-4). S. 85–91
  2. Laurie Marhoefer: Wurden lesbische Frauen im Nationalsozialismus verfolgt? Mikrogeschichte und Begriff der „Verfolgtengruppe“ in: Invertito. Jahrbuch für die Geschichte der Homosexualitäten, hrsg. vom Fachverband Homosexualität und Geschichte e.V., 21. Jg., 2019, S. 20
  3. (en) Claudia Schoppmann, « Denounced as a Lesbian: Elli Smula (1914‑1943), Working Woman from Berlin », Témoigner. Entre histoire et mémoire. Revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz, no 125,‎ , p. 91–94 (ISSN 2031-4183, DOI 10.4000/temoigner.6440, lire en ligne, consulté le )
  4. Christian De Leusse, « Les lesbiennes au cours des années de guerre (1940-1944) », sur Mémoire des sexualités, (consulté le )
  5. a et b (en) Claudia Schoppmann, « Denounced as a Lesbian: Elli Smula (1914‑1943), Working Woman from Berlin », Témoigner. Entre histoire et mémoire. Revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz, no 125,‎ , p. 91–94 (ISSN 2031-4183, DOI 10.4000/temoigner.6440, lire en ligne, consulté le )
  6. « Les lesbiennes sous le régime nazi », sur encyclopedia.ushmm.org (consulté le )
  7. Claudia Schoppmann Elsa Conrad - Margarete Rosenberg - Mary Pünjer - Henny Schermann. Vier PorträtsIn: Homophobie und Devianz. Weibliche und männliche Homosexualität im Nationalsozialismus, Metropol Verlag, Berlin 2012, (ISBN 978-3-86331-066-0). S. 100–104 (online als PDF)

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (de) Claudia Schoppmann, «  Liebe wurde mit Prügelstrafe geahndet: Zur Situation lesbischer Frauen in den Konzentrationslagern », Beiträge zur Geschichte der nationalsozialistischen Verfolgung in Norddeutschland. Verfolgung von Homosexuellen im Nationalsozialismus, no 5,‎ , p. 14-21 (lire en ligne [PDF])
  • (de) Claudia Schoppmann, «  Elsa Conrad - Margarete Rosenberg - Mary Pünjer - Henny Schermann - Elsa Conrad - Margarete Rosenberg - Mary Pünjer - Henny Schermann. Vier Porträts », Homophobie und Devianz. Weibliche und männliche Homosexualität im Nationalsozialismus, Berlin, Metropol Verlag,‎ (ISBN 978-3-86331-066-0, lire en ligne [PDF])

Liens externes

[modifier | modifier le code]

  • Recueil bibliographique d'Anna Hájková sur la situation des femmes lesbiennes et transgenres sous le national-socialisme