Marlène Jobert
Naissance | |
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Nationalité | |
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Activités | Actrice, narratrice de livre audio, écrivaine, autrice de littérature pour la jeunesse |
Période d'activité | Depuis |
Conjoint | Walter Green (d) |
Enfants | |
Parentèle | Elsa Lunghini (nièce) Joséphine Jobert (nièce par le frère) |
Distinctions | |
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Films notables |
Marlène Jobert, née le à Alger[1] en Algérie française, est une actrice française, également romancière et conteuse pour enfants.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Marlène Jobert est la fille de Charles Jobert, adjudant-chef, militaire de carrière dans l'aviation et d'Éliane Azulay, originaire de Birkhadem en Algérie[2].
Marlène Jobert entreprend des études au conservatoire de Dijon tout en étant élève des Beaux-arts de Dijon. Elle étudie ensuite le drame et l'art au Conservatoire de Paris, gagnant sa vie comme modèle pour photos et figurante dans des productions cinématographiques.
Carrière d'actrice
[modifier | modifier le code]Années 1960
[modifier | modifier le code]Après quelques engagements au théâtre — en particulier Des clowns par milliers, avec Yves Montand[3] — et à la télévision, elle commence à connaître la notoriété grâce à ses rôles sur grand écran.
En 1962 elle subit un grave accident automobile à Paris sur l'île Saint-Louis; la voiture dérape, sa tête est brutalement projetée contre le pare-brise et le choc violent la défigure. En 1965 elle précise : « j'ai cru devenir folle. C'était horrible. Je ne pouvais plus me regarder dans une glace, j'avais une cicatrice de 12 cm. Je pensais ne jamais sortir de ce cauchemar. La chirurgie esthétique m'a sauvé la vie[4]. »
Elle fait ses débuts à la scène en 1963 puis à l'écran en 1966, dans un second rôle marquant du film Masculin féminin de Jean-Luc Godard, pour lequel elle intervient aux côtés de Jean-Pierre Léaud et Chantal Goya; elle va les retrouver par ailleurs dans Les Dossiers de l'Agence O en 1968.
En 1967 elle joue aux côtés de Jean-Paul Belmondo et de Geneviève Bujold dans Le Voleur de Louis Malle.
En 1968 le film populaire Alexandre le Bienheureux la rend célèbre, elle donne la réplique à Philippe Noiret. Le rôle du personnage féminin intéressé de Rita dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages lui est attribué par le réalisateur et auteur Michel Audiard ; aux côtés de Bernard Blier, Françoise Rosay, André Pousse, elle campe un personnage de jeune femme mutine, dévorée par l'ambition. La même année Guy Casaril lui propose le rôle principal de L'Astragale, d'après le livre éponyme d'Albertine Sarrazin, lequel remporte le succès du box-office.
Années 1970
[modifier | modifier le code]Au début des années 1970 elle connaît trois de ses plus grands succès au cinéma comme policière dans Dernier Domicile connu de José Giovanni (avec Lino Ventura), dans le thriller de René Clément Le Passager de la pluie (avec Charles Bronson) et de Jean-Paul Rappeneau Les Mariés de l'an II (avec Jean-Paul Belmondo).
À cette période les principaux metteurs en scène faisant appel à Marlène Jobert sont notamment Philippe de Broca, Claude Chabrol, Robert Enrico et Claude Lelouch. Dans les années 1970 elle participe avec sa propre entreprise, MJ, à la coproduction de quelques-uns de ses films, comme en 1974 les comédies Juliette et Juliette avec Annie Girardot et Pas si méchant que ça avec Gérard Depardieu. Dans un registre plus dramatique, Maurice Pialat la met en scène avec Jean Yanne dans Nous ne vieillirons pas ensemble (1972) où elle est particulièrement remarquée par la critique. Son opiniâtreté permet au film, dont le tournage a été retardé par la mort de l'épouse de Jean Yanne, d'être mené à bien.
Actrice rousse aux cheveux courts le plus souvent, elle interprète des rôles où les actions courageuses de ses personnages confrontés à la virilité de ses partenaires masculins contrastent avec son image d'apparente fragilité, comme dans Folle à tuer d'Yves Boisset, dans lequel son personnage est la proie d'une machination.
Années 1980
[modifier | modifier le code]Pendant quelques années Marlène Jobert entreprend de chanter et d'enregistrer des disques. Elle connaît un certain succès entre 1985 et 1988 avec les chansons C'est un éternel besoin d'amour (1984), Je ne pense qu'à toi (Les oiseaux chantent faux) (1985), Super vibrations, Viens te jeter dans mes bras (1986) et Hei, Amore ! (1986).
En 1986 l'album Tout pour se plaire est distribué dans de nombreux pays francophones, dont le Québec. Durant cette décennie Marlène Jobert tourne peu (six films au total) ; en 1989 elle participe à son dernier film, Les cigognes n'en font qu'à leur tête, sous la direction de Didier Kaminka.
Années 1990
[modifier | modifier le code]Délaissant le cinéma, Marlène Jobert ne tourne plus qu'occasionnellement pour la télévision. Au milieu des années 1990 son dernier rôle notable est celui de l'avocate Claire Moretti dans la série télévisée Avocat d'office.
Années 2000
[modifier | modifier le code]En 2002 elle refuse un rôle dans le film Huit femmes, rôle qui sera confié à Isabelle Huppert.
En 2007 elle reçoit le prix d'honneur lors de l'attribution des Césars[5].
Carrière d'autrice et de conteuse
[modifier | modifier le code]En 1979 Marlène Jobert publie un disque sur lequel elle lit des poèmes de Jacques Prévert[6].
Elle est la narratrice et parfois l'autrice de la série de fascicules « Les Plus Beaux Contes du monde » publiés par les éditions Atlas dans les années 1990.
Depuis les années 2000, elle écrit et enregistre des livres parlés pour enfants, des livres sur la musique distribués à plus de 15 millions d'exemplaires à travers le monde, au cours de sa carrière de conteuse[7].
En 2014 elle publie chez Plon son autobiographie, Les Baisers du soleil[7].
Plusieurs écoles maternelles en France portent son nom[8],[9].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Au début des années 1960 Marlène Jobert, actrice débutante, vit avec Claude Berri.
En 1974 un fait divers met en lumière une proximité supposée avec Valéry Giscard d'Estaing : un accident de la route en plein Paris, dont la victime est le nouveau président de la République au volant de la Ferrari prêtée par le réalisateur Roger Vadim, épisode que l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné ne manque pas de relater[10], alors que la présence de l'actrice aux côtés de Valéry Giscard d'Estaing est évoquée[11]. Toutefois Marlène Jobert tient à démentir, dans son autobiographie parue en 2014, qu'une liaison amoureuse ait pu exister entre eux[12].
En 1976, au sommet de sa gloire, Marlène Jobert tombe amoureuse de Walter Green, un chirurgien-dentiste suédois, lequel ignore sa notoriété en France ; ils vivent ensemble puis rapidement se marient[13].
Le elle donne naissance à des jumelles, Eva et Joy. Eva Green est actrice, et sa jumelle Joy, plus discrète, a été éleveuse de pur-sang en Normandie[14]. Par la suite elle a suivi son mari en Italie, où celui-ci est producteur de vin.
Parmi sa famille proche, deux de ses nièces sont des artistes reconnues : la chanteuse Elsa, fille de sa sœur Christiane Jobert, elle-même artiste peintre et sculptrice, et l'actrice Joséphine Jobert, fille de son frère Charles Jobert, directeur de la photographie. Un autre de ses frères est le Pr Guy Jobert, universitaire.
Filmographie
[modifier | modifier le code]Cinéma
[modifier | modifier le code]- 1966 : Masculin féminin de Jean-Luc Godard : Elisabeth
- 1966 : Martin Soldat de Michel Deville : la résistante
- 1967 : Alexandre le Bienheureux d'Yves Robert : Agathe Bordeaux
- 1967 : Le Voleur de Louis Malle : Broussaille
- 1968 : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard : Rita
- 1968 : L'Astragale de Guy Casaril : Anne, l'évadée en cavale
- 1970 : Dernier Domicile connu de José Giovanni : Jeanne Dumas, la nouvelle auxiliaire de l'inspecteur
- 1970 : Le Passager de la pluie (Rider On The Rain) de René Clément : Mélancolie Mau
- 1971 : Les Doigts croisés (To Catch a Spy) de Dick Clement : Fabienne
- 1971 : Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau : Charlotte Philibert
- 1971 : La Poudre d'escampette de Philippe de Broca : Lorène
- 1971 : La Décade prodigieuse de Claude Chabrol : Hélène van Horn
- 1972 : Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat : Catherine
- 1973 : Juliette et Juliette de Remo Forlani : Juliette Rosenec
- 1974 : Pas si méchant que ça de Claude Goretta : Nelly
- 1974 : Le Secret de Robert Enrico : Julia Vandal
- 1975 : Folle à tuer d'Yves Boisset : Julie Bellanger
- 1976 : Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch : Lola
- 1977 : Julie pot de colle de Philippe de Broca : Julie Chardon
- 1977 : L'Imprécateur de Jean-Louis Bertuccelli : Mme Arangrude
- 1978 : Va voir maman, papa travaille de François Leterrier : Agnès Lucas
- 1979 : Un jouet dangereux (Il giocattolo) de Giuliano Montaldo : Ada Barletta
- 1979 : Grandison d'Achim Kurz : Rose Grandison
- 1979 : La Guerre des polices de Robin Davis : Marie Garcin
- 1981 : Une sale affaire d'Alain Bonnot : Hélène
- 1981 : L'Amour nu de Yannick Bellon : Claire
- 1983 : Effraction de Daniel Duval : Kristine
- 1984 : Les Cavaliers de l'orage de Gérard Vergez : Marie Castaing
- 1984 : Souvenirs, Souvenirs d'Ariel Zeitoun : Nadia
- 1989 : Les cigognes n'en font qu'à leur tête de Didier Kaminka : Marie Dornec
Télévision
[modifier | modifier le code]- 1967 : Par quatre chemins (téléfilm)
- 1967 : Rue barrée d'André Versini (série télévisée) : Martine Ponchon
- 1967 : Les Chevaliers du ciel de François Villiers (série télévisée) : Irène
- 1968 : Les Dossiers de l'Agence O de Jean Salvy et Marc Simenon (série télévisée, 13 épisodes) : Mademoiselle Berthe
- 1969 : Laure de Moshé Mizrahi (série télévisée)
- 1987 : Qui c'est ce garçon ? de Nadine Trintignant (série télévisée)
- 1991 : C'est quoi ce petit boulot ? de Michel Berny et Gian Luigi Polidoro (série télévisée)
- 1992 : La Femme à l'ombre de Thierry Chabert (téléfilm)
- 1994 : Avocat d'office de Gabriel Aghion, Bernard Stora et Daniel Vigne (série télévisée)
- 1998 : Les Marmottes de Jean-Denis Robert et Daniel Vigne (série télévisée)
- 1998 : Maintenant et pour toujours de Joël Santoni et Daniel Vigne (téléfilm)
Théâtre
[modifier | modifier le code]- 1962 : Le Timide au palais de Tirso de Molina, mise en scène NA Caravette, Théâtre Gramont
- 1963 : Des clowns par milliers d'Herb Gardner, mise en scène Raymond Rouleau, Théâtre du Gymnase[3]
- 1967 : Danse lente sur le champ de bataille de William Hanley, mise en scène Jean Tasso et Gilles Segal, Théâtre des Mathurins
- 1967 : L'Œil anonyme de Peter Shaffer, mise en scène Raymond Gérôme, Théâtre Montparnasse
- 1967 : Black Comedy de Peter Shaffer, mise en scène Raymond Gérôme, Théâtre Montparnasse
Publications et livres audio
[modifier | modifier le code]- Marlène Jobert dit Prévert, 1979, disque sur lequel elle lit des poèmes de Jacques Prévert[15].
- Une nuit bizarre, bizarre, pour faire aimer la musique de Bach
- L'Arbre qui pleure, pour faire aimer la musique de Mozart
- Ma mère a engagé une sorcière!, pour faire aimer la musique de Chopin
- Panique chez les sorcières!, pour faire aimer la musique de Bach
- Le Petit Garçon qui mordait les chiens, pour faire aimer la musique de Tchaïkovsky
- Le Vieil Homme qui faisait danser les saisons, pour faire aimer la musique de Vivaldi
- Le Mystère de l'homme-gorille, pour faire aimer la musique de Mozart
- Une maîtresse extraordinaire, pour faire aimer la musique de Beethoven
- En route pour les étoiles, pour faire aimer la musique de Vivaldi
- Lou-kiang et le lac aux bambous, pour faire aimer la musique traditionnelle chinoise
- Pierre et la pluie magique, pour faire aimer la musique de Ravel
- Bientôt, je lis, Coton et Cotonette
- Bientôt, je lis, L'ogre de la fête foraine
- Bientôt, je lis, La nuit de Fantomax
- Bientôt, je lis, Le cartable magique
- Les Sorcières de la rue des tempêtes de Marlène Jobert, lu par Marlène Jobert et Eva Green, Contes et légendes jeunesse, 2018
- Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling, lu par Marlène Jobert et Eva Green, Contes et légendes jeunesse, 2019
- Marlène Jobert raconte 24 contes pour un merveilleux Noël, Contes et légendes jeunesse, 2019
- La Belle et la Bête, lu par Marlène Jobert et Eva Green, illustrations d'Éric Puybaret, Glénat Jeunesse, 2020
Distinctions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- 2014 : Commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres[16]
- 2022 : Chevalière de la Légion d'honneur[17].
Récompenses
[modifier | modifier le code]- 1968 : prix Bistingo (prix annuel décerné à une jeune vedette par un jury dédié)
- 1970 : prix spécial David di Donatello pour sa performance dans le film Le Passager de la pluie
- 1970 : prix spécial David di Donatello pour sa performance dans le film Dernier Domicile connu
- 1973 : prix Archange du cinéma (prix partagé avec Pierre Richard)
- 2007 : César d'honneur[18]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Marlène Jobert, conteuse enchanteresse : «J’ai besoin de calme et de paix» », sur Leparisien.fr (consulté le ).
- Roger Berg, Chalom Chemouny et Franklin Didi, Guide juif de France, Éditions Migdal, 1971, p. 402.
- « Des clowns par milliers… ! », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le ).
- Paris-Presse-L'Intransigeant, 30 octobre 1965, p. 21.
- « César : le sacre de «Lady Chatterley» », sur liberation.fr, .
- Marlène Jobert dit Prévert, sur pointculture.be, consulté le .
- VIDEO. Marlène Jobert publie son autobiographie, "Les baisers du soleil", sur francetvinfo.fr, consulté le 22 novembre 2019.
- « Marlène Jobert retourne sur les bancs de l'école », sur Le Parisien, 16 novembre 2013.
- « Marlène Jobert donne son nom à l’école », sur Ouest-France, .
- « François Hollande/Julie Gayet : l'Elysée doit communiquer pour sauver... Trierweiler », sur Le Nouvel Observateur, 11 janvier 2014.
- « Stars et politiques, une histoire d’amour éternelle : Valérie Giscard d'Estaing et Marlène Jobert », sur Elle (magazine), 12 décembre 2013.
- « Marlène Jobert nie avoir eu une liaison avec Giscard d'Estaing : "Je ne l'ai croisé qu'une fois !" », sur Téléstar, 5 novembre 2014.
- « Marlène Jobert : qui est Walter Green, son mari depuis plus de 40 ans ? », sur closermag.fr, 4 novembre 2020.
- « Marlène Jobert et Eva Green. Souvenirs, souvenirs - Album de famille », sur Paris Match,
- [1], sur pointculture.be, consulté le
- Aurélie Filippetti, « Arrêté du 16 janvier 2014 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres », sur le site du ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
- Décret du 13 juillet 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
- « Marlène Jobert », sur academie-cinema.org (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Marlène Jobert sur le site de son éditeur Glénat