Michel Frotet de la Bardelière
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Surnom | L'Ajax Malouin |
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Parentèle | Nicolas Frotet de La Landelle (d) (cousin germain) |
Membre de | |
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Conflit |
Michel Frotet de la Bardelière ( à Saint-Malo - en expédition maritime vers les Moluques) est un capitaine ligueur, navigateur et explorateur français. Son nom est connu via l'expédition de la Compagnie française des mers orientales, relatée par François Pyrard et François Martin. Il est surnommé l'Ajax Malouin.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origine
[modifier | modifier le code]Michel Frotet de la Bardelière est le fils aîné de Nicolas Frotet, sieur de La Bardelièret, et de Jocelyne Maingart[1]. Par sa mère, il est le petit-neveu de Jacques Cartier et le parent de Josselin Maingard.
La Bardelière se consacre à la navigation et devient un des meilleurs capitaines du port de Saint-Malo. Il commande une flotte de cinq navires en 1583 lorsqu'il vient au Canada pour commercer avec les Amérindiens. Il revient de la vallée du Saint-Laurent en [2], accompagné de sauvages à apprivoiser pour faciliter le trafic. Son nom est à l'origine du lac La Bardelière au Québec.
La Ligue catholique
[modifier | modifier le code]Comme son cousin Nicolas Frotet de la Landelle, il soutient dès son commencement la Ligue. Il est nommé le l'un des quatre capitaines-généraux de la milice[3].
République de Saint-Malo
[modifier | modifier le code]Il est désigné avec Gilles Gérard du Tertre pour marcher à la tête d'une troupe d'élite choisie pour escalader le la Tour Générale du château de Saint-Malo et s'emparer de la forteresse, car le gouverneur Desfontaines[4], partisan d'Henri de Navarre voulait la livrer aux officiers de Henri IV. C'est l'évènement déclencheur de la République de Saint-Malo.
À la suite, il est nommé gouverneur du château de Saint-Malo; mais, peu de temps après, laisse ce poste. Le , sur l'invitation du marquis de Chaussin, il s'embarque sur deux caboteurs avec 300 volontaires et 2 pièces d'artillerie.
Sur les ordres du duc de Mercœur, il débarque au port de Dahouët, qui protège Lamballe sur la mer, et assure le ravitaillement de Saint-Malo. Il s'empare du château de Guémadeuc[5], défendu par Gilles Visdelou le . En repartant vers Saint-Malo, il pille et incendie aussi le château de Saint-Denoual qui appartient au parti royaliste.
Le de la même année, il croise avec 2 barques armées pour attendre le navire qui transportait Charles Goyon de la Moussaye. Ce dernier, qui se rendait de Jersey au fort La Latte, se réfugie dans le port de Saint-Malo, où il est arrêté. En juin, à la demande des habitants de Dinan, il se rend, à la tête de 150 hommes, à Saint-Briac, pour coopérer à la reddition du château de Pontbriand, qui se rend.
Charles d'Espinay, évêque de Dol, craignant d'être attaqué, demande du secours à la ville de Saint-Malo en . Deux compagnies, une de mousquetaires, une autre de carabiniers sont confiées à Frotet. Ces compagnies interviennent à Dol-de-Bretagne pour rendre service à l'évêque. En , Frotet est à la tête de 40 cuirassiers et 200 arquebusiers pour reprendre le château du Plessis-Bertrand, dont la garnison s'est révoltée en faveur du roi de France.
Au service d'Henri IV
[modifier | modifier le code]Lors de la soumission de Saint-Malo à Henri IV, Frotet sert ce dernier. Il intervient à Saint-Suliac, il participe à la prise de Dinan occupé par le duc de Mercœur. Il est appelé par le duc de Brissac pour soumettre à l'autorité royale les forteresses du Plessis-Bertrand et du Guildo. Il obtient auprès de ses compatriotes malouins le surnom d' Ajax Malouin.
En compagnie de son cousin de La Landelle, il fait partie de la liste des 117 Malouins qui doivent être traînés sur une claie et rompus vifs sur les échauffaulx qu'on élèverait à Rennes au milieu de la place du Grand-Bout-de-Cohue, suivant l'arrêt du Parlement de Bretagne du 11 janvier 1592, rendu à la demande de Mme veuve Desfontaines. Cet arrêt est cassé par Henri IV dans son édit de réduction du . Mme Desfontaines, malgré les termes de l'édit de réduction et les ordres du roi d'arrêter toute action contre les habitants de Saint-Malo pour cause des malheurs et des pertes éprouvées durant la Ligue[6], poursuit ceux qui avaient enlevé le château, et particulièrement Frotet, accusé de s'être emparé des joyaux qu'elle avait laissés à la garde de son mari, et de les avoir vendus en Espagne. Un arrêt du Parlement du mit les parties dos à dos.
Le voyage des Indes
[modifier | modifier le code]En 1601, la Compagnie des marchands de Saint-Malo, Laval et Vitré qui rêve des Moluques arme deux navires, le Corbin, de 200 tonneaux, commandé par François Grout du Closneuf et le Croissant, de 400 tonneaux, commandé par Michel Frotet de la Bardelière pour sonder le guay et chercher le chemin des Indes. L'objectif de cette mission était de sonder le gué, chercher un chemin des Indes et le montrer aux Français.
Frotet meurt lors de cette expédition en 1602.
En 1616 des négociants de Saint-Malo et d'Anvers armèrent à Saint-Malo deux vaisseaux de 600 tonneaux chacun, dont le Saint-Louis commandé par Nicolas Frotet de la Bardelière, lequel mourut aux Moluques en 1618.
Une rue porte son nom à Saint-Malo.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Son père et sa mère descendent de familles malouines connues dans l'histoire de Saint-Malo.
- Charles de la Roncière, Histoire de la marine française.
- Les citoyens formaient alors quatorze compagnies, et chacune d'elles avait son capitaine particulier.
- Il meurt lors de cet épisode.
- [1]
- Le roi défend au Parlement de poursuivre les Malouins pour les réclamations que veulent exercer contre eux les habitants de Vitré, le marquis de Rieux, le comte de Pontbriand, et même ceux des citoyens de Saint-Malo qui, ayant été expulsés de la ville comme entachés de calvinisme, avaient éprouvé de grandes pertes, etc. etc.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Éric Meyer, La nature des contacts entre Sud-asiatiques et Européens avant l'ère coloniale : Robert Knox à Kandy et François Pyrard aux Maldives (conférence donnée à l'INALCO, Université Dauphine, le ), Centre d'études et de recherches sri lankaises, Paris, 2000, 8 p.
Liens externes
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