Michel Santangeli
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Décès | (à 69 ans) Brest |
Nom de naissance | Michel Jacques Santangeli |
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Michel Santangeli (ou Santangelli) est un batteur français, né le à Paris et mort le [1] à Brest. Il est notamment connu pour avoir été le batteur d'Alan Stivell puis de Dan Ar Braz dans les années 1970 et celui de Jacques Higelin dans les années 1980. Il a contribué à électrifier la musique bretonne et celtique et la musique folk plus globalement.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le rock 'n' roll dans les groupes de bal
[modifier | modifier le code]Michel Santangeli naît le à Paris et passe son enfance dans le 13e arrondissement. D'un père accordéoniste de bal, il devient un musicien « touche à tout » autodidacte[2]. Il est issu du milieu rock : dès l'âge de 16 ans, il se fait remarquer lors de la prestation de Frankie Jordan en première partie des Shadows, puis comme batteur avec Les Pingouins[3]. Il a fait partie notamment des groupes Les Chaussettes noires avec Eddy Mitchell (sur scène) en 1963 et Les Chats sauvages avec Mike Shannon en 1964 [4]. Il découvre la Bretagne par hasard, en 1964. Musicien de bal, il joue plusieurs étés dans la région et décide de s'y installer tant il apprécie les lieux. Il intègre le groupe Les Jerrys et devient l'ami de Dan Ar Braz, guitariste dans l'orchestre[5].
D'Alan Stivell à YS
[modifier | modifier le code]Michel Santangeli s'est vraiment révélé avec le groupe mythique d'Alan Stivell, composé entre autres de Gabriel Yacoub, Dan Ar Braz, René Werneer ou encore Pascal Stive[6]. Il est contacté au dernier moment par « Dan » pour accompagner Alan Stivell lors du concert exceptionnel À l'Olympia, diffusé en direct sur Europe 1 en et sorti sur disque peu après (le live s'écoule à 1,5 million d'exemplaires). A posteriori, il déclare : « Cette musique m'a pris aux tripes. J'ai trouvé ça magnifique. »[7] Les quatre années suivantes, il tourne avec Stivell (en Bretagne bien sûr, dans des grands chapiteaux et dans toute l'Europe jusqu'aux USA et au Canada)[8]. En 1973 il enregistre au studio du château d'Hérouville l'album Chemins de terre (désigné meilleur disque de l'année par Melody Maker[9]). Avec Dan Ar Braz, il électrifie la musique de Stivell, en se mariant aisément avec la harpe celtique et les rythmes ternaires[7].
Son style très énergique ne passe pas inaperçu dans le milieu du folk. Il collaborera ainsi avec de nombreux artistes de ce mouvement, notamment avec les Sonerien Du et Malicorne sur l'album L'Extraordinaire Tour de France d'Adélard Rousseau, dit Nivernais la clef des cœurs, Compagnon charpentier du devoir (1978).
En 1975, il fonde le groupe YS en compagnie de René Werneer, Pascal Stive, Jacky Thomas et Pierre Chérèze (il retrouvera plus tard ces deux derniers avec Jacques Higelin) puis dans le prolongement le groupe Keris, sans Werneer cette fois-ci mais avec Patrick Molard. Il participe également aux trois premiers disques de son ami Dan Ar Braz : Douar Nevez (1977), Allez dire à la ville (1978) et The Earth's lament (1979). Il devient ensuite membre du groupe Ripaille en compagnie de Jacky Thomas.
D'Iggy Pop à Jacques Higelin
[modifier | modifier le code]En , au studio du château d'Hérouville, le locataire-gérant des lieux, Laurent Thibault, lui propose de participer à l'enregistrement de The Idiot d'Iggy Pop, produit par David Bowie qui recherche un batteur. Celui-ci le fait jouer sur les bandes préparatoires, avec un minimum d'indications. Les premières prises spontanées que Michel Santangeli réalise deviendront la plupart du temps la base sur laquelle le reste des éléments musicaux de l'album seront construits[10]. L'enregistrement final de l'album aura lieu à Berlin, avec d’autres musiciens[11]. Il n'est donc pas crédité pour les titres de l'album auxquels il a participé et qui rencontrent le succès, comme China Girl qui devient un hit mondial[2].
En 1976, Laurent Thibault lui présente le chanteur rockeur Jacques Higelin à Hérouville. Tout au long des années 1980, il est l'un des principaux musiciens de Jacques Higelin. Santangeli l'accompagne sur les tournées durant treize années de concerts « bondés », Bercy vingt-trois soirs d'affilée (un record), en allant en Algérie et le surlendemain à Berlin. En 1988, l'aventure prend fin brusquement, après une dispute avec le producteur Daniel Colling qui l'insulte[7]. Il décide de quitter le monde du show-bizz, « les ego surdimensionnés l'exaspèrent »[7].
Des projets plus confidentiels
[modifier | modifier le code]Il accompagne Pierre Vassiliu deux ans (enregistrements et tournées 1981-82) et participe à l'adaptation de Superdupont en comédie musicale avec le Grand Magic Circus de Jérôme Savary en 1982. Le journaliste Alain Gardinier évoque également des collaborations avec Éric Serra, Basile Leroux, Pierre Chérèze, les frères Guillard, le Golden Gate Quartet[12]. Il a publié en 1983 un album sous son nom, sur lequel il est auteur-compositeur-interprète, avec comme pochette un dessin humoristique signé Jean Solé[13]. L'humour reste ancré en lui et il se fait poète par moments. Dans les années 1990, il reste en contact avec son ami Dan Ar Braz et participe dans le Finistère à des sessions dans les bars avec des groupes locaux (comme la formation Mo Dalton de Xavier "Doc" Quémet[14]) et joue sur deux albums des Goristes, entre autres.
Dans les années 2000, il participe à la programmation musicale, aux compositions et arrangements du spectacle « Bonjour la Terre ! » de Philippe Paugam, mis en scène par Alain Diverres[15]. Artisan du son, il s'amuse dans son home studio à Guipavas avec son logiciel d'enregistrement (en 2009, il produit soixante-huit morceaux pour le plaisir)[7]. Une partie de ces morceaux, plutôt electro et trip hop, sortent dans deux albums, intitulés Home-Made. De 2011 à 2013, il est atteint par plusieurs cancers, qui touchent notamment ses poumons. Il meurt le à l'âge de 69 ans et ses obsèques ont lieu le à Brest[1].
Discographie
[modifier | modifier le code]En solo
[modifier | modifier le code]Avec Alan Stivell
[modifier | modifier le code]Avec Dan Ar Braz
[modifier | modifier le code]Avec Jacques Higelin
[modifier | modifier le code]- 1976 : Alertez les bébés !
- 1978 : No Man's Land
- 1981 : Higelin à Mogador
- 1982 : Higelin 82
- 1983 : Casino de Paris
- 1985 : Aï
- 1986 : Higelin à Bercy
- 1988 : Tombé du ciel
Participations
[modifier | modifier le code]- 1972 : My Coffin's Ready - Zabu
- 1972 : Paix - Catherine Ribeiro et Alpes
- 1976 : Sonerien Du vol.3
- 1976 : Madame La Frontière - Ys
- 1977 : The Idiot - Iggy Pop
- 1977 : La Vieille que l'on brûla - Ripaille
- 1977 : Avel Vor - Keris (Philips) batteur et auteur-compositeur
- 1978 : L'Extraordinaire Tour de France d'Adélard Rousseau, dit Nivernais la clef des cœurs, Compagnon charpentier du devoir - Malicorne
- 1981 : Video - Patrick Abrial
- 1981 : 'Scott on the rocks' Terry Scott Jr (avec Micky Finn et de nombreux musiciens de l'équipe de Jacques Higelin)
- 1981 : Le Cadeau - Pierre Vassiliu
- 1982 : Le Cadeau (live) - Pierre Vassiliu
- 1982 : Aldebaran - Michel Corringe
- 1986 : Journée Ratée / Pauvre Vieux Rocker - Friandise Rock (écriture)
- 1989 : Pazapa - Alain et Yvon Guillard
- 1997 : Femmes de marins - Cabestan
- 2000 : Bonjour la terre ! - Philippe Paugam (compositions, enregistrement, mixage)
- 2001 : Best Of - Laurence Vanay
- 2001 : Vénus - Le Petit Fossoyeur
- 2004 : Sale temps pour les gros- Les Goristes (Keltia Musique)
- 2005 : C' pas triste - Les Goristes (Keltia Musique)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Alain Coquil, « Musique. Le batteur Michel Santangeli a rejoint Pierre Vassiliu », Le Télégramme, 3 octobre 2014, consulté le 3 octobre 2014 sur letelegramme.fr
- Michel Santangeli : artisan batteur, p. 160
- Les Chaussettes Noires : Biographie, retrojeunesse60.com
- Rodolphe Pochet, « Rock. Quand les Jerrys faisaient vibrer la ville », Le Télégramme, 13 avril 2012, consulté sur letelegramme.fr
- Dan Ar Braz : L'homme à six cordes (Michel Troadec), p. 75
- Ronan Gorgiard, L'étonnante scène musicale bretonne, Palantines, coll. « Culture et patrimoine », (ISBN 978-2-911434-98-3 et 2-911434-98-6), p. 53
- Michel Santangeli : artisan batteur, p. 161
- Le renouveau celtique passe aussi par l'électricité / Alan Stivell, le commandeur, p. 117
- Le renouveau celtique passe aussi par l'électricité / Alan Stivell, le commandeur, p. 118
- Chronique de "The Idiot" d'Iggy Pop, Forces Parallèles, sur fp.nightfall.fr
- « Histoires brestoises méconnues : quand Michel Santangeli a joué avec Iggy Pop », sur Le Telegramme, (consulté le )
- Extrait d'un article d'Alain Gardinier, site réalisé par Eric Voisin pour Philippe Paugam
- Chronique de l'album "Santangeli", Forces Parallèles, fp.nightfall.fr
- Yves Philippot, Interview de Xavier Quémet de Bounty Hunter, webzine Road to Jacksonville, novembre 2005
- Site de la comédie musicale "Bonjour la Terre !"
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Collectif (dir. Frank Darcel et Olivier Polard), ROK : De 1960 à nos jours, 50 ans de musique électrifiée en Bretagne, t. 1 : 1960 / 1989, Chantepie, Les Éditions de Juillet, , 336 p. (ISBN 978-2-9532545-5-6), « Michel Santangeli : artisan batteur », p. 160-161
- Gilbert Cariou, L'épopée du rock au pays bigouden : 1962-1972, Pont-l'Abbé, SEB, , 160 p. (ISBN 978-2-9541443-0-6)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Michel Santangeli sur Myspace
- Ressources relatives à la musique :