Mouvement ex-gay

Ancien domicile de Mr. P's, un bar gay historique dans le quartier de Dupont Circle à Washington, D.C. John Paulk, un soi-disant "ex-gay" et figure médiatique, a été photographié en train de quitter le bar une nuit en 2000.

L'expression mouvement ex-gay est utilisée principalement aux États-Unis d'Amérique pour désigner les personnes qui disent s'être identifiées auparavant comme gay ou lesbienne (ou autre que l'orientation hétérosexuelle), mais qui ont depuis choisi de se définir comme hétérosexuelles.

Caractéristiques

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Les tenants de ce mouvement affirment que les homosexuels peuvent changer d'orientation sexuelle, ou respecter l'abstinence sexuelle afin de ne pas céder aux désirs homosexuels[1]. Ils sous-entendent qu'il n'est pas souhaitable d'être homosexuel, en se fondant sur la doctrine conservatrice au sujet de l’homosexualité dans le christianisme. Selon ce mouvement, d'anciens homosexuels pourraient décider de mener une vie hétérosexuelle en épousant une personne du sexe opposé et en ayant des enfants, ou de vivre en célibataires dans l'abstinence. Ils soutiennent également ceux qui veulent devenir hétérosexuels à travers plusieurs organisations.

Les thérapies de conversion pour les personnes souhaitant changer d'orientation sexuelle ont été associées au mouvement[2].

Certaines personnes affirment ne plus être gays depuis qu’elles sont devenues chrétiennes, sans avoir eu recours à une thérapie de conversion[3],[4]. Ils insistent sur l’importance de l’amour pour les personnes homosexuelles, mais croient avoir le droit de partager leurs histoires d'ex-gays.

Selon une étude de 2014, des anciens ex-gay ont affirmé être devenus « ex-ex-gay », soit redevenus gay[5].

Le premier organisme, Love in Action, est fondé en 1973 aux États-Unis[1]. En 1976, ses membres fondent Exodus International, un organisme chrétien (plus particulièrement protestant et évangélique) aux États-Unis et dans divers pays du monde[6]. Toujours en Amérique, d'autres associations indépendantes ont été fondées comme Evergreeen International pour les Mormons, NARTH (National Association for Research & Therapy of Homosexuality), Homosexuals Anonymous, People Can Change[7]. L'organisation catholique Courage international a été fondée en 1980[8].

Controverses

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Certains scandales impliquant des ex-gays proclamés ont contredit l'affirmation de leurs changements d'orientation sexuelle. En 1986, le fondateur de Homosexuals Anonymous est surpris alors qu'il a un rapport sexuel avec un homme[9]. En 2000, un porte-parole d'Exodus International est vu dans un bar gay où il croyait être entré incognito[10]. Un ex-homosexuel membre de NARTH a été condamné à dix ans de prison pour avoir violé un homme en 2007[11].

Certains groupes d'ex-gays ou certaines personnalités ex-gay ont été mêlés à des scandales qui mettent en doute la volonté de mineurs à changer d'orientation. Une adolescente américaine de 15 ans a porté plainte contre sa mère qui souhaitait lui faire changer d'orientation sexuelle en 1996[12]. En 2005, un jeune de 16 ans avait aussi été forcé d'intégrer un camp de réorientation de Love In Action[13].

En 1998, l'American Psychiatric Association a contesté l'efficacité des thérapies de conversion, et a déclaré qu'il n'y a aucune preuve scientifique des changements d'orientation[14],[15].

Selon une étude de 2009 de l'Organisation panaméricaine de la santé, les thérapies promues par certaines organisations ex-gay ne sont pas efficaces et peuvent être dangereuses pour la santé[16].

En 2012, le président d'Exodus International, la plus grande organisation regroupant des ex-gays a déclaré qu'il n'y avait pas de traitement pour l'homosexualité et que la « thérapie » n'offrait que de faux espoirs et pouvait être dommageable[17]. En 2013, l'organisation a été dissoute en affirmant que la thérapie ne pouvait changer l'orientation sexuelle de quelqu'un[18].

  1. a et b Abbie E. Goldberg, The SAGE Encyclopedia of LGBTQ Studies, SAGE Publications, USA, 2016, p. 384
  2. Abbie E. Goldberg, The SAGE Encyclopedia of LGBTQ Studies, SAGE Publications, USA, 2016, p. 385
  3. Chandelis R. Duster, Pulse survivor and others gather to celebrate 'freedom' from being gay, nbcnews.com, USA, 05 mai 2018
  4. Brandon Showalter, Ex-LGBT men, women to share stories of transformation at 2nd Freedom March in Washington, DC, christianpost.com, USA, 22 mai 2019
  5. Flentje A, Heck NC, Cochran BN., Experiences of ex-ex-gay individuals in sexual reorientation therapy: reasons for seeking treatment, perceived helpfulness and harmfulness of treatment, and post-treatment identification, pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, USA, 2014
  6. Jeffrey S. Siker, Homosexuality and Religion: An Encyclopedia, Greenwood Publishing Group, USA, 2007, p. 122
  7. Paul A. Djupe, Laura R. Olson, Encyclopedia of American Religion and Politics, Infobase Publishing, USA, 2014, p. 206
  8. Paul A. Djupe, Laura R. Olson, Encyclopedia of American Religion and Politics, Infobase Publishing, USA, 2014, p. 207
  9. Culver, V. (1995-10-27). "Sessions with gays criticized: Former minister's counseling methods brought reprimands", Denver Post.
  10. Ex-Gay Leader Disciplined for Gay Bar Visit, Christianity Today.
  11. Ex-Gay Counselor Convicted of Sexual Assault on Man, Edge Boston.
  12. Lyn Duff, I Was a Teenage Test Case, CAL. LAW., May 1996.
  13. Gay Teenager Stirs a Storm, The New York Times, 2005.
  14. American Psychiatric Association, « Position Statement on Therapies Focused on Attempts to Change Sexual Orientation (Reparative or Conversion Therapies) » [archive], American Psychiatric Association,  : « In December of 1998, the Board of Trustees issued a position statement that the American Psychiatric Association opposes any psychiatric treatment, such as "reparative" or conversion therapy, which is based upon the assumption that homosexuality per se is a mental disorder or based upon the a priori assumption that a patient should change his/her sexual homosexual orientation. … The validity, efficacy and ethics of clinical attempts to change an individual's sexual orientation have been challenged. To date, there are no scientifically rigorous outcome studies to determine either the actual efficacy or harm of "reparative" treatments. (references omitted) »
  15. When Gays Were Cured, BBC News.
  16. Pan American Health Organization, "Cures" for an illness that does not exist, USA, 2009
  17. Rift Forms in Movement as Belief in Gay ‘Cure’ Is Renounced, The New York Times, 6 juillet 2012.
  18. (en) Ian Lovett, « After 37 Years of Trying to Change People’s Sexual Orientation, Group Is to Disband », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le )