Pantaléon de Nicomédie

Pantaléon de Nicomédie
Image illustrative de l’article Pantaléon de Nicomédie
Icône de Pantaléon, début du XIVe siècle, Grèce du Nord. Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou.
Saint auxiliateur, thaumaturge, mégalomartyr
Naissance 275
Nicomédie
Décès v. 304 
Nicomédie
Nom de naissance Παντολέων (Pantoléōn)
Autres noms Pantalémon, Pantaléémon, Pantéléèmon, Pantéléimon, Παντελεήμων (Panteleḗmōn)
Vénéré par Église catholique
Églises orthodoxes orientales
Fête 27 juillet
Attributs Caducée, spatule de pharmacie, boîte à médicaments ou pilulier
Saint patron Médecins, chirurgiens, nourrices; tuberculose, strabisme, maux de tête

Pantaléon de Nicomédie ou saint Pantaléon (en grec : Παντολέων, Pantoléōn), également connu sous le nom de Pantalémon ou Pantéléimon (en grec : Παντελεήμων, Panteleḗmōn)[1],[2], né en 275 à Nicomédie et mort martyr dans la même ville en 303 ou 305, est un médecin anargyre à la cour de l'empereur Maximien. Il figure dans les plus anciens martyrologes. Saint auxiliateur, il est fêté le [3],[4].

Noms et étymologie

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  • Le nom Pantaléon est la forme française du nom sous lequel il est vénéré par l'Église catholique. Ce nom dérive de Παντολέων (Pantoléōn), son nom de naissance et variante du nom grec Πανταλέων (Pantaléōn). Ces deux noms proviennent du grec ancien : πᾶς, πάντᾰ (pâs, pánta, « tout ») et λέων (léōn, « lion »)[5].
  • Le nom Pantalémon est la forme française du nom sous lequel il est vénéré par l'Église orthodoxe. Ce nom dérive de Παντελεήμων (Panteleḗmōn), nom par lequel il a été renommé à son baptême[6],[7], et qu'on trouve également retranscrit en Pantéléimon, Pantéléèmon ou Pantaléémon. Ce nom provient du grec ancien : πᾶς, πάντᾰ (pâs, pánta, « tout ») et ἐλεήμων (eleḗmōn, « miséricordieux »)[8],[9].

Hagiographie

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Selon la légende, Pantaléon, est originaire de Nicomédie en Bithynie. Il est élevé chrétiennement par sa mère Eubule, mais n'est pas baptisé lorsqu'il est confié par son père païen au grand docteur Eufrosinos pour lui apprendre la médecine. Il devient médecin à la cour de l'empereur Maximien, et il est fort apprécié pour ses connaissances et ses talents. Un prêtre chrétien l'instruit sur la foi chrétienne, et après deux miracles, il se converti au christianisme. Pantaléon vend ensuite tous ses biens, les distribue aux pauvres et soigne les malades gratuitement au nom du Christ[3],[10],[11].

Malgré sa popularité auprès des populations, il est dénoncé comme chrétien par d'autres médecins jaloux de sa notoriété. Il est arrêté et sommé de renier sa foi. Devant son refus, il est condamné à être dévoré par les bêtes. Après divers supplices, il est enfin décapité à Nicodémie (aujourd'hui Izmit)[3],[10],[11].

Le synaxaire des Églises d'Orient témoigne de la vénération dont il fut l'objet dès les premiers temps.

Il est canonisé plus tard à Rome avec le nom italien de Pantaleone. Il est alors déclaré patron des médecins[11].

Peinture de La Décapitation de saint Pantaléon se trouvant dans Église Saint-Pantaléon de Commercy (Meuse).

Popularité

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Dans l'Église Orthodoxe, il est considéré comme un « très grand martyr » qui l'appellent Panteleimon[3].

Saint Pantaléon était très populaire à Venise, où une église lui est consacrée. Aussi leurs voisins ont-ils donné aux Vénitiens le sobriquet de « Pantalone », et Pantalone devint un personnage de la commedia dell'arte, homme mûr, avare, libidineux et beau parleur, portant une culotte longue qui a pris en français le nom du personnage, ce sens étant ensuite réemprunté par l'italien[12].

En France, une douzaine d'églises et de communes portent le nom de Saint-Pantaléon, ainsi que les déclinaisons Saint-Pandelon qu'on retrouve dans les Landes ou Saint-Pantaly sur deux communes de la Dordogne : Saint-Pantaly-d'Ans et Saint-Pantaly-d'Excideuil [13].

En Suisse, une commune du canton de Soleure s'appelle Nuglar-Sankt Pantaleon.

Représentations

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Conversion de saint Pantaléon
Bonifacio Veronese, vers 1580.

On le représente avec des attributs de médecin, ou en train de soigner des malades.

Un tableau de Bonifacio Veronese le représente guérissant un petit garçon : la Conversion de saint Pantaléon datant de 1580 environ. Il est conservé dans l'église San Pantalon de Venise.

Invocations et patronages

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On l'invoque contre la tuberculose, le strabisme et les maux de tête. Il est patron des médecins, des assistantes maternelles et des nourrices[11].

Il est à l'origine de la coutume des gnocchis du 29 pratiquée dans le Cône Sud de l'Amérique latine, et issue d'une légende vénitienne.

Sa mémoire est célébrée le 27 juillet tant dans l'Église Orthodoxe[2] que catholique[3].

Certains chrétiens lui portent une dévotion tous les 27 du mois, comme à Buenos Aires[14].

Sources et références

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  1. « Saint Pantalémon - Louvre Collections » (consulté le )
  2. a et b « Prière pour les médecins et tous ceux qui servent les malades », sur sagesse-orthodoxe.fr, (consulté le ).
  3. a b c d et e « Saint Pantaléon Martyr (+ 303) », sur Nominis (consulté le ).
  4. « saints pour le 27 juillet du calendrier ecclésiastique », sur Forum Orthodoxe (consulté le ).
  5. « Pantaleon », sur Behind the Name (consulté le )
  6. « Saint Hermolaus the Holy Hieromartyr, Teacher of Saint Panteleimon & Holy Unmercenary », sur Greek Orthodox Church of Saint Paraskevi (consulté le )
  7. « Pantaleon or Pantaleimon—A most noble physician », sur Hektoen International (consulté le )
  8. « Panteleimon », sur Behind the Name (consulté le )
  9. « 27/07 St Pantaléon, martyr », sur Introibo (consulté le )
  10. a et b « Le martyrologe romain fait mémoire de Pantaléon », Magnificat, no 248,‎ , p. 362.
  11. a b c et d (it) Antonello Antonelli, « San Pantaleone Medico e martire », sur santi e beati, (consulté le ).
  12. "Pantalone", Dizioniario etimologico online, lire en ligne, consulté le 17 mai 2021
  13. Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, p. 354, éditions Fanlac, 2000, (ISBN 2-86577-215-2)
  14. Christine Laigneau, « Le sanctuaire Saint Pantaléon à Buenos Aires, La régulation institutionnelle d'un culte thérapeutique », Archives de Science sociale des Religions, no 130,‎ , p. 37-53 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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