Pierre Barnabé
Directeur général de Soitec |
---|
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité |
Pierre Barnabé est un industriel français né le à Auch dans le Gers.
Il a fait carrière de Thomson à Atos en passant par Alcatel et SFR. Il est directeur général de Soitec depuis juillet 2022.
Formation
[modifier | modifier le code]Pierre Barnabé est diplômé de l’École supérieure de commerce de Rouen (devenue Neoma Business School) et de l'École centrale de Paris[1] (Promotion 1994).
Carrière
[modifier | modifier le code]Thomson (1994–1998)
[modifier | modifier le code]Pierre Barnabé a commencé sa carrière professionnelle en 1994 chez Thomson-CSF – devenu Thales – dans la Silicon Valley. En 1996, il rejoint le siège parisien du groupe pour travailler à sa privatisation.
Alcatel (1998–2011)
[modifier | modifier le code]Il rejoint Alcatel fin 1998. Il est successivement :
- directeur général adjoint d’Alcatel-Lucent pour la France, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde,
- président directeur général de Alcatel-Lucent France[2],
- directeur des ressources humaines (DRH) du groupe Alcatel-Lucent en 2010[3].
SFR (2011–2013)
[modifier | modifier le code]À l’été 2011, il reprend SFR Business Team[4]. Il veut recentrer la branche entreprises de SFR sur le Cloud[5] et oriente sa stratégie pour « devenir un cloud service provider »[6].
En 2012, il développe avec la Caisse des dépôts et consignations et Bull, le projet de cloud souverain Numergy. À cette occasion il déclare qu'avec le cloud souverain « les entreprises auront accès à des machines virtuelles qui seront situées en France et opérées par des acteurs français »[7],[8].
Deux ans plus tard, il quitte brutalement la direction exécutive de SFR Business Team pour rejoindre Bull[9],[10].
Bull (2013–2015)
[modifier | modifier le code]Juste après son départ de SFR, il précise que « le projet Bull m'attirait. »[1] et prend la direction générale déléguée de Bull.
En 2014, Bull est racheté par Atos, la fusion s'opère le .
Atos (2015–2022)
[modifier | modifier le code]Au sein du nouveau groupe constitué, il dirige la division Big Data and Security, « vue par les analystes comme le joyau du groupe »[11]. Il est nommé président de Bull en 2019[12].
Il pilote notamment le développement commercial de la branche supercalculateurs [13] et focalisant « le seul constructeur européen » sur l'optimisation de la consommation d'énergie[14].
Du au 1er janvier 2022, le conseil d'administration du groupe le nomme provisoirement co-directeur général du groupe après la démission d’Elie Girard[15],[16].
Soitec (depuis 2022)
[modifier | modifier le code]En janvier 2022, le président du conseil d'administration de Soitec annonce que Pierre Barnabé rejoindra la société le et deviendra son directeur général en juillet 2022, en remplacement de Paul Boudre[17]. Cette annonce crée un conflit entre le conseil d'administration et le comité de direction de Soitec[18]. Paul Boudre avait exprimé son souhait de rester à la tête de l'entreprise, ou bien à défaut que son adjoint le remplace, ou bien à défaut que l'on recrute un patron venant du secteur des semi-conducteurs. L'annonce de la nomination de Pierre Barnabé fait chuter l'action Soitec de plus de 20%[19].
Deux explications ont été données dans la presse à ce changement brutal.
- Selon Doug O’Loughlin[20] , qui a mené une enquête approfondie sur la motivation du changement de dirigeant, Bpifrance aurait piloté l'opération probablement sur demande du ministère de l'Économie, car il est reproché à Paul Boudre d'avoir introduit des chinois au capital de Soitec alors que l'activité de fabrication de semi-conducteurs est considérée comme stratégique. Pierre Barnabé jouit quant à lui d'une image plus conciliante avec les souhaits du ministère[21],[22].
- Selon Les Échos, il y aurait un conflit persistant entre Paul Boudre et le président du conseil d'administration, Eric Meurice, ancien patron de ASML et excellent connaisseur du secteur des semi-conducteurs. Ce dernier aurait fait adopter par le conseil une décision de changement de directeur général sans attendre la limite d'âge de Boudre. Sur une centaine de candidats potentiels, les candidatures internes n'ayant pas été retenues, les 2 finalistes étaient Christophe Duverne, ancien cadre dirigeant dans les semi-conducteurs, et Pierre Barnabé[23].
Distinctions et classements
[modifier | modifier le code]Pierre Barnabé est chevalier de l'Ordre national du Mérite[24].
Il est nommé administrateur de l'Inria le [25].
Il est élu président du conseil d’administration de l’école d’ingénieurs Ensimag le [26].
Il est 16e du classement des 50 leaders de la cybersécurité établi par The Consulting Report (classement d’)[27].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Guillaume de Calignon, « Pierre Barnabé, sur le nuage de Bull », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- « Alcatel-Lucent. Visite du nouveau PDG à Lannion - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le ).
- Carole Bellemare, « Pierre Barnabé aux ressources humaines d'Alcatel-Lucent », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Carole Bellemare, « Pierre Barnabé - SFR », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « Les axes stratégiques de SFR Business Team : cloud, international et fibre - Le Monde Informatique », sur Le Monde Informatique, .
- Par Olivier Chicheportiche |, « SFR Business Team veut devenir un acteur incontournable du Cloud », sur ZDNet France, .
- Marc Cherki, « SFR, Bull et l'État lancent un deuxième projet «cloud» », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Marc Cherki, « Le cloud à la française émerge avec SFR et Bull », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Didier Barathon, « Après SFR, Pierre Barnabé rebondit chez Bull », sur lemondeinformatique.fr, (consulté le ) « Après un départ brutal de SFR Business Team, Pierre Barnabé rejoint Bull […] A peine éjecté de la direction générale de SFR Business Team, Pierre Barnabé rebondit ».
- Olivier Chicheportiche, « Pierre Barnabé, ex-patron de SFR Business Team, recruté par Bull », sur zdnet.fr, (consulté le ).
- Florian Dèbes et Anne Drif, « L'ombre de Thales plane sur le dossier Atos », Les Échos, (lire en ligne)
- « Bull SAS (Les Clayes-Sous-Bois) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur societe.com - 642058739 », sur www.societe.com (consulté le ).
- Jean-Philippe Nicoleau, « Industrie. Bull, l’histoire d’une renaissance à Angers », sur ouest-france.fr, .
- Stephane de Sakutin, « Atos vise "12 à 15%" du marché mondial des supercalculateurs », sur Capital.fr, (consulté le ).
- « Atos change de directeur général », sur agefi.fr, « Le groupe de services informatiques a annoncé ce mercredi soir le remplacement de son directeur général par Rodolphe Belmer, actuel directeur général d'Eutelsat. Ce dernier prendra ses nouvelles fonctions au plus tard le . En attendant, à compter du lundi , Pierre Barnabé et Adrian Gregory sont nommés co-directeurs généraux par intérim. ».
- 6medias, « Dans une mauvaise passe financière, le géant de l'informatique français Atos annonce du changement », sur Capital.fr, (consulté le ).
- « Le conseil d'administration de Soitec annonce le plan de succession de sa direction générale »
- Marina Alcaraz, « Crise de gouvernance chez Soitec, qui chute en Bourse », sur Les Échos,
- L'action Soitec vaut :
Le : 205 €
Le : 167,60 €
Le : 153,40 € - Doug O'Loughlin est un spécialiste de conduite des organisations. Voir sa biographie : « Douglas O’Loughlin »
- Ridha Loukil, « Le rôle trouble de Bpifrance dans la bataille de gouvernance chez Soitec », Usine Nouvelle, (lire en ligne)
- Doug O'Loughlin, « How France’s Largest Semiconductor Company Got Stolen in Plain Sight », sur Fabricated Knowledge
- Emmanuel Grasland et Florian Dèbes, « Soitec, le clash qui a sidéré la place de Paris », Les Échos, (lire en ligne)
- « Décret du 14 mai 2010 portant promotion et nomination », sur legifrance.fr, .
- « Arrêté du 9 avril 2020 portant nomination au conseil d'administration de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique », sur legifrance.fr, .
- Sophie Herranz, « Les entreprises leaders du numérique accompagnent l'Ensimag dans la définition de sa stratégie », sur Grenoble INP - Ensimag (consulté le ).
- (en-US) « The Top 50 Cybersecurity Leaders of 2021 », The Consulting Report, (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]