Pierre Langlais
Pierre Langlais | ||
Le Lieutenant Langlais en 1932 | ||
Surnom | « Le gars Pierre »[1] | |
---|---|---|
Naissance | Pontivy, France | |
Décès | (à 76 ans) Vannes, France | |
Origine | Française | |
Allégeance | France | |
Arme | Armée de Terre (Infanterie coloniale puis parachutistes) | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1930 – 1965 | |
Commandement | GAP 2 à Ðiện Biên Phủ | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Indochine | |
Faits d'armes | Campagne de France et d'Alsace (1944-1945) Bataille de Diên Biên Phu | |
Distinctions | Grand croix de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 | |
Autres fonctions | Président de l'association des Anciens de Dien Bien Phu | |
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Pierre Charles Albert Marie Langlais (né le à Pontivy dans le Morbihan, mort le à Vannes) est un officier Français ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale et la guerre d'Indochine. Il est connu pour avoir commandé le « secteur centre » du camp retranché de Dien Bien Phu, en remplacement du Lieutenant-Colonel Gaucher, tué le , lors de la première attaque vietminh.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Originaire de Pontivy, sorti de Saint-Cyr en 1930, il choisit l'infanterie coloniale et est lieutenant aux méharistes soudanais.
Seconde Guerre Mondiale
[modifier | modifier le code]Il fait la campagne de France de 1939-1940 puis se bat en Tunisie, en Italie, dans les Vosges et en Allemagne dans la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny.
Guerre d'Indochine
[modifier | modifier le code]Il part en Indochine en avec la 9e division d'infanterie coloniale (9e DIC) dans laquelle il commande le 3e bataillon du 6e RIC[2]. Il combat au cours de la Première Guerre d'Indochine et notamment lors de la Bataille de Hanoï en .
Il se bat en Centre Annam et au Nord-Laos lors d'un second séjour de deux ans en 1949.
Il commande ensuite en France en la 1re demi-brigade de commandos parachutistes (1° DBCCP) avant de repartir pour un troisième séjour en Indochine en .
Opération Castor
[modifier | modifier le code]Lieutenant-colonel, il commande le GAP 2, l'un des deux groupements aéroportés parachutistes sous les ordres du général Gilles qui sautent sur Dien Bien Phu à partir du .
Son GAP 2 comprend:
- le 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) du Cba Maurice Guiraud
- le 5e BPVN (Bataillon de parachutistes vietnamiens) du Cne Jacques Bouvery, remplacé en par le Cne André Botella
- le 8e BPC (Bataillon de parachutistes de choc) du Cne Pierre Tourret
(Le GAP 1 du Lt-Col Louis Fourcade comprend quant à lui le 6e BPC du Cba Marcel Bigeard, le 1er BPC et le 2/1er RCP. Ses bataillons sont relevés rapidement après leur parachutage).
Langlais saute avec le 1er BEP, le , mais se foule la cheville à l'atterrissage et se fait évacuer à Hanoï. Il revient à Dien Bien Phu quelques semaines plus tard, avec le colonel de Castries qui succède au général Gilles, comme commandant de la base aéroterrestre.
Dien Bien Phu
[modifier | modifier le code]« Le chef d'état-major, le colonel Keller, est dépressif (on l'évacue par avion) et le colonel Piroth, commandant l'artillerie, se suicide. Heureusement, la position centrale est dirigée par le lieutenant-colonel Langlais. »[3]
Promu colonel le , durant la bataille, Langlais reçoit ses épaulettes des mains du général de Castries. Comme elles sont rouges (Castries est spahi), il les teint en noir à l'encre de chine. Langlais croit ferme en la victoire ; le 1er mai il expédie une dernière demande à Hanoï qu'il termine avec une insolence plus que justifiée[non neutre] : « Malgré vous, nous gagnerons cette Bataille ! »
Il est fait prisonnier le comme toute la garnison du camp.
Officiers et soldats, 16 000 hommes ont fait partie de la garnison : on comptera 1 726 tués, 1 694 disparus, 5 234 blessés et 10 823 prisonniers, dont à peine 3 290 reviendront vivants. Côté Vietminh, le bilan est estimé à environ 15 à 20 000 tués et 20 à 25 000 blessés.
Fin de vie
[modifier | modifier le code]Pierre Langlais est ensuite commandant d’une brigade aéroportée en Algérie puis du 22e RIMa et du secteur de Maghnia de 1955 à 1959.
Il termine sa carrière général de division en 1968 après avoir été promu commandant en chef au Sénégal puis commandant de la 20e Brigade Aéroportée à Pau. À cette période, il a notamment rencontré Jean-Claude Morandet, célèbre cuisinier français.
De 1969 à 1984, il est président de l’Association Nationale des Combattants de Dien Bien Phu[4].
Marqué à vie par la tragédie de son expérience de Dien Bien Phu et par sa captivité dans les camps de concentration Viet-Minh, et souffrant d'une sévère dépression, Pierre Langlais se défenestre de son appartement sur le port de Vannes le .
Décorations
[modifier | modifier le code]Rubans
[modifier | modifier le code]-
Croix de Guerre 1939-1945. - Médaille commémorative de la Guerre 1939-1945.
- Médaille de la France libérée (1944).
-
Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieurs. -
Ruban de la Médaille coloniale. -
Campagne d'Indochine. -
Barette de chevalier de la légion d'honneur. -
Barette d'Officier de la légion d'honneur. -
Barette de Commandeur de la légion d'honneur. -
Barette de Grand Croix de la légion d'honneur.
Annexes
[modifier | modifier le code]Publications
[modifier | modifier le code]Il rédige un livre de son expérience à Dien Bien Phu:
- Dien Bien Phu. Paris: Éditions France-Empire, 1963. 261 pp. Paris: Presses Pocket, 1969. 253 pp.
Sources
[modifier | modifier le code]- Troupes d'élite no 67 décembre 1986 Éditions ATLAS, sous la direction de Jean Mabire,
- « LANGLAIS Pierre, général, l'Âme des parachutistes de Dien Biên Phu. », sur chemin-de-memoire-parachutistes.org,
- Fall, Bernard (1967). Hell in a Very Small Place. Da Capo Press. p. 57. (ISBN 0-306-80231-7).
- Windrow, Martin (2004). The Last Valley: Dien Bien Phu and the French Defeat in Vietnam. Weidenfeld and Nicholson, London. p. 300. (ISBN 0-297-84671-X).
- Roger Bruge, Les Hommes de Dien Bien Phu, Perrin, 2003, (ISBN 978-2-262-02151-1)
- Erwan Bergot, Les 170 jours de Điện Biên Phủ,
- Erwan Bergot, Convoi 42 : La marche à la mort des prisonniers de Dien Bien Phu, Paris, Presses de la Cité, , 339 p. (ISBN 978-2-258-01852-5, OCLC 16784755).
- « Para de tous horizons », MOFO / Les Fils Du Ciel
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Son identifiant radio pendant la bataille de Dien Bien Phu
- Salan, Raoul., Mémoires : fin d'un empire, Presses de la Cité, (OCLC 221618301, lire en ligne)
- Jean Sévillia, « Diên Biên Phu : 57 jours d'héroïsme », Le Figaro Magazine 09/04/2004 version en ligne sur le site de Jean Sévillia.
- L'Association Nationale des Combattants de Dien Bien Phu