Pierre Vallières
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Partis politiques |
---|
Pierre Vallières (né le à Montréal et mort le dans la même ville), est un journaliste et écrivain québécois. Il est surtout l'auteur d'essais militants et de livres traitant de l'indépendance du Québec. Il fut l'un des fondateur et dirigeant du groupe Vallières-Gagnon du Front de libération du Québec. Il est avec son camarade Charles Gagnon un des leader idéologiques du FLQ et de la gauche québécois[1].
Son ouvrage le plus connu est Nègres blancs d'Amérique, qui compare la situation des Québécois à celle des Afro-Américains en lutte pour leurs droits civiques. Il s'est en partie inspiré des thèses d'André Laurendeau, qui avait énoncé la théorie anti-duplessiste du complot financier anglo-québécois. Il appelle également à la lutte armée. Il publie Nègres blancs d'Amérique en 1968 aux Éditions Parti pris, fondées par l'équipe de la revue du même nom, revue politique et culturelle à tendances marxiste-léniniste et indépendantiste.
Biographie
[modifier | modifier le code]Pierre Vallières naît le dans l'est de Montréal et grandit à Ville Jacques-Cartier[2],[3]. Il est le fils d'un ouvrier des usines Angus[2]. Il a été brièvement membre de l'ordre franciscain à la fin des années 1950.
Il commence a travailler à La Presse en 1963[2]. Sur la recommandation de Pierre-Elliott Trudeau, il devient codirecteur, durant six mois, de la revue Cité libre[4],[5]. En septembre 1964, il lance avec Charles Gagnon la revue Révolution québécoise donc il est le directeur[5]. En 1964-1965, il est secrétaire du Syndicat des journalistes de Montréal et fut l'un des dirigeants de la grève à La Presse[5]. Il devient en 1965 le premier permanent du Mouvement de libération populaire[6].
Début juin 1965, il est congédié de La Presse suite a une descente aux locaux de Révolution québécoise et son arrestation pour interrogatoire[3]. A la même époque, il se joint au Front de libération du Québec (FLQ)[2],[4].
Il entre en contact régulier avec les leaders du réseau de La Cognée dans lequel il publiera quelques textes sous le pseudonyme de Mathieu Hébert[7]. Des désaccords stratégique, tactique et idéologique le pousse néanmoins a ne pas adhérer au réseau. Avec son camarade Charles Gagnon ils fondent donc le premier réseau du F.L.Q. à se dire ouvertement socialiste [8]. En décembre, l'organisation Vallières-Gagnon, dont plusieurs membres sont issus du Mouvement de libération populaire, entre en activité[9]. Début septembre 1966, l'organisation est démanteler[10].
Le , Pierre Vallières et Charles Gagnon, qui étaient au États-Unis pour créer des liens avec les groupes révolutionnaires locaux[11], font du piquetage devant le siège de l'Organisation des Nations unies à New York[4]. Ils sont arrêtés et emprisonnés à Manhattan dans la prison du Tombs[12]. À la suite de leur emprisonnement, ils font une grève de la faim de 30 jours. Depuis sa cellule, Vallières écrit Nègres blancs d'Amérique, dans lequel il compare les Québécois en lutte pour l'indépendance et les Afro-Américains en quête de droits civiques[13],[12]. Leur extradition a lieu en janvier[12]. Expulsé des États-Unis en , il est appréhendé au moment de son entrée au Canada pour homicide involontaire à l'encontre de Thérèse Morin le , puis condamné à la prison à vie en même temps que Charles Gagnon. Le jugement est cassé en appel, mais Vallières est jugé coupable à la suite d'un nouveau procès, puis condamné à 30 mois de prison au cours desquels il se consacre à l'écriture d'un certain nombre d'ouvrages. Il sera Libéré sous caution le après plus de trois ans et demi passer derrière les barreaux[14]. L'argent du cautionnement vient en parti du Conseil central du Montréal métropolitain et du Syndicat des journalistes de Montréal[14]. Après sa sorti de prison il réaffirme son appartenance au F.L.Q.[14]. Il se joint au Comité Vallières-Gagnon[15].
Libéré sous caution le 24 juin 1971, il ne se présente pas a sa comparution du 7 septembre suivant[16]. Deux jour plus tard le F.L.Q. annonce, par un communiqué, l'entré de Vallières dans la clandestinité[16]. Il y restera plus de quatre mois et demi caché dans un quartier ouvrier de l'est de Montréal[16].
Le 13 décembre 1971 dans un long texte publié par Le Devoir Vallières quitte publiquement le F.L.Q. et annonce sa sorti prochaine de clandestinité et son ralliement au Parti québécois[17]. Le 24 janvier 1972, il se rend à la police en compagnie de son avocat[18]. Libéré sous caution le même jour, il plaidera coupable a trois chefs d'accusation reliés à ses écrits[18]. Il recevra comme sentence une libération sans condition en septembre 1972[18]. Entre-temps, il travaille avec un comité de citoyens à Mont-Laurier[18].
Il décède en 1998 à l'hôpital Jacques-Viger de Montréal, des suites d'une défaillance cardiaque à l'âge de 60 ans.
Le fonds d'archives de Pierre Vallières est conservé au Centre d'archives de Montréal de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec[19].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Qu'est-ce que le F.L.Q. ? »[20].
- Nègres blancs d'Amérique, autobiographie précoce d'un « terroriste » québécois. Montréal : Éditions Parti pris, 1967
- Vivre sans temps morts, jouir sans entraves ! Paris, 1970
- L'urgence de choisir. Montréal Parti-Pris, 1971;
- Pour un front commun multinational de libération. Avec Charles Gagnon. S.l. : Front de libération du Québec, 1971
- Un Québec impossible. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1977
- L'exécution de Pierre Laporte : les dessous de l'Opération Essai. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1977
- Les scorpions associés. Avec René Lévesque. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1978
- La démocratie ingouvernable. Montréal : Québec/Amérique, 1979
- La liberté en friche. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1979
- Changer de société. Avec Serge Proulx. Montréal : Québec/Amérique, 1982
- Les héritiers de Papineau : itinéraire politique d'un "nègre blanc" (1960-1985). Montréal, Québec : Québec/Amérique, 1986
- Noces obscures. Montréal : L'Hexagone, 1986
- FLQ : un projet révolutionnaire : lettres et écrits felquistes (1963-1982), Outremont : VLB, 1990 (avec R. Comeau, et D. Cooper)
- Le devoir de résistance. Montréal : VLB, 1994
- Paroles d'un nègre blanc. Avec Jacques Jourdain et Mélanie Mailhot. Montréal : VLB éditeur, 2002
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dissident / Pierre Vallières (1938-1998), de Daniel Samson-Legault, Éditions Québec/Amérique, 2018.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 189
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 107
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 106
- « Nègres blancs d’Amérique, le plaidoyer percutant de Pierre Vallières », sur Radio-Canada (consulté le )
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 86
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 108
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 109
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 115
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 110
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 122
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 130
- Louis Fournier, F.L.Q. HISTOIRE D'UN MOUVEMENT CLANDESTIN., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 84
- « Les panthères du Québec libre », sur Le Monde diplomatique,
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 233
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 234
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 362
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 378
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 379
- Fonds Pierre Vallières (MSS293) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
- Louis Fournier, F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 114