Purusha
Purusha (sanskrit IAST : puruṣa ; devanāgarī : पुरुष) signifie « mâle, homme, personne, héros | fonctionnaire, serviteur | principe vital, esprit | âme de l'univers »[1].
En philosophie hindoue ce terme désigne « l'Être, l'esprit divin, le macrocosme »[2]. Il est identifié notamment à Brahma, Vishnou, Shiva, Durga et à Narayana en tant qu'individu primitif d'où émane le macrocosme[1].
Dans le courant philosophique du Sāṃkhya, le Puruṣa est le principe (tattva) mâle statique[3], pure conscience face au principe femelle dynamique de la Nature insensible nommée Prakṛti.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme est à interpréter à partir du nom du feu en indo-européen, *pur-, selon un usage répandu dans le monde indo-européen, où les noms du feu ou de la lumière servent de désignation pour les héros ou pour l'homme[4].
Veda
[modifier | modifier le code]Dans les récits védiques, Purusha est l'homme cosmique dont le sacrifice par les dieux a créé toute vie[5]. Il a été mis en parallèle avec le dieu scandinave Ymir dont la légende présente une version proche de ce mythe indo-européen[6].
Le Puruṣa est décrit comme suit dans les hymnes spéculatifs du Veda[7]:
" Le Mâle a mille têtes,
il a mille yeux, mille pieds.
Couvrant la terre de part en part,
il la dépasse encore de dix doigts.
Le Mâle n'est autre que cet univers,
ce qui est passé, ce qui est à venir (...)
Tous les êtres sont un quartier de lui. "
Sāṃkhyakārikā
[modifier | modifier le code]Dans la strophe 56 de la Sāṃkhyakārikā, on trouve le terme pratipuruṣa qui signifie tous les Puruṣa. Le Sāṃkhya considère donc qu'il y a une multiplicité de Puruṣa. "Telle est l'activité de la Prakṛti, la manifestation cosmique qui va du Grand Principe jusqu'aux éléments grossiers particuliers. Elle existe en vue de la libération de tous les Puruṣa (pratipuruṣa).
Cette même strophe 56 de la Sāṃkhyakārikā dit encore : "Bien qu'elle semble pour elle-même, elle est pour autrui."
Yoga
[modifier | modifier le code]Pour le Rāja-Yoga, et plus spécialement dans les Yogasûtras de Patañjali, le Puruṣa, littéralement « le Mâle », désigne l'essence ultime de la créature, le Soi. Il est la Pure conscience, la Conscience-Témoin (sâkshin) qui observe, immobile et en silence, Prakriti. Puruṣa est "madhyastha" (qui se tient au centre): équanime, impartial, impassible.
Société théosophique
[modifier | modifier le code]Selon Helena Blavatsky, le Purusha est « l'Homme Céleste. L'Esprit, identique à Nârâyana sous un autre aspect. Le "Soi Spirituel" »[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Stchoupak Sanskrit-French Dictionary
- Gérard Huet,Dictionnaire Héritage du Sanscrit, version DICO en ligne entrée « puruṣa », lire: [1]. Consulté le .
- Qui est douée de connaissance et de sensibilité ou de la faculté de jouissance.
- Jean Haudry, 'La Triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2009, p.321-327
- Klaus K. Klostermair (2007), A survey of Hinduism, 3rd Edition, State University of New York Press, (ISBN 978-0-7914-7081-7), pp 87
- Patrice Lajoye, "Puruṣa", Nouvelle Mythologie Comparée / New Comparative Mythologie, 1, 2013
- Louis Renou, traduction des Hymnes spéculatifs du Veda, Gallimard, Paris 1956, page 97
- Helena Blavatsky, Glossaire Théosophique, version pdf