Robert Kotcharian
Robert Kotcharian (en arménien : Ռոբերտ Քոչարյան), né le à Stepanakert, est un homme d'État arménien. Il est président de la république du Haut-Karabagh de 1994 à 1997, puis Premier ministre, de 1997 à 1998, et président de la république d'Arménie de 1998 à 2008.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Robert Kotcharian est né à Stepanakert, alors capitale de la région autonome du Haut-Karabagh, une enclave peuplée d'Arméniens au sein de la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan.
Premier ministre puis président du Haut-Karabagh
[modifier | modifier le code]En août 1992, Kotcharian devient Premier ministre de la république auto-proclamée du Haut-Karabagh, avant d'être élu président de celle-ci en décembre 1994.
Premier ministre d'Arménie
[modifier | modifier le code]Le , il est nommé Premier ministre d'Arménie. À la suite de la démission du président Levon Ter-Petrossian le , Kotcharian devient président de la République par intérim.
Président de la République
[modifier | modifier le code]Il est élu à ce poste le 30 mars 1998 avec 59,5 % des voix face au candidat communiste Karen Demirtchian. Kotcharian est réélu à ce poste pour cinq ans le avec 67,5 % des voix face à Stepan Demirtchian, fils de Karen Demirtchian.
Les positions ultra-nationalistes de Kotcharian sont son atout politique majeur. Il a régné sur le Haut-Karabagh en gardant ses positions belliqueuses face à l'Azerbaïdjan et en matant de manière autoritaire toute opposition à son pouvoir. Habile politique, il a, malgré ses positions, réussi à faire subsister le cessez-le-feu en vigueur depuis 1994 avec le voisin azéri.
Ancien cadre du parti communiste à l'époque de l'Union soviétique, il est désormais indépendant de tout parti.
Certains voient la main de Kotcharian derrière l'irruption le d'un commando au Parlement[1] et l'assassinat de deux rivaux de Kotcharian : le président de l'Assemblée nationale Karen Demirtchian et le Premier ministre Vazgen Sargsian.
En avril 2002, des manifestants protestent contre l'acquisition par des proches de Kotcharian de la chaîne de télévision indépendante A1+ ; en août la compagnie nationale d'électricité est vendue à une obscure société financière off-shore. Beaucoup de voix se sont aussi élevées, dont celle de l'OSCE, pour protester contre les fraudes électorales qui ont accompagné la réélection de Kotcharian à la présidence le .
Début 2004, des centaines de personnes manifestent à Erevan demandant la mise en place d'un référendum pour révoquer Kotcharian[2].
Arrestation
[modifier | modifier le code]Le , peu après la révolution arménienne de 2018, il est accusé de « rupture de l'ordre constitutionnel », accusation pour laquelle il risque 15 ans de prison, pour des soupçons de fraudes électorales lors de l'élection présidentielle de 2008 en faveur de Serge Sarkissian[3]. Il est arrêté le lendemain[4].
Son procès pour « rupture de l'ordre constitutionnel » s'ouvre le [5]. Il risque 15 ans de prison[6].
Le , peu après une décision de la cour d'Erevan de le libérer provisoirement, le Premier ministre Nikol Pachinian appelle à des blocus des tribunaux[7]. Il promet alors de « purger le système judiciaire » qu'il accuse d'être « illégitime » et d'être un « vestige » de l'ancien gouvernement[8]. Le , il est de nouveau arrêté[9].
Le 25 mars 2021, la Cour constitutionnelle abandonne les charges, arguant que Kotcharian bénéficie de l'immunité présidentielle[10].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Il est marié et père de trois enfants, Sedrak, Gayane et Levon.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Par intérim jusqu'au .
Références
[modifier | modifier le code]- Dédéyan 2007, p. 713.
- https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2005-1-page-92.htm#
- « Arménie: un ancien président accusé de fraude électorale », sur Le Figaro (consulté le )
- « Arménie : l'ex-président Kocharyan arrêté pour fraude électorale présumée », sur Europe 1 (consulté le )
- Le Point, magazine, « L'ex-président arménien Kotcharian, accusé de coup d'Etat, devant la justice », sur Le Point (consulté le )
- « Arménie: l’ancien président Robert Kotcharian devant la justice - Europe - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Arménie: blocage des tribunaux à l'appel du premier ministre », sur Le Figaro (consulté le )
- « Le Premier ministre arménien veut purger le système judiciaire », sur LExpress.fr (consulté le )
- « Arménie: la justice ordonne l'arrestation de l'ex-président Kotcharian », sur Le Figaro (consulté le )
- « Abandon des poursuites contre l'ex-président - L'Orient-Le Jour », sur www.lorientlejour.com, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5)
Liens externes
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- (hy) Site officiel
- Ressource relative au sport :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :