Scott LaFaro

Scott LaFaro
Surnom Scott LaFaro
Nom de naissance Rocco Scott LaFaro
Naissance
Newark (New Jersey)
Décès (à 25 ans)
Geneva (New York)
Activité principale Contrebassiste
Genre musical Jazz, hard bop, third stream, free jazz
Instruments Contrebasse
Années actives 1955 - 1961
Site officiel scottlafaro.com

Rocco Scott LaFaro[1] (1936-1961) était un contrebassiste de jazz américain.

Rocco Scott LaFaro nait le à Newark (New Jersey). Il est le fils de Rocco Joseph LaFaro et d'Helen Scott. Son père était un violoniste qui a joué notamment dans les orchestres de jazz de Paul Whiteman, Tommy Dorsey et Jimmy Dorsey...

À 11 ans, Scott commence à étudier la musique. Après une année de piano, il commence la clarinette, puis à 14 ans, le saxophone ténor et la clarinette basse. Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans qu'il s'intéresse à la contrebasse, tout en continuant le saxophone ténor.

À la fin de ses études, il commence à se produire dans les orchestres de la région de Syracuse (New York), puis est engagé en 1955 dans le groupe de Buddy Morrow et dans le quintet de Chet Baker entre 1956 et 1957.

Après l'exil forcé de Chet Baker en Italie[2], LaFaro s'installe quelques mois à Los Angeles, chez Herb Geller puis Charlie Haden. Il se produit, entre autres, avec Barney Kessel, au club Light House d'Howard Rumsey à Hermosa Beach. Fin lecteur, et déjà virtuose, il enregistre et tourne avec Hampton Hawes, Victor Feldman, Harold Land, Marty Paich et Stan Kenton. Il remplace pendant plusieurs semaines le contrebassiste Leroy Vinnegar, blessé dans un accident de voiture, dans la formation du saxophoniste Stan Getz. Un enregistrement réunissant Stan Getz et le vibraphoniste Cal Tjader, ayant été programmé pendant cette période, LaFaro participe à l'album Cal Tjader - Stan Getz Sextet.

LaFaro assiste aux débuts controversés d’Ornette Coleman en Californie. Il joue d'ailleurs dans la formation d'un collaborateur du saxophoniste, le quintette du pianiste Paul Bley[3]. « On le plaçait au-devant de la scène, car il était le seul bassiste à pouvoir jouer les mélodies aussi vite » dira Paul Bley. Un album sera enregistré, mais les bandes matrices seront détruites par Paul Bley[4].

En 1959, il retourne à New York, où pendant un temps, il est free lance (répétitions avec Benny Goodman, album avec Tony Scott, Herb Geller, dates avec Thelonious Monk, etc.).

De 1959 à 1961, il est membre avec le batteur Paul Motian du trio du pianiste Bill Evans. En deux disques enregistrés en studio (Portrait in Jazz et Explorations) et un enregistrement live (le concert du au Village Vanguard dont témoignent les albums Waltz for Debby et Sunday at the Village Vanguard), cette formation révolutionne l'histoire du trio jazz. Rompant avec la tradition où contrebassiste et batteur se cantonnaient à un rôle d'accompagnement, les trois musiciens se livrent à une véritable improvisation à trois, de contrepoint spontané où les instruments dialoguent de façon égale. C'est cet « interplay » - cette synergie constante entre les musiciens - qui fait la spécificité et la modernité de ce trio. Scott LaFaro est alors un des premiers bassistes à s'échapper de la walking bass pour se livrer à un échange constant avec le soliste.

LaFaro participe à des concerts et à un enregistrement de third stream music (avec John Lewis et Gunther Schuller). Le , il enregistre aussi au sein du double quartet d'Ornette Coleman le disque qui allait ouvrir une nouvelle direction pour le jazz : Free Jazz: A Collective Improvisation. Suit, en , cette fois en quartet, l'album Ornette !. LaFaro est en alternance avec Charlie Haden un des contrebassistes attitrés de la formation du saxophoniste.

En 1961, en parallèle à son activité au sein du trio de Bill Evans et du groupe d'Ornette Coleman, il est aussi membre régulier du quartette du saxophoniste Stan Getz. C'est comme contrebassiste de ce groupe qu'il participe, le , au Newport Jazz Festival.

Par ailleurs de 1959 à 1961, il a aussi joué avec Sonny Rollins, Booker Little, Steve Kuhn, Don Friedman, Herb Geller...

Le , une dizaine de jours après les mythiques sessions du Village Vanguard avec Bill Evans, Scott LaFaro se tue en voiture sur la route de Geneva (New York).

Le Fonds du Prix Scott LaFaro

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Intitulé The Scott LaFaro Prize Fund, il s'agit d'un fonds qui récompense par l'attribution d'un prix d'une valeur de 2 500 $ le plus talentueux des jeunes contrebassistes lors de la compétition de la Biennale de Contrebasse de l'International Society of Bassists (ISB). Il est donc attribué tous les deux ans par l'ISB, qui gère le fonds et recueille les dons sous l'égide de la famille et des héritiers de Scott LaFaro. Pour alimenter ce fonds, il est organisé des ventes d'objets en tirage limité, avec par exemple un poster couleur de Scott LaFaro[5]. Le premier récompensé[6] fut John Sullivan en 2001.

  • LaFaro joua, à la fin de sa vie, sur une contrebasse Abraham Prescott[7]. La contrebasse fut endommagée dans l'accident de voiture dans lequel LaFaro périt. La mère de Scott la céda à Barrie Kolstein, luthier. Celui-ci décida de la restaurer au mieux, car c'est un instrument rare et de valeur certaine. Elle est maintenant la propriété de « Kolstein and Son » à New York. Bien que « non disponible à la vente », on peut la voir sur le site marchand de cet établissement[8].
  • Scott LaFaro est enterré au Glenwood Cemetery de Geneva auprès de son père[9] : Plot : Avenue G, Section 18[10].

Discographie sélective ( par ordre chronologique d'enregistrement )

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On citera aussi:

Bibliographie

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Monographie
  • Jade Visions : The Life and Music of Scott LaFaro / by Helene Lafaro-fernandez, Chuck Ralston, Jeff Campbell and Phil Palombi. University of North Texas Press, 2009. (ISBN 9781574412734)

Bibliographie

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  • Revue Jazz Magazine : Le Phare LaFaro - Article de Jean-Pierre Binchet. ∫ N°153 ()
  • Revue Jazz Magazine : Rocco et ses frères - Article de Francis Marmande. ∫ N°232 ()
  • Revue Jazz Magazine : Du temps de LaFaro - Article de Al Levitt. ∫ N°283 ()
  • Revue Les Cahiers du Jazz : La basse de LaFaro - Article de Laurent Briffaux. ∫ N° 5 () & N°6 ()
  • Revue JazzTimes : Scott LaFaro : Remembering Scotty[13] - Article de Jeff Tamarkin ∫ N° du

Liens externes

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Notes et références

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  1. Sur sa pierre tombale, son nom de famille est gravé La Faro en 2 mots avec un espace et 2 majuscules. La forme italienne originale du nom serait Lo Faro, selon la biographie que sa sœur Helene lui a consacré.
  2. Baker arrêté brièvement pour possession de drogue durant une tournée, son agent organise une tournée en Europe à l'issue de son procès
  3. On trouvait aussi dans cette formation Don Cherry, partenaire régulier de Coleman, et Nick Martinis.
  4. Cf.Revue Les Cahiers du Jazz : La basse de LaFaro N° 5 (octobre 1995) & N°6 (janvier 1996)
  5. Cf. Scott LaFaro Memorial Poster consultation du 22 avril 2010.
  6. Cf. Le site officiel du contrebassiste John Sullivan consultation du 22 avril 2010.
  7. Cf. Abraham Prescott
  8. Cf. La Contrebasse Abraham Prescott de Scott LaFaro « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) consultation du 22 avril 2010.
  9. Rocco Joseph LaFaro décède en 1957
  10. Cf. Photos de Scott La Faro et sa sépulture consultation du 22 avril 2010.
  11. Sur cet album live, Lafaro ne joue pas sur les titres avec Joe Gordon. Il n'est, par ailleurs, pas leader pour les autres titres, mais contrebassiste du quartet de Richie Kamuca. Cet enregistrement de l'émission de télévision "Stars of Jazz" apparait aussi sur le CD Richie Kamuca / Victor Feldman /Cal Tjader (Vantage)
  12. cette compilation comprend un seul titre (issu d'une séance restée inédite) avec LaFaro.
  13. Cf. La couverture du magazine et L'article de Jeff Tamarkin consultation du 22 avril 2010.