Serge Trigano

Serge Trigano
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (78 ans)
Nationalité
Activité
Père

Serge Trigano, fils de Gilbert Trigano et neveu d'André Trigano, est né le . C'est un homme d'affaires français, connu pour avoir présidé le Club Méditerranée dans les années 1990, et avoir investi dans les hôtels Mama Shelter avec le designer Philippe Starck durant les années 2000.

Serge Trigano est né dans une famille de commerçants originaires d'Algérie. Son grand père fonde l'entreprise Trigano après la Guerre. Son enfance est baignée dans le Club Med par les récits de son père[1]. Il a une sœur qui deviendra avocate[1] et deux autres qui travailleront au Club.

Alors que son père devient PDG du Club Méditerranée en 1963, quelques années plus tard, après des études de droit à Assas, il entre dans l'entreprise de voyages. Il passe par de nombreux postes, de GO à Chef de Village, prend la direction de la filiale américaine[2] puis « directeur des opérations mondiales »[3]. « On ne vivait que pour le Club » précise t-il[3] ; il y rencontre d'ailleurs Gisela sa future femme[3].

En 1989, il devient administrateur-directeur général de l'entreprise[2] après l'accident aérien de Cap Skirring[1].

À la suite de la démission de son père qui restera « président d'honneur », il prend la présidence du Club Méditerranée en 1993[2], entouré de ses deux sœurs[4]. Considéré comme « piètre gestionnaire[4] », pertes et erreurs de stratégies s'accumulent[4] ; le Club perd 743 millions de francs en 1996[5] : les actionnaires dont la Famille Agnelli[5], évincent alors Serge Trigano de la direction et nomment comme PDG Philippe Bourguignon[6], « viré » sans « élégance » dit-il plus tard[1] ; il y restera encore quelques mois comme président du conseil de surveillance[5]. Il reconnaîtra qu'il aurait dû « tuer le père », en fermant certains villages et en licenciant[7].

Peu de temps après son éviction, ses deux fils Benjamin et Jérémie viennent travailler avec lui[1],[8],[9]. Il crée, à la fin des années 1990, le holding Groupe Serge Trigano composé de la société Serge Trigano & Sons, Town and Shelter dont il est également PDG, Altour (agence de voyages), et Moments of Life (séminaires d'entreprises). En 2008, épaulé par divers associés, il ouvre avec succès le premier hôtel à l'enseigne Mama Shelter, fondé sur les grands principes de son expérience au Club Med[1],[10]. Il précise plus tard que « ma sortie brutale du Club est la meilleure chose qui me soit arrivée. Là-bas, je n'étais que le fils de Gilbert »[11],[n 1]. Persuadé que le XXIe siècle consacrera le tourisme dans les grandes villes, il ouvre un deuxième hôtel-restaurant à Marseille en 2012[7].

En 2014, lors de la bataille financière qui oppose Andrea Bonomi aux actionnaires du Club Med, Serge Trigano est pressenti pour devenir président non exécutif de son ancienne entreprise[12],[13]. Peu de temps après, Accor prend plus d'un tiers dans les Mama Shelter, la famille Trigano conservant 38 % du capital[11]. Finalement, après quelques années, Accor devient propriétaire de l'enseigne ; Serge Trigano élabore alors un nouveau programme hôtelier sous la marque Oh Baby[14],[15].

  1. Autre citation lors d'une interview : « J'ai mangé, dormi, rêvé Club Med pendant trente ans…Mais finalement, le quitter fut une chance, car sinon je n'aurais jamais bâti Mama Shelter. Au Club, je serai toujours resté le fils de Gilbert. »[3]

Références

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  1. a b c d e et f Interview de Serge Trigano : « Serge Trigano, Mama Shelter » [vidéo], sur bfmbusiness.bfmtv.com,
  2. a b et c Philippe Chevilley, « Serge Trigano prend en main les destinées du Club Méditerranée », Services, sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) : « La nomination de Serge Trigano, administrateur-directeur général du Club depuis novembre 1989, comme président-directeur général, a été avalisée à l'unanimité par le conseil. »
  3. a b c et d Dorane Vignando, « Le club Trigano », L'Obs, no 2803,‎ , p. 82 à 85 (ISSN 0029-4713)
  4. a b et c Patrick Bonazza, Hervé Bentégeat, « Club Med : la chute du beau Serge », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « Serge est un amateur... Bon commercial, bien imprégné du produit Club, mais piètre gestionnaire. »
  5. a b et c Nathalie Raulin, « L'audit américain qui a provoqué la chute des Trigano », Économie, sur liberation.fr, (consulté le ) : « Serge Trigano perd la direction opérationnelle du Club. Un débarquement sans ménagement risquant d'attiser la colère de salariés très attachés à culture GO (gentils organisateurs), on lui aménage un placard doré: président du conseil de surveillance. »
  6. « Trigano débarqué du Club Méd », sur alternatives-economiques.fr, (consulté le ) : « Serge Trigano, PDG depuis le départ de son père, Gilbert, en 1993, a dû passer la main. Depuis le 21 février dernier, il ne préside plus le Club que son père avait créé dans l'après-guerre. »
  7. a et b René Michiels, « Les Trigano, une dynastie pas comme les autres », Télépro, no 3076,‎ , p. 48.
  8. Scemama 2017, p. 78.
  9. Kira Mitrofaniff, « L'hôtellerie bobo, c'est Trigano », Challenges, no 345,‎ , p. 22 à 23 (ISSN 0751-4417)
  10. Scemama 2017, p. 78 et 79.
  11. a et b Scemama 2017, p. 79.
  12. Serge Trigano, l’« atout com’ » d’Andrea Bonomi pour le Club Med sur lemonde.fr
  13. Le Club Med ouvre la porte à Andrea Bonomi sur lemonde.fr
  14. « "Oh Baby", le nouveau projet hôtelier de la famille Trigano, se concrétise », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  15. Émilie Vignon, « Hôtellerie : les Trigano lèvent 220 millions d’euros pour lancer un nouveau concept avec Starck », sur lechotouristique.com, (consulté le )
  • Corinne Scemama, « La revanche du clan Trigano », L'Express, no 3455,‎ du 20 au 26 septembre 2017, p. 78 à 79 (ISSN 0014-5270) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Bibliographie

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Liens externes

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