Sergent recruteur
Historiquement, un sergent recruteur est un sous-officier auquel est confié la tâche de recruter de nouveaux soldats[1]. De nos jours, cette appellation est passée dans le langage courant, avec une connotation négative, pour désigner certains prosélytes et leurs agissements.
Historique
[modifier | modifier le code]En France
[modifier | modifier le code]Comme la conscription n'existait pas en France avant la Révolution, les régiments devaient se charger eux-mêmes du recrutement. Cette mission était dévolue aux sergents recruteurs. Lorsque la compagnie d'un régiment prenait garnison dans une ville (généralement pour une ou deux années), un sergent recruteur était envoyé dans les bourgs alentour. L'homme, qui avait belle prestance et portait fièrement son sabre et son uniforme, s'installait dans la taverne et racontait à qui voulait l'entendre ses faits de gloire[2]. Il vantait les avantages de la carrière militaire, payait à boire et à manger, au besoin donnait quelques pièces de monnaie pour faire signer un engagement aux plus naïfs ou aux plus téméraires[2].
Le sergent recruteur percevait une prime pour chaque nouvelle recrue, payée pour moitié à l'engagement et pour l'autre moitié lorsque le capitaine avait constaté que l'engagé était toujours présent[2].
Au Royaume-Uni
[modifier | modifier le code]La fonction (en:recruiting sergeant) apparaît au XVIIIe siècle dans l'armée britannique. Le rôle et les méthodes utilisées sont similaires à celles décrites pour l'armée française.
L'auteur George Farquhar ayant servi comme officier dans un régiment d'infanterie, a utilisé son expérience pour nourrir son ouvrage The Recruiting Officer (en) (1706).
Exemple de texte affiché pour recruter : « If any gentlemen soldiers, or others, have a mind to serve Her Majesty, and pull down the French king; if any prentices have severe masters, any children have unnatural parents; if anWestminster Abbeyy servants have too little wages, or any husband too much wife; let them repair to the noble Sergeant Kite, at the Sign of the Raven, in this good town of Shrewsbury, and they shall receive present relief and entertainment. »
Les méthodes peu scrupuleuses prêtées à certains des sergents recruteurs sont à l'origine de chansons folkloriques comme Arthur McBride (en) pour les Irlandais ou Twa Recruiting Sergeants pour les Écossais.
La recrue qui acceptait de signer son enrôlement recevait un shilling (King's shilling).
Autres pays
[modifier | modifier le code]Folklore associé au sergent recruteur
[modifier | modifier le code]Les méthodes plus ou moins douteuses attribuées au sergent recruteur pour obtenir l'engagement du volontaire ont généré tout un folklore.
- Chanson
- Le Sergent recruteur, mélodie de Jacques Offenbach (1846), paroles d’Édouard Plouvier.
- Arthur McBride, (repris, entre autres, par Planxty en 1973, Bob Dylan en 1992).
- Cinéma
- Fanfan la Tulipe, offre le personnage truculent du sergent recruteur La Franchise, joué par Noël Roquevert. Ne reculant devant rien pour racoler, il utilise sa fille pour convaincre les candidats de signer leur engagement.
- Cartouche où le sergent recruteur est toujours Noël Roquevert...
- Littérature
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Selon la définition du CNRTL [1].
- Julien Arbois, Petite histoire des métiers d'autrefois, City Editions, (ISBN 9782824649283, lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Corvisier, Histoire militaire de la France, t.1, Des origines à 1715, 1997, Paris, PUF, coll. « Quadrige ».