Stonehenge américain

Stonehenge de l'Amérique
Image illustrative de l’article Stonehenge américain
Certains des rochers à America's Stonehenge
Localisation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Coordonnées 42° 50′ 35″ nord, 71° 12′ 25″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Stonehenge de l'Amérique
Stonehenge de l'Amérique

Le Stonehenge de l'Amérique (America's Stonehenge en anglais, connu jusqu'en 1982 sous le nom de Mystery Hill), est un site abritant de gros rochers et des structures en pierres disséminés sur environ 120 000 m2 près de la ville de Salem dans le New Hampshire, dans le nord-est des États-Unis. L'appellation America's Stonehenge est un néologisme récent. Il n'y a aucun lien avec le site de Stonehenge en Angleterre. Ouvert au public moyennant un droit d'entrée, le site est devenu une attraction touristique populaire, en particulier auprès des adeptes du New Age.

L'histoire du site est embrouillée en partie du fait des interventions de William Goodwin, un agent d'assurances qui avait acheté les terres portant le site en 1936. Il était convaincu que Mystery Hill était la preuve que les Culdee, des moines irlandais, avaient vécu sur place longtemps avant la découverte de l'Amérique, une thèse qu'il cherchait à faire connaitre. À cette fin, il déplaça plusieurs pierres, estimant qu'elles n'étaient pas à leur place originelle, du même coup détruisant en bonne partie l'intérêt archéologique des lieux. Le propriétaire actuel des lieux, la société privée America's Stonehenge Foundation, affirme que ses interventions sont « une des raisons pour lesquelles l'énigme de Mystery Hill est si obscure ».

La configuration du site a été modifiée également par l'activité de carriers. Nombre de pierres présentent en effet des traces de foret laissées après 1830[1].

Parmi les nombreuses théories non vérifiées concernant les origines du site figure celle selon laquelle le site pourrait être un observatoire astronomique construit par une civilisation précolombienne inconnue. Les tenants de cette thèse affirment que certaines pierres sont encastrées dans des arbres qui auraient pu pousser avant l'arrivée des premiers colons, qu'il y a des similitudes entre les ruines et l'architecture phénicienne et que les marques sur certaines pierres ressemblent à des systèmes d'écriture antiques de l'Ancien Monde. Barry Fell, spécialiste de biologie marine de l'université Harvard et épigraphiste amateur, affirmait que des inscriptions du site étaient en ogham, en phénicien et en ibérien (aussi connu sous le nom d'ibérien-punique)[2].

Une « roche sacrificielle » qui comporte des rainures pouvant servir à l'écoulement du sang, ressemble étrangement à des pierres trouvées dans plusieurs fermes anciennes qui servaient à extraire la soude caustique des cendres de bois, première étape dans la fabrication du savon.

Pour le professeur en archéologie Curtis Russels, la théorie selon laquelle America's Stonehenge fut érigé par les Celtes n'est pas crédible : le site n'a livré aucun objet de l'âge du bronze (en fait aucun objet européen de cette période n'a été trouvé dans les Amériques)[3]. America's Stonehenge est l'une des centaines de zones comportant de curieux aménagements en pierre et des réduits souterrains (chambres, tunnels) que l'on trouve en Nouvelle-Angleterre : ainsi à Upton (Massachusetts), à Groton (Connecticut), à Petersham (Massachusetts), à Goshem, à Concord et Bridgewater près de Boston (Massachusetts). Alors qu'on avait toujours pensé qu'il s'agissait de caveaux à tubercules du temps de la colonisation, certains archéologues de la fin du XIXe siècle se mirent à y voir l'œuvre de colons européens entre les IIe et Ier millénaires av. J.-C.[4].

Les inscriptions ou pétroglyphes trouvés sur des rochers comme Bourne Rock au cap Cod et Dighton Rock à Dighton dans le Massachusetts ont été attribués à des colons pré-colombiens, ce que réfutent les archéologues américains, pour qui il n'existe pas d'inscriptions de l'Ancien Monde en Amérique du Nord, du moins avant l'arrivée des anciens Scandinaves à Terre-Neuve vers l'an mille de notre ère[5].

La datation au carbone 14 des puits de charbon découverts sur place donne une date entre 173 et 2000 av. J.-C.

Des objets trouvés sur le site amènent les archéologues à conclure que les pierres furent assemblées par des fermiers du cru au XVIIIe siècle et au XIXe siècle.

Liens externes

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Bibliographie

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  • (en) Robert Ellis Cahill, New England's Ancient Mysteries 1993, Old Saltbox, Danvers, Massachusetts (ISBN 0-9626162-4-9)
  • (en) Barry Fell, America B.C. 1989 (2nd edition), Pocket Books (ISBN 0-671-67974-0)
  • (en) Mark Feldman, The Mystery Hill Story, Mystery Hill Press, 1977
  • (en) Mary Gage, America's Stonehenge Deciphered, Powwow River Books, 2006 (ISBN 0-9717910-4-X)
  • (en) David Goudsward, America's Stonehenge, Branden Books, 2003 (ISBN 0-8283-2074-8)
  • (en) David Goudsward, Ancient Stone Sites of New England, McFarland Publishing, 2006 (ISBN 0-7864-2462-1)
  • (en) Joanne Dondero Lambert, America's Stonehenge, Sunrise Publications, 1996 (ISBN 0-9652630-0-2)

Notes et références

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  1. (en) David R. Starbuck, The archeology of New Hampshire: exploring 10,000 years in the Granite State, University of New Hampshire Press, 2006, p. 108 (ISBN 978-1584655626).
  2. (en) Barry Fell, America B.C., 1989 (2nd edition), Pocket Books, (ISBN 0-671-67974-0).
  3. (en) Brian Fitzgerald, Archaeology professor debunks claims for ancient rock structures as pseudoscientific fallacy, B.U. Bridge, Week of 1 February 2002, Vol. V, No. 21 : « Journalists from the show, Secrets of the Ancient World, wanted Runnels' opinion on claims that the site is one of the most important archaeological discoveries of the 20th century. He told them the theory that America's Stonehenge was built by Celts in ancient times has absolutely no credibility. "No Bronze Age artifacts have been found there," he says. "In fact, no one has found a single artifact of European origin from that period anywhere in the New World." »
  4. Brian Fitzgerald, op. cit. : « America's Stonehenge is one of hundreds of areas of odd stone arrangements and underground chambers on this continent that some claim were built by Bronze Age European settlers for ceremonial meetings and astronomical events. Many of these sites are in New England, including the Upton Chamber in Upton, Mass., Gungywamp in Groton, Conn., a beehive-style stone chamber in Petersham, Mass., and stone-lined tunnels in Goshen, Mass. Some have been discovered near Boston: in Concord and in the town of Bridgewater. For years they were assumed to be colonial root cellars, but in the late 1800s, a few archaeologists began speculating that the megalithic structures, similar to some types found in Europe, were the work of European settlers between the second and first millennium b.c. »
  5. Brian Fitzgerald, op. cit. : « Other stones have been found with carved inscriptions, supposedly by pre-Columbian colonists [...]. These petroglyphs are on such boulders as Bourne Rock on Cape Cod and Dighton Rock in Dighton, Mass. Most American archaeologists, however, say that there have been no authentic Old World European inscriptions found in North America, and that none should be expected because there have been no proven foreign visitors except the Norse at Newfoundland, around a.d. 1000. »